Résurrection

Quand la Mort aura finalement flétri

Ce qui fut la demeure de mon esprit,

Je veux pour tout tombeau la nature

Sous le regard amoureux du ciel pur.


Offrande à la déesse, mon corps

Sera terre, et d'un commun accord

Symphonie de sons et de couleurs,

Je me fondrais dans ces vives lueurs.


Et les ombres fuiront le Soleil en un ballet irréel,

S'inclineront face à cette danse aux tons pastels

Comme de blanches colombes effrayées par l'hiver ;

Sous une pluie d'or, ce lieu sacré sera mon repaire.


La montagne verdoyante me mangera les yeux,

Effaçant la chair qui fut mienne, en un adieu

Elle me couchera pour toujours dans ses bras,

Jusqu'au fatal instant, aimante, elle m'enlacera.


Car dans l'au-delà, sous une aube éternelle,

Avec tout le respect des fleurs nouvelles,

Un cerisier ensanglanté ira avec passion recueillir

Entre les morts, l'essence de mes souvenirs.


Les pétales blancs aussi doux que ta peau,

Auront pour moi la beauté secrète des mots,

Et la sève claire ruisselant sur le tronc blessé,

Sera le sang qui fera battre mon cœur réanimé.


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