La reine sauvage
Laisse-nous encore, reine de mes jours
Croiser le fer sous de divines arcades,
Souviens-toi du sang versé en cascades
Qui en ton nom célébrait l'éternel amour.
La violence était un art fort respectable
En ton royaume fier et sauvage
Craint par les plus grands sages
Aux mains vermeilles et à l'œil affable.
Toujours nous portons avec nos épées
Un souffle mortel, faucheuses d'acier
Recule le silence face à nos coups acharnés
Et la tête tombe, et le sang coule sur les pavés.
Tu repousses les fantômes quand vient la nuit
Mais tu ne peux effacer les immortels remords
Qui rongent nos cœurs lacérés par les morts.
Pourtant, l'éclat brûlant de tes yeux me suit
Partout où je vais, il me regarde et me fuit.
Esclave de tes caprices, dans tes bras j'aime encore.
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