Chapitre VI - les trésors du passé

Jour 10 – Infirmerie, Aile Est de Kairos.

- Point de vue de Elias -

En fin d'après-midi, nous avons le droit à un temps libre. J'ai accompagné Juniper à l'infirmerie. Elle est en colère. Elle aurait préféré aller jusqu'au bout du combat, même si elle n'avait aucune chance de gagner. C'est comme ça qu'elle est, ma sœur : pleine d'une force et d'un courage qui me sont inconnus. Je suis persuadé que sa détermination sans faille n'a pas échappé aux commandants. N'importe qui d'autre ne se serait pas relevé après une raclée de Vex Solano.

L'infirmerie se trouve dans l'aile Est de Kairos. C'est là que travaillent les membres de l'unité scientifique. Ils ont l'air bien moins prétentieux que le reste des légionnaires. Après tout, ils ne tirent pas leur force de leur capacité à mettre un coup de poing bien placé, mais bien de leur ingéniosité.

— Je vous dis que ça va, je peux repartir, marmonne Juniper, assise sur un des lits de l'infirmerie.

Ça fait dix minutes qu'elle répète cela en boucle et que les soignants qui pansent ses quelques blessures l'ignorent superbement.

Appuyé contre le mur les bras croisés, je scrute les lieux. L'infirmerie de la surface n'est pas vraiment différente de celle d'en bas. Deux grandes ouvertures font rentrer la lumière dans la pièce, mais il y a une ampoule blanche fixée au-dessus de chaque lit. Une odeur d'antiseptique flotte dans l'air et quelques affiches représentant l'anatomie humaine sont placardées au mur blanc. Plusieurs photos représentant les différents types de blessures auxquelles les infirmiers ont souvent affaire sont posées sur le meuble à côté des différents instruments utilisés par les médecins et les infirmiers pour soigner leurs patients.

— Arrête de bouger une seconde, ordonne un jeune soignant qui nettoie le nez ensanglanté de ma sœur.

— Contre qui tu t'es battue pour finir dans un état pareil ? questionne celui qui semble être le médecin.

— Vex Solano, lâche Juniper avant de soupirer.

Le premier étouffe un rire tandis que l'autre arque un sourcil.

— Ah, ces Sentinelles. Ils frappent fort, mais ils n'ont pas grand-chose là-dedans, se moque le cadet des infirmiers en pointant son front du bout du doigts.

— Juniper a tenu jusqu'à la fin ! intervient Tess.

— Très impressionnant, ironise le médecin, mais ce n'était vraiment pas malin. Je vais devoir suturer ton arcade sourcilière.

— Qu'on en finisse, se plaint ma sœur sans prendre la peine d'expliquer ce qui s'est réellement passé.

— Et si vous alliez faire un tour le temps que l'on termine avec votre amie ? ajoute le docteur à l'attention de Tess et moi, on a besoin d'espace ici.

— Bonne idée, dis-je en me redressant.

J'étouffe ici.

— Moi je reste ici, j'ai envie de voir comment vous faites, répond Tess.

Je hausse les épaules.

— A plus alors.

Et je quitte la pièce les mains dans les poches. Je ne me fais pas de soucis pour Juniper. Elle n'a peur de rien et ça n'est pas la première fois que cela lui attire des ennuis.

Je profite de ce moment de répit pour explorer le domaine de l'unité scientifique. Comme d'habitude, personne ne remarque ma présence. Il y a toujours de quoi faire pour les légionnaires.

Dans l'aile Est, il y a aussi un pavillon spécialisé dans la conception d'armes. Les experts en armement mettent au point des armes de plus en plus performantes censées être adaptées à chaque type de mirages auxquels les soldats peuvent être confrontés. Une fois que les plans sont faits et validés, ils sont transférés en bas, près de chez moi. Je ne connais que trop bien ce cycle infini. Si je ferme les yeux, mes mains répéteront sans doute d'elles-mêmes les mouvements de fabrication.

Un autre secteur est dédié aux chercheurs. Ce sont eux qui étudient les mirages et qui travaillent en collaboration avec la brigade tactique. En tant que cadet, je ne peux évidemment par y entrer.

J'aperçois Vegnory sortir du bâtiment de recherche. Elle tient une mallette sous son bras et traverse la cour à grandes enjambées pour se rendre au laboratoire. Je me demande ce qui la rend si pressée.

— Tu t'es perdu ? lance une voix quelque peu familière derrière moi.

Je me retourne. Kael Shanahan me regarde de ses yeux verts pétillants. Il a troqué l'uniforme traditionnel des légionnaires Sentinelles contre une veste ouverte et sans manches et un treillis semblable à ceux portés par les soldats que j'ai croisés au terrain d'entrainement. L'écusson de son unité est en revanche toujours cousue sur le côté gauche de sa poitrine. L'appartenance de chacun à l'une des quatre unités semble être un élément important pour s'identifier.

— Tu sais, ça peut paraître surprenant, mais je sais lire les panneaux, je réplique en croisant les bras.

Il rigole. Ses fossettes effacent le grain de beauté qu'il a sur la joue quand il sourit.

— J'ai entendu dire que c'était toi le premier de ta promotion depuis les tests d'aptitude.

Les nouvelles vont vite. Mais si seulement mes compétences de soldat étaient à la hauteur de ces résultats.

— A ce qu'il paraît oui, dis-je avec modestie.

— Belle revanche après ce que Torber t'a fait subir, remarque-t-il, amusé.

— Je ne pense pas qu'il soit impressionné pour autant.

Kael ne répond rien et m'étudie du regard. Je me demande s'il connaît la notion de pudeur. Rien au monde ne semble pouvoir le mettre mal à l'aise.

— Je connais un endroit qui devrais te plaire, annonce-t-il finalement. Suis-moi.

J'hésite. Mon temps libre prendra fin d'ici peu, et je souhaite à tout prix éviter de me faire à nouveau remarquer en arrivant en retard.

— Ce n'est pas loin d'ici. Et ça te donnera un avantage certain lors du test final, insiste-t-il.

Avec son air malicieux, il ressemble à un gamin. Rien à voir avec les autres membres de son unité. Pour l'instant, Kael est le seul à se montrer bienveillant à mon égard. S'il y a d'autres personnes comme lui ici, peut-être que je parviendrai à m'intégrer finalement.

Ma curiosité prend le dessus et je secoue la tête.

— D'accord, je te suis.

Sans plus attendre, Kael fait demi-tour en direction du centre de Kairos. Nous entrons dans un bâtiment identique à celui où se trouve l'auditorium. Lorsque nous croisons d'autres légionnaires, mon accompagnateur a le droit à des salutations distinguées, moi à un rapide coup d'œil.

Nous passons devant des portes entrouvertes et j'aperçois dans l'une des pièces un groupe de tactiques en plein travail. Je m'arrête, curieux. Debout, les quelques légionnaires entourent une espèce d'hologramme indéchiffrable. Lorsque l'un d'eux remarque ma présence dans l'entrée, il fait trois pas et me claque la porte au nez.

Une main me touche l'épaule. Kael est revenu sur ses pas et me fait signe de continuer.

— Magne toi, tu ne voudrais pas tomber sur Bellelac je parie.

Je frissonne rien qu'à entendre son nom. Ce type est vraiment exécrable. Avec Torber, il forme le parfait duo cauchemardesque.

Kael reprend sa route, moi sur ses talons.

— Où on est exactement ? je le questionne en accélérant le pas.

— Dans le bâtiment de la brigade tactique, il répond sans me regarder.

— Et on a le droit d'être là ?

— En théorie oui.

Je fronce les sourcils.

— Comment ça, « en théorie » ?

Il s'arrête face à une immense porte grise sur laquelle sont gravés quatre symboles que je ne tarde pas à reconnaître. Il s'agit des écussons des quatre unités. Je lève la tête pour les étudier plus attentivement. Le premier représente deux splendides oiseaux au plumage ébène. Les détails de la gravure sont splendides.

— Hugin et Munin. Dans une mythologie très ancienne, ils sont les compagnons du plus puissant des dieux. Aujourd'hui, ils symbolisent Brigade Tactique, m'explique Kael.

La seconde forme ressemble à celle d'un flocon de neige, ou à une sorte de boussole striée de huit flèches. C'est le symbole que Kael, Vex et les autres Sentinelles portent.

— Celui-là représente la force et l'invincibilité. Les guerriers d'antan portaient ce symbole pour se protéger et sortir vainqueurs de tous leurs combats.

Je bois ses paroles comme un enfant celles des adultes. J'ai l'impression que Kael sait beaucoup de choses, bien plus que ce dont un Sentinelle se contenterait.

— Je connais le troisième, c'est l'arbre de vie, n'est-ce pas ? dis-je en pointant du doigt l'avant-dernière insigne, un arbre majestueux dont la multitude de branches s'entremêlent.

Kael sourit et secoue la tête avant de répondre :

— En effet. Ce symbole représente l'équilibre des contraires et l'épanouissement spirituel et physique. Parfait pour l'unité scientifique.

Du bout de mon index, je touche la surface froide de la porte, suivant les traits de chaque symbole.

— Et celui du corps expéditionnaire, qu'est-ce qu'il représente ? je demande en louchant sur le quatrième écusson.

Ce dernier ressemble à celui des Sentinelles. Il est de forme circulaire, avec plusieurs traits allant vers l'extérieur. Les détails sont plus nombreux et les flèches sont asymétriques.

— C'est un Vegvisir. On dit qu'il aide celui qui le porte à trouver son chemin dans la tempête et à faire les bons choix.

J'ignorais qu'il y avait une symbolique si particulière derrière ces dessins. Mais en y réfléchissant, chacun correspond parfaitement à l'unité qu'il représente. Je me demande si j'arriverai à trouver ma place dans l'une d'elles, si toutefois on me permet de rester. Il n'y a pas de doute que ma sœur saura faire ses preuves dans l'une des deux unités combattantes. Mais moi ? Comme toujours, je n'ai aucune idée de ce à quoi mon destin me réserve ni où se trouve ma place.

Je range ma main dans la poche de ma combinaison de novice et tourne la tête vers Kael. Il ne m'a tout de même pas emmené ici juste pour admirer une porte. Une telle œuvre d'art ne peut que cacher un trésor encore plus grand.

— Qu'est-ce qu'il y a derrière cette porte ? dis-je après quelques secondes de silence.

— Tu vas voir, me répond le Sentinelle en prenant un air mystérieux.

Il tend la main pour taper sur le pavé numérique une série de numéros pour déverrouiller la porte. Un claquement me fait comprendre qu'elle vient de se désenclaver. Là, Kael n'a plus qu'à appuyer sur un bouton. La porte coulisse sur le côté, sûrement grâce à un système électrique relié au pavé et dévoile une pièce immense.

Sans attendre, Kael pénètre à l'intérieur et m'incite à le suivre.

Dans la salle, des étagères grimpent jusqu'au plafond. Elles sont remplies de centaines d'ouvrages, des vrais livres avec de vraies pages à tourner. J'écarquille les yeux, émerveillé.

— C'est incroyable... dis-je, bouche-bée.

Jamais je n'aurais cru que la base conservait autant de trésors comme ceux-ci. Lorsque la société s'est écroulée, toutes les œuvres littéraires qui faisaient la fierté des Humains sont parties en fumée.

— Quand ils ont dû quitter leur foyer, les premiers Aiôniens ont emporté toutes sortes d'objets, y compris de nombreux livres, explique Kael dans mon dos.

Il avance pour se placer à ma hauteur et admire lui aussi l'immensité de la salle et de son contenu.

— Au début, on les a entreposés en bas. Et puis après quelques temps, tous ces trucs ont été transférés ici à cause du marché noir de Aiôn.

— Est-ce que tous ces ouvrages datent d'avant la chute ? je demande en me tournant vers lui.

J'ai sûrement l'ai aussi excité qu'un enfant la veille de Noël. Kael doit être très satisfait de sa surprise.

— Pas tous. Beaucoup ont été rédigés par les anciens, ceux qui ont bâti Aiôn et Kairos afin de raconter notre histoire.

Fasciné, j'avance dans la première allée, entre deux étagères si hautes qu'il faudrait une échelle pour en atteindre le sommet.

Les novices n'ont pas accès aux archives de la base. C'est là qu'on entrepose les plans de la base, les rapports de missions ainsi que les fiches techniques de l'aleodern et c'est un endroit beaucoup plus sécurisé auquel seuls les hauts gradés ont accès. La plupart des données consultées par les légionnaires sont répertoriées dans le réseau informatique relié aux nanopad. J'ignorais qu'il existait un endroit aussi... authentique.

Je ne peux empêcher un frisson d'excitation de parcourir mon corps en entendant les paroles de Kael. Je connais les grands mots de notre histoire, de celle de la cité dans laquelle je suis né, mais l'idée d'en découvrir les détails et les secrets éveille en moi un enthousiasme de petit garçon.

➷➷➷

Tout a commencé par une simple coupure de courant. Les centrales qui alimentaient les différents pays tombèrent en panne et les moyens de locomotions et de communication devinrent inutilisables. Le monde fut soudainement plongé dans les ténèbres et l'obscurité. L'énergie du monde fut comme happée par une force mystérieuse et redoutable.

Une nuit, des éclairs écarlates déchirèrent le ciel. Des objets non-identifiés percutèrent la Terre dans un vacarme assourdissant. Puis, plus rien. Un silence de mort s'abattit pendant plusieurs jours, comme si le monde retenait sa respiration et serrait les poings avant l'apocalypse.

Après ça, tout s'est passé très vite. Les femmes et les hommes les plus chanceux parvinrent à se réfugier dans les bunkers construits en prévision de la troisième guerre mondiale. Mais qui aurait cru que quelque chose de bien plus terrible viendrait frapper le monde des Hommes, quelque chose auquel personne n'était préparé ?

Ceux que nous allions nommer les chimères et les cerbères débarquèrent par milliers aux quatre coins du monde et enfoncèrent les dernières défenses du gouvernement, semant tout autour d'eux la terreur, le sang et l'effroi.

Les derniers survivants furent traqués sans relâche et massacrés.

Piégés avec une quantité de vivres limitée, les réfugiés des casemates s'éteignirent les uns après les autres, succombant à la déshydratation, la famine ou à la folie.

Mais alors que l'Humanité semblait être annihilée pour l'éternité, une minuscule étincelle s'attela à grandir dans l'espoir d'enflammer un nouveau brasier : celui de l'espoir.

Loin dans les montagnes d'Europe du Nord, un dernier refuge tint encore debout.
Dernier représentant d'une série d'abris anti-radiations mis au point par une entreprise visionnaire du XXIème siècle nommée Aleotech, Aiôn résistait.

Les premières années furent les plus dures. Il n'y eut qu'un seul mot d'ordre : survivre. Mais les habitants d'Aiôn s'adaptèrent lentement à leur nouvel environnement et virent leur force s'accroître au point de pouvoir un jour remonter à la surface et d'y étendre leur territoire.

L'aleodern s'avéra être la source d'un miracle inespéré.

Avec l'émergence de Kairos, les survivants purent passer à l'étape suivante : la contre-attaque.

Cent ans plus tard, les légions terrestres virent le jour et tout s'accéléra. Les dirigeants de Kairos et d'Aiôn envoyèrent les premières expéditions à l'extérieur : des femmes et des hommes s'aventurant à l'aveuglette dans un milieu hostile et portant sur leurs épaules l'espoir de l'Humanité.

Il y eut de lourds échecs et de lourdes pertes. Au début, tous ceux qui montaient à la surface étaient volontaires. Puis, à force de ne pas voir revenir certains d'entre eux, le nombre de de personnes prêtes à risquer leur vie se mit à chuter. Personne ne voulait affronter ce qu'il y avait dehors.
Sortir ne signifiait pas seulement saisir une arme et pousser un cri de guerre. Outre la présence des mirages, les Hommes se retrouvèrent propulsés dans un monde qu'ils ne reconnaissaient pas.

Il fallait repartir à zéro, reconquérir chaque centimètre de terre, et réapprivoiser une faune et une flore transformés par une catastrophe sans précédent. Il fallait revêtir le costume d'une proie seule et vulnérable dans un univers dans lequel le normal n'existait plus.

Les générations se sont succédé et les légions terrestres se sont renforcées. Le conseil rassemblant les officiers supérieurs de la surface et les maires de la cité souterraine mirent en place ce système de service militaire, estimant que chaque humain devait apporter sa pierre à l'édifice pour faire renaître la civilisation.

C'est une stratégie intelligente. Laisser le choix à chaque citoyen : vivre à la surface pour faire la guerre, ou rester enfermé mais en sécurité. Visiblement, il n'y a pas de juste milieu.

La surface est réservée à ceux qui se battent.

A présent, nous sommes héritiers d'une très grande responsabilité : celle de ranimer le feu qui animait autrefois les Hommes.

Je referme brusquement le livre et un nuage de poussière se soulève de sa couverture cuivrée. Après avoir parcouru les pages du journal de bord d'une dénommée Genevive Arleth, j'ai l'impression de revenir d'un voyage dans le temps. L'atterrissage est rude. Je n'ai pas envie de quitter ces lieux, mais mon bracelet m'indique qu'il faut que je rejoigne mon tuteur et les autres cadets dans cinq minutes.

Je range soigneusement l'ouvrage à l'endroit où je l'ai trouvé, me promettant de revenir rapidement afin d'explorer les autres histoires que racontent tous ces livres et tous ces journaux.

Je zigzague entre les allées afin de retrouver Kael. Je mets deux bonnes minutes à le repérer, tout au fond de la pièce, perché en haut de l'une de ces étagères. Je me racle la gorge pour attirer son attention. Il lève les yeux de son livre.

— Comment t'as fait pour monter là-haut au juste ? demandé-je.

Il referme l'ouvrage qu'il tient entre ses mains et le dépose avant de descendre en deux temps trois mouvement, aussi agile que l'un de ces chats qui passaient leur temps à se servir dans mes rations lorsque je vivais à Aiôn.

— Tu oublies que je suis un Sentinelle, c'est pas une étagère de cinq mètres de haut qui va m'arrêter.

Je lève les yeux au ciel.

— Pourquoi m'avoir emmené ici ?

Il ne répond pas tout de suite. D'abord, son regard dérive derrière moi et ses yeux se plissent comme s'il fouillait dans son esprit à la recherche d'une réponse. Finalement, il hausse les épaules.

— Tu n'es pas tout à fait comme les autres, tu pourrais vraiment nous être utile.

— Pour l'instant, j'ignore comment, avoué-je en me mettant à fixer le sol.

J'ignore si je suis fait pour ça, si je fais bel et bien partie de ceux qui peuvent changer les choses ou si mon destin se mêle à celui de l'Humanité toute entière. Je n'ai pas le profil d'un héros ni d'un guerrier. Je ne suis qu'une infime particule de l'univers que le vent à fait s'échouer sur les berges de la guerre.

Du coin de l'œil, je le vois esquisser un sourire. C'est peut-être de la pitié.

— Je suis sûr que tu ne tarderas pas à le découvrir, promet-il.

Je plonge mon regard dans le sien durant quelques instants et n'y trouve aucun mensonge. Je ne sais de lui que son nom et son affiliation alors qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert.

— Je l'espère.

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