De l'eau a coulé sous les ponts depuis ce jour de Noël chaotique. Nous approchons à présent de la saint Valentin.
Fête des amoureux.
Et pour une fois, cette année, je ne suis pas seule et je vais passer ma soirée autrement qu'à m'empiffrer de glace au chocolat devant une comédie romantique niaise à souhait dont l'issue est visible dès le début.
Durant ces deux mois, nous avons beaucoup discuté avec Sonny. Même s'il est réfractaire à me parler de son passé. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour lui, mais j'espère un jour le savoir. Certaines fois, il dévoile quelques phrases sur son passé. De ce que je comprends quand j'assemble les pièces des indices qu'il dissémine, c'est que son adolescence n'a pas été rose.
Mais je ne sais pas pourquoi son père ne fait pas partie de sa vie. Et bien sûr, je n'ose pas lui poser de questions.
Peut-être ai-je peur de ce que je pourrai apprendre ?
Ou peur de la souffrance qu'il a pu endurer ?
Nous vivons encore dans deux appartements séparés, mais nous passons beaucoup de temps à dormir soit chez lui ou chez moi. L'idée qu'il emménage chez moi m'a déjà effleuré l'esprit, mais quelque chose me retient. Je suis effrayée par la possibilité qu'il me dise non.
Mon père s'en est longtemps voulu d'avoir semé un froid le jour de noël, je tente de le rassurer autant que je peux. Sonny a revu mon père plusieurs fois lors de repas du dimanche, et c'était assez froid comme ambiance. Même si tout le monde essaie d'y mettre du sien, je crois que c'est encore trop frais pour faire rire, pour le moment. Au fond de moi, je suis persuadé que jamais nous pourrons en rigoler.
Au travail, je prends de plus en plus de plaisir d'y aller, surtout que j'ai de nouvelles taches très agréables. La ligne éditoriale fait tout pour dénicher de nouveaux talents et il m'arrive que je me déplace pour tenter de convaincre les auteurs de signer chez nous.
Quelques fois Sonny m'accompagne, s'il n'est pas sur un tableau ou un mix. De rares fois, par chance, il joue non loin de la ville dans laquelle je me rends. Alors le soir après mon travail, je l'accompagne à ses festivals.
C'est étrange de passer de simple groupie à petite copine officielle. Je vois les jeunes filles gravitées autour de lui, probablement attirées par l'espoir d'une célébrité. Mais Sonny les rembarre tout le temps. De ce côté-là, je n'ai pas de doute. Il est fidèle en amour comme en amitié. Quelques fois, Stan est de la partie, il s'occupe de l'emmener à des soirées, gère les lumières ou autres. Ce garçon est assez énigmatique...
Malgré mes tentatives d'apprendre à le connaître, il se braque dès que je pose des questions sur lui et Sonny. Ce qui me fait dire, qu'il en sait beaucoup sur son passé, et qu'il ne veut pas m'en parler. Je comprends, c'est à Sonny de le faire.
Notre petite vie s'écoule paisiblement, je ne dirais pas qu'il n'y a plus de dispute, mais la réconciliation est aujourd'hui plus rapide. Je crois que nous nous rendons à présent compte que nous avons beaucoup trop à perdre à s'entêter et à faire la gueule.
Les réconciliations se font toujours sous la couette, ou sur le canapé ou dans la douche.
Ma vie sexuelle avant Sonny était si différente. Maintenant, je suis libérée et je ne suis plus cette fille complexée qui refuse que quelqu'un voie mon corps nu en pleine lumière.
Bref, je me sens épanouie, et j'ai l'impression que, Sonny aussi.
Au détour d'un dîner, Sonny m'informe que je dois préparer mes valises, car il me concocte un petit Weekend juste entre nous. Il est plein de surprise, et je ne m'en lasse pas. Même si je ne suis pas friande de surprise, je me dis que c'est pour la bonne cause.
Le vendredi soir, je suis comme une enfant le soir de noël. Je ne tiens pas en place, tellement je suis pressé de connaître l'endroit où nous allons passer le weekend.
Deux jours auparavant, nous avons fait les magasins avec Cheryl et elle a lourdement insisté pour que je m'achète des dessous sexy. C'est une grande nouveauté pour moi de mettre mon corps en valeur de cette façon. Mais si ça peut faire plaisir à Sonny, je suis prête à faire cet effort.
Cheryl est toujours en couple avec Anthony , et elle aussi nage dans le bonheur. Je suis heureuse pour elle, qu'enfin elle ait trouvé un homme sincère et droit dans ses bottes. On dirait que pour nous deux, la roue a enfin tourné ! Nous avons essayé de faire des soirées entre couples avec nos deux hommes, mais l'expérience a été un échec.
Ils sont si différents qu'à peine, ils se sont salués et le silence plat jusqu'à ce qu'ils partent. Ce qui a évidemment donné lieu à une dispute. Je lui ai reproché de ne pas faire d'effort pour se sociabiliser. Ce à quoi il répondu qu'il avait assez d'ami pour devoir s'en refaire...
Ah du Sonny comme je connais bien. J'ai la sensation que la nouveauté effarait un peu mon beau brun...
Quand la sonnette de mon appart' retenti, je suis comme une puce. J'ouvre à Sonny et l'attends patiemment, une minute, puis deux... Monter jusqu'à chez moi ne demande pas autant de temps ! Je m'impatiente et décide d'aller dans le couloir.
À ma plus grande surprise, je le trouve en train de discuter avec Andrew, mon voisin et ami. Ces deux-là se sont bien trouvés ! Malgré le caractère jovial et explosif de mon voisin, ça a tout de suite matché entre eux. Après, je pense que les confidences faites par Sonny le soir où il est venu me trouver en boite de nuit ont joué en la faveur d'Andrew.
Car même si les amis de Sonny sont gentils, ils sont très différents d'Andrew.
Ils remarquent rapidement ma présence, Andrew me salue en m'adressant un clin d'œil :
- Bon Week end les amoureux !
- Merci !,je réponds. Et toi quels sont tes projets ?
- Oh, sûrement tequila et Magic Mike !
Je rigole à sa réponse, et Sonny me rejoint avant qu'Andrew ne ferme sa porte. Délicatement, il
dépose un baiser sur ma joue et pénètre chez moi.
- Tu es prête ?
- Oui, je crois. Tu veux un café avant ?
- Non, si on veut être à l'heure il faut partir tout de suite mademoiselle.
- Et on va où ?,je demande.
- Tu ne m'auras pas avec tes yeux de biche. C'est une surprise !
- À un moment, je vais bien m'en rendre compte. Tu ne vas pas me bander les yeux toute la route
?!
- Je n'y avais pas pensé, mais c'est une bonne idée..., il répond en collant son corps a moi.
Aussitôt, en contact, mon corps s'électrise, alors que sa langue caresse voluptueusement la mienne. Je pourrais passer des heures à l'embrasser, à être contre lui, mais il rompt le contact rapidement.
- Ne nous mets pas en retard, coquine !
La route est longue... et je n'ai aucune idée de l'endroit où nous allons passer le Weekend. Surtout que bercer par la voiture, je m'endors rapidement. Depuis toute petite je dors vite lors des trajets en voiture. Mon père me racontait que petite, c'était le seul moyen de m'endormir sans pleur. Pendant un moment après le décès de ma mère, je n'étais pas rassuré en voiture, mais j'ai confiance en Sonny. Une confiance aveugle.
Lorsque je me réveille, il fait nuit noire et la voiture est arrêtée. Je m'étire bruyamment, et constate que Sonny n'est plus assis à côté de moi.
Je jette un coup d'œil autour et le vois en train de prendre un sac dans le coffre.
- On est arrivé ?,je demande en baillant.
- Ouep.
- Et on est où ?
- Haha tu verras demain.
- Ce n'est pas juste !
- Tu ne l'avais pas qu'à dormir marmotte. Heureusement que j'avais prévu de la Red bull !
- Désolée... Il est quelle heure ?
- Je crois qu'il est l'heure que je vous fasse l'Amour ma chère...
Il me prend dans ses bras comme un homme pourrait le faire après son mariage. Nous passons la porte de cette petite maison et une douce chaleur nous accueille. Je me détache in peu de lui et remarqué une cheminée déjà allumée. Nous sommes arrivés, il y a un moment et il a pris le temps rallumé la cheminée ?
J'ai presque honte de m'être aussi bien endormi !
Toujours dans les bras de Sonny, il s'approche du canapé face à la cheminée. Il me dépose dessus en se collant tout contre moi. Langoureusement, ses mains se promènent le long de mon corps. Un soupire m'échappe, je me sens bien.
Ce sentiment qui m'habite dès l'instant où Sonny pose ses mains sur moi ou que son regard se plante au mien. Avant lui, je ne l'ai jamais été dans une relation si sérieuse, de l'intense.
Passé de la colère à la passion en quelques secondes ne m'étais jamais arrivé avant lui. Sonny bouscule mes codes, mes habitudes. Certaines fois, je suffoque devant l'ampleur de mes sentiments.
Je suis happée par sa fougue, et mon corps surchauffe de ses caresses.
Assez rapidement, je me trouve nue sous lui. Mon souffle est court alors que ses yeux brillent à la lumière de la cheminée.
D'un coup, Sonny s'arrête net, caresse ma joue en me regardant intensément. Il tente de s'éloigner de moi, mais je le retiens :
- Tu pars où ?,je couine presque.
- Il faut que je te peigne !
- Hein ? De quoi ?
- La lumière de la cheminée, ton regard, ton corps... Putain faut que je dessine ce moment.
- Ça ne change pas de d'habitude. Ça ne peut pas attendre ?,je demande.
- Attendre quoi ? Je veux peindre ça, il répond en caressant mon corps.
- Après qu'on ait fait l'amour..., je dis en me cachant.
- Haha Mademoiselle, serait-elle impatiente ? Crois-moi, j'ai envie de te faire jouir comme jamais ma belle, mais... Il faut vraiment que je dessine.
- Ok, ok...
Sonny s'extirpe du canapé en me laissant nue comme un ver. J'essaie de ne pas bouger le temps qu'il revienne, mais mes yeux sont attirés par la lumière de la cheminée.
Je l'entends farfouiller dans ses affaires tandis que mes pensées tournent dans ma tête. Je ne l'avoue pas, mais mon cerveau, soumis à rude épreuve par Sonny s'imagine la suite de la soirée.
Au bout de quelques minutes, il revient avec son bloc de dessin et sa palette de crayon et pinceaux. Il s'assied, nu, sur le fauteuil face à moi. Son visage est éclairé par la cheminée crépitante, ce qui adoucit nettement ses traits. Il est concentré à dessiner alors je prends mon mal en patience.
Ce n'est pas la première fois, qu'il est pris d'une pulsion créative dans ce genre de moment. Je suppose que c'est le prix à payer d'être avec un talentueux artiste.
Les minutes s'égrènent, et ma passion dévorante s'atténue. La chaleur du feu, et la fatigue de ma semaine font que je m'endors à plusieurs reprises. À chaque réveil, Sonny sourit malicieusement en continuant de dessiner.
J'ai l'impression d'avoir fermé les yeux que quelques minutes quand je me réveille, mais j'ai du réellement m'endormir. Je me trouve dans un grand lit aux draps si doux... La lumière extérieure s'infiltre par les trous des volets de la fenêtre. Merde...
Sonny dort paisiblement à mes côtés et je l'entends respirer doucement.
Il me faut plusieurs minutes pour m'extirper de ces draps. Je suis toujours nue quand je fais face au miroir. Il a dû me porter pour me mettre au lit, et ça ne m'a pas réveillé...
Qu'elle minable copine, je fais !
Comme je ne connais pas l'endroit où nous sommes, j'ai du mal à trouver les toilettes qui se trouvent dans la salle de bain. J'attrape un peignoir accroché dans la salle d'eau et fais le tour du propriétaire. La maison est assez petite, mais suffisante pour nous deux. La pièce de vie fait très cosy et rétro. Aux bois qui tapissent les murs, on dirait que nous sommes dans un chalet.
Dans la cuisine, je tombe sur la cafetière et entreprends de me faire couler un café. J'essaie de me rappeler la soirée alors qu'il est en train de se faire. J'inspecte du regard l'extérieur, mais tous les volets sont fermés, quelques rayons de soleil parviennent à pénétrer à l'intérieur. Rapidement, je trouve le bouton qui permet d'ouvrir les volets électriques. Ce n'est pas si ancien que ça tout compte fait.
Je tourne la cuillère dans mon café en regardant le paysage qui se dévoile petit à petit et mon sourire s'agrandit. Tout est blanc et vert autour de nous, nous sommes à la montagne !
Mon cœur fait un bond ! Il s'est souvenu que c'était mon endroit préféré...
Plus j'avance dans cette relation avec lui et plus je suis surprise par sa façon de me surprendre.
À la fin de l'ouverture des volets, je remarque un balcon. Je mets mon manteau posait au sol et m'en vais dehors. Le paysage est à couper le souffle.
Je ne sais pas à quelle altitude nous sommes, mais il n'y a rien autour de nous à part des monts enneigés à perte de vue. Je prends une profonde bouffée d'air pur et m'assieds sur une chaise sur le balcon. Il fait froid, mais rien ne pourra m'empêcher de savourer mon café dans cet endroit. Je contemple ce qui m'entoure en buvant mon café.
Alors que mes doigts commencent à s'engourdir, une main se pose sur mon épaule. Sonny est en tee-shirt et boxer dehors, le sourire aux lèvres.
- Bien dormi la belle aux bois dormants ?
- Oui, désolée... Ce n'était pas la fin de soirée que tu espérais..., je m'excuse.
- J'ai dessiné un de mes meilleurs dessins ! On a le temps de se rattraper en 3 jours. Tu es heureuse d'être ici ?,il me demande.
- Tellement ! Merci Sonny.
Il se penche sur moi et dépose un baiser lourd de signification sur la suite de cette journée. J'interromps le baiser, un peu à contre cœur :
- Rentre, tu vas attraper froid.
- Haha, je ne suis pas facile à abattre !
Comme prévu, la matinée s'écoule sous les couettes... Ce n'est que lorsque nos ventres crient famine que nous décidons de sortir du chalet. C'est donc main dans la main, dans la voiture que nous descendons au village déjeuner. Nous tombons sur un restaurant typiquement montagnard, et prenons place sur une table avec vue sur la station de ski.
Alors que nos commandes sont prises, nous discutons un peu :
- Tu as déjà skié ?,je lui demande.
- Pas du tout... Je n'ai jamais mis les pieds à la montagne. C'est une grande première !
- Tu veux essayer ?
- Non, ça serait con que je me pète une jambe avec l'emploi du temps de ma semaine qui suit...
- Oh, on va faire quoi alors ? On n'est pas venu jusqu'ici pour uniquement faire l'amour ?
- Évidemment que non, même si cette possibilité ne me dérange pas. J'ai réservé une randonnée en raquette en fin d'après-midi avec coucher de soleil sous une couverture en option. Ça vous convient Mademoiselle ?
- Parfait !
Je sens que Sonny est anxieux quand l'heure de la randonnée approche. C'est assez amusant, je n'aurai pas imaginé qu'une balade dans la neige aurait pu le troubler à ce point ! Comme quoi...
Nous sommes un petit groupe de 6 personnes pour cette randonnée. Je vois bien que ça contrarie Sonny, mais il m'en faut plus. Rien ne viendra perturber ce weekend !
Le début est assez périlleux pour mon barbu. J'évite de rigoler quand il s'emmêle les jambes et qu'il chute sur la neige. J'ai bien trop peur de le vexer et qu'il parte furieux de cette activité.
Je préfère l'aider à se stabiliser en étant tout prêt de lui.
Les dix premières minutes, il soupire à chaque pas puis commence à prendre le pli. Il commence alors à faire le pitre. Il m'envoie de la neige, ou me fait des réflexions salaces. J'ai enfin retrouvé mon Sonny.
La randonnée est très agréable, le paysage somptueux. Le groupe nous distance assez rapidement, et nous passons notre temps à rigoler, s'embrasser et se taquiner. Je crois que le guide a compris que nous ne suivrons pas leur rythme... Ce n'est que lorsque le soleil commence à baisser dans le ciel, que nous retrouvions le groupe. L'endroit choisi est idéal. Il y a plein de gros rochers sur lesquels s'asseoir pour regarder entre deux cols le soleil irradiait le ciel.
Nous prenons place sur un des rochers à l'écart. Sonny se met derrière moi et m'entoure de ses bras. La couverture est assez grande pour nous couvrir tous les deux. Tandis que j'admire la vue, Sonny lui calle sa tête dans mon cou et me couvre de petits baisers. Son souffle chaud me réchauffe. J'aurai cru qu'un tel spectacle le ferait sortir ses crayons et son bloc, mais j'avais tort. Il préfère de loin me câliner plutôt que d'observer ce qui nous entoure.
- Sais-tu à quel point, je t'aime Eden ?,il me chuchote contre moi.
Un long frisson me traverse... À chaque fois qu'il étale ses sentiments devant moi ça me retourne le cœur. On est loin des débuts où il avait du mal à gérer ce qu'il ressentait.
- Sais-tu à quel point, c'est réciproque Sonny ?,je lui réponds en me tournant vers lui.
- J'aimerais savoir ce que tu penses à chaque instant, il dit en frottant son nez froid au mien.
- Demande moi.
- À quoi penses-tu Eden ?
- À quel point la saint valentin te rend romantique !
- Et plus serieusement ?, il ajoute.
- Que j'ai de la chance de t'avoir rencontré, je réponds simplement. Et que ce paysage est somptueux !
- Je suis content que ça te plaise.
- Et toi à quoi penses-tu ?
Au début, il ne répond pas. Il saisit ma main dans la sienne et délicatement enlève le gant que je porte. Puis il la glisse sur lui, jusqu'à ce que je sente clairement (et durement) ce à quoi il fait allusion. Je glousse en tentant de retirer ma main, mais il la tient solidement.
- Il y a du monde, je chuchote.
- Et alors ? Je m'en balance de ces gens, en plus, ils sont loin !
- Sonny !,j'insiste.
- Eden... Tu ne peux pas me laisser comme ça..., il supplie presque un sourire aux lèvres.
Alors que mon cerveau me crie de retirer cette main, mon corps s'embrase et des picotements me parcourent. D'un geste empli de douceur, il passe ses doigts dans mes cheveux en m'attirant vers lui. Il m'embrasse comme si son corps me réclamait. Nos corps sont à présent plus proches et je suis partagé entre la gêne et l'excitation. Un étrange mélange qui fait monter en flèche mon adrénaline.
Je ne peux pas faire ça !
J'essaie de m'éloigner de Sonny, mais il me retient et m'attire au plus près.
- S'il te plaît Sonny, je ne peux pas...
- Je ne te savais pas si prude, Eden.
- Tu me connais mal, en plus, il fait froid !,je m'insurge.
- Je fais comment pour rentrer comme ça moi maintenant ? J'ai déjà du mal à marcher avec ces merdes alors avec une gaule d'enfer, je ne vois pas !
Je ris comme une gamine à sa question. Sonny, au début, ne se déride pas puis se joint à moi et rit à gorge déployée. J'aime les petites rides qui se forment au coin de ses yeux quand il rigole. Il se lève me laissant seul avec la couverture sur le rocher. Il jette un œil aux autres un, peu plus loin et ouvre son manteau, à travers son jean, je vois son érection.
- Tu vois le bordel ?!
En rigolant, je le rejoins et tente de refermer son manteau pour ne pas être grillé.
- On dirait un gros exhibitionniste !! Si tu as besoin, tu peux te refroidir..., je lui dis en me tournant.
Aussi discrètement que possible, je réunis de la neige dans ma main afin de lui jeter au visage, pour refroidir ses ardeurs. Mais il me prend de court et m'entoure la taille.
- Traîtresse !,il crie en rigolant.
En une fraction de seconde, je me retrouve dans la neige.
Passé, la surprise, je me mets à rire de plus en plus fort. Même si d'extérieurs, on dirait des enfants, je me fous de l'avis de ces inconnus. Sonny, gentleman, me tend la main pour m'aider à me relever. Avec toute la force possible, je parviens à tirer sa main suffisamment pour qu'il s'étale au sol.
Dans un grognement, il essaie de se venger en m'envoyant de la neige au visage. Je fais la même chose avant qu'il ne parvienne à grimper sur moi, tenant mes mains dans la poudreuse blanche. Nous riions de bons cœurs, la respiration haletante. Sonny redevient sérieux en plongeant son regard dans le mien, il passe lentement sa langue sur ses lèvres gercées. Le silence et le froid nous entourent durant plusieurs secondes.
Puis il me dit quelques mots qui comprime le cœur :
- Épouse moi Eden.
Plus aucun bruit ne se fait entendre aux alentours. Sonny a les yeux toujours rivés sur moi, comme s'il attendait une réponse. Un rire m'échappe aussi nerveux que fou. Je me relève d'un coup et étudie Sonny.
Il n'est pas sérieux là ?! Pourtant, son air grave sur son visage et la façon dont il caresse sa barbe trahit la véracité de ses propos. Je remarque bien que mon rire n'a eu pour effet que le fermer un peu plus que d'habitude.
- Tu n'es pas sérieux Sonny ?
Il ne répond pas et se relève enfin. Ses gestes sont lents, las. Il nettoie son manteau couvert de neige et regarde les autres.
- On se barre quand ? On se les pèle là...
Puis sans un regard vers moi, il rechausse ses raquettes. Quand je m'approche de lui et lui touche le bras, il me répond enfin :
- Évidemment que je ne suis pas sérieux, Eden !
Le retour se fait dans un silence quasi-religieux et je me sens coupable de ce refroidissement. Soit il plaisante et va me le faire savoir arrivé au chalet ou alors je l'ai véritablement blessé en riant à sa demande. Mais en même temps, j'aurai dû réagir comment à ce genre de demande ?!
Pendant tout le retour de la randonnée, je ferme la file de marcheurs et mes yeux sont fixés sur Sonny juste devant moi. Il ne râle plus, mais il marche les mains dans les poches. Lui qui respirait la joie et le plaisir depuis notre arrivée a véritablement changé.
J'aimerais savoir à ce moment précis ce qu'il lui traverse la tête. Et s'il m'en veut réellement...
Arrivés au chalet, l'ambiance est toujours aussi froide. Sonny ne me regarde même pas et file dans la salle de bain. J'erre plusieurs minutes dans la salle de vie, qu'est ce qu'il lui passe par la tête pour m'en vouloir autant ?
Après une mure réflexion, je me précipite à mon tour dans la salle demain. Cette dernière est remplie de vapeur d'eau, et la douce chaleur humide me force à retirer mes vêtements. Je crois que Sonny ne m'a pas encore entendu.
Une fois nue, je glisse le rideau de douche et découvre le corps de Sonny nu ruisselant de l'eau chaude qui s'écoule de la pomme de douche. Une délicieuse vision dont j'aurais pu profiter si tout s'était bien déroulé lors de la randonnée.
Sonny se retourne immédiatement, et ses yeux froids s'accrochent aux miens.
En silence, je m'installe près de lui et me mouille les cheveux. Sans le regarder, je le sens se tendre au rythme de sa respiration. Je sais que mon corps dans son plus simple appareil peut réveiller en lui un désir bestial et tout faire oublier.
- Qu'est-ce que tu fais ici, Eden ?,il me dérange la voix sèche.
- Je prends ma douche, je réponds aussi innocemment que possible.
- J'étais là avant...
- Et ? Il n'y a pas d'autre douche ici et je suis morte de froid d'être resté dans la neige trop longtemps ! Alors si tu me fais la gueule ok, mais laisse-moi prendre ma douche alors.
Sa respiration s'accélère et sa main vient se poser sur ma hanche, un long moment... Je crois être gagnante, mais il la retire puis me tourne le visage vers lui.
- J'étais sérieux, Eden..., il lâche alors que mon cœur bat à tout rompre.
Salut à tous :D Vous allez bien ?
Ok, je lâche une bombe juste avant de terminer le chapitre. Je suis dégueulasse... Mais j'ADORE ça!!!! J'espère quand même que vous ne m'en voudrez pas trop :p
J'espère également que ce chapitre vous a plu :) J'ai presque réussi à tenir un délai raisonnable pour le sortir ! Je suis fière de moi hihi.
Mais c'est surtout qu'on approche de la fin de ce premier tome. Et ne pensez pas à la vue de cette fin de chapitre que ça va ce finir en "ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant". Non car ce n'est rarement la réalité, ne mentons pas !
Bref trêves de bavardages... Le prochain chapitre est déjà partiellement écrit (oui oui je suis inspirée !) et ne devrait pas tarder à sortir :)
Prenez soin de vous.
A très vite.
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