3. Sacrée journée ! (E)
Quand je rentre mon père est déjà parti au travail. Et je n'ai personne avec qui partager ma joie.... Tant pis.
À l'étage, quand je rentre dans ma chambre, on pourrait croire que nous avons été cambriolés...
Mais ce n'est que le résultat de mon stress de ce matin. Aussi, bien que je passe un temps fou à ranger tous les vêtements jetés au sol. Il faut toujours que j'agisse sans penser aux conséquences...
Je suis vannée et je m'écroule sur mon lit quand tout est de nouveau rentré dans l'ordre. Chaque chose est à présent à sa place comme j'aime que ce soit.
D'un geste salvateur, je libère les cheveux de ce chignon bien trop serré puis m'étire comme une étoile de mer au milieu de mon lit.
Je rêvasse en regardant les étoiles phosphorescentes collées au plafond. Le temps défile à toute vitesse alors que je songe à mon futur travail. J'ai tellement hâte de commencer.
D'un coup, le visage de Sonny me revient en tête...
Je ne comprends pas bien pourquoi il m'a autant marqué. À son comportement, je ferais mieux de tirer un trait sur lui et son doux visage. Mais ma tête en décide autrement...
Je revois sa bouche libérer cette fumée... Ses yeux d'un bleu clair que j'ai rarement vu et tellement expressif. Puis son visage fermé et froid aussi.
Je soupire en m'enlevant rapidement ce souvenir de mes pensées.
Tous mes anciens copains ont ce genre, celui du mauvais garçon et je sais parfaitement comment ça se fini ce genre d'histoire.
Plus jamais.
Le bruit du mécanisme de l'horloge dans le couloir est mon seul repère pour entendre le temps s'écouler lentement. C'est seulement quand la porte d'entrée claque que je me rends compte qu'il est midi... Alors que je suis en plein combat interne pour essayer de me relever, la tête de mon père apparaît dans l'encadrement de la porte.
- Alors ? Je dois sabrer le champagne ou pas ?, il me demande anxieux.
- Ah oui ! J'ai vraiment hâte de voir ça !
Mon père pousse la porte un peu plus, et vient à ma rencontre. Dès que je suis debout, il m'attrape, me soulève et me fait tournoyer dans les airs comme lorsque j'étais enfant.
Je ris aux éclats tandis que ma tête commence à tourner. Lorsqu'il me repose au sol, ses yeux sont humides et il me regarde avec fierté.
Il encadre mon visage entre ses puissantes mains :
- Ma petite fille a grandi sans que je m'en aperçoive.
- Papa..., je minaude en rougissant.
- Ta mère serait tellement fière mon paradis.
Une larme silencieuse roule sur ma joue alors qu'il m'embrasse le front.
On se regarde de longues minutes alors que ses larmes coulent aussi sur son visage tiré par l'âge.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
Ma sœur se trouve derrière nous, les yeux grands ouverts. Elle se triture les ongles, signe de son inquiétude. Je la comprends, elle nous voit mon père et moi en larme en train de faire un câlin.
- Ta sœur est la meilleure Clara.
- Oh, tu as eu le boulot ?!
Je crie un "oui" que même les voisins entendent sûrement.
Ma petite Clara, se joint à nous et nous entamons une danse de la joie approximative.
Nous riions et pleurons en même temps. Tant pis si nous ressemblons à des fous, nous sommes heureux et vivant.
Comme promis, mon père sort le champagne et nous sert dans les coupes réservées pour les grandes occasions. À vrai dire, nous ne les avons pas à ressortit depuis que maman nous a quittés. Je me retiens de rire quand mon père tente d'ouvrir la bouteille.
- Heureusement que tu ne le sabre pas, on aurait fini l'après-midi aux urgences.
- Tu n'es pas gentille avec Papa, c'est le plus fort.
- Bien sûr Clara... Regarde-le à essayer de faire sauter le bouchon.
- Eden, attention !
D'un geste rapide de la main, le bouchon est expulsé de la bouteille et tape le plafond, en laissant une marque sur la peinture blanche.
Je me moque allégrement de lui alors qu'il approche avec la bouteille de champagne.
- Si tu ne veux pas une douche de champ' je te conseille d'arrêter de te moquer de ton pauvre père, il m'avertit le sourire aux lèvres.
Je lève les mains en signe de rédemption et nous buvons enfin la boisson à bulle.
Puis nous déjeunons, toujours dans la bonne humeur. Ils me posent un million de questions sur mon prochain travail. Le temps s'égrène à toute vitesse...
Aussi bien que Clara crie d'horreur quand le carillon de l'horloge sonne 13h30.
- On va être en retard papa !!
Mon sosie miniature s'active du haut de ses 10 ans, elle attrape son cartable rose avec des fleurs puis attend mon père devant la porte ouverte.
Elle tape du pied, impatiente.
- Ce n'est pas grave si vous êtes en retard. Tu diras à ta maîtresse que tu as bue trop de champagne ce midi, je lui dis.
- C'est vrai ? Je peux le dire à la maîtresse ?, demande innocemment ma sœur.
- Non. Eden, vraiment ce n'est pas une bonne idée... N'écoute pas ta sœur Clara.
Mon père m'embrasse à la volée alors que ma sœur me fait un signe de la main.
Tandis qu'il referme la porte derrière eux, j'entends sa voix grave me dire qu'il m'aime.
Quand je retourne dans la cuisine, je me rends compte que je me suis fait avoir.
La table n'est pas débarrassée, il y a tout à faire.
Super.
Avant de me plonger dans la vaisselle, j'envoie un message à Cheryl pour savoir quand on se retrouve. me répond dans l'instant et donne rendez-vous à notre bar fétiche dans 1h30. Ce qui me laisse le temps de tout nettoyer, me refaire une beauté et y aller.
Chose que je fais dans le délai impartis. En voiture, une musique de Tiesto jaillit des enceintes et me mets en joie. Je passe les vitesses en tapant des doigts sur le volant. Le vent s'engouffre par la fenêtre que j'ouvre et je file rejoindre Cheryl.
Cette fille est mon double.
Nous nous sommes rencontrés à un festival il y a 5 ans et depuis nous nous quittons plus. Elle est aussi déjantée que moi et est folle de musique électro comme moi.
Lorsque j'arrive devant notre chef-lieu de retrouvaille au « Drinks », je remarque sa voiture garée devant l'établissement. La musique s'éteint quand je tourne la clé de la voiture puis je sors. En entrant dans le bar, je salue le barman qui a force doit commencer à nous connaître quand même...
Au fond du commerce, mon amie me fait des signes de la main et je la rejoins.
- Alors ? Alors ?, elle me presse en m'embrassant.
- Je suis prise !, je lui réponds.
Cheryl pousse un cri si aiguë que les clients présents nous jettent des regards de surprise. Elle fait signe au serveur de venir, qui entre nous lui plaît beaucoup, et s'assoit.
- Que je suis contente pour toi ! On va fêter ça alors.
- À 16h ?, je demande étonné.
- Y a pas d'heure pour fêter ton arrivée dans le monde des adultes ma belle.
- Tu peux parler... Un seul verre alors, il faut que je rentre.
- Tout dans la modération ne te fait pas de soucis. Hey G' on pourra avoir ce qu'il y a de meilleurs dans ton stock pour fêter un événement.
G', de son vrai nom Gérald, nous fait son sourire de charmeur. Il ne me plaît pas, mais reste très gentil avec nous. Je ne suis pas certaine qu'il pèse l'attraction qu'il exerce que ma copine...
Si nous avons élu domicile dans ce bar, ce n'est pas pour sa décoration assez moderne et impersonnelle, mais pour lui. « Pour ses superbes fesses si musclées, qu'on se casserait un ongle dessus » a même préciser Cheryl une fois.
Il est loin d'être moche, mais fait trop sérieux pour moi.
J'aime quand la vie est pimentée, même si ça ne m'a jamais réussi tout compte fait...
- Avec plaisir, vous fêtez quoi ?
- Tu es drôlement curieux..., déclare Cheryl.
- Allez-vous venez toutes les semaines, je deviens quoi moi si je ne suis plus au courant des actualités vous concernant ?
Cheryl comme à son habitude éclate de rire en rejetant ses cheveux en arrière.
Phase de charme, enclenchée.
Elle bat rapidement des cils alors qu'elle lui expose la raison de notre joie. G' retourne derrière son bar nous concocter le meilleur des cocktails pour les meilleures des clientes. En l'attendant, je raconte à Cheryl mon entretien en détail. Je ne sais pas comment nous en venons jusque-là, mais quand G nous ramène nos boissons nous discutons de Sonny.
Évidemment, elle veut que je le décrive en détail et j'y parviens dans les moindres détails. C'est assez déroutant même... Après sa description, je saisis la paille de mon verre et le goûte.
La descente est agréable et facile, il y a du jus de fruit bien frais avec une touche de sirop et de l'alcool que je ne reconnais pas.
- C'est à quoi ton cocktail ?, je demande à G'.
- Rhum et Vodka.
- Ah, j'espère qu'il n'y a eu pas trop..., je lâche alors que Cheryl le goûte à son tour.
- Mmm, délicieux. Tu sais y faire avec les femmes G', elle dit en le fixant dans les yeux.
- J'ai d'autres talents cachés, il réponds en lui faisant un clin d'œil.
Les deux se fixent comme s'ils étaient des plats succulents.
Je me sens de trop et je me demande quand est ce qu'ils vont finir au lit tous les deux. Toute cette tension sexuelle n'est pas saine quand on la contient. Gérald repart servir un autre client qui vient d'arriver et Cheryl se tourne vers moi avec un sourire jusqu'aux oreilles.
- Tu crois que je lui plais ?, elle me demande.
- Tu plaisantes là ?, je réponds en rigolant. Vous êtes presque sur le point de coucher sur la table là...
Cheryl sourit aussi puis revient vite au sujet d'origine :
- Ton gars-là, Sonny. Tu avais dit que tu n'approcherais plus des mecs comme ça.
- Oui. Il m'a juste plu physiquement, je ne compte pas le voir bientôt. Je n'ai même pas son numéro !
- J'espère bien, je saurai te remettre sur le droit chemin. Il y a tellement de mecs qui te méritent plus que ces tocards Eden.
- Si tu le dis... Je n'en croise pas beaucoup.
- Attends d'être au travail. Certains couples se forment au boulot.
Nous trinquons aux bonnes résolutions et à l'avenir qui se dessine.
Je me dis que mon amie a raison, je fais mon entrée dans le monde adulte. Vu qu'à présent, j'ai un boulot, je vais devoir trouver un logement pas trop loin des bureaux... Cette démarche m'effraie plus qu'autre chose. Certains rêve de vivre seul, mais ça me terrifie, peut-être faudrait-il que je prenne une colocation avec une personne ou Cheryl.
- Au fait, ton bail ne se termine pas bientôt ?, je lui demande.
- Hm dans six mois, je crois pourquoi ?
- Il va falloir que je déménage. Que je me rapproche du travail.
- Oh et ton père le prend bien ?, elle s'interroge.
- Oui, c'est plutôt moi qui balise avec tout ça. Vivre seule ce n'est pas mon rêve.
- Je sais, mais tu sais très bien que je viendrais dès que tu le demandes. Et puis c'est juste le temps que tu trouves un bon mec.
- Tu n'arrêteras jamais !, je m'indigne.
- Non sinon tu vas finir vieille fille...
Je dresse mon majeur dans sa direction et elle m'envoie un baiser de la main.
Nous continuons de discuter un long moment, et nous commandons d'autre verre (sans alcool pour moi). Cheryl vit à quelques pas du bar donc elle peut s'alcooliser autant qu'elle souhaite.
La discussion dérive sur le festival prévu dans une semaine. Nous mettons en place notre planning d'artiste à voir, et tout ce qui est pratique. L'hôtel, la nourriture, le transport, bref tout est mis sur papier. À voir si tout sera respecté. G qui écoute notre discussion nous informe qu'il va également au festival. Je vous laisse imaginer la joie et les yeux pétillants de Cheryl...
Nous quittons le bar un peu après 19h. Cheryl rigole comme une folle à une blague vraiment débile de G'. Je leur laisse un peu de temps seul à seul et va fumer dehors.
Le temps est encore assez doux pour le début de l'automne et les gens continuent de se balader après le travail. Je suis appuyé contre la rambarde de la terrasse du Drinks et j'observe les passants. Les gloussements de Cheryl se font entendre plus fort et elle me rejoint en allumant une cigarette. Nous restons silencieuses quelque temps.
Il est un peu plus de 20h quand je me gare devant la maison familiale. Elle ressemble à toutes les autres du quartier, mais elle me parait plus accueillante que les autres.
Durant le repas, nous discutons de la journée de Carla qui nous raconte avec fierté le moment où elle a raconté à sa maîtresse qu'elle avait bu trop de vin.
Alors que je rigole, mon père lui tire une tête de trois pieds de long...
Il faut dire que l'institutrice lui a demandé des explications à la sortie de l'école. Je me tords de rire en imaginant la scène et ma sœur parait vraiment fière d'elle.
Ensuite, mon père nous explique que son entreprise va fermer pour les vacances de Noel et il aimerait bien que nous allions fêter les fêtes de fin d'année ensemble à la montagne.
L'idée nous enthousiasme énormément et c'est reparti pour la danse de la joie de ma petite sœur.
Quand nous avons fini le repas et que tout est propre, nous allons, mon père et moi couché Clara. C'est aussi devenu un rituel ce moment-là... Et je sais pertinemment que ça va horriblement me manquer si je me prends un appartement.
Tandis que je m'allonge près de ma sœur et que nous fixons les étoiles collées au plafond, mon père raconte une histoire qu'il invente chaque soir. Certaines fois, il ponctue son récit par une chanson qu'il joue à la guitare ou à l'harmonica.
J'ai toujours aimé ce moment-là de ma journée. Même quand je passais une journée merdique, j'avais hâte de revenir au cocon familial et m'allonger dans ce petit lit.
Certaines fois, on s'attache à des petites choses du quotidien et ces choses peuvent être les seules auxquelles on se raccroche quand tout va mal.
Après que ma sœur ferme les yeux, nous quittons sa chambre et nous nous trouvons tous les deux dans le couloir.
- Je suis vraiment fière de toi, Eden.
- C'est gentil, je le suis aussi. C'est vraiment le boulot de mes rêves.
- Ça, je le sais... Petite, nous te punissions de lecture pas de sorties comme tous les enfants !
Nous rigolons alors qu'il met son bras autour de mes épaules et me guide vers le salon.
La télévision est allumée devant une série policière. Je la regarde d'un seul œil en continuant de discuter avec mon père.
- Tu commences les recherches d'appartement du coup ?, il me demande.
- Oh, pas tout de suite. Je n'ai que 40 minutes de voiture, tu sais...
- Ce qui est trop. Je comprends que tu ne veux pas partir et crois moi, je pourrais te demander de rester vivre ici jusqu'à ma mort mais ce n'est pas bien. Tu dois faire tes propres expériences, débuter ta propre vie.
Alors qu'il continue à me donner les avantages, que je connais évidemment, de vivre seule, une larme roule sur ma joue. Je suis un peu sensible, c'est vrai.
- Ne pleure pas jolie paradis... Tu ne nous abandonnes pas. J'espère que tu viendras le week-end pour manger un bon rôti ou un barbecue. Eden, tu nous as beaucoup donné et il faut que tu vives pour toi-même. D'accord ?
Je hoche la tête en ravalant mes larmes puis lui sourit.
- Tu as raison, mais c'est effrayant...
- Je sais, j'ai pris mon premier studio a à peine 18 ans.
- Aussi jeune ?, je l'interroge.
- Ta grand-mère ne voulait pas que je voie des filles, et elle était assez chiante, on va dire.
- Mamie ? Je ne la vois pas comme ça du tout !, je m'étonne.
Mon père s'endort ensuite rapidement devant l'épisode que je termine puis éteins la télévision.
J'attrape le plaid et recouvre le dormeur que j'observe quelques instants. Ces dernières années n'ont pas été faciles pour lui non plus... Entre notre tristesse et la sienne à assumer, les temps ont été difficiles. Nous avons été bêtement égoïstes avec Clara à prendre le monopole de la douleur alors que mon père avait perdu l'amour de sa vie. À cette pensée, je me penche et l'embrasse sur le front.
Mon petit papa...
Je rejoins ma chambre en faisant le moins de bruit possible et me faufile sous les draps après m'être changée. Ce moment de la journée fait partie des meilleurs !
Quel délice de se coucher sous des couvertures fraîches qui sentent le propre et sur un matelas aussi moelleux que c'est possible.
Sur mon téléphone, je regarde rapidement les réseaux sociaux puis le range sur la table basse.
Quelle journée quand même !
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La fin de semaine s'écoule rapidement, même un peu trop vite à mon goût...
Je passe la majeure partie de mon temps à chercher un appartement, à faire du shopping et à préparer notre virée avec Cheryl. Nous sommes vendredi et je dois aujourd'hui aller à la maison d'édition signer mon contrat et je connaîtrais enfin ma date d'embauche.
Sur la route, je me fais la réflexion que le chemin est tout de même bien long... Mon père a raison, il faut que j'emménage au plus vite. Cela tombe plutôt bien, car je visite deux appartements cet après-midi avec Cheryl.
Dans le hall de « New Romance & Cie » l'hôtesse d'accueil me reconnaît et nous discutons un peu. Après elle me donne un badge provisoire et m'invite à me rendre au 4e étage où mon employeur m'attend. C'est une femme d'une quarantaine d'années vécu d'une robe noire qui m'accueille avec un grand sourire à peine sortie de l'ascenseur. Elle me demande de la suivre et m'indique qu'elle va me présenter rapidement les bureaux, mes futurs collègues et on fera la paperasse plus tard.
Je la suis tout en observant mon futur environnement de travail. C'est assez moderne et très bien décoré. On passe devant une grande salle qui semblait être la salle de pause, car plusieurs personnes s'y trouvent et boivent leur café en rigolant. Puis nous arrivons devant une dizaine de personne qui semble m'attendre. Mon teint se colore de rouge alors que je sens leur regard curieux sur moi. La personne qui m'accompagne commence à parler :
- Comme, je vous l'ai annoncé hier, cette jeune personne a rejoint notre équipe et je la laisse se présenter un peu.
Oh mon dieu, je dois parler devant toutes ces personnes ??!
Je n'ai jamais étais très à l'aise pour m'adresser devant du monde. Je prends une profonde respiration :
- Bonjour, je suis Eden, j'ai 25 ans. Je sors tout juste de l'école et j'ai fait un stage chez un autre éditeur. Je suis ravie de compter maintenant parmi vos salariés. Désolée, je ne sais pas trop quoi dire...
Les autres me sourient pour me soutenir.
- Merci beaucoup Eden, je vais te présenter ta future équipe alors voici Jules, Christian, Flore, Anna et Tom. On est une jeune équipe dans ce service, car on gère les éditions jeunesse et quoi de mieux que des jeunes pour choisir nos futurs publiés. Et moi, je suis Julia bon allez, on retourne au boulot, elle déclare en frappant des mains en rigolant.
Elle fait demi-tour en tapotant mon bras et ensemble nous avançons vers un bureau au fond de la pièce. Lorsqu'elle ouvre la porte, je remarque que j'ai le droit à mon bureau seule... Après plusieurs minutes à me présenter mon bureau, elle me parle aussi de l'outil dont je vais avoir besoin ainsi que le fonctionnement du poste. À la fin de toutes ces explications, elle m'invite à boire un café :
- J'espère que tu te plairas ici, nous ferons tout pour en-tout-cas.
- C'est vraiment gentil.
- Je vais devoir y retourner, fini ton café et Hugo va arriver pour les papiers. À très vite Eden.
Elle me prend dans ses bras, et je me sens d'un coup comme un membre de cette entreprise. J'ai eu raison de postuler ici, avec leur ligne, leur éthique, les livres publiés et leurs gentillesses ça rend le travail vraiment plus appréciable. Je jette le gobelet de café dans la poubelle quand le gars qui m'avait adressé un clin d'œil le premier jour rentre dans la salle de pause.
- Hey, je t'avais dit qu'on se reverrait bientôt ! J'avais vu juste..., il commence puis en voyant que je reste de marbre il tend sa main vers moi, Hugo, je fais parti de l'équipe RH.
- Oh, ok, je lui réponds en serrant sa main.
- Bon, on doit signer les papiers et faire ton badge. T'inquiètes pas dans une heure max, tu seras sorti d'ici.
- Ça ne me dérange pas d'être ici.
- La perle rare ! Je déconne, tu sais que j'ai appuyé ton dossier à fond ?
- Je ne savais pas non... Pourquoi ?, je demande étonnée qu'un inconnu force mon dossier auprès de l'entreprise.
- Mon oncle était ton prof, Mr Daymond.
- Oh ! Tu le remercieras de ma part alors.
- Tu pourras me payer un café, ça sera déjà très bien.
Je ne réponds pas. Je n'ai jamais vu quelqu'un me faire autant de rentre-dedans... C'est à la limite du gênant quand même. Même s'il est loin d'être désagréable au regard, je n'aime pas trop les hommes trop sûrs d'eux et qui le montre. Bon d'accord, si je ne me serai pas braqué devant sa façon de faire, je le trouverai sûrement très beau.
- On verra.
- Je préfère ça à un non ! Tu me suis, on va te tirer le portrait.
L'heure passe sans surprise, photographie pour le badge, signature du contrat et enfin ma date d'entrée. Je commence dans deux semaines. Je suis rassurée de savoir que je ne commencerais pas tout de suite après le festival, car après ce genre de week-end, je suis très fatiguée.
Une fois toutes les formalités faites, je salue Hugo et sort du bâtiment.
Le soleil rayonne encore assez fort pour ce début de septembre et comme je suis en avance, je prends le temps de fumer une cigarette.
À peine l'ai-je allumé qu'Hugo réapparaît à côté de moi, il m'adresse un grand sourire :
- Oh, tu as ce défaut aussi...
- Il faut bien que j'en aie, je lui réponds du tac-au-tac provoquant son rire.
- Tu n'as toujours pas décidé pour le café ?
- Parce que tu veux le prendre maintenant ?, je demande.
Ce type n'a vraiment pas froid aux yeux... Heureusement que je dois retrouver Cheryl à notre bar habituel sinon je n'aurai pas pu m'en débarrasser.
- Pourquoi pas...
- Ben, je dois déjeuner avec une copine alors ça ne va pas être jouable.
- Je suis déçu, j'espère une prochaine fois alors.
- Promis.
Je jette ma cigarette même pas fini, le salue et tente de partir, mais il me retient par le bras.
- Tu es vraiment très jolie Eden, il me dit en caressant un peu mon bras.
Heu d'accord. Alors là, il tente le tout pour le tout... Je le remercie en me débarrassant de sa main sur moi. Mes talons tapent contre le béton alors que j'avance vers ma voiture à pas rapides. En déverrouillant ma voiture, je jette un regard vers le bâtiment, Hugo n'est plus là.
Mon regard dévie lentement vers le parc et surprise, je croise les yeux si bleus de Sonny.
Il est là, comme la dernière fois.
Assis sur son banc un café à la main. Est-ce une illusion ?
Pour m'en assurer, je lui fais un geste de la main auquel il répond en levant la main.
Un coup d'œil sur mon portable et il me reste quelques minutes devant moi.
Soudain, un choix s'impose à moi.
Dois-je aller m'asseoir à ses côtés et le laisser s'installer un peu plus dans ma tête ou dois-je fuir cet homme ?
Dans un soupir, ma décision est prise.
Bonjour / Bonsoir !
Vous allez bien ?
J'espère que ce début d'histoire vous plait ,et que vous êtes curieux d'en lire plus ^^ Ça me fait super plaisir de partager cette histoire avec vous :)
A très vite !
♥
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