25. Sans toi (E)

Cela fait deux semaines que Sonny a franchi ma porte sans un regard pour moi. Il faut que je m'y prenne qu'à moi-même ! Je ne l'ai pas forcé à disparaître de ma vie... Alors pourquoi ça me fais si mal si c'était vraiment ma décision ? Pourquoi je suis resté tout le week-end allongé sous un plaid sur le canapé ?

Heureusement depuis hier nous sommes avec mon père et ma sœur enfin arrivés dans notre chalet pour fêter Noël. Nous sommes à 5h de voitures de la ville suffisamment à l'écart pour que je profite un peu de temps pour me remettre de Sonny.
Je ne comprends pas pourquoi je me mets dans tels états... Nous n'étions pas ensemble depuis autant de temps que ça ! Et puis franchement est-ce que je suis réellement amoureuse de lui ?

Assise sur la terrasse de notre chalet, je me rends compte que malheureusement, je devais l'être. Pourquoi ai-je autant eu l'envie de savoir tout de lui ? Alors que lui-même ne sait pas grand-chose de ma vie... Pour le coup, je crois que j'ai été assez égoïste.
Est-ce qu'il est trop tard ?

En prenant ma respiration, je décide de lui envoyer un SMS pour tâter la température : « Bonjour Sonny, j'espère que tu vas bien et que tu ne m'as pas oublié... Je pense fort à toi. » Je décide de joindre à ce message une photo du paysage que j'ai devant les yeux.
Les montagnes se dressent à quelques mètres de notre chalet recouvertes de neiges. Ce paysage est si calme... J'aurais aimé pouvoir venir ici avec Sonny. Nous aurions pu faire des randonnées entre nous, faire connaissance au coin du feu et il aura pu rencontrer ma famille.

Je secoue la tête.
Arrête avec tes rêves !
Clara, heureusement, vient me sortir de mes pensées en me demandant d'aller faire de la luge avec elle. C'est un très bon moyen de ne plus réfléchir à tout ça !

Cette semaine de vacances s'écoule comme le premier jour. Régulièrement, nous faisons de la luge avec Clara ou nous allons patiner sous le regard attentif de mon père. Le soir, nous partons faire une petite randonnée et nous mangeons jusqu'à ne plus pouvoir bouger de nos chaises, mais je me sens tellement bien. Bon évidemment s'il on enlève Sonny de l'équation.
Je n'ai reçu aucune réponse de sa part... J'ai même essayé de l'appeler, mais je tombe tout le temps sur la messagerie, alors soit il n'allume plus son téléphone ou il a mis en rejet mon numéro... J'essaie de me consoler en me disant qu'il l'a perdu ou qu'il se l'est fait volé.

Mon père voit bien que quelques choses me travaillent, mais j'aurai bien du mal à lui expliquer la raison de mon blues... Alors il essaie encore plus de me faire sourire. Nous faisons même le temps d'une soirée un karaoké alors que je sais pertinemment que mon père hait cette activité.
Les moments en famille m'avaient énormément manqué.

Vendredi soir, Cheryl nous rejoint et nous avons la joie de la voir accompagnée ! Anthony lui tient solidement la main alors qu'elle nous le présente. Il m'est déjà arrivé de le rencontrer à l'appartement (lorsqu'il en sortait principalement) mais je ne le connais pas tant que ça.
Ils passent le week-end avec nous et je suppose que Cheryl souhaitait passer ces quelques jours avec nous pour avoir mon aval et s'assurait qu'ils s'entendaient réellement bien.

Le premier jour Anthony était vraiment très timide, assez l'opposé de Cheryl pour dire vrai, mais après une épique bataille de neige, il s'est métamorphosé. À présent, il est plus détendu et semble à l'aise avec nous. Nous avons passé une soirée au coin de feu à se gaver de fromage fondu et de pomme de terre. En voyant Cheryl et son adorable copain, je ne peux m'empêcher de me demander comment Sonny aurait géré cette rencontre avec mon père.

Mince. Pourquoi mes pensées dérivent systématiquement vers lui.
Je m'excuse auprès de tout le monde avant de m'engouffrer sur le balcon. Le froid qui me saisit dès que je referme la porte m'apaise instantanément. La fumée qui sort de ma bouche s'épaissit alors que j'allume une cigarette. Je sors mon téléphone pour faire face au même constat, il ne m'a toujours pas répondu.

Le bout de mes doigts devient rouge quand Cheryl me rejoint. Sur son visage, je vois qu'elle a deviné que quelque chose ne tourne pas rond chez moi ce soir.
Au début, elle se joint à moi en essayant de faire fonctionner son briquet puis elle s'approche de moi. Les bras sur la rambarde du balcon, elle dit d'une voix assurée :

- C'est Sonny encore ?

Une envie de rire me prend soudainement. Je ne sais pas si c'est à cause de la tristesse de sa question ou si c'est nerveux. Comme si Sonny était l'unique cause de mes ennuis...

- Il ne répond plus à mes messages, ni mes appels, je lui avoue.
- Tu veux la réponse de la copine ou de la réaliste ?
- Les deux....
- C'est qu'il n'en vaut pas la peine ou qu'il est occupé. Tu sais les artistes ont un caractère de merde et souvent sont dans la lune.
- Moui... J'espère que c'est ta 2ème réponse la bonne, mais j'ai comme un mauvais pressentiment.
- Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
- Un peu plus de 3 mois maintenant.
- Je vois... Que s'est-il passé la dernière fois que vous vous êtes vu ?

Je revois parfaitement cette soirée. Je lui ai demandé de s'engager avec moi...
Peut-être ai-je voulu mettre la charrue avant les bœufs ?! Et si c'est moi qui venait de tout faire valdinguer ? Je me suis toujours dit que Sonny ne tenait peut-être pas à moi, mais je crois que je l'ai surtout brusqué... J'ai toujours été comme ça, à tout vouloir tout de suite, mais en ignorant les personnes qui m'entourent.

- J'ai peut-être baissé les bras trop vite, j'avoue perdue dans mes pensées.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- J'aimerais qu'il s'engage comme je le fais, mais nous sommes différents. Je n'ai pas pris en compte son avis...
- Penses-tu qu'il tient à toi ?, elle me demande.
- Je crois oui, sinon il ne serait pas resté...

Cheryl parait satisfaite d'elle-même.
Elle vient de m'ouvrir les yeux sur la situation difficile que j'ai créé comme une grande, toute seule. Quelle belle relou je peux faire certaines fois à cause de mon manque de confiance...  

  Le reste du week-end s'écoule plus paisiblement. Sonny ne me traîne pas plus que ça dans la tête et je parviens enfin à m'amuser comme une enfant. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et nous retournons en ville en même temps que Cheryl.
Dans la voiture, je laisse mon père conduire et réfléchi à la suite de notre histoire avec Sonny. Dois-je le laisser rentrer dans notre relation à son rythme ou je mets fin à toute cette histoire ?

L'envie de savoir si un nous est possible est plus forte que toutes les questions et doutes que je peux ressentir. J'ai également besoin de savoir ce qu'il ressent, ce que je suis réellement pour lui...

Le rythme de la voiture m'endort à plusieurs reprises jusqu'à ce que mon père me dépose au pied de mon immeuble. Clara est déjà dans les bras de Morphée et je remarque les traits tirés de mon père. Les vacances n'ont pas été de tout repos pour tout le monde. J'embrasse mon père après avoir récupéré mon sac dans le coffre et tourne les talons pour rentrer chez moi.
Mon chez-moi, enfin.

C'est agréable de passer des vacances en famille, mais je crois que je me suis finalement pris à aimer ma solitude et mon calme de mon appartement. Je m'écroule sur mon canapé pas de façon élégante, Cheryl dort chez Anthony ce soir alors je décide de faire ma feignante. Je jette mes chaussures à travers le salon avant de partir dans ma chambre mettre quelque chose de plus confortable que ce jean. J'attrape un de mes pyjamas de dimanche sur le canapé, en pilou-pilou rose. Enfin, à l'aise, je retourne devant la télévision avec l'espoir de tomber sur un film qui me permettra de laisser mon cerveau tranquille.

La nuit s'installe petit à petit dans mon appartement et les programmes sont de plus en plus niais. Que j'aime la période de Noël et leur téléfilm à l'eau rose qui ont au moins le mérite de me faire penser à autre chose ce soir. Je m'apprête à finir mon pop-corn quand étrangement, on frappe à ma porte.

Est-ce que Cheryl revient pour prendre des affaires ? Non, elle a ses clés.
Mon cœur espère trouver Sonny l'air pataud derrière la porte...

Lorsque je l'ouvre, mon cœur se fissure, car ce n'est pas Sonny, ni Cheryl, mais un homme un peu plus âgé que moi. Son regard s'ouvre d'étonnement quand il me fait face et je réalise dans quelle tenue, je suis... Ridicule.

Mon visage me chauffe alors qu'un sourire étire les lèvres de l'inconnu qui enfin me regarde dans les yeux.

- Oui ?, je demande.
- Pardon de vous déranger, je suis votre nouveau voisin.
- Oh d'accord. Pardon...
- Ce n'est pas grave, je suis un peu comme vous à l'aise et au chaud le dimanche !, il s'exclame en rigolant.
- Ah, je vois, que voulez-vous ?
- Tutoie-moi, je crois qu'on est de la même tranche d'âge.
- Je pense.
- Je m'appelle Andrew, j'ai 30 ans et je vis juste à gauche de vous.
- Enchantée, Eden, 25 ans et je vis ici, je réponds en plaisantant.
- Je venais juste pour te demander quelque chose de vraiment ridicule...
- C'est-à-dire ?
- Je n'ai pas eu le temps de faire les courses... Je n'ai pas de papier toilette ni de dentifrice.

Je ris à sa réponse, ce genre de chose n'est pas le genre à m'arriver. Je suis tellement prévoyante que je ne suis jamais en manque de ce type de produit du quotidien.
Andrew fait semblant de bouder alors que je me moque de lui et je me dis qu'il a l'air d'être sympa. Mais avec ce que j'ai vécu avec l'autre con, je ne suis pas du genre à faire confiance aussi facilement.

- Je suis gay aussi, Eden, aucun risque ! N'aie pas peur de me parler, aussi belle que tu puisses être, il te manque un atout de taille !

Je suis surprise par sa franchise, qui avoue une information comme ça dans les minutes qui suivent une rencontre ?

Je lui souris en restant méfiante, les menteurs existent aussi nombreux que les manipulateurs. Je lui demande de patienter derrière la porte semi-ouverte pendant que je récupère les objets demandés.

À mon retour, il a les yeux rivés sur la fenêtre du couloir et ne me remarque même pas. Je le détaille avec minutie et c'est certain que ses mimiques ne sont pas menaçantes. Je toussote pour signaler ma présence et son sourire illumine ma soirée.

- Tu me sauves la vie Eden !, il me remercie en saisissant ce que je lui tend.
- Je t'en prie.
- Je n'ai pas diné, ça te dirais de manger au Chinois en bas ?, il me propose.
- Je ne sais pas.
- Pas dans cette tenue par contre... Je fais vraiment trop gay à côté de toi.

Je ris de bon cœur et commence à apprécier Andrew. Ma soirée télévision peut être un peu modifiée... Qu'est-ce qu'il peut m'arriver de mal en bas de chez moi à manger des nouilles sautées ?
Je rejoins Andrew en bas de l'immeuble, changée puis nous allons dîner et faire connaissance.

Ça fait une semaine que Cheryl et moi avons adopté  Andrew. Il est la bénédiction que j'attendais et complétement homosexuel ce qui m'arrange beaucoup en ce moment.
Andrew devient au fil des jours une personne nécessaire à ma survie. Je n'ai pas de nouvelle de Sonny et j'ai décidé, sous les conseils de Cheryl et Andrew, de ne plus lui envoyer de messages. Même si je n'arrête pas de penser à lui et de rêver de lui, je prends du recul sur cette relation qui mène à rien. Si un jour, il revient vers moi, j'aviserais à ce moment-là.

  

  Noël arrive à grand pas.
Je n'ai jamais connu une personne aussi excitée, emballée par ces fêtes qu'Andrew. Un soir, il nous emmener de force, nous acheter un sapin pour l'appartement. Sous la menace de venir lui-même le décorer, il nous a obligés à acheter les décorations qui vont avec.

Finalement, il a eu raison d'insister, car l'appartement semble différent depuis. Comme Cheryl est de plus en plus souvent absente et dors chez Anthony, nous avons pris l'habitude avec Andrew de passer nos soirées libres ensemble.

Pour Noël, Cheryl rend visite à la famille d'Anthony à 300 kilomètres de la maison, Andrew part lui aussi dans sa famille et je retourne quelques jours chez mon père. Comme nous, nous ne verrons pas pendant quelques jours, nous avons décidés de sortir ce soir fêter les fêtes de Noël dans une boite de nuit.

Nous formons un bon petit groupe de trois personnes aussi folles que saoules ce soir... Les verres contrairement à d'habitudes coulent à flots. Je sais qu'Andrew a eu une semaine de boulot harassante et que Cheryl stresse de rencontrer sa belle-famille. Quant à moi, je crois que Sonny hante toujours mes pensées et que je suis en colère de ne pas savoir la raison de ce silence !
Nous nous déhanchons comme des dératés sur la piste de danse attirant pour le coup une grande bombe de regards amusés.

Je n'ai pas envie de réfléchir ce soir, je veux juste profiter de ma jeunesse avec mes amis. Le rythme de la musique est assez élevé et inconsciemment mon corps se rappelle le son joué par Sonny lors du festival. Surprise, je jette un coup d'œil à la cabine du DJ, mais celui-ci est loin d'être aussi sexy que Sonny. Je me frotte la tête dans l'espoir de le faire sortir de mes pensées.

Andrew m'abandonne pour aller nous chercher à boire, mais je continue à danser face à Cheryl portée par la musique. Je ferme les yeux laissant les vapeurs d'alcool animer mon corps et mon esprit.

D'un coup, je sens des mains venir empoigner mes hanches. Ce ne sont pas celles que j'attendais de ressentir... Je me retourne brutalement et fais face à un gars aussi saoul que moi.
D'un geste de la main, je le repousse et quitte la piste de danse.

Quand j'arrive à notre banquette, Andrew est rouge de rage. Le serveur a renversé l'intégralité d'un cocktail sur sa chemise blanche. Mon ami l'insulte presque alors que le jeune serveur se confond en excuses en essayant d'essuyer ses dégâts ne faisant qu'accentuer la colère d'Andrew.

- Je retourne chez moi, je change de chemise et je reviens ! Toi tu as intérêt à me laisser rentrer, dit-il au serveur qui acquiesce de la tête.

Je ris amusée par son comportement et je suis rejointe par Cheryl. Nous buvons notre cocktail en attendant le retour d'Andrew, mais rapidement nous sommes rejointes par des hommes qui se sentent extrêmement beaux, à voir leur attitude hautaine...

Cheryl envoi boulet l'un d'eux gentiment, son ami nous offre à boire pour s'excuser et se penche vers moi. Comme le son est fort, le rapprochement se fait facilement si on souhaite se faire entendre ici. L'inconnu pose sa main contre mon dos. Rien ne se passe... Je ne ressens rien au fait qu'il ai sa main posée en bas de mon dos.

Le gars resserre son emprise et me chuchote à l'oreille qu'il trouve que je suis la plus belle femme qu'il ait jamais vue.

- Tu ne dois pas sortir souvent, je lui réponds en saisissant la paille de mon verre.
- Tu me plais beaucoup à toi..., il dit en riant. Tu t'appelles comment ?
- Julie, je mens avec assurance devant le sourire de Cheryl qui ne loupe pas une miette de notre échange.
- Tu es une drôle de fille Julie mais ça me plait, il me glisse en me faisant frémir.

Cette simple phrase fait exploser toutes les limites que j'avais pu m'instaurer. Sonny me répétait tellement ces mots-là... Un drôle de phénomène...

Je retiens la rage et les larmes qui pointent leur nez et me trouve vers le gus qui me lorgne. Je lui adresse mon plus sourire hypocrite et lui demande d'une voix aiguë  s'il veut aller danser.

Je suppose qu'il semble ravi par la tournure de sa soirée, car il hoche la tête rapidement, saisit ma main et m'emmène sur la piste. Avec une certaine fierté, il colle son corps transpirant contre le mien et ondule contre moi. Les yeux fermés, je ne le calcule pas vraiment, je danse bercée par les basses sur la musique qui est jouée.

La musique devient un peu plus langoureuse et je comprends que c'est le moment sensuel de la soirée. Mon cavalier pour la soirée aux dents blanches se met face à moi.

Il n'est pas moche en tout cas, même si je ne sais pas si c'est l'alcool qui le rend plus agréable. Il ne danse pas trop mal, mais ses mains deviennent vite baladeuses. Je le reprends à plusieurs reprises provoquant chez lui un puissant rire.

Nos corps ondulent l'un contre l'autre dans une danse sensuelle, limite érotique, mais je n'arrive pas à me détacher de mes pensées.

J'aurais voulu m'amuser, danser en toute liberté avec un homme qui me trouve belle et qui serai présent. J'aurai adoré pouvoir passer une soirée sans penser à lui, mais en vain.
Car lorsque je sens la main de l'inconnu sur mes hanches, j'imagine celles de Sonny. J'aurais tellement voulu pouvoir me noyer dans ses yeux océans...
J'aurai rêvé me fondre dans ses bras, goûter ses lèvres...

Soudainement, je ressent trop de choses et je suis prise à la gorge. Qu'est ce que je suis en train de faire ?!

Je rejette violemment mon partenaire et retourne m'asseoir auprès de Cheryl. Mes yeux me picotent, j'ai du mal à retenir les larmes amères de couler. Mon amie comprend mon état et demande aux deux garçons de nous laisser tranquille. Non sans un regard de pitié ils partent vers le bar.

Dans les bras de mon amie, je me sens un peu moins perdue mais complétement stupide. Pourquoi se mettre dans ces états pour un mec ?!

Alors que je tente de me calmer auprès de Cheryl, Andrew revient à notre box, accompagné. Comme il nous a prévenus plus tôt dans la soirée, ce soir, il ne rentrera pas seul, alors je ne suis pas étonné. Je ne prête pas plus d'attention que ça à son accompagnateur car ma tête tangue un peu plus.

Cheryl se penche d'un coup sur moi et tente discrètement de me dire quelque chose, mais la musique est trop forte je n'entends rien.  

  - QUOI ?, je crie en relevant la tête.

Cheryl avec un sourire gêné me montre de la tête le côté où se trouve Andrew. Heureusement que je suis assise, car je serai probablement tombée par terre.

- Désolé, je l'ai trouvé assis devant ta porte..., commence Andrew.

Je hoche la tête sans pouvoir détourner mes yeux. Il est là.
Mon cœur bat à tout rompre, mais il est là, les yeux grands ouverts et il me fixe.
Il est vraiment là !

Ma colère, ma rage et ma peine reprennent soudainement le dessus sur tout ce que je peux ressentir.  Mon regard n'est plus tendre, ni étonné. Je meurs d'envie de lui crier dessus, de le frapper jusqu'à ce que ça me fasse mal.

Pourquoi est-il là devant moi comme si de rien n'était ? Ce n'est pas comme si ça faisait presque un mois que je n'avais plus de nouvelle !

Il se triture les mains et bouge sa jambe droite frénétiquement. Ok au moins il ne sent pas à sa place même si je perçois une certaine colère. Pourquoi est-il en colère contre moi ?

Depuis combien de temps est il ici ? A t il vu mon manège avec l'autre gus ?

Cheryl et Andrew restent silencieux et immobiles à nos côtés, mais je suis certain qu'ils aimeraient dégarpir le plus vite possible. Même si Andrew n'est pas un grand ami de longue date, il est au courant de mes déboires amoureux...

Régulièrement il m'arrive de m'effondrer devant un film d'amour ou à un simple mot.

Sonny se redresse puis bouge ses lèvres. Mes yeux descendent vers ces dernières et mentalement, c'est le branle-bas combat. Les souvenirs de nos baisers resurgissent un à un avec une précision perverse. Mon cerveau est foutrement tordus...

- Il faut qu'on parle, je parviens à lire sur ses lèvres.

Dans un premier temps, je secoue la tête en m'enfonçant dans mon siège et crie :

- Je n'ai rien à te dire Sonny !

Dangereusement, il change de place et s'assied à côté de moi. Mon corps est en plein conflit avec mon cerveau, je n'aurai jamais dû boire autant ! J'ai soudainement très chaud alors que les yeux de Sonny s'ouvrent en remarquant ma courte robe, mais mon cerveau me crie de fuir loin de lui.

- Il faut vraiment qu'on parle, il dit avec assurance à mon oreille en insistant sur le vraiment.

Je réprime un frisson quand son souffle termine sa course contre mon cou. Andrew me fait de gros yeux en articulant, un « fonce » très visible. Cheryl, elle me sourit, validant par la même occasion les encouragements de mon voisin.

- Ok.

Je me lève d'un coup sans lui laisser le temps de m'hypnotiser avec son regard envoûtant. Je file à toute vitesse vers l'espace fumeur, j'ai envie de m'enfuir...
Par chance, il n'y a pas grand monde et j'arrive à trouver une place sur le rebord du muret. Assise j'observe en déglutissant Sonny venir vers moi.
Ça fait un moment que j'ai admis être tombé amoureuse de lui, mais je ne me fais toujours pas à cette explosion de sentiment qui retentit dès que je le vois. Mes mains deviennent de plus en plus moites au fur et à mesure qu'il se rapproche.

- Je suis désolé Eden, il lâche alors que ses épaules s'affaissent pendant que mon cœur se comprime.

Bonjour à tous !
Comment allez vous ? :) 

J'espère que ce chapitre un peu plus "calme" vous a plu. Surtout qu'un nouvel affrontement entre Eden et Sonny va avoir lieu... Pensez vous que Sonny va parvenir à expliquer les raisons de son départ ?

Le chapitre est un peu plus court que la normale mais j'ai préféré y mettre fin ici sinon j'allais écrire un trop long chapitre ^^

Merci beaucoup à vous pour vos votes et vos commentaires ! Vous êtes vraiment adorable ♥

On se retrouve la semaine prochaine pour le chapitre de Sonny et ses explications.

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