20. Un amour différent (S)
Précédemment
« Putain.
Stan m'adresse un sourire franc en se levant, il connaît déjà ma réponse...
- J'ai cru que tu allais rester con à vie Sonny..., il me lâche.
- Et elle vit loin maintenant sinon ?, je demande au bout d'un long silence. »
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À sa question, je me perds dans mes pensées.
J'ai longtemps détesté ma mère, mais au bout d'un moment je l'ai juste ignoré. Elle ne faisait plus partie de ma vie. Je n'ai jamais douté de son amour maternel, j'étais juste totalement revulsé par son manque de réaction.
Ce n'est pas rien ce que mon père m'a infligé durant toute ma vie, mais elle aura dû réagir, me protéger. Les exceptionnelles petites attentions me faisaient du bien, mais ça ne suffisait pas pour que je grandisse sereinement. On dit que l'amour rend aveugle, mais je crois plutôt que ça rend bête.
Il n'y a qu'à voir comme Eden me fait agir depuis que je la connais...
Tandis que Stan patience tranquillement, je fume clope sur clope et fais les cent pas à travers l'atelier. Je ne m'étais pas préparé à avoir ce genre de nouvelle. Le fait de l'avoir vu en photo m'avait déjà provoqué un électrochoc et lors de notre rencontre à l'expo ça a été la même chose, mais j'avais réussi à canaliser tout ça car Eden était là. Mais apprendre à présent qu'elle est en train de mourir me paralyse.
Dois-je ravaler ma fierté et être présent auprès d'elle dans ses derniers moments ou continuer de ruminer ma rancœur ? Et puis il y a Anaïs... Elle n'a jamais rien mérité de tout ce qui nous est arrivé.
- Pourquoi est-elle mourante ?
- Un cancer des poumons Sonny...
Je rigole devant l'absurdité de la chose. Ma mère n'a jamais touché la moindre cigarette alors que mon père fumait comme un pompier.
Putain.
Ma main vient percuter le pilier qui se dresse devant moi et un bruit sinistre se fait entendre. Merde, les larmes affluent sous mes paupières fermées. Il nous aura vraiment pourrir la vie jusqu'à la moelle.
Une brusque colère refait surface et remplace avec efficacité la tristesse que je pouvais ressentir. J'ai presque un vertige devant l'étendue de cette haine. Des images de mon passé ressurgissent une nouvelle fois et me terrassent. Je suffoque presque... L'envie d'en finir avec tout cela est tellement forte, l'envie d'enfin me venger également. Maintenant que je peux me défendre, j'aimerais faire face à lui.
Je ne me suis pas rendu compte que ma main est en sang et que j'ai continué à taper sur ce morceau de béton, Stan est en train d'essayer de me faire réagir en me tirant par les épaules.
J'ai un mouvement de recul devant ce total lâché prise qui vient de se faire.
- Sonny putain !, crie Stan alors que j'atterris.
- Fait chier..., je lâche en m'écroulant comme une merde au sol.
Stan me regarde les yeux remplis de cette pitié que je déteste voir.
Même s'il a été confronté à mon passé, il n'a jamais vu à quel point tout cela me foutais en l'air encore... J'ai perdu pied tellement.
- Mec, tu fais flipper. Ça va ?
- Ouais, t'inquiètes, c'est juste un passage à vide.
- Un passage à vide ? Tu plaisantes ? Tu t'es mis à frapper dans tous les sens, je suis sûr que tu t'es pété la main !
Il joint le geste à la parole, il attrape ma main sanguinolente. Alors qu'il tente de faire bouger mes doigts, je ne peux pas retenir une grimace de douleur.
- Bon direction hôpital ! Ce n'était vraiment pas le bon jour, on doit livrer les tableaux que tu as vendus...
Je préfère rester muet et me laisser traîner par Stan. Il a toujours su s'occuper de moi, mieux que ma mère et moi-même. C'est un bon gars, un ami sur lequel on peut toujours compter même après toutes les misères que je lui ai infligé. Il me fait m'asseoir du côté passager avant de démarrer la voiture et de se diriger vers les urgences.
Deux bonnes heures plus tard, nous sortons enfin de là-dedans. Je hais les hôpitaux avec leur odeur aseptisé avec des personnes qui ne font que geindre et se plaindre...
Je n'étais pas forcément de bonne humeur déjà et maintenant, c'est encore pire. Je ne comprends pas comment j'ai pu autant me déconnecter de la réalité et ne pas me rendre compte de la douleur que je m'infligeais. Comment était ce possible de frapper dans ce mur aussi fort sans que je le voie.
Heureusement que dans ma stupidité, j'ai frappé de la main gauche, sinon je n'aurai pu eu la possibilité de peindre.
J'allume avec difficulté une clope et Stan vient à mon secours, comme d'habitude. Une vraie maman poule...
Je pense que sans son aide et celle de Ben, j'aurai terminé ma vie sur un banc, une aiguille piquée dans le bras ou pire encore. Stan est en quelque sorte mon héros du quotidien...
- On fait la livraison et après, je t'amène chez ta mère, déclare Stan en ouvrant la voiture.
- Ça, je ne sais pas encore...
- Je ne te laisse pas le choix. Vous avez besoin de vous parler, de vous voir.
- J'ne pense pas, je m'obstine.
- Arrête. Les choses doivent être mises à plat et pense à Anaïs s'il te plaît.
Stan allume le contact et attend patiemment que je finisse ma clope. Il n'a peut-être pas tort, je devrais écouter ce qu'elle a à me dire, mais je ne suis pas obligé de lui pardonner quoi que ce soit. J'ai énormément peur qu'elle me brise de nouveau et que je ne puisse pas me retenir comme ce matin. Je monte à mon tour dans la voiture, et nous roulons jusqu'au dock où mes tableaux ont été conservés.
Le responsable de l'exposition nous attend avec un grand sourire. Il nous sert la main avant que nous pénétrons avec lui à l'intérieur. L'ambiance est différente du soir de l'expo, il n'y a plus les jeux de lumière qui mettaient tant en valeur les œuvres. Toute la décoration a disparu également.
Nous le suivons jusqu'à mon espace, et mes toiles sont toutes encore accrochées avec des post-it sur le bord avec le nom de l'acheteur.
- Sonny, tu peux être carrément fier ! Pour une première expo, tu as doublé les deux autres artistes !
Je reste un peu sidéré par ces félicitations, je n'en n'ai pas l'habitude. Que doit-on dire ou faire dans ce genre de situation ? La fierté me cloue le bec et c'est Stan qui prend le relai.
Il remercie à ma place alors que l'autre me regarde étrangement puis il hausse les épaules. Il doit penser que je suis un artiste perché, mais c'est tout le contraire.
Mon émotion est si forte quand je vois que mes tableaux ont tous été vendus...
- Merci, je dis enfin en tendant ma main vers lui.
Il ne répond pas de la façon dont j'espérais, car en prenant ma main, il m'attire vers lui et me prend dans ses bras.
- Sois fier ! Tu as un talent tellement frais ! Ok un peu sombre aussi mais il y a tellement d'émotion sur tes toiles !
Je me dégage de son accolade, un peu trop proche... Je lui souris et nous partons récupérer, emballer les toiles pour les livrer aux acheteurs. Méticuleusement, je les entoure de papier bulle puis nous faisons des allers-retours vers la camionnette que le responsable met à notre disposition.
Quand j'ai décidé de faire affaire avec lui, j'avais été attiré par le fait que l'artiste lui-même devait livrer ces œuvres. Ça me permet de voir où mes tableaux vont se trouver, et la raison de l'achat. Après avoir tout chargé nous prenons la route, aucun de nous parlent.
Au fil des livraisons, je suis étonné par la rencontre avec les acheteurs. La plupart nous invitent à rentrer chez eux et boire un verre ou un café. Beaucoup veulent savoir d'où me vient cette imagination si noire, je leur avoue que c'est des parties de mon passé, de ma vie qui sont peintes. C'est une femme d'un certain âge qui a acheté la peinture que j'ai fait d'Eden. La sensation est étrange de voir sur les murs d'étrangers mes tableaux...
Cette cliente m'avoue que cette peinture lui rappelle son mari décédé l'année dernière. Elle nous raconte qu'elle l'avait rencontré dans un parc et qu'à partir de cette rencontre sur un banc ils ne sont plus quittés durant 45 ans.
Je crois que mes yeux brillent quand j'écoute cette histoire en fixant la peinture d'Eden. Je m'étais toujours demandé comment les personnes pouvaient faire pour s'aimer toute une vie entière... Cependant, depuis qu'Eden est rentré dans ma vie, je vois les choses différemment. J'ai envie de faire les choses bien cette fois-ci, car elle en vaut probablement le coup.
La vieille dame nous salue avec une grande joie et me dit qu'elle n'hésitera pas à me racheter des tableaux. Elle me crie presque de la prévenir quand une nouvelle exposition aura lieu, elle viendra avec plaisir. Stan me charrie sur le fait que cette cliente est tombée amoureuse de moi, mais en me voyant ne pas réagir, il me tape du coude le ventre.
- Tu es amoureux d'elle, c'est ça ?, il demande.
- Elle est bien trop vieille Stan...
- Je parle d'Eden !
- Ah. C'est compliqué... Elle me plaît beaucoup
- Mais tu ne sais pas t'engager dans une relation ?, il m'interroge.
- Un peu ouais. Ma vie est assez brisée et j'ai surtout peur de la brisée à son tour.
- Elle est peut-être assez grande pour décider par elle-même ?
- Possible. On arrête de parler de ça, tu es bien célibataire depuis Claire et je ne te rabâche pas la tête avec ça tout le temps.
Ses mains se crispent sur le volant. Claire voici un des sujets que nous ne devons pas parler entre nous. Ça a été une belle garce avec lui, et c'est une des raisons pour lesquelles je ne voulais pas faire entrer une femme dans ma vie.
- Il nous reste qu'un tableau à livrer.
J'ai envie de lui rire au nez devant sa belle esquive à ce sujet qui fâche. Chacun s'occupe de ses affaires et tout ira pour le mieux. Stan s'arrête devant une petite maison assez mignonnette. En prenant le tableau, je me rends compte que c'est mon autoportrait. Qui est bien assez bête pour acheter un tel truc...
Je le porte jusqu'à la porte d'entrée et Stan sonne. La porte s'ouvre et mon cœur se compresse si fort que je crois mourir sur place.
Ma mère est face à nous, et les larmes dévalent déjà ses joues.
Quel enculé.
Stan m'adresse un sourire désolé puis pénètre dans la maison en saluant ma mère. Cette dernière la main devant la bouche me fixe sans rien dire. Au bout d'un moment, elle lâche un « entre » si bas que je ne suis pas certain de ne pas l'avoir entendu, mais je m'exécute.
Lorsque je pénètre dans le salon, je suis assailli par les odeurs que je perçois. Mon palpitant joue encore des siennes quand je reconnais l'odeur du gâteau à la banane qu'elle faisait à mon anniversaire. Quel coup bas ! Elle pense pouvoir m'amadouer avec de la pâtisserie ?
Comment a-t-elle fait pour pouvoir se payer mon tableau ?
- Je suis contente que tu sois là Sonny, elle dit en se mettant face à moi.
Entre mes mains, j'ai toujours le tableau et nerveusement je le serre si fort que mes phalanges me font souffrir. Elle me fait signe de poser la toile par terre contre le mur et je le fais sans la regarder un seul instant. Stan est appuyé contre un meuble et nous observe. Il a de la chance que je me retienne, car je lui aurai bien foutu mon poing dans sa gueule !
- Asseyez-vous, je vais faire un café.
Ma mère repart lentement vers la cuisine et je tue du regard Stan. Quand nous prenons place, je profite de son absence pour avertir Stan :
- Ce genre de coup, c'est bien la dernière fois que tu te permets de faire ça !
- Tu n'y seras jamais allé sinon, il me répond.
- Et ? Ce n'est pas ton problème mec..., je lâche en me crispant encore plus.
Je n'en peux plus de rester assis, alors je me relève pour occuper mon corps tendu. En marchant, je regarde l'intérieur de chez ma mère. La maison est beaucoup plus petite que celle dans laquelle elle vivait avec mon père, mais elle parait plus... chaleureuse.
De nombreux vases remplis de fleurs comblent le manque de décoration. On dirait qu'elle n'a que le minimum, une table, un canapé, une télévision et quelques petits meubles posés ici et là. À l'entrée face à l'escalier qui monte probablement aux chambres de ma mère et ma sœur une série de tableaux sont accrochés. À l'entrée face à l'escalier qui monte probablement aux chambres de ma mère et ma sœur une série de tableaux sont accrochés.
J'avance un peu plus près et les détails.
Déjà, je suis rassuré, car je ne trouve aucune photo de mon père, je crois que j'aurai été capable de l'arracher du mur et de le jeter au sol. La grande majorité des photos représentent ma sœur, à la mer, qui fait du cheval, déguiser en princesse ou accompagnée par ma mère.
Je remarque deux photos de moi, je suis suffisamment petit pour qu'aucun bleu n'apparaisse sur mon corps ou mon visage. Je prends l'une d'elle et je retiens avec difficulté la larme qui souhaite s'échapper de mon œil.
Je me souviens parfaitement de ce jour-là, le seul anniversaire durant lequel ma mère m'avait gâté. Je ne me rappelle toutefois pas qu'elle avait pris une photo ce jour-là... Ça doit être une des seules photos de moi à cette époque et sur laquelle je souris. On voit même les dents qui étaient tombées quelques jours plus tôt.
- Tu étais un si gentil garçon...
Sa voix et ses mots me glacent le sang. Je manque d'éclater le cadre photo tellement je le compresse entre ma seule main valide. Tout un tas de mots blessants me viennent en tête, mais j'ai promis à Stan que je ne ferai pas d'esclandre.
-Surement..., je lui réponds en remettant le cadre en place.
Je rejoins Stan qui boit déjà son café. Tandis que nous buvons notre café, ma mère déballe la toile qu'elle m'a achetée. Je la vois observer longuement le tableau. J'aimerais savoir ce qu'elle ressent face à cette peinture, et aux autres. Dans l'un des tableaux vendus, il y avait mon père, ce dernier était si sombre que je n'avais pas cru qu'il se vendrait, mais il avait comblé un amateur d'art.
Il en faut pour tous les goûts.
- Ça a été une réussite ton exposition ?, elle me demande.
- Ouais...
- Tu as récolté beaucoup d'argent, j'espère.
Nerveusement, un fou rire me prend. J'ai l'impression de devenir fou, si Stan m'avait menti sur les réelles intentions de ma mère envers moi ?
- C'est pour mon blé que tu veux me reparler ?, je l'interroge en la fixant pour la première fois.
Je me rends alors compte que j'ai faux sur toute la ligne, son regard me montre toute sa tristesse à ma phrase. Surement, par fierté, elle me sourit avant de me répondre.
- J'ai acheté une de tes toiles, je n'ai pas besoin de ton argent Sonny.
- Désolé, je lâche en fixant à présent mon café.
Durant les dix minutes qui suivent aucun de nous trois n'ouvre la bouche. La tension est si palpable... En même temps, je me vois mal lui demander comment son cancer va, ou bien si elle va mieux depuis qu'elle a quitté mon père. Trop de choses grave se sont passé pour pouvoir avoir une conversation saine.
Heureusement, le silence est interrompu par l'ouverture de la porte. Par réflexe et pris par surprise, je me lève rapidement, prêt à fuir. Nos vieilles terreurs sont tenaces.
Ma mère coule un regard triste sur moi avant de s'illuminer face à la personne qui vient de rentrer. Je suis son regard et littéralement les bras m'en tombent.
Anaïs se tient debout à la porte et me regarde comme si j'étais la seule personne vivante sur Terre. Son regard va de moi à ma mère et je vois bien qu'elle ne sait pas vraiment quoi faire.
Je suis certain qu'elle ne me reconnaît à peine...
Devant sa non-réaction, je me crispe encore plus et je me sens tellement étranger à ces deux femmes. Puis d'un coup, elle reprend le contrôle de son corps et ses yeux s'illuminent comme par le passé quand elle ouvrait inconsciemment des cadeaux de noël.
Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'elle fonce déjà sur moi. J'ai à peine le temps d'ouvrir les bras qu'elle s'accroche à ma taille, tellement fort...
J'ai beau essayer de cacher mes souffrances, mes peines, ce moment est juste incroyable. Jamais je n'aurai pu rêver de la revoir et que ça se passe ainsi. Je l'entoure de mes bras alors que je fais abstraction de tout ce qui m'entoure.
Anaïs sent le bonbon et j'inspire son odeur comme un drogué. J'ai l'impression que tous les remparts que j'avais érigés sont en train d'être pulvérisé par une gamine... Alors que j'en veux énormément à ma mère, je n'ai jamais réussi à en vouloir à ma sœur. Pourtant, c'était elle qui avait toutes les attentions et l'amour de mes parents...
J'ai envie de protéger ce petit bout de femme, je n'ai pas envie qu'elle vive les mêmes choses que moi. Sa vie mérite d'être vécue comme une princesse.
Ma sœur se décolle de moi et nous nous observons un long moment. À la fin, je ne vois plus son doux visage, car il est floué par mes larmes qui coulent en cascade. Je me suis trop longtemps retenu et les valves ont été ouvertes. Anaïs est dans le même état que moi.
Ma mère nous regarde du coin de la pièce et pleure également, ce qui me met de nouveau en colère.
Nous passons l'heure suivante à parler de son lycée, de ses copines. Nous avons le droit à une vraie discussion sur sa vie et j'en suis le premier heureux. Je suis captivé par la femme qu'elle est en train de devenir... Elle avait à peine 9 ans quand j'ai été chassé de la maison.
À aucun moment, nous parlons de mon père ou du passé et c'est bien mieux ainsi. Je n'ai pas envie de gâcher ce moment.
Alors que la nuit commence à tomber Stan, me rappelle que nous devons ramener le camion aux docks. C'est vraiment à contrecœur que nous décidons alors de partir.
Sur le seuil de l'entrée, Anaïs se jette de nouveau dans mes bras et me serre bien trop fort pour l'épaisseur de ses bras.
- Maman, comme c'est les vacances vendredi de la semaine prochaine. Je ne pourrais pas dormir chez Sonny ?, elle demande nous prenant tous de court.
Je la regarde les yeux grands ouverts d'étonnement. J'ai du mal à réaliser à quel point les choses vont vite... Ne devrait-on pas réapprendre à se connaître petit à petit ?
Devant l'enthousiasme évident et bruyant d'Anaïs, ma mère ne peut refuser et m'interroge du regard. Est-ce que je veux vraiment faire entrer ce petit bout de femme dans ma vie si chaotique ? Je n'ai pas le temps de réfléchir à cette éventualité que ma mère lui donne son accord et ma sœur pousse un cri de joie strident.
Malgré moi, je souris pour faire bonne figure, mais je sais que pendant ces quelques jours, je vais devoir travailler sur moi-même pour l'accueillir sans qu'elle ne voie mes blessures. Anaïs rentre à l'intérieur alors que Stan commence à partir et c'est ce moment que choisi ma mère pour attraper la manche de ma veste.
- Tu viendras la chercher ici, on pourra discuter de nouveau, dit-elle.
- Je viens la chercher oui, le reste, on verra, je réponds froidement.
Ma mère tente de me faire un câlin maladroitement, mais je le repousse immédiatement. Sur son visage, je vois la douleur de mon rejet, mais ma rancœur et ma colère sont bien trop fortes encore.
- Ce n'est pas parce que je suis là que je te pardonne.
- Sonny..., elle couine en pleurant de plus bel.
- Si ma vie est si merdique, c'est à cause de toi ! N'oublie pas si je suis là, c'est pour elle pas pour toi !
Je tourne les talons en serrant la mâchoire. Dans mon dos, je l'entends pleurer, mais ça ne me fait rien. Comment faisait-elle à l'époque pour ne pas entendre mes pleurs et mes cris de douleur quand mon père me fracassait la tête contre un mur ?
Était-elle présente après pour soigner ces blessures ? Non.
Alors pourquoi je l'autoriserai à me toucher alors que toutes ses années, elle ne m'a jamais touché.
Stan m'attend dans la voiture, je sais qu'il a suivi toute la scène et je le remercie intérieurement de ne pas faire de commentaire. Nous roulons jusqu'au dock dans un silence de mort.
Mes pensées se bousculent dans tous les sens.
Le passé, le présent et l'avenir se mélangent dans un capharnaüm sans nom... Je ferme les yeux pour essayer d'y voir clair.
Ma vie, est-elle en train de changer ? Suis-je moi-même en train de changer aussi ?
Bonjour à tous :)
Désolée pour ce retard dans la publication, mais j'ai eu une méchante intoxication alimentaire après Noël... J'étais vraiment pas assez en forme pour faire quoi que ce soit.
Mais maintenant que je vais mieux voici le chapitre !
J'espère qu'il vous a plu :p
Est-ce que vous pensez comme Sonny que ça vie est en train de changer ?
Ce brusque retour dans le passé avec sa mère va t'il lui permettre d'avancer ?
C'est le dernier chapitre de cette année :p
Je vous souhaite de passer cette fin d'année entourés par les gens que vous aimez :)
Pour moi le passage en 2018 annonce tout plein de belle choses ! Ne vous inquiétez pas le tome 1 est déjà pré-écrit ce qui fait que les publications se feront même lorsque je n'aurai plus trop la tête à ça :) J'essaie de faire en sorte que vous ne soyez pas perturbé par mes événements personnels :p
On se retrouve donc en 2018 pour un nouveau chapitre !
Prenez soin de vous et beaucoup de bonheur, de la santé et de l'amour pour vous en cette nouvelle année ♥
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