18. Douloureux passé (S)

|Attention chapitre contenant une scène de violence |

- C'est la dernière fois que tu viens chez moi et surtout que tu exiges que je t'ouvre !, je lui lance les dents serrées si fort qu'elles sont prêtes à imploser.

- Tu blagues là Sonny... Ça n'arrive jamais que tu ramènes une meuf ici !, me rappelle Stan.

- Et ?

- Ok... Mon cochon ! Je ne pensais pas à te trouver avec elle..., il ajoute en me donnant une tape d'encouragement dans le dos.

Je déteste quand il est comme ça. Je n'ai besoin de personne pour me dire comment je dois vivre, merde ! Sa présence ce matin m'horripile à un point de fou surtout qu'à cause de lui Eden est partie.

- Qu'est-ce que tu fous là ?, je lui demande en m'asseyant sur le canapé toujours déplié en lit.

- Tu te fous de moi, c'est ça ?, il continue de beugler.

Ni une ni deux, je me relève et le saisis à mon tour par le col.

- Si je ne t'ai pas cassé ta gueule d'ange quand tu es entré, c'est uniquement par respect pour Eden, mais là l'envie me reprend sévèrement.

- Va chier Sonny ! Tout le monde ne devrait pas être en train de te cirer les pompes, car môssieur a eu une adolescence difficile ! Tu sais que c'est le cas pour beaucoup de personne ?!

Mon sang ne fait qu'un tour, je le pousse avec force loin de moi. Mon visage devient rouge et ma respiration n'est plus régulière.

- Stan, je ne veux pas te réduire en miette alors dégage ou ne parle pas de mon passé !

- Et pourquoi ça ? Comme j'ai dû m'occuper de ta mère hier soir je pense être en capacité de l'ouvrir.

- Tu n'avais pas à l'amener ! Tu as de la chance que je te laisse rentrer avec ce coup bas Stan..., je l'avertis.

- Mais ce que tu ne comprends pas mon gars, c'est que je n'y suis pour rien !!, il me crie en se levant et en allant au frigo se prendre une bière.

- Une bière à cette heure-là ?, je lui lance en applaudissant.

Stan m'adresse un doigt d'honneur avant de se rasseoir à mes côtés. Il décapsule la bouteille et boit directement au goulot.

- Putain Sonny... Tu sais que je suis de ton côté, mais là, tu as chié.

- Chié de quoi, je ne veux pas la voir.

- Écoute juste ce qu'elle a à te dire...

Je suis pris au cou, j'ai l'impression d'étouffer... Rien que de parler d'elle fait remonté tant de souvenir. Un à un ils ressurgissent et viennent me hanter une nouvelle fois.
Putain.

« FLASHBACK »

- Mais tu n'es qu'un vaurien ! Un bâtard, qui mérite à peine plus de vivre qu'un chien !

Je baisse la tête afin d'arrêter mon père de diriger sa colère sur moi. J'ai beau ne plus être un enfant, ce n'est pas pour autant que j'ai le courage, ou la carrure de me rebeller contre lui. Alors que mon père tape du poing sur la table, car je ne le regarde plus, ma mère continue de peler ses carottes à la chaîne.

Pourquoi ne bouge-t-elle pas le petit doigt ? Pourquoi elle ne dit rien ?
Avec le temps, j'ai supposé qu'elle avait également peur de lui... Ou était-elle d'accord avec ce qu'il disait... La frappe t'il ?

Tous les soirs c'est la même chose... Cette routine si perverse.
Parce qu'il fait un boulot qui ne le fait pas rêver il passe ses nerfs sur moi. Et ce, depuis tellement d'années que j'ai cessé de les compter. Pourquoi me demandez-vous ? Pour le plaisir ?

Parce que je suis brun aux yeux bleus et que le reste de la famille est blonde aux yeux marrons? Depuis que je  suis en âge de me souvenir, il accuse ma mère de l'avoir trompé et de m'avoir engendré.

Ma jeune sœur, blonde aux yeux marrons, fait la fierté de mon père. C'est amusant de voir à quel point, il peut être aimant avec elle, et doux. Alors qu'il lui brosse les cheveux pour en faire une natte, il me les arrache par poignées quand il veut que je dégage de son passage... Alors qu'il l'embrasse et la câline, j'ai droit au coup de martinet, les jets de chaussures et les claques. Pourquoi y a-t-il autant de différences entre nous ?
Pas que je suis jaloux de l'amour donné à ma sœur, non. Je suis plutôt curieux de connaitre la raison de sa haine.

Ce soir là, il était plus en colère que jamais est pourtant, c'était mon anniversaire... Dans quelques heures, précisément, je vais avoir 16 ans. Chaque jour qui passe et qui me sépare de ma majorité est un supplice. Pouvoir partir de cette maison est la seule issue possible.
Ma seule lueur d'espoir...

Dès que j'ai franchi le seuil de la porte, j'ai su que ça allait être l'enfer. Il a fallu que j'aille lui chercher son journal, ses clopes et ses boissons. Comme un vulgaire homme à tout faire. Stan m'avait accompagné, comme il était sur le chemin, nous en profitions pour s'amuser un peu. Il avait réussi à égayer un peu ma journée...
Quel bon ami.

Mais en rentrant, c'était reparti de plus belle. Selon lui, je n'avais pas pris la bonne marque de clope alors que je vais lui chercher tous les jours où il est là. Menteur...
Quel connard il lui fallait juste une "bonne" excuse.

Il s'est amusé à m'humilier, et je suis bien content de ne pas avoir amené Stan à l'intérieur. Je n'ai pas trop envie de le mêler à ma vie chaotique même s'il sait ce qu'il se déroule sous notre toit. Il n'est pas bête, il a déjà vu les bleus sur mon corps lorsqu'on se changeait pour le sport, il m'a déjà soutenu quand j'avais du mal à marcher et il m'avait porté pâle et accueilli chez lui quand mon père y allait trop fort.

Je fais partie de ces enfants maltraités oui.  Mais ce soir, on aurait dis qu'il voulait finir ce qu'il avait entrepris depuis le début. 
Me briser.

Comme durant chaque repas, mon père n'acceptais pas de m'avoir à sa table. Ça lui rappelais la haute trahison de son épouse la catin... Alors je mangeais après eux, les restes. Il disait souvent que les bêtes doivent manger après leur maître, preuve de soumission ultime. Donc je mangeais après le chien évidemment, qui était bien mieux lotis que moi.

Ce soir, ma mère avait fait à manger en grosses quantités, pour être certaine que je mange à ma faim  au moins le soir de mon anniversaire. Surtout, j'avais droit à mes plats préférés ! Des lasagnes faites maison et un gâteau à la banane. Heureusement que mon père ne me connaît suffisamment mal pour pouvoir profiter de ses petits plaisirs.

Alors que je dégustais mon plat généreusement rempli, ma mère s'était assise face à moi et me parler à voix basse. Etrangement il n'y avais aucun bruit dans la maison alors que d'habitude le patriarche aimait regarder la télévision le volume à fond.
Non ce soir, il était au aguet.

Mon père était arrivé au milieu de mon plat. Il avait envoyé valdinguer mon assiette qui s'était écrasé contre le mur blanc. Ma mère avait crié et s'était recroquevillée sur sa chaise. La main de mon père est venue s'abattre sur mes épaules et il me les comprimait.
J'avais, avec le temps, appris à ne plus montrer ma douleur, ni même à la ressentir certaines fois. Ses yeux fous allaient de ma mère à moi. J'entendais qu'il hurlait, mais je n'écoutais pas ses conneries.

Ma mère a alors commençait à pleurer, ce qui ne faisait qu'accentuer la fureur de mon père. Vu son haleine, j'en déduisais qu'il n'en n'avait pas fini.
Alors que mon corps se comprimait sur lui-même dû à la pression faite par mon père, ma mère s'est alors levée.

- Lâche le s'il te plaît, avait-elle murmuré si bas que je fus le seul à attendre.

- Qu'est-ce que tu dis Anita ??, beugla mon père en libérant une puissante odeur de Whisky bat de gamme.

- Je...

- Je me disais bien la putain, tu n'as rien à dire ! Tu m'as forcé à le reconnaître en tant que fils alors je vais te forcer à regarder comment je le brise.

Il avait alors joint le geste à la parole et m'envoya un premier coup-de-poing dans l'estomac. Je retiens un cri étouffé en sentant la douleur se répercuter un peu partout.

- Arrête de te morfondre ! Il fallait y penser plutôt que de le ramener sous mon toit !

- Alfred..., elle lâcha.

- Tu aurais dû le tuer à la naissance ! Je vais devoir m'en occuper maintenant !

Il me souleva alors du sol et me traîna par les cheveux jusqu'aux toilettes. En chemin, je croisais les yeux de ma mère rempli de terreur. J'avais envie qu'elle voit comme mon père me traitait alors qu'elle ne faisait que pleurer. Qu'elle mémorise cette soirée dans sa mémoire à jamais.

Mon père releva la cuvette des toilettes, puis me força à me mettre à genoux. Ma bouche  et mes dents cognèrent contre la cuvette et un goût métallique remplaça le goût délicieux du parmesan.
Il n'avait jamais été aussi cruel...
Je m'étais habitué aux coups, aux insultes, mais les menaces de mort s'étaient tout nouveaux et ça me terrorisait.

Son regard était fou et il tremblait de partout. Il cramponna une nouvelle fois mes cheveux et me força à entrer la tête dans la cuvette. Je crois que c'est la première fois depuis ses maltraitances que je me rebellais. Qu'était-il en train de faire ?
Essayait-il vraiment de me tuer ?

Avant que ma tête n'atteigne l'eau des toilettes, je mis tout mon poids à l'opposé. Comme mon père était trop concentré à essayer de me noyer, j'avais une chance de m'échapper. Il fallait que j'essaie même si ça se soldait par un échec.
Je mis alors mes jambes contre les toilettes et poussai jusqu'à ce que je sente mon cuir chevelu s'arracher.
Merde j'étais libre !

Mon père ne comprit pas tout de suite que j'avais échappé à ses mains meurtrières. Je m'étais déjà relevé quand il m'aperçut. La rage dans ses yeux m'apparut comme une motivation. Je pris alors mes jambes à mon cou, et courrais rejoindre la porte d'entrée. Il fallait que je fuie. Dans ma course, du sang coulait de mon crâne, mais j'essayais de ne pas m'en faire, car ma survie était en jeu.

Le bruit des pas de mon père retentissait derrière moi, j'entendais également les sanglots de ma mère. Quand j'ai ouvert la porte d'entrée, il n'était plus qu'à un mètre de moi. Il allait me tuer... Heureusement, en haut des escaliers, ma sœur, alertée par le bruit, était en train de nous observer.

Mon père, qui avait conscience de l'image qu'il avait auprès de ma sœur, son visage  et son ton changèrent instantanément.

- Remonte ! C'est des affaires de grands, lui avait-il dit.

Elle m'avait regardé, interloquée et les larmes aux yeux avant de s'exécuter. Elle aussi m'abandonnait. Ma mère nous avait également rejoints et se tenait derrière mon père, en pleurs.

- Sonny part ! Ne reviens chez moi sous aucun prétexte ! Va vivre comme les chiens sous les ponts, les bancs ! J'aurai dû te foutre à la porte il y a longtemps, mais non, j'ai été généreux : je t'ai nourri, logé, blanchi et éduqué toutes ces années pourquoi ??! Dis-moi POURQUOI ? Tu n'es pas mon fils ! HORS DE MA VUE OU JE TE PROMETS QUE JE TERMINE CE QUE J'AI COMMENCÉ !

À ce moment précis, j'ai su que si je ne partais pas d'ici, j'allais mourir. Je deviendrai ce pauvre gamin mort des mains de son père... Gamin qu'on n'a pas pu sauver. À la suite de ça, des magasins parleront de l'impuissance de l'école face à la maltraitance, puis on m'oubliera, comme si je n'avais jamais réellement existé.

Je jetais donc un dernier regard vers eux : mon père qui tenait toujours une poignée de cheveux ensanglantée dans son poings et ma mère que je la suppliais mentalement de me retenir.  De mettre à la porte cet homme monstrueux. Je la suppliai de venir avec moi, d'emmener ma sœur et de partir loin d'ici. Mais elle n'était bonne qu'à pleurer en restant immobile.

Alors je pris pour une fois mon courage à deux mains, je me sentais porté par élan de force sur le seuil de la porte. Je dressai alors mon plus beau majeur en la direction de mon père et lui lâcha :

- J'espère que tu crèveras dans d'atroces souffrances !

En faisant demi-tour, je m'étais mis à rire. Un rire fou...
Je ne sais pas si c'est ma plaie à la tête qui me faisait divaguer ou la pression qui retombait, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Vingt bonnes minutes plus tard, c'est un Stan terrifié par mon apparence qui m'avait ouvert la porte. Je m'étais écroulé devant sa porte, toutes les forces m'avaient abandonnées.

« FIN FLASHBACK »

Ces souvenirs m'attaquent de plein fouet. Je tremble comme une feuille devant la vivacité de ce souvenir... Comment Stan peut-il me reprocher mon comportement envers elle ?
Si elle avait, ne serait-ce que bouger son petit doigt, tout aurait pu changé. Je n'aurai pas vécu comme un vagabond toutes ses années... Ni fait ce dont je suis le moins fier.

S'il avait été réellement témoin de toutes ses années de maltraitance, il ne serait pas là à  essayé de jouer l'avocat de ma mère.

- Je suis désolé Sonny... Je comprends que ça soit difficile pour toi, mais ça l'est pour tout le monde.

- Comment ça ?, je lui demande en retenant mes larmes qui affluent.

- Tu crois que pour moi, ma mère ça a été une partie de plaisir ? Quand tu nous as demandé de ne pas aller à la police, nous t'avons écouté pourtant merde ! Il aurait dû moisir en prison pour ce qu'il t'a fait subir... Tu crois que ça été facile d'être ton ami tous les jours ? De te voir sombrer sans pouvoir rien faire ?

Stan a les épaules voûtées et pour la première fois, je réalise le poids que a dû être d'avoir été mon ami. Mais même si je comprends la difficulté de l'être, je pense que j'ai obtenu le droit de devenir égoïste.

- Juste mec, écoute là, conclus Stan.

- Non, il en est hors de question !, je me braque une nouvelle fois.

- Tu fais chier merde !, il s'écrie en se levant.

Brusquement, je me sens sale, vidé de tout espoir et joie qu'Eden avait pu m'apporter tout à l'heure... Ces souvenirs lorsqu'ils ressurgissent me rendent tellement mal.
Comment Est-ce possible que ça me mette dans un tel état tant de temps après ?
Je n'en peux plus de retenir cette colère, cette tristesse au fond de moi. Alors aujourd'hui je crois que tout va sortir.
Désolé Stan.
Je suis à bout de nerf.
Les vannes sont ouvertes.

Tandis que mon visage est inondé de larmes salées, Stan me fait de nouveau face et son visage se plie sous la douleur. J'ai besoin d'extérioriser cet amas de sentiment.

- Comprends-tu qu'à cause d'elle mon père a cru avoir tous les pouvoirs sur moi ? À cause de son silence, je mangeais à peine mieux que notre chien !! À cause de sa passivité, j'ai été roué de coups pendant des années... Veux-tu voir les radios de mes côtés cassées ?! Putain, elle revient comme une fleur après toutes ses années et elle pense que je vais accepter de lui parler, de l'écouter ? Mais a-t-elle entendu mes gémissements quand il pleuvait des coups sur mon corps d'enfant ?! A-t-elle parlé à mon père pour tenter de le raisonner ?, je dis la voix brisée par l'émotion.

Je suffoque alors que j'ai encore mille choses à lui dire. À cause d'elle, j'ai été privé d'une sœur qui a grandi sans se rappeler de moi... J'ai grandi avec une colère monstre qui grondait en moi. Je suis devenue un adulte rempli d'amertume concernant la vie, concernant le monde... Comment j'ai pu réussir à survivre avec un tel mal être ?
C'est presque un miracle que je suis toujours ici...

Stan revient s'asseoir près de moi, et pose sa main sur mon épaule. Je suis injuste avec lui, il essaie de faire les choses bien. Depuis que je le connais, il tente de me réparer, mais c'est sans espoir. J'ai beau lutter de toutes mes forces contre mes maux, c'est bien eux qui dirigent mes actes.

- Je peux ne pas lui pardonner..., je lâche avant que mon corps tremble sous mes sanglots.

Mes larmes ont un goût amer.
Je les retiens depuis si longtemps que ça ne me soulage même pas, ça me blesse encore plus. Stan me tend une clope avec un air désolé sur le visage.

- Je sais, mais c'est assez grave, elle ne voulait pas que je te le dise, mais...

- Mais quoi putain ?!, je m'énerve irrité.

- Ta mère est mourante Sonny ! Peux-tu comprendre qu'elle ai besoin de te parler ?!

Je reste muet face à ses révélations. Mourante ?
Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer face à tout ça. La colère monte crescendo également.

- Elle ne veut pas mourir avec mes blessures sur la conscience ?!

- Possible, je ne connais pas ses motivations.., il me répond en baissant la tête.

- Menteur.

Je connais Stan depuis suffisamment longtemps pour savoir quand il me ment. La tête qui se baisse, son regard fuyant et sa jambe qui bouge frénétiquement. Pour quelles autres raisons souhaite-t-elle me voir ?

- Avoue, de toute façon ça ne changera rien à ma décision..., je continue.

- Elle a quitté ton père y a deux ans, je crois, quand elle a appris qu'elle était malade.

- Cool pour elle, je lâche en croisant mes bras sur mon torse.

-Elle vit en ville, et a vu l'affiche de ton exposition en fait. Comme je t'ai dit, je n'ai rien avoir avec sa venue.

- Ouais, mais je sais que tu la vois régulièrement non ?, je l'interroge.

- Comment sais-tu ça ?

- Je suis loin d'être con Stan... Tu me sous-estimes souvent !

- Mouais... Ben ton père a perdu son boulot et ta mère n'en pouvait plus de le supporter donc elle s'est enfui en pleine nuit. Elle a atterri chez moi avec ta sœur la semaine où j'ai prétexté la venue de mon cousin pour éviter ta présence... Depuis elles ont trouvés un logement quand même, mais il arrive qu'elles se retrouvent ta mère et la mienne pour boire un verre.

- Sincèrement, je m'en branle..., je lui réponds alors qu'il me fait les gros yeux.

- Putain arrête ! Ta mère va mourir, il ne lui reste que quelques mois. Tu la penses égoïste, mais si elle veut reprendre le contact avec toi c'est pour Anaïs !

- De quoi Anaïs ?, je demande ne comprenant pas où il veut en venir.

- Que tu es con quand tu es borné Sony... Ta sœur n'aura plus personne à la mort de ta mère. À moins que tu ne veuilles qu'elle finisse chez ton père ou balader de foyer en foyer... Il va falloir que tu te montres un peu plus adulte !

Ses mots résonnent en moi de longues minutes. Anaïs sera seule...
Il est absolument hors de question qu'elle reste avec mon père, même s'il a toujours été correct avec elle lorsque je vivais chez eux, on n'est pas à l'abri d'un coup de sang. Ma sœur que je n'ai pas vue depuis ma fuite à mes 16 ans, celle qui a tellement grandis sur les photos.
Merde.

Mais une question hante mon esprit. Suis-je suffisamment bien dans ma tête pour avoir une gamine auprès de moi ? Surtout suis-je suffisamment responsable pour m'occuper d'elle ?
Je me ronge les ongles par nervosité pendant que Stan me regarde. Il attend une réponse, je le sais très bien.

Putain.

Stan m'adresse un sourire franc en se levant, il connaît déjà ma réponse...

- J'ai cru que tu allais rester con à vie Sonny..., il me lâche.

- Et elle vit loin maintenant sinon ?, je demande au bout d'un long silence.

Bonjour à tous :)

Voici enfin un chapitre qui révèle un peu du passé de notre beau Sonny. J'espère que ça n'a pas été trop dur pour vous...
En tout cas maintenant vous avez conscience d'une partie de ses blessures.

J'espère que ce chapitre vous a plu ;) N'hésitez pas à me dire votre avis ^^

On se retrouve la semaine prochaine pour le point de vue d'Eden.

Gros bisous à vous et encore MERCI !

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