17. Réveil en deux teintes (E)
Ça fait dix bonnes minutes que je suis réveillée.
Les yeux grands ouverts, je profite des bras de Sonny, bien au chaud sous la couette bercée par sa respiration. J'ai l'impression d'être encore sur un petit nuage ce matin...
Il faut dire que la nuit a été assez courte mais très riche en émotion. Même si mes interrogations sont restées sans réponse, nous avons pu apprendre à nous connaitre d'une façon plus... intime.
J'ai tout de même pu voir une autre facette que celle dont j'ai l'habitude. Lui qui est toujours distant, un peu froid et fuyant il était totalement différent hier soir. J'ai sincèrement été touchée par la douceur de Sonny, je ne m'étais attendu à tout sauf à ça. Le fait qu'il prenne soin de moi, même dans un tel moment me plait plus que tout.
Cependant il reste des parts d'ombres le concernant qui ne font que s'épaissir. Je sais que ça me donne un air de folle, mais je ne peux pas m'empêcher de l'observer.
Pour une fois son visage est paisible alors qu'il dort. D'aussi près, je peux le détailler sans avoir son regard assassin....
J'adore ses taches de sons qui parsèment ses pommettes . Je remarque ses tatouages qui sont pour la plupart cachés sous la couette mais j'arrive à entrapercevoir celui dans son cou. C'est une phrase mais je ne vois pas suffisamment clair pour la lire.
Ses cheveux sont un peu plus long que lorsqu'on s'est rencontré et ils les attachent avec un vrai élastique... J'ai mal pour lui car à retirer ça doit tirer pas mal les cheveux. Sur ses oreilles, il a des écarteurs, qui complètent son style de mauvais garçon à la perfection.
Sonny est vraiment beau... Et à un côté fragile que je discerne facilement.
Et mon cœur bat un peu plus rapidement alors que je le détaille.
Délicatement, je retire son bras qu'il a entouré autour de ma taille dans la nuit. J'arrive à m'extirper du lit sans le réveiller, je peux donc à ma guise plus visiter l'endroit.
J'attrape sa chemise qui traine au sol et remet ma culotte. Je ne sais pas comment définir l'endroit où je me trouve est-ce un appartement ou juste un studio de travail ?
Ce qui entoure Sonny est si mystérieux...
Après un passage aux toilettes, je poursuis ma visite et observe chacun des tableaux que je trouve. Certains ne sont pas terminés, et d'autre plus sombres que ceux que j'ai vu à l'exposition. Surtout un...
J'ai juste poser mon regard dessus que mon corps se couvre de frisson.
Une femme y est peint, mais son visage est méconnaissable, il est recouvert de taches de peinture. Je m'approche un peu plus pour essayer d'y voir un peu plus clairs, la femme peinte semble si triste, et on dirait qu'elle pleure en regardant le peintre. J'arrive à ressentir la rage de Sonny lorsqu'il a travaillé sur ce tableau.
Qui est cette femme ?
Je suis abasourdi par les émotions qui se dégagent de la plupart de ses œuvres. Par le passé, je n'ai jamais eu l'occasion d'observer des tableaux, sauf dans les musées. Mais là le fait de connaitre personnellement d'artiste me trouble. Est-ce que ces tableaux représentent des personnes qu'il connait, des sentiments qu'il a ressentis ?
Alors que mon esprit se perd dans la contemplation de ces tableaux, je ne remarque pas la présence de Sonny derrière moi tout de suite. Ce n'est que lorsqu'il pose sa main sur mon épaule que je sursaute en criant.
- Tu es déjà debout ?, il me demande.
- Oui mais tu peux te rendormir si tu veux encore.
- Non c'est très bien comme ça.
Son regard se promène sur mon corps et je suis troublée, presque en ébullition. Je porte toujours sa chemise, et je me rappelle avec joie la dernière fois qu'il m'a vu ainsi. J'ai fini sous lui à susurrer son prénom contre son oreille. Ce souvenir chauffe mon corps en entier alors qu'un sourire étire ses lèvres.
- Tu veux un café ?, il demande coupant court à mes fantasmes.
- Oui merci.
Sonny part dans l'espace cuisine, qui est assez minuscule et allume la cafetière. En ajoutant les cuillères de café moulu dans la machine, je vois bien son regard qui me transperce.
Je m'était attendu à un réveil plus... tendre ? Alors que son ton est froid et il semble assez distant avec moi ce matin. Peut-être que je m'imagine des choses et qu'il n'est pas du matin tout simplement...
Mais mon intuition se confirme alors qu'il me tend la tasse chaude sans me regarder et s'assieds sur le bord du canapé-lit. Mon cœur se fendille un peu mais je comprends. Je me réveille rarement avec un homme dans mon lit, alors je ne peux que lui trouver des excuses. Surtout qu'à part avoir fait des folies de nos corps, nous n'avons pas tellement discuté.
Je le rejoins en m'asseyant au bord du lit à l'opposé de lui. Nous sirotons nos cafés en silence. L'ambiance parait tout d'un coup pesante... J'ai l'impression de me sentir de trop.
Sans un regard vers moi, il se lève, ouvre la fenêtre et s'allume une clope.
Merde... Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Le bonheur que j'avais pu ressentir cette nuit et en me levant s'effrite de plus en plus et est remplacé par un malaise sans nom.
Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez lui ?
- Tu as bien dormi ?, je lui demande en tentant de désamorcé cette bombe invisible.
- Pas assez, il répond.
- Je t'ai dit tu peux te rendormir, ça me dérange pas...
- Je t'ai déjà dit que non !, il lâche en tirant sur sa cigarette.
- Ecoute, je vois bien que je te dérange tu n'es pas obligé d'être froid comme ça, je lui dis en me levant. Tu aurais pu me dire de partir ça m'aurai évité de passé pour une véritable pot de colle !
D'un geste de la main, je me saisis de mes sous-vêtements et je me mets un peu plus de temps à trouver ma robe. Cette dernière se trouve sous le canapé lit et je contorsionne pour l'attraper. Une fois toutes mes affaires récupérées, je m'enferme dans la petite salle d'eau.
Je ne comprends vraiment pas son changement de comportement ! Comment peut-on être adorable la veille et aussi détestable le lendemain ?
J'enfile mes vêtements à toute vitesse, et plie soigneusement sa chemise que je le laisse sur le rebord du lavabo. En tentant de me recoiffer, je fais face à mon reflet. J'ai l'air tellement pitoyable... J'aurai du partir dès qu'il s'est endormi hier, je serai moins passé pour une conne. Vraiment je suis dépassée par sa réaction. Mais je n'ai pas l'habitude des coups d'un soir... Il aurait du me le préciser avant de foncer sur moi hier.
Merde.
Alors que je suis habillée depuis un moment, je m'assois sur la cuvette des toilettes à essayer de retenir mes larmes. Pourquoi faut-il que je pleure comme une enfant aussi ?!
Des petits coups se font entendre à la porte et je tends l'oreille. J'ai bien entendu ou c'est un mirage ? J'attends que d'autre coup retentissent pour voir que je ne rêve pas.
Mon cœur se serre alors que je préfère garder le silence.
- Eden, tu ne vas pas rester indéfiniment ici non ?, me demande Sonny à travers la porte.
J'essuie mes larmes et espère de tout mon cœur de ne pas être trahi par ma voix.
- J'arrive.
Malheureusement si, ma voix trahit ma peine.
A présent, il doit savoir que j'ai pleuré et qu'il m'a vexé... En résumé il doit me prendre pour une belle gamine. Tant pis, un dernier regard vers la glace, et mon apparence n'est plus aussi désastreuse alors je saisis la poignée et ouvre la porte sans bruit sur Sonny.
Ses bras sont tendus et posés de part et d'autre de la porte, si bien que lorsque je sors je tombe nez à nez avec son torse, nu. J'avale ma salive presque de travers et mon cœur tambourine dans ma poitrine. Mon corps prend alors le relai, et se souviens des baisers de Sonny, de ses lents vas et vient...
En essayant de conserver une certaine prestance, je lui demande de se décaler, sans le regarder. Mais je crois qu'il en a décidé autrement, il me bloque le passage avec son corps. Je n'ose pas y toucher de peur de me brûler une nouvelle fois...
- Laisse-moi passer, il faut que je rentre chez moi Sonny, j'insiste en vain.
- Et si je n'ai pas envie que tu partes ?
- Ben tu démontre le contraire en tout cas. Laisse-moi passer s'il te plait.
Sonny soupire puis se décale enfin. En passant nos regards se croisent et je manque de défaillir. Cet homme m'a envouté... Je ne vois pas d'autre explication ! Comment je peux rester sous son charme avec un comportement comme ça ?
Je prends place sur le canapé afin de remettre mes chaussures et je sens sa présence face à moi. J'essaie de faire comme si je ne savais pas qu'il est aussi près de moi et de taire l'effet que sa proximité provoque en moi. Puis alors que j'enfile la deuxième paire, ses mains se posent sur les miennes. Elles sont froides et ont le don d'arrêter tous mes mouvements, même ceux de mon palpitant.
Que veut-il ?
- Eden reste s'il te plait.
- Pour faire quoi ?, je demande en gardant la tête baissée.
- Regarde-moi..., il me supplie presque.
J'hésite à lui donner ce plaisir, mais au bout d'un moment je le fais. Mes yeux se glissent dans les siens, et je peux y lire toutes ses excuses qu'il ne me dis pas.
- Je t'ai prévenu hier, je gâche tout... Je ne sais pas m'y prendre avec une femme.
Le calme que je me forçais à garder commence à partir en lambeau. Je me relève en enlevant ses mains brusquement à moi. Je tente de conserver la tête haute et de partir le plus vite possible vers la porte. Plus que quelques mètres...
- Eden sérieux !, il me lance.
Ma soupape de sécurité s'envole et je lui fais face.
- Je trouve que ton excuse est un peu facile Sonny. M'ignorer de la sorte après cette nuit est vraiment irrespectueux. Tu aurais dû me dire qu'il fallait que je parte une fois que tu en avais fini avec moi ! Au moins ça aurai eu le mérite d'être clair.
Sonny les yeux grands ouverts me regarde alors que le rouge me monte aux joues. Ma respiration est haletante pendant que je me rends compte que je suis ridicule... Nous ne sommes même pas ensemble et je tape une crise au réveil.
- Oui c'est surement trop facile mais je n'ai que cette excuse. Je ne vais pas te mentir en te disant que le matin je suis comme ça... C'est tout le temps que je suis comme ça. Je t'ai prévenu hier mais tu ne m'as pas écouté. Tu as fait l'idiote à dire qu'il fallait que tu juges par toi-même. Les choses sont faites, tu as jugé et maintenant tu pars ?
Je prends chacun de ses mots en pleine face, ils sont cruels de vérité.
Sonny a eu le courage d'avouer qu'il n'était pas un mec bien, mais je suis bien trop obnubilé par lui pour me fier à ses paroles. Si j'avais mieux réfléchi hier, serai-je venu ici tout de même ? Vais-je m'avouer vaincu dès les premières fausses notes ?
J'ai toujours la poignée de la porte d'entrée dans la main et je baisse la tête. Je n'arrive même pas à le regarder en face, sa souffrance est beaucoup trop intense. Malheureusement, je ne trouve pas les mots. Mon cerveau est perdu dans ce mélange de sentiment qui m'assaille.
Dois-je partir, me sauver tant qu'il est encore temps ? Je sais pertinemment que si je reste à un moment où un autre nous auront de nouveau ce genre de discussion.
Le simple fait de le sentir derrière moi me paralyse et comme pour enfoncer le clou, j'entends sa respiration qui s'accélère. Un long frisson me parcourt quant au bout d'un moment, je le sens bouger. Avant que je n'ai pu réagir, il enlève ma main de la poignée et la met sur son cœur. Si je le regarde, je ne partirais pas...
- Merde, il lâche.
Son juron à peine arrivé jusqu'à moi, qu'il me plaque contre la porte d'entrée. Ses bras entourent ma taille et il me tient fermement. Je suis tellement surprise, et heureuse d'un côté...
Rapidement, sa bouche vient trouver la mienne et il m'embrasse à perdre haleine. Ses mains encadrent maintenant mon visage qu'il caresse lentement alors que son corps se presse contre le mien. Mon dos est entièrement plaqué à la porte et je ne peux pas faire le moindre mouvement. Son baiser me parait si rempli de désespoir et d'envie. J'ai besoin de croire qu'il est lourd de promesse aussi...
Puis aussi brusquement qu'il s'est saisie de mes lèvres, il s'arrête. Son regard sur moi est intense et semble m'interroger. Que veux-tu savoir Sonny ?
- Ne part pas, il lâche en me fixant.
- Je suis encore là...
- Oui, il soupire. Je ne peux pas te promettre d'être parfait Eden...
- Je ne demande pas ça.
- Je ne peux pas changé non plus, il ajoute.
- Je t'aime bien comme tu es, je lui réponds.
- Mais je ne veux pas te regarder partir non plus... Il va juste falloir qu'on apprenne à se connaitre un peu mieux, il propose.
- Et à s'apprivoiser...
- Mais pas tout de suite, tu m'as énervé et j'ai envie de te sentir autour de moi...
Mes joues s'empourprent immédiatement alors qu'il m'attire vers lui en agrippant mes fesses. Avec une légère pression, il parvient à me hisser. Son sourire est presque machiavélique et ses gestes précis sont pervers. Sa main se glisse sous ma robe et il joue avec les bords de ma culotte provoquant des contractions incontrôlables à mon entre-jambes. Je crois bien que ce bout de tissu ne va pas durer longtemps...
Sonny est plus fort que je le pensais car d'un coup il continue de me porter alors que je ne suis pas un poids plume. Contrairement à ce que je pensais il ne m'emmène pas sur le lit, il se dirige vers sa cuisinette et me dépose sur le bar. Une fois que je suis assise, il poursuit ses baisers... Langoureux et délicieusement sensuels.
D'un geste des mains, il écarte mes cuisses puis se place entre elles. Nos bassins sont collés et je peux sentir avec quelle force il me désire. Son boxer frotte lentement contre mes parties, dévoilant son érection.
Mon corps s'embrase de nouveau et mon pouls s'accélère. Sans me prévenir, il décale avec force ma culotte ce qui a pour effet de la déchirer. Un cri de surprise m'échappe alors que le sourire de Sonny s'agrandir sur ma bouche.
- Elle est de mauvaise qualité ta culotte.
- Je ne crois pas... Tu n'as pas qu'à tirer comme un sauvage dessus !
- Hmm mais je suis sauvage Eden.
Je rigole alors qu'il mordille le lobe de mon oreille. Il profite de mon rire pour me provoquer par surprise, une nouvelle fois. Alors que nous riions, des gros coups sont donnés sur la porte d'entrée.
Je m'arrête net, mais Sonny ne semble pas d'accord, il bloque ma main en lâchant un « je m'en fou » presque bestial. Sonny attrape mes lèvres entre sa bouche qu'il mordille légèrement. Son souffle chaud fini sa course sur mon visage et notre proximité me permet de sentir son cœur battre si fort.
Au bout de quelques secondes les coups ne cessent toujours pas. Sonny jure puis son visage change du tout au tout quand la personne qui frappe à la porte se met à hurler :
- Sonny putain ouvre moi !!
De violents coups font résonnés la pièce, et j'avoue prendre peur à ce moment-là.
- T'inquiètes pas c'est Stan.
- Ton ami ? Pourquoi tu ne lui ouvre pas ?, je chuchote.
- C'est qu'un con !, il répond en m'embrassant une nouvelle fois.
- SONNY JE TE PROMETS QUE JE PETE TA PORTE IL FAUT QU'ON PARLE D'HIER !!
Sonny soupire et semble se résigner à aller lui ouvrir. La main sur la poignée, il me jette un regard fou et attend que je me remette debout, et que je descende ma robe surtout.
Génial, je n'ai plus de culotte...
Lorsque Sonny ouvre finalement la porte, un Stan rouge de colère entre à l'intérieur comme une tempête. Il empoigne son ami par le col et lui fait violemment cogné la tête contre le mur.
Sonny ne dis rien alors qu'il se fait maitrisé par son ami. Enfin quel genre d'ami nous salue de la sorte ?!
Ce n'est qu'après une longue série d'insulte et de coup dans le mur que Stan semble remarquer ma présence. Il retire immédiatement ses mains de Sonny et devient rouge.
- Salut Eden..., il me dit.
- Stan. Heu je crois que je vais vous laisser, vous avez à discuter non ?, je déclare en prenant mon sac à main.
- Non reste, ils me répondent en même temps.
- Oh non, régler vos histoires entre mec.
Sonny fait quelques pas rapides vers moi et je vois dans son regard toute l'incompréhension du monde. Il a peur que je m'enfuie et ne revienne jamais.
- Je dois aller faire des courses en plus. Ne t'inquiète pas..., je promets à Sonny.
- Sur ?, il me demande.
- Certain.
Sonny, sous les yeux grands ouverts de Stan, m'enlace et met du temps à me lâcher puis il m'embrasse comme s'il me disait adieu. Un baiser qui me bouleverse à un tel point...
Comme pour se donner un genre, il me tape les fesses et avec un sourire malicieux me dis à très vite. Rouge comme une tomate, je passe devant Stan, le salue et sors de là.
Une fois dehors, je me grille une cigarette et soupire.
Ce mec est tellement énigmatique...
J'ai l'impression d'avoir passé ma soirée et matinée à faire des montages russes...
Bonjour à tous :)
J'espère que ce chapitre vous a plu ^^ En tout cas réveil un peu dur pour la jolie Eden...
Pensez vous que les mots de Sonny ont réussi à la convaincre ?
Merci à vous tous de me lire, de voter et de commenter :) Vous êtes tous adorable ❤
On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau chapitre dans lequel vous connaîtrez un peu plus le passé de Sonny... un chapitre un peu plus Dark que le reste.
A très vite :)
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