14. Unique (S)
Quand je quitte Eden à sa voiture je me sens définitivement différent. Et si j'avais le droit moi aussi à une part du bonheur ? Et que ce bonheur idéal résiderait en la simple présence d'Eden ?
Je sais qu'au fond de moi rien n'est réglé, que les mêmes fantômes continueront à me persécuter et à m'éloigner des autres mais bordel n'ai-je pas le droit de tenter ma chance ?!
La simple pensée de la retrouver dans dix jours est un supplice, est ce que je vais tenir aussi longtemps ? Même avec la masse de travail qu'il me reste à faire, je sais que je ne vais pas cesser de penser à elle... Encore et toujours. Eden a réussi à m'envoûter avec ses yeux verts en amande et son visage angélique... J'en ai connu des femmes, toutes aussi différentes les unes des autres mais elles se ressemblaient toutes sur un point, je ne les aimais pas.
Peut-être est-ce le résultat de ma colère envers ma mère, je n'en sais rien mais pour Eden tout est différent.
J'ai envie de la protéger de ce monde de fou mais et en même temps il faudrait que je la protège de moi ...Mon cerveau se perd dans toutes ses réflexions alors que je suis sur le chemin de l'atelier.
Les passants me regardent probablement parce que je porte un sourire naïf sur les lèvres.
C'est vrai que voir une personne souriante marcher tranquillement dans la rue doit être assez rarissime. Mais je m'en fou.
Je suis sur mon petit nuage après cette rencontre.
J'ai bien senti la réticence d'Eden à mon égard mais je vois également son attirance pour moi. Elle ne peut pas le nier, c'est bien trop évident... Mais est ce que je vais accepter de me donner corps et âme dans une telle relation ? Vais-je pouvoir me défaire de ce putain de passé pour me plonger dans l'avenir avec quelqu'un ?
Être dans une telle histoire signifie s'ouvrir complètement à l'autre. Et je ne sais pas si je suis suffisamment prêt pour ça... Puis vais-je la faire souffrir en l'acceptant dans ma vie ?
Est-elle assez forte pour supporter le poids de ma vie ou partirai t'elle sans se retourner au premier battement d'aile ?
Mes pensées sont arrêtées lorsque je rentre à l'atelier et que je tombe sur Carlos et Stan en pleine réflexion sur l'aménagement de l'expo. Carlos a encore un pétard à la bouche et semble planer à dix milles lieux vu les idées qu'il propose.
- Alors tu as réussi à la voir ?, me demande Stan.
- Ouep.
- Et ? , il insiste.
- Et rien, lâche moi...
- Oh mec t'es amoureux c'est ça ?, me raille Carlos.
- Non et occupez-vous de vos affaires !, je réponds en saisissant une bière.
- Rooh, pour une fois que quelque chose de bien t'arrives tu pourrais en faire profiter tes potes, dit Stan.
- Pas pour le moment...
Je suis égoïste mais je préfère garder Eden pour moi, pour le moment. Ils la verront bien à l'exposition de toute façon... Je me remets rapidement à la peinture sous les rires moqueurs des gars, il me reste 7 tableaux à faire et l'échéance se rapproche irrémédiablement. Un peu plus tard je les envoie balader car ils me saoulent plus qu'autre chose.
Je lâche mon pinceau après avoir peint pendant des jours. Je ne me rappelle même pas la dernière fois que j'ai vraiment pris une pause, ni vu le soleil. Une saleté de crampe m'empêche de continuer, alors je recule et regarde ce tableau. Il est comme je voulais qu'il soit, même s'il manque des choses çà et là, ce ne sont que des détails.
Nous sommes à moins d'un mois de l'exposition et j'ai travaillé comme un forcené. Tout est quasiment prêt, il ne me reste que les finitions pour la plupart. Stan, Carlos et Ben viennent demain pour les placer toutes ensemble et voir ce que ça donne.
Donc aujourd'hui, je crois que c'est jour de relâche.
Je m'affale sur mon canapé à la recherche de répit. Je dors très peu aussi ces derniers temps alors je ne suis pas au meilleur de ma forme... Je rumine un peu et ne cesse de penser à elle...
Il va falloir que je me reprenne pour l'expo et ne pas faire fuir les clients potentiels avec ma tête de déterrer. Il me reste pas mal d'argent de ce que j'avais touché lors du festival, il est peut-être temps de m'accorder une petite folie.
Rien qu'un petit plaisir...
Après avoir pris une douche bienfaitrice, j'enfile un jean propre (sans tache de peinture ou de térébenthine) et un petit sweat. L'idée de revoir Eden avant l'exposition me travaille depuis que je l'ai quitté et l'idée s'est précisée sous la douche.
Je dois la revoir. J'ai besoin de la revoir...
Un coup d'œil sur mon horloge au mur et je pense être au parc avant qu'elle ne sorte pour sa pause déjeuner. Enfin, je l'espère.
Je rage intérieurement de ne pas avoir pensé à lui donner mon numéro de téléphone. Idiot !
Dans les rues, l'automne s'est bien installé et les trottoirs sont entièrement tapissés de feuilles mortes. La fumée sort des bouches d'égout et de la bouche des passants.
J'avance assez rapidement, les mains vissées dans les poches de ma veste et j'évite avec soin les personnes qui marchent en sens inverse et qui ont le nez vissé à leur portable.
Leurs comportements m'énervent comment ils peuvent passer leur vie le nez collé à leur objet électronique ? Je ne les jalouse pas avec leur métier barbant et leur ignorance face à la vie qui se présente devant eux.
J'arrive rapidement devant les deux tours d'un gris sinistre et me pose comme à mon habitude sur le banc un peu à l'égard de cette civilisation. Je me grille une blonde en l'attendant, les yeux rivés vers la porte de sortie. J'ai l'impression que le temps ne s'écoule plus....
Au bout de quelques minutes, mon téléphone se met à vibrer, m'indiquant un appel. Je me lève, prends l'appel et commence à faire les cent pas. Ça me détend de marcher au téléphone.
C'est l'organisateur de l'exposition qui vient vérifier que tout va bien de mon côté et si ça avance bien. Je le rassure en lui donnant les renseignements qu'il souhaite pour raccrocher le plus vite possible, je n'aime pas parler aux gens à travers ce truc.
Bref.
Quand enfin, je raccroche, je me tourne pour revenir sur le banc et je la trouve là, souriante à m'observer. Je reste un moment à la regarder figé comme face à une illusion et profiter de sa beauté.
- On ne devait pas se voir que le 17 ?, elle demande en souriant.
- Si... Mais je passais par-là je lui mens.
- Ah du coup, tu passais juste me faire un coucou ?
- Je m'étais dit qu'on pouvait manger quelque part..., je tente.
J'observe sa réaction devant mon invitation, et elle est encore plus scintillante que d'habitude. Je l'ai surprise, mais agréablement surprise. Ses joues se teintent de rouge, elle se lève et elle me regarde avec une telle intensité...
- C'est une bonne idée. Et où veux-tu manger ?
- Je te suis !
Elle rit en tournant la tête, puis nous partons sur la gauche. Je reste un peu en retrait, légèrement mal à l'aise... Ce n'est pas dans mes habitudes de déjeuner dans un resto et encore moins y aller avec une fille, qui me plaît. Alors c'est vrai que ça me stresse un peu...
Eden m'emmène dans un troquet qui ne paye pas de mine de l'extérieur, elle choisit de s'installer en terrasse et nous nous asseyons dans le silence. Le serveur nous apporte les cartes et nous laisse enfin tranquille.
- C'est bon au moins ici ?, je demande pour détendre l'atmosphère.
- Non-immonde... Mais au moins tu maigri après avoir mangé ici.
Sa réponse si spontanée me fait éclater de rire, je ne m'attendais pas à une remarque aussi cynique. Ses yeux se posent sur moi rieurs et elle me fait un clin d'œil en retournant dans la carte.
Plus je semble la connaître et plus elle me surprend cette femme...
Après avoir commandé, nos verres arrivent les premiers et nous sirotons nos bières fruitées en se regardant.
- Mais tu vis ou travailles dans le coin pour venir régulièrement ici ?, elle me demande soudainement me mettant mal à l'aise involontairement.
- J'y passe souvent oui...
- Tu ne réponds jamais à mes questions Sonny. Tu ne parles jamais de toi..., elle me reproche.
- Je suis comme ça, je réponds bêtement en regrettant mes mots.
- Mouais. Tu caches quelque chose, je trouverais bien ... Tu caches femme et enfant ?, elle me questionne.
- Au moins 12 enfants et 4 femmes..., je lui réponds en m'allumant une blonde.
- C'est étonnant que tu ai autant de temps libre alors.
- Tu peux te sentir flattée que je le passe avec toi !, je déclare en rigolant.
Eden me sourit une nouvelle fois , je ne peux pas m'empêcher d'admirer ce petit bout de femme devant moi. Tout m'attire en elle, ses phrases sarcastiques, son humour, sa façon de me regarder et son sourire qui s'étire dès qu'elle ment.
Cette aura , de sensualité et de fort caractère qui émane d'elle me fait durcir...
Lorsque le serveur nous apporte nos plats, nous trouvons finalement d'autres sujets de conversation. Nous parlons du festival, et j'apprends qu'elle est une fidèle de ce dernier depuis quatre ans. Je m'étonne de ne pas l'avoir croisé car j'y vais chaque année depuis qu'il a été créé. Nous discutons de musiques, et de la vie en générale. Et nous arrivons au moment du café, bientôt la fin de notre petit rendez-vous...
Alors que nous entamons notre café chaud accompagné de ses douceurs, un homme se prend devant nous un poteau. L'homme tombe sur les fesses et son mobile voltige sur la route, se faisant allégrement écrasée par les voitures passantes.
- Oh j'espère qu'il va bien, elle lâche pendant que plusieurs personnes arrivent à son secours.
- Regarde ces gens, ils se pressent et passent à côté des choses essentielles.
- Comme un poteau ?, elle se moque.
- Non mais je déteste ça... Je trouve qu'ils gâchent leurs vies avec leur téléphone.
Eden me regarde les yeux grands ouverts. Elle est étrangement silencieusement et j'ai peur d'aller un peu trop loin dans mon délire...
- Tu ne trouves pas ça dingue toi ? Regarde les ils me font pitié. Le nez fourre dans leur foutu portable !
- Hm, elle répond en détournant le regard comme gênée.
- Tu ne trouves pas ?
- Peut-être.
- Eden je trouve ça ahurissant. Nous pourrions mourir sur-le-champ qu'ils ne s'en rendraient pas compte.
- Tu veux rire ?, elle me demande subitement.
- Comment ça ? Tu es bizarre d'un coup, ça va ?
- C'est juste que je disais la même chose à Cheryl il y a quelques jours...
Mon habituelle garde s'affaisse quelques instants et elle me fixe intensément, je ne sais pas trop quoi penser de sa révélation.
- C'est marrant en effet, tu es plus intéressante que tu le parais, je lâche en me rendant compte que je pense à haute voix.
Eden éclate de rire en se tenant le ventre pendant que je l'observe ébahi. Des larmes viennent s'agglutiner au bord de ses paupières. Qu'est-ce qu'il lui prend ?
Qu'est-ce que j'ai dit d'aussi drôle ?
- C'est censé être un compliment ?, elle me demande en arrêtant de rire.
- Tu le prends comme tu veux Eden, je lui réponds en reprenant une clope.
- Tu es un drôle de phénomène, elle me dit en me fixant.
- Je peux dire la même chose... Tu es...
Ma phrase reste suspendue à mes lèvres. Je ne sais pas quel adjectif mettre derrière cette phrase. Adorable, jolie, sexy, drôle, enivrante, inoubliable ?
- Je suis ?, elle répète.
- Unique, je parviens à lui dire.
- Oh.
La belle Eden rougit instantanément, et je trouve ça tellement adorable... Dans tous les cas, je trouve qu'Eden est vraiment une belle personne de ce que je connais d'elle.
Et si sincèrement quelque chose de bien pouvait sortir de nous deux si je décidais de tenter ? Plus j'y pense et plus l'envie que cela se réalise est pressante.
Il ne reste que quelque jour, si elle ne fuit pas devant mes œuvres exposées je prendrais le temps de l'inviter pour un vrai rendez-vous et je me dévoilerai un peu plus.
Eden d'un coup se met en action, elle regarde sa montre avant de s'écrier qu'elle est en retard. Elle se confond en excuse en balançant deux billets sur la table, elle a véritablement l'air navré.
- Sonny, je suis désolé vraiment ! Je suis en retard j'aurai du reprendre il y a 15 minutes...
- Vas-y ne t'inquiète pas pour moi.
- Sache que je suis vraiment désolée, j'aurai voulu que ce moment dure plus longtemps..., elle déclare ses yeux plantés dans les miens.
Je rêve à ce moment de saisir son visage et de l'embrasser jusqu'à ce qu'elle décide de finalement resté avec moi...
- Je sais. On se voit le 17, je déclare.
- Pas avant ?, elle demande déçue.
- Non cette fois pas avant...
- J'espère que ça va passer vite alors, elle dit en s'alignant.
Elle part en me faisant signe de la main et commence à courir parmi la foule. Si elle savait à quel point je souhaite que ces quelques jours passent vite...
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Le jour J est arrivé.
Ce soir a lieu l'exposition dans l'entrepôt et je stresse comme jamais auparavant. C'est idiot car stresser n'empêchera rien, les toiles sont peintes et déjà exposées... Nous avons procédé aux déménagements de tout ça hier soir, puis nous avons passé la soirée avec l'organisateur et les gars. Je suis rentré éreinter, mais avec une sensation de travail accomplie, il ne reste plus qu'à attendre le retour ce soir.
Stan m'a aidé à choisir une chemise, oui, je vais porter une chemise ce soir. Une première pour moi. Mais je suppose qu'en faisant des efforts, les choses arrivent mieux. Donc il a trouvé une chemise assez vintage que j'aime beaucoup, ça reste classe, mais ça reste moi.
Je ne sais pas ce qui me prend ces derniers temps, mais ce petit cadeau m'a ému alors je l'ai pris dans mes bras comme j'aurai dû le faire il y a un moment.
Plus le temps avance et plus je tourne en rond dans l'atelier, je fume clope sur clope. La tension qui gravite autour de moi me fait perdre les pieds, Stan et Carlos sont autant, même plus stressés que moi. Peut-être ont-ils peur que je fasse une connerie ce soir ?
En tout cas, je vais faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Il ne faudrait pas que je gâche ma seule chance de me sortir la tête de l'eau...
L'exposition commence à 18h, il y aura un cocktail avec des serveurs qui déambuleront parmi les invités et les artistes. J'ai invité très peu de personne de mon entourage, en même temps, je ne m'entoure pas de beaucoup de gens, juste le nécessaire et c'est bien suffisant.
Nous sommes tous apprêté et sur le point de partir pour l'entrepôt. Je souffle une dernière fois avant d'affronter tout cela et de pénétrer à l'intérieur.
Il n'y a personne pour le moment, seul les artistes qui exposent avec moi, les personnes qui les accompagnent et celles qui organisent. Un peu plus loin, un drap blanc cache et barre la salle, et vu les bruits qui en ressort le traiteur a dû commencer à travailler.
Pour les deux autres exposants, ce ne sont pas leurs premières expositions. Je me retrouve donc le seul novice dans l'histoire et le stress ne fait que monter.
Il est à son apogée quand les premiers visiteurs arrivent.
Je me mets un peu à l'écart afin d'observer les gens et de voir leurs réactions sur mon travail. Assis sur une caisse, je regarde leur moindre fait et geste sans oublier le coup d'œil vers la porte pour vérifier l'arrivée d'Eden.
Les premières personnes viennent me parler, et j'avoue que je suis assez mal à l'aise. Ils me questionnent sur le matériel utilisé, sur mon inspiration et me félicitent pour mon formidable travail.
Je souffle enfin un peu, les retours sont positifs et c'est le principal. Je regarde mon œuvre dans son ensemble, j'avoue que pour une fois j'ai pas mal géré. Certes, il reste quelques défauts, mais je crois que je suis le seul à les voir... Une femme d'une quarantaine d'années vient à ma rencontre :
- Jeune homme vos toiles sont impressionnantes ! Il y a tant de... d'émotion, de sentiment.
- Merci madame.., je lui réponds un peu étonné par ces compliments.
- Apelle moi Jamie. Je suis vraiment très impressionné que nous n'ayons pas entendu parler de toi avant aujourd'hui. Quelle école d'art as-tu fait ?, elle me demande.
- Celle de la vie, je réponds du tac au tac.
- Oui je vois, tu as du souffert dans ta vie pour faire de telles peintures.
- Ca c'est vous qui le dite.
- Ne te braque pas..., dit-elle en voulant me demander mon prénom
- Sonny.
- Dis-toi que tu n'as pas manqué d'école d'art, mais ce sont eux qui t'ont loupé toi et ton talent !
- Merci Jamie.
- Je t'en prie, n'oublie pas d'afficher le numéro des toiles si tu veux des ventes Sonny.
Elle sourit et appuie sur mon épaule, un geste de réconfort auquel je ne m'y attendais pas. J'ai oublié ce foutu détail de numéroter mes toiles, mais pour moi, elles ne peuvent pas porter de numéro... Stan vient me voir après le départ de Jamie, il me demande ce qu'elle me voulait. Je lui raconte et mon pote est fier de moi, et comme Jamie, il trouve que c'est une bonne idée de les numéroter.
Non, je trouve que l'idée ne convient pas à mes peintures.
Je me saisis d'une coupe de champagne quand la serveuse passe à ma hauteur, et je réfléchis à ce que je pourrais faire à la place de ces foutus numéros. Stan et Carlos à mes côtés tentent de trouver une idée avec moi. Je tourne la tête pour peut-être inspirer par mes toiles quand je la vois entrer dans l'entrepôt. Mon cœur ne bat plus d'un coup et j'ai le souffle coupé.
Elle est vraiment venue...
Mes mains deviennent moites et je remarque qu'elle est accompagnée par un couple d'amis, je suppose, je l'espère... Elle ouvre grand les yeux en avançant dans l'entrepôt, c'est vrai que les organisateurs ont rendu l'endroit plus intéressant qu'il ne l'est brut.
Tout n'est que lumière et ombre...
Eden porte une robe, pas sophistiqué, mais qui met ses courbes délicieusement en valeur. Elle a lâché ses cheveux qui tombent sur ses épaules dénudés. Je crois que mon corps se réveille d'un coup à la vue de son décollette qui laisse deviner la dureté de sa poitrine.
Merde.
La fille qui l'accompagne tient solidement le bras de l'homme avec elles. Tous sont visiblement surpris par l'endroit et par les toiles exposés. Je ne suis pas le premier dans le sens de la visite, j'ai préféré avoir le fond. Je n'ai aucun faire valoir, amateur et pas connu, je laisse ma place aux véritables « stars ». Mes pensées sont arrêtées quand je reçois un coup dans le ventre, Stan.
- Quoi ? Tu m'as fait mal putain..., je dis sans la quitter des yeux.
- Tu ne m'écoutes pas !
- Et, que disais tu ?, je demande.
- Je parle de tes chiffres gars... Pourquoi tu m'...
Stan s'arrête au milieu de sa phrase.
Eden m'a vu et me fait un petit signe de la main, elle chuchote à ses amis quelques mots puis commence à se rapprocher de moi. Mon cœur bat au rythme des sons que j'écoute habituellement, bien trop vite... Son sourire est étincelant et les mecs à côté de moi me charrient.
La voilà qu'à quelques mètres et j'ai l'impression que mon cœur va exploser, ou sortir de ma poitrine... Il faut que je sorte de cette léthargie. Je m'avance vers elle et l'embrasse sur la joue.
Un seul baiser, qui tient plus d'une promesse qu'autre chose.
- Eden, tu es venue.
- Et oui j'espère qu'on n'est pas trop en retard...
- Non du tout.
- Sonny, je te présente Cheryl ma meilleure amie et Gérald son copain, elle déclare en se tournant vers ses amis.
Je les salue d'un geste de la tête alors que Stan et Carlos jouent les curieux et nous rejoignent.
- Je te présente Stan et Carlos, des amis. Les gars voici Eden.
Ces derniers tressaillent à son prénom et j'espère du fond du cœur qu'ils ne fassent pas de boulette. Mais à ma plus grande surprise ils lui disent juste bonjour.
Mon regard coule vers elle, et je sens que je vais avoir du mal à m'y détacher... On se regarde tous sans rien dire alors que les gens tentent de regarder les toiles aux alentour.
La scène est presque irréaliste...
- Tu veux faire le tour peut-être ?, je lui demande coupant court à ce silence intenable.
- Oui, on va faire ça, tu me feras le tour de ton expo en mode VIP j'espère ?
- Évidemment, le meilleur pour la fin. Je te rejoins de suite.
Eden et ses amis acquiescent et ils tournent les talons pour regarder les tableaux des autres artistes. Ils en ont au moins pour vingt minutes s'ils vont vite pour tout regarder, je prends alors Stan par le bras et je me faufile dehors.
- Tu fais quoi ?!, il s'écrit une fois à l'extérieur.
- Je dois fumer...
- Tu dois être dedans, c'est ton moment Sonny !
- Hey mollo ! Juste une clope et j'y retourne...
- C'est la petite qui te met la pression comme ça ?
Je ne réponds pas, mais tire une longue taff, c'est Eden qu'il appelle la petite ?
Je n'ai pas envie de m'énerver contre lui ce soir, mais c'est limite...
- Ouais...
- Hey Sonny déstresse vu comme elle te bouffe du regard, je ne donne pas cher de ta queue...
- Ne parle pas comme ça d'elle, je siffle.
- Du calme ! Mais tu lui plais alors respire et va nous vendre ces tableaux !
Il accompagne ses encouragements par une violente tape dans le dos. Il a raison, il faut que j'essaie de me faire un nom dans le milieu et si je pouvais vendre quelques-unes de mes toiles, je serai vraiment le plus heureux !
Nous retournons à l'intérieur où il y a toujours autant de monde voir plus, mais qui sont tous ces gens ?
Alors que je rejoins ma caisse en bois, Eden regarde déjà mes tableaux, mais en me voyant elle s'arrête :
- Alors cette visite ?, elle demande en tapant des pieds.
- Voilà Mlle, je lui réponds en lui tendant mon bras.
- J'aurai le droit à des explications en avant-première ?
- Sur quoi ?
- Sur ce qui t'a poussé à peindre tel et tel tableau ?
- Si tu es sage...
- Je suis toujours sage !, elle proteste alors que nous nous plaçons devant le premier tableau.
Je suis en âge sous ma chemise...
Je suis stressé à l'idée qu'elle voit mes tableaux, qu'elle imagine ce à quoi je pensais lorsque je peins un tableau... Mais surtout ! Elle va voir celui que j'ai fait d'elle.
Il est placé tout à la fin du petit parcours improvisé par Carlos et Stan.
Au premier tableau, elle reste admirative la bouche ouverte, ses yeux laissent transparaître toute une palette de sentiment que je reconnais. Les mêmes que ceux qui m'ont habité lorsque j'ai peint cette toile.
Bonjour à tous :)
J'ai adoré écrire ce chapitre ! J'espère que vous avez aimé le lire ? :p
Désolé si vous avez pu constater des fautes mais je n'ai pas un bon PC aujourd'hui et j'ai eu du mal à corriger...
Pour moi c'est vraiment le début hésitant et attendrissant de cette histoire naissante :)Bref j'aime leurs côtés maladroit... xD
N'hésitez pas à me donner votre avis car ce n'est que de cette façon que je pourrait progresser ou réparer mes erreurs :)
A très vite pour un nouveau chapitre !
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