J'ai rencontré Ben peu après mon dix-neuvième anniversaire, lui en avait déjà vingt-deux. À l'époque je me demandais comment j'avais pu lui plaire. Il me semblait si beau et si parfait que je ne pensais jamais qu'un homme comme lui puisse être intéressé par une fille aussi banale que moi.

Une fille devenu orpheline à peine six mois avant sa rencontre. Ma mère avait fait un AVC, et deux mois après, mon père, lui, est mort de chagrin. Enfin c'est la version que je préfère donner plutôt que : il a cessé de se nourrir, de prendre soin de lui en général avant de sauter d'un pont un soir après être allés visiter la tombe de ma mère. Je ne lui en ai jamais voulu, je crois que moi aussi si j'avais connu l'amour qu'il y avait entre mes parents je n'aurais pas supporter vivre sans ma moitié.

Maintenant j'espère juste qu'ils sont heureux ensemble peu importe où ils sont.

Je pensais qu'avec Ben c'est ce que je ressentais, pendant plusieurs mois c'était l'idylle entre nous. C'était fort, c'était beau, c'était tout ce que je pouvais espérer. Jusqu'au jour où tout a cessé. Le jour où pour la première fois sa main a atterri sur ma joue dans un claquement sourd. Ce jour-là il s'est excusé, m'a demandé pardon une centaine de fois avant de me prendre dans ses bras et de m'embrasser. Puis il m'a dit qu'il ne voulait pas, qu'il avait été tellement jaloux de l'homme qui m'avait parlé plus tôt dans la journée que ça l'avait énervé et que c'était parti tout seul. Ce jour-là je lui ai pardonné. J'ai même pensé que peut-être c'était ma faute parce que je n'avais pas repoussé cet homme qui me draguait lourdement.

Alors j'ai tenté d'oublier, j'ai continué à vivre ma vie avec lui, en ayant toujours cette petite crainte qu'un jour il recommence. J'évitais de parler avec d'autre hommes pour ne pas le rendre jaloux. Je ne voyais plus mes amis, filles ou garçons pour ne pas le contrarier. Je me suis coupé du monde pour être au centre du sien. Mais ça n'a pas suffi. Il a recommencé.

Une fois.

Puis deux.

Et encore.

Jusqu'à ce que ça en devienne une habitude. Jusqu'à ce que je ne sache plus à quoi ressemblait notre relation avant la première gifle, le premier coup, la première fracture...

J'aurais voulu en parler, partir, me défendre même. Mais je n'avais plus personne, plus rien. Ben était devenu mon tout et sans lui je n'étais plus rien. Je n'avais pas le courage de faire quoi que ce soit et je regrettais un peu plus chaque jour d'être si faible, d'avoir si peur de ses menaces qui m'empêchait de faire quoi que ce soit.

Je ne sortais plus sans lui. Je vivais à ses crochets, il gérait toute ma vie et je n'avais rien à dire. Les rares fois où l'on sortait ensemble je me faisais toute petite. Essayant de me rendre invisible pour qu'on ne me pose pas de questions, pour qu'on ne voit pas mes bleus, caché la plupart du temps par des lunettes de soleil, des foulards, des vêtements longs. Même quand les températures atteignaient des degrés étouffants je me couvrais et personne ne se posait la question du « pourquoi ? ». C'était devenu une habitude pour le peu de personnes qui me voyait. Et Ben en rajoutait une couche en me prenant dans ses bras devant tout le monde et en m'appelant « sa petite frileuse ». Chaque fois qu'il me touchait je tremblais. Mais jamais de froid.

Cette relation a duré comme ça jusqu'à mes vingt et un an. Ce jour-là tout a dérapé et ne s'est pas terminé comme je l'avais prévu. 

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NDA : Hello ! Chapitre court pour commencer en douceur ;)
La suite bientôt, je posterais une fois par semaine comme d'habitude.
Hâte d'avoir vos avis !
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