11 | Les fantômes de l'AD
Suivant Ginny Weasley à bonne distance, Phoebe en oubliait le cours auquel elle devait assister. Elle voulait savoir ce que mijotait la petite Gryffondor. Elle devait savoir. La blonde se cacha derrière une armure au moment où la rousse se retourna pour surveiller ses arrières avant de tourner au bout du couloir pour s'enfoncer dans ce couloir sans issue.
La Serpentard attendit une bonne dizaine de secondes avant de sortir de sa cachette pour se coller au mur de pierre qui lui permettrait d'écouter sans être vue. Discrètement, elle sortit son miroir de poche - cadeau de sa mère pour la quatrième année afin qu'elle puisse retoucher son maquillage pendant le bal de Noël - et s'arrangea pour qu'un des miroirs reflète ce qui se passait dans le couloir dans l'autre miroir, lui permettant ainsi de connaître l'identité des personnes présentes. Il y avait bien entendu Ginny Weasley, mais également Neville Londubat, Luna Lovegood et Cho Chang.
— Chang avait pourtant fini sa septième année l'année dernière... Qu'est-ce qu'elle fait là ? pensa Phoebe en fronçant les sourcils.
Son regard vert fut ensuite attiré par les masses transparentes qui semblaient discuter avec les élèves. A cause de la lumière provenant des fenêtres, il était difficile de savoir de quels fantômes il s'agissait, mais il lui sembla qu'il s'agissait des fantômes de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle : Sir Nicholas De Mimsy-Porpington, Héléna Serdaigle - dite la Dame Grise - et le Moine Gras.
Secouant la tête pour chasser ses questions, la blonde décida de se reconcentrer pour entendre les mots que s'échangeaient les membres de cet étrange rassemblement, espérant presque que c'était pour des bêtises même si elle savait que, par les temps qui courent, des rassemblements pour des bêtises étaient presque devenus un luxe, même au sein du château de Poudlard censé être à l'abri des tracas du monde extérieur.
— On doit les protéger, grommela Ginny.
— Oui, mais... comment ? demanda le Moine Gras, qui semblait être l'un des plus inquiets.
Un silence passa pendant que tout le monde réfléchissait à une solution. Pendant ce temps, la Serpentard se demanda qui devait être protégé et de quoi iel devait être protégé. Elle eut sa réponse lorsque la conversation reprit sur une intervention d'une des deux Serdaigle.
— On pourrait utiliser la Salle sur Demande, non ? lâcha Luna. Les Carrow ne savent sûrement pas qu'elle existe...
— Mais oui ! s'écria Neville. En plus, elle pourra créer tout ce dont on aura besoin pour protéger les Nés-Moldus et ceux qui deviendront les nouvelles cibles favorites des Carrow.
— Et pour ce qui est de la nourriture, je peux essayer de me faufiler dans les cuisines, ajouta Cho. Et j'irai me cacher dans la Salle sur Demande avec les autres au lieu de traîner ici et là pour me cacher.
— Vous sauriez laissé traîner l'information dans les différentes salles communes et dans les couloirs ? fit Ginny en se tournant vers les trois fantômes.
Ces derniers hochèrent la tête. Phoebe s'apprêta à filer en croyant que la conversation venait de se terminer, mais la Dame Grise ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose.
— Je me demandais... Vous ne souhaitez pas prévenir les Serpentard ?
Les quatre adolescents échangèrent un regard, pas vraiment emballés par l'idée. Après tout, les Serpentard leur en faisaient voir de toutes les couleurs depuis des années, ayant encore en tête les moqueries envers Harry ou leur alliance d'un an avec Ombrage et, plus récemment, cette impression que la maison des vert et argent avait la main mise sur l'école, la mettant sous le règne des Serpents depuis la rentrée.
La blonde aussi y pensa, sachant pertinemment à quoi pensaient les deux Serdaigle et les deux Gryffondor. Les fantômes semblèrent le comprendre aussi puisque Nicholas De Mimsy-Porpington intervint avec le Moine Gras.
— C'est à votre convenance, commença le fantôme des Lions.
— Mais n'oubliez pas que ce n'est pas la maison qui définit le rôle d'un élève, termina le fantôme des Blaireaux. L'Histoire nous a déjà montré que les traîtres pouvaient se trouver dans les maisons que l'on pense d'office être dans le bien et que des alliés inattendus peuvent être dans les maisons que l'on désigne automatiquement comme le mal absolu.
— N'interprétez pas mal nos paroles, ajouta le fantôme des Aigles avec précipitation. Nous voulons juste la sécurité des élèves, et ça passe aussi par la sécurité de quelques Serpentard. Mais l'on peut attendre avant de voir avec le Baron Sanglant si vous voulez.
— Faisons ça, accepta Neville après avoir échangé un regard avec Ginny, Luna et Cho.
Voyant qu'ils terminaient leur conversation, Phoebe rangea son miroir dans son sac et plaqua ce dernier contre sa hanche avant de filer sans un bruit au pas de course, ne voulant pas être prise pour l'espionne qu'elle avait été.
Elle traversa les couloirs, ses cheveux blonds flottant derrière elle. A qui devait-elle confier ce qu'elle avait entendu ? Un professeur ? Le directeur ? Le Baron Sanglant ? Un de ses camarades ? Soudainement, elle s'arrêta. Elle ne pouvait pas en parler, pas avant d'en savoir plus afin de décider si la situation exigeait de dénoncer ou de protéger ses camarades.
— Comme l'a dit Neven, ce n'est qu'une partie d'échecs grandeur nature... murmura Phoebe en serrant la anse de son sac.
Résolue à se taire, elle reprit sa route, s'efforçant de faire passer son regard déterminé à un regard plus tranquille, plus calme. En voyant les regards de ses camarades lorsqu'elle les rejoignit pour leur premier cours de la journée, elle se rappela de ses joues rouges.
— Ah, j'ai les joues rouges ? s'étonna-t-elle en touchant ses joues. Désolée, il faisait frais à la volière, et puisque c'est ouvert aux quatre vents...
Pansy haussa un sourcil mais ne dit rien, reprenant sa conversation avec Théo et Drago sur la fête d'Halloween qui approchait. Phoebe s'apprêta à les écouter lorsqu'elle croisa les yeux sombres de Blaise. Lentement, ce dernier ouvrit la bouche et détacha chaque syllabe pour lui répondre sans produire le moindre son.
— Si je ne te connaissais pas, je pourrais presque croire à tes mensonges, dit-il en détournant le regard pour entrer dans la salle de classe.
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