Chapitre 6# : Du calme avant le brasier

Je ressens quelque chose au loin, comme une brise douce et fine qui caresserait ma peau. C'est doux. Et apaisant. Je me demande ce que c'est.. 

Non ! Ne part pas ! Je veux le sentir encore ! 

Je veux te sentir encore, cette caresse délicate comme Elle mais avec quelque chose d'encore plus rassurant. Une caresse qui pourrait presque me faire vivre. 

Mais elle est partie. Et je sens à la place de froid, et de l'eau. Je suis crispé et ça me longe. Une larme ? 

Ma tête me fait atrocement mal et me pousse à devoir affronter cette lumière me brûlant les yeux lorsque je les ouvre, sortant de ma torpeur. Je vois les rayons du soleil reflétés sur mon parquet. 

Mon parquet ? Pourquoi j'arrive à le voir ? Je fronce les sourcils pendant que je balaie mon salon, ce que je peux en voir allongé d'ici, de mon regard. C'est, c'est rangé ? Et propre en plus on dirait. Qu'est-ce qu-?

-Tu feras attention j'ai bandé ton pied j'ai pas envie que tu foutes du sang partout.

Ce soupire.. Je tourne difficilement la tête, encore dans le vague, pour voir le sien et surtout ses yeux me fixer. Un regard sévère que j'aurais fait changer d'une insulte avant. Mais qui étrangement à quelque chose de réconfortant et presque de chaleureux. Je l'interroge du regard, que fait-il ici ? Et pourquoi avoir tout rangé comme ça ? Je le vois soupirer à nouveau et son regard se change en quelque chose de plus triste.

-Je suis venu pour, ça n'a plus d'importance et j'ai vu le foutoir alors, j'ai, rangé. 

Parce que t'as vu mon foutoir ? Ses pommettes roses avant qu'il ne détourne la tête tendu me confirme qu'il me cache quelque chose, mais de toute façon ma tête est trop en compote pour que je réfléchisse et lui demande quoi que soit. Je grimace longuement suite à un énième coup de marteau dans ma tête et je pose ma main sur mes yeux. Tient, ils ont pleins de croûtes.. J'ai du pleurer plus que je ne le pansais. D'ailleurs, en pensant, qu'était-ce cette brise ? C'était si reposant. 

-Tient.

J'ouvre intrigué les yeux que j'ai découvert de ma main. Un verre d'eau. Et un caché. Devant moi, plutôt au dessus de moi. Mais mes yeux sont attirés par autre chose. Le visage penché sur moi. Un visage neutre, presque fermé. Sans expression ou sentiment. Me regardant juste avec un peu de colère et une pointe de.. Je ne sais pas, mais son regard me menace de prendre le médicament sans un mot. Et je le fais, je n'ai pas envie de me battre, je n'ai plus envie de rien, de toutes ces guerres que j'ai gagné contre lui à coup de violence mais qui ont fond mon explosées moi. J'avale le cachet en buvant l'eau, me redressant légèrement pour ne pas m'étouffer. Ça faisait longtemps, j'avais oublié le goût de l'eau. Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, Marvin est assit en face, la bouteille que j'avais ouverte hier à la main. Il en boit une petite gorgée en regardant par la fenêtre.

-Hé.. C'est ma bouteille.. 

Soupirais-je sans conviction, parce que je m'en fous. Et il doit le sentir, je l'entends soupirer presque d'amusement puis ses yeux se posent sur moi.

-La première chose que tu me trouves à dire c'est "hé, c'est ma bouteille" ? 

Il rit légèrement et boit à nouveau en regardant encore par la fenêtre. Il n'a pas le droit d'ouvrir les rideaux, la lumière m'aveugle, je lui ais déjà dit. Je râle entre mes dents et ouvre ma bouche pour exprimer mon mécontentement avant qu'il ne me devance.

-Je pense avoir plus besoin de cette bouteille que toi, Quentin.  Ses yeux sont accusateurs mais ils se transforment vite en une douloureuse mélancolie. J'en reviens à me sentir bizarre qu'on "discute" comme ça. Juste, une simple phrase. Sans insulte, sans cris, sans qu'après tu me retournes violemment pour -.. Tu devrais arrêter de boire en plus elles sont dégueulasses.

Je le fixe. Enregistrant chacun de ses mots, chacune de ses intonations. Et je ne réponds rien. Je reste même neutre. J'aurais tant à rebondir, confesser qu'il dit vrai, m'excuser, m'expliquer, mais. 

-C'est toi qui me les achètes. 

Comme toujours avant avec lui, seule une débilité sort de mes lèvres. Me rappelant avec violence ce soir où j'aurais tant voulu lui exprimer que j'avais besoin de son aide, mais qu'à la place je lui ais dit de prendre leurs places. Je suis un con finit.

-C'est vrai. 

Un long silence s'installe entres nous. Pas forcément gênant mais, reposant je crois. Ça nous fait du bien, après tant de mois à hurler avec tant de haine et violence, un peu de calme et de repos.

-Quentin.. Ça me tourne en tête depuis deux jours.. Pourquoi tu as ?

Je le coupe immédiatement savant qu'il fait référence à ce qui s'est passé pour que je ne finisse pas et me retire pour la première fois sans finir. Je pourrais lui expliquer et montrer enfin mes regrets vis-à-vis de ce que je lui ais fait. Mais je ne veux pas en parler.

-N'en parlons pas. Ma voix est froide, sans appel.

Je nous replonge dans un nouveau silence. Je ne veux pas lui parler, car derrière cette question il en y aurait tant d'autres plus dures pour moi. "Pourquoi t'as pleuré" "pourquoi ça t'affecte" "qu'est-ce qui a changé". Même moi je ne peux y répondre, je ne pas y réfléchir ça me fait peur. 

-Je te plais plus ? Mon corps est devenu trop sale pour des jolies mains ?

Je le regarde très surprit, pourquoi fait-il de l'humour comme ça ? De l'humour.. Mais avec une part de vérité qui me perd complètement. Je reste figé surprit quelques secondes avant de vite renfermer mon visage puis ronchonne. 

-J'étais juste fatigué dit pas tes conneries.

Je ne sais pas pourquoi, mais cette réponse me semble être une belle connerie quand je vois son expression. Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit pour que tu me regardes à présent ainsi ? Il se lève de sa chaise en serrant les poings, son visage indéchiffrable. Et s'avance dangereusement vers moi. Bien trop près de moi. Il lève une jambe qu'il place sur le fond du fauteuil, à coté de mes jambes. Puis ses mais se posent de chaque côté de ma tête. Je fixe son visage en lui demandant du regard ce qu'il fabrique. Et je sens son corps se pencher sur le mien. S'immobilisant juste au-dessus, comme sa tête au-dessus de la mienne, me déstabilisant complètement, me faisant même presque peur. 

-Qu'est-ce que tu- Il me coupe d'une voix cinglante et défiante.

-Alors qu'est-ce que ça signifie ? Que mon corps te fait envie ? Est-ce que ton envie s'est étendu plus qu'à mon trou ? Qu'est-ce que tu racontes Quentin ? Hein ?

Je le regarde incapable de répondre, pourquoi me dit-il tout ça, comme ça ? Qu'est-ce que ça signifie ? Il me fixe, attendant une réponse mais quoi !? 

-Laisse tomber. Il roule des yeux et se relève d'un coup. Je suis que le remplaçant des dames qui plait pour un trou et qui doit fermer ma gueule. 

Je sens ses reproches, évidement qu'il m'en veut terriblement pour lui avoir fait subir tout ça. Mais j'ai impression qu'il y a autre chose lié avec cette colère plus intense de lui avoir subir ça pour remplacer. Ça le blesse ? Forcément mais.. Y a autre chose. Je peux le sentir maintenant.

-T'es pas un idiot Quentin.. Du moins quand t'as passé suffisamment de temps dans les vapes pour dé-saouler. Profite d'avoir l'esprit clair pour choisir enfin ce que tu veux faire faire maintenant mais sache que si jamais tu veux continuer d'être ce connard croit moi que je me barre ! Ami ou pas. Je me casse. Je vais prendre une douche, Monsieur me l'autorise ? 

Sans attendre mon avis il se rend à ma salle de bain. Il a vidé son sac ? Mais a-t-il tout dit ?... Depuis combien de temps, attend-t-il que je sois sombre pour dire ce qu'il a sur le cœur sans risquer de s'en prendre une.. Je ressens ce nouveau pincement au cœur de regret. Je me relève tristement en faisant attention à mon pied. Voir mon appartement rangé me fait vraiment bizarre. Comme si je pouvais avoir les idées claires et enfin réfléchir. Comme si avant je n'en étais pas capable. Et c'est surement vrai.. Je sers les poings et reprend mon visage dur que j'avais encore il y a deux jours. Je dois m'expliquer avec lui ! Je me dirige rapidement à la salle de bain, j'ouvre la porte et regarde mon "ami" sous la douche. Il s'arrête en me voyant et coupe l'eau. Son regard est aussi froid que le mien. Mon regard descend sur son corps avant que je ne le remonte. Je ne dois pas le regarder. 

-Quoi ? Tu viens pour quoi ? Coucher encore ? Bin vient, tu décides de tout de toute façon.

-Arrête ça ! 

Je me rapproche rapidement de lui près à lui hurler dessus. Mes yeux fusille à nouveau tous son corps mais un éclair de lucidité me frappe. Et je m'arrête brusquement.

-Putain tu me fais chier use pas toute mon eau.

Et je me recule sous son regard visiblement surprit et m'en vais. Essayant de ne plus penser à ce qui m'a traversé l'esprit lorsque j'ai regardé son corps. Je cours presque à la cuisine pour me passer la tête sous l'eau. Je ne comprends pas comment j'ai pu penser ça ! Après une minute sous l'eau froide je ferme le robinet et me redresse. Plaquant la serviette sur mon visage en soupirant longuement. Je me tourne et m'appuie au plan de travail. Je réussis plus au moins à me calmer. Et lorsque je retire la serviette de mon visage séché je vois son corps planté devant le mien. J'écarquille les yeux en laissant tomber la serviette. Son haut mouillé moulant son torse légèrement musclé et ses formes. Une simple serviette couvrant le bas attaché sur le bas de ses hanches. Son corps encore couvert d'un drap d'eau. Mes yeux n'arrive pas à se détacher de son corps, les mots qu'il m'a dit tout à l'heure alors qu'il était au-dessus de moi embrouillant mon esprit. Je détaille les formes de son corps, jusqu'aux pellicules d'eaux accrochées aux poils de ses jambes. Je le regarde. Pour la première fois je regarde son corps. Puis relève la tête pour regarder son visage. Je prends le temps de tout regarder, chaque trait plissés, chaque grain de beauté, ou encore les poils de sa barbe qu'il laisse pousser ? Mon corps chauffe à nouveau traversé par l'éclair de tout à l'heure. 

-Tu m'expliques ce qui t'as prit ? Et pourquoi tu regardes comme ça !?

Je continue de le regarder forçant mon esprit à ne pas le penser. Je ne peux pas c'est pas possible ! 

-Oh ! Quentin !

-Ta gueule !

Je le plaque brusquement au mur et l'embrasse. Je l'embrasse. Sur les lèvres. Pour la première fois. Je n'arrive plus à le nier. Comment n'ai-je pas pu voir à quel point il est beau ? Je moue mes lèvres rapidement contre les siennes et passe mes mains sur son torse. Après quelques secondes je le sens répondre à mon baiser. Un baiser plein d'envie pour moi. L'envie de son corps. 

Je sens tout à coup des mains saisirent mes poignets. Puis mon dos rencontre brusquement le mur. Je regarde surprit son visage qui me sourit étrangement, et ses yeux magnifiques, perçant et assombris. Mes lèvres vibrantes encore de leur baisers essaient de bafouiller quelque chose en vain.

-Non Quentin. Plus comme avant. Je refuse. Son sourire s'élargit comme mon incompréhension. Je vais te montrer. Sa voix est sensuelle, je ne l'avais jamais entendu comme ça.

Puis ses lèvres rejoignent à nouveau les miennes et son corps me tire sur le fauteuil.

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