Chapitre 58

Je me rendis compte que Calum tenait encore mes hanches et il retira brusquement ses mains avant de se gratter la nuque. Ashton le foudroya du regard et il ramassa sa serviette et sa bouteille d'eau avant de remonter les escaliers. Ashton me lança un regard noir.

Ashton : c'est quoi ce bordel ?

Moi : quoi ?

Ashton : tu foutais quoi avec Calum ?

Je fronça les sourcils.

Moi : du sport.

Il s'approchait dangereusement de moi et attrapa fermement mon menton.

Ashton : ne me mens pas.

Moi : arrête ta paranoïa, il m'apprend juste à boxer.

Ashton : à boxer ? Et bien, montre-moi.

Moi : Ashton, s'il-te-plaît.

Pourquoi doit-il toujours se comporter en trou du cul quand on avance un peu ? Quand on fait un pas en avant, il nous en fait faire quinze en arrière.

Ashton : montre-moi ce que Calum t'as appris puisqu'il est si bon prof.

Moi : Ashton, stop. Je fais rien avec Calum à part du sport.

Je radotais carrément, mais il fallait qu'il se calme.

Ashton : frappes moi.

Moi : Ashton..

Ashton : FRAPPES !

Je ne pouvais rien faire pour qu'il se calme. Je souffla un bon coup et jeta mon poing gauche dans son épaules droite : son corps n'eut même pas un mouvement de recul. Je releva les yeux vers lui et il se mit à rire. Ses sautes d'humeur vont me rendre folle.

Ashton : *sèchement* enlève les gants.

Je fronça les sourcils et il prit violemment mon poignet droit afin de m'arracher le gant, il fit de même avec le gauche.

Moi : Ashton..

Ashton : frappes.

Moi : qu'est-ce que..

Ashton : tu veux apprendre à te battre ? Je vais t'apprendre.

Moi : j'ai pas envie.

Il faisait carrément flipper. Le Ashton d'hier soir me paraissait sorti d'un rêve tout comme la soirée qu'on avait passés.

Ashton : mets-toi en garde.

Il ne veut pas m'apprendre à me battre, il est juste jaloux que Calum l'ai fait. Ça ne va pas bien se finir, je le sens. Je me mis en garde et fixa mon regard au sien : il était vide, j'avais oubliée l'effet que ça faisait. Depuis quelques jours, il me laissait voir ses émotions et il venait de se refermer comme une huitre.

Ashton : qu'est-ce que tu attends ? Frappes.

Moi : on peut pas juste...

Je fus coupée par son point dans mon visage, je mis ma main sur mon nez et heureusement, je ne saignais pas. Je me redressa sous son regard brulant.

Ashton : alors ?

Moi : je ne te frapperais pa...

Il me remit un coup et je me redressa directement avant de lui mettre mon point dans le nez. Une douleur s'élança de mes jointures jusqu'en haut de mon épaule.

Ashton : enfin.

Je tenais ma main.

Moi : pourquoi tu fais ça ?

Il m'ignora pour me mettre un autre coup que j'esquiva. Je sentis les larmes me monter.

Moi : s'il-te-plaît.

Ashton : je t'ai déjà appris que supplier ne servait à rien.

Il me poussa et mon corps s'échoua sur le sol en béton de la cave. Je me recroquevilla en sanglotant comme une gamine, les yeux fermés.

Moi : je t'en supplie.

Je tremblais comme une feuille et devait avoir l'air pathétique. Je m'attendais à ce qu'il me frappe encore, mais rien ne vint.

Ashton : tu dois être plus forte Hayley.

Son ton était grave et totalement détaché. J'ouvris lentement les yeux et le vis debout devant moi.

Ashton : lèves-toi.

Je me relevais pitoyablement.

Ashton : vas te laver.

Je monta prudemment les escaliers en faisant attention à ne pas me faire encore plus mal, je me traina à la salle de bain avant de m'asseoir sur le rebord de la baignoire et de contempler ma main : mes jointures me faisaient souffrir. Je me remis à pleurer et pris mon visage dans mes mains. Je ne supporte plus cette situation, il joue avec mes sentiments constamment et je vais devenir dingue. Jack et mes parents doivent me trouver bien pathétique de là où ils sont. La porte s'ouvrit sur Luke.

Luke : qu'est-ce que t'as ?

Moi : j'en peux plus.

Il s'asseya à côté de moi.

Moi : je ne suis qu'un jeu pour lui. Il est le chat qui prend un malin plaisir à faire souffrir la souris avant de la tuer.

Luke passa sa main sur ma joue et la caressa.

Luke : tu le changes.

Moi : arrête, c'est cliché ! Le badboy qui retient la petite fille gentille qui tombe dans ses bras comme une conne avec quelques mots doux et qui le change en un gars bien. Ashton ne changera jamais, c'est trop tard pour lui, il est condamné.

Mon frère soupira.

Luke : j'aime pas te voir souffrir. Si ça n'avait pas été mon meilleur ami, je lui aurais mis mon poing dans la gueule pour te rendre comme ça.

Moi : c'est censé me réconforter ?

Luke : nan.

Moi : j'aimerais que Jack soit là pour me prendre dans ses bras.

Mon grand-frère reste celui dont j'ai besoin quand je vais mal, même s'il ne peut plus me consoler depuis cinq ans.

Luke : faut mettre de la glace.

Je le suivis dans la cuisine et il sortit un sac de petits pois du congèle. Ici les légumes ne servent qu'à ça.

Luke : je..

Moi : tu peux me laisser ? J'ai besoin d'être toute seule.

Luke : Hayley..

Moi : s'il te plaît.

Il soupira avant de sortir. Je passa ensuite le sac sur mon visage gonflé lui aussi. Quand je sortis de la cuisine, les garçons n'étaient plus là. Je pris une longue douche avant d'enfiler une robe vite fait par flemme de mettre un pantalon. Je m'installa dans un des canapé et alluma la télé : c'était la chaîne d'informations et le titre me glaça le sang.

« LES GANGS REGLENT LEURS COMPTES AU MILIEU DE SYDNEY »

Je ne veux pas être recherchée par la police et être arrêtée pour avoir été mêlée à cette histoire : je n'ai rien fais de mal.

Tu as tuée Georg.

Merci à ma conscience. Georg était une ordure, il aurait tué Ashton et moi avec. Il a tué mon grand-frère et la prison n'était pas une sentence assez juste pour lui. Tu t'entends parler Hayley ? On dirait Ashton. Je suis imprégnée de leur merde maintenant et je serais sûrement la première à plonger car je suis la plus faible.

J'avais besoin de sortir, mais j'ai peur de me faire avoir comme à chaque fois. Et si j'allais voir Luigi ? La pizzeria n'est pas très loin et il pourra me protéger. Je sortis de la ruelle et respira un bon coup en m'engageant sur les trottoirs bondés de Sydney. Le soleil réchauffait ma peau et c'était la meilleure sensation au monde. Je tourna à l'angle de la rue de la pizzeria mais je me stoppa en voyant le spectacle que j'avais sous les yeux : Luigi riant aux éclats avec Tom. Je tourna les talons sans réfléchir et rentra le plus vite possible chez Ashton, saine et sauve. Luigi faisait ami-ami avec l'ennemi, mais je m'inquiète sûrement pour rien, il ne doit pas avoir prit parti pour l'un des deux gangs, il est entre les deux, comme la suisse. Je passa le reste de la journée à gratouiller la guitare de Luke en me faisant chier. Les garçons rentrèrent vers 19 heures.

Ashton : habilles toi bien Hayley, on sort ce soir.

Sur ce, il claqua la porte de la salle de bain et s'y enferma.

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