3 Dérapage incontrôlé

Assise sur le rebord de sa fenêtre, la tête contte le mur, Méredith laisse dérouler le fil de ses souvenirs.
Pourquoi faut il qu'ils soient si douloureux ?

Après la mort inacceptable de son bébé, après le décès tragique de Fleur, lui revient la faute ! Ce pêché, ce Dérapage qui est la cause de tout.
Elle soupire et une larme importune glisse sur sa joue. Elle se hâte de l'effacer.
Sirius avait raison. Elle a refusé de l'entendre. Et puis...

Cela fait trois mois qu'ils vivent ensemble.
Et grâce à elle, a sa joie de vivre communicative, à son rire, ses chahuts, il réapprend à vivre, à retrouver un peu de joie.
Dès qu'elle sort de son rôle de femme forte, autoritaire, et sombre, c'est un rayon de soleil qui réchauffe les coeurs du veuf éploré et des deux orphelins de mère.
Elle provoque des situations loufoques, sans craindre le ridicule, les enfants l'adorent.

Elle joue avec eux, se plie à leurs caprices avec grâce et patience.
Manque mettre le feu à la cuisine en préparant un osso bucco, et détruit le toaster en faisant griller du pain, mais qu'importe. Sa présence est un vrai réconfort, ses absences sont difficiles à supporter.

Lorsque ses enfants sont chez leur père, et les siens chez Lily et James, ils jouent aux échecs, ou font des jeux d'action ou vérité. Ils regardent des films sur cet appareil moldu, que Fleur appréciait tant, une télévision.
Ils mangent du pop-corn, en buvant du whisky, et en se chamaillant gentiment
Tout paraît simple, à ses côtés.

Pourtant dès qu'elle n'est pas là, la douleur revient. Le vide de l'absence de Fleur lui tord le coeur.
L'alcool tentateur apaise sa souffrance, endort pour un temps, le manque de son épouse.

Méredith dort avec lui.
Elle a bien tenté de gagner  sa chambre mais elle l'a entendu pleurer. Alors elle l'a rejoint, et n'a plus réessayer, après tout qu'est ce que ça peut faire ? Ils ne font rien de mal.
Ils discutent de tout et de rien, jusqu'à ce qu'ils tombent de sommeil, dans les bras l'un de l'autre, en tout bien, tout honneur 

Ce soir là, ils sont seuls.
Elle vient de rentrer de mission, et comme toujours elle n'a pas le moral.
Elle s'affale dans un fauteuil, et fait apparaître un verre de whisky.
Il l'observe depuis la cheminée.

Qui, à part lui, sait combien elle déteste ce travail ? Combien elle déteste avoir à tuer ? Même si elle est très douée pour ça.

- Tu m'en sers un ?
Elle lui sourit, de ce sourire doux qu'elle ne reserve qu'à lui.
Elle fait apparaître un verre et lui tend.
Il ne lui pose pas de question, il sait qu'elle ne veut pas en parler.
Il s'assoit près d'elle.
Et elle pose sa tête sur ses genoux

- Ils sont mort tu sais.
Il déglutit.
- Ceux qui l'ont tuée. Ils sont morts. Je les ai traqués et je les ai tués, l'un après l'autre.
Il ferme les yeux, se tait.
- Tu veux pas qu'on sorte ? Demande t'elle,
- Ou ?
- Je sais pas, en boîte ?
Il rit
- Toi et moi en boîte ?
- Pourquoi pas ? La musique adoucit les moeurs, et j'ai besoin d'adoucir les miennes.
Il sourit.

- Va, pour la boîte.
Elle se lève d'un coup, l'embrasse sur la joue, et file comme une flèche prendre une douche et se changer.
Son enthousiasme l'amuse.
Il n'a aucune envie d'aller dans une boîte. Mais elle mérite qu'il se fasse violence, alors lui aussi monte se changer.

Lorsqu'elle descend, il fronce les sourcils.
- Tu as vraiment l'intention de sortir comme ça ?
Elle sourit, tourne sur elle même.
- Pourquoi ? Ce n'est pas assez sexy ?
Il arque les sourcils.
- C'est même trop sexy, si tu veux mon avis
- heureusement que je ne te le demande pas alors. Je suis célibataire tu sais.
- Hum, tu vas pas le rester longtemps si tu persistes à t'habiller comme ça.

Elle porte une robe fuseau rouge carmin, au décolleté plongeant, qui s'arrête à mi mollet, fendue jusqu'à mi cuisse, dont le bustier épouse ses formes généreuses.
Ses longs cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules.
- Tu vas faire des ravages.
- J'espère bien.
Elle rit et il lève les yeux au ciel.

Ils quittent le manoir, main dans la main.
Et transplanent.
La boîte est bondée, le bruit, les lumière, la musique, tout lui fait horreur.
Mais Meredith sourit, l'air heureux, alors pour elle. Il prend sur lui.

Ils vont au bar, prennent chacun un shot, le boivent cul sec, et elle  l'entraîne sur la piste de danse.
Au début réticent, il se laisse guider et peu à peu, l'alcool aidant, il commence rellement à s'amuser.
Ils enchaînent les danses, les shot.

Une jeune femme se colle à lui. L'esprit embrumé, il se laisse faire.
Méredith surgit près de lui.
A son regard noir, il sait que ça va mal finir.
- Mèry...
Sa voix est aussi tranchante qu'une lame de rasoir. Et ses yeux durs, froids et  insondables, se posent sur la jeune femme, tandis qu'elle enroule ses bras autour de celui de Régulus.
- Toi ! Ne t'approche pas de mon mec.
- Ton mec ? Bein excuse, je savais pas.
Regulus, sourit.
- Bein tu le sais maintenant ! Dégage. Lui dit elle.
- J'y vais t'inquiète...Petasse.
Regulus  se mord la lèvre.
Il sait que la jolie blonde est allée trop loin. Elle ignore à qui elle a à faire.
- Mèry...
- Qu'est ce que tu as dit ?
- Moi ? Rien, à part que tu n'es qu'une sale petasse !
"Oh non !" Soupire Regulus.
La giffle propulse la blonde contre un groupe de danseurs qui protestent energiquement.
Elle se redresse et tente de se jeter sur Meredith.
Cette dernière l'évite, en criant.
- Olé !
Bientôt une bagarre générale éclate.
Reg attrape Méredith et l'entraîne vers la sortie.
Une fois dehors, elle éclate de rire.
- Tu es complètement dingue ! Tu le sais ça ?
- Je sais. Mais avoue que c'était drôle.
- Mouais, il est temps de rentrer avant que tu ne  provoques une autre bagarre.

Il la prend par la taille et ils transplanent.
Une fois à l'appartement, elle allume la chaîne ifi, et se sert un whisky.
- Tu ne crois pas que tu as assez bu comme ça ?
- Pourquoi ? Tu vas me gronder ?
Il secoue la tête,
- Tu es impossible.
- C'est bon fais pas cette tête, ça fait du bien de se lâcher de temps en temps.

Elle commence à danser au milieu du salon, pieds nus, prend sa chaussure et la tient comme un micro, et chante à tue-tête 
Il la regarde faire en souriant, affalé dans un fauteuil.
La chanson se termine, et enchaîne sur un tango.

Elle jette sa chaussure et lui prend la main.
- Viens. Viens danser avec moi.
- Tu es soule.
-  Oui, et alors ? Viens allez.
Il se lève avec un soupir et entame un  tango langoureux.
Ils évoluent gracieusement, malgré l'alcool, la danse sensuelle les ennivre, plus que le whisky.
Les yeux dans les yeux, ils ne semblent pas  se rendre compte de la tension sexuelle qui s'insinue entre eux.
La danse est un jeux, sensuel, envoûtant, qui invite à l'amour.
A la fin de la danse, elle tombe dans le canapé, se raccroche à lui et il tombe avec elle, se retient de justesse, son visage à quelques centimètres du sien 
La tension monte d'un cran.
Il approche lentement son visage du sien, elle devrait le repousser, elle le sait, ils n'ont pas le droit de s'aimer, au fond  ils n'en ont même pas envie, mais ils sont si seuls.
Il s'approche encore, espère au fond de lui  qu'elle va le repousser, et en même temps, il a désespèrément envie de se sentir aimé, désiré, vivant.
Il l'embrasse, elle y répond avec ardeur, il approfondit, et ils se laissent  emporter par leur sens.

Ils se déshabillent, rapidement, sans cesser de s'embrasser, ils se carressent, découvrent le corps de l'autre, avec empressement, comme deux noyés qui se raccrochent l'un à l'autre.
Un désir animal, instinctif, une soif d'aimer et d'être aimer, ils font l'amour  en douceur, mais, sans sentiments  sans réflexion, juste, le plaisir, le désir.

Ils font l'amour sur la table de la salle à manger, contre le mur du salon, sur le tapis devant la cheminée, ils semblent affamés, de ce plaisir  qui les ennivrent et finissent épuisés, repus, sur le tapis.

Les premiers rayons du soleil automnal vient carresser le visage de Méredith.
Sa conscience s'éveille lentement.
Elle refuse d'ouvrir les yeux.
Son corps alangui est engourdi.
Elle se sent bien, ce qui ne lui est pas arrivé depuis longtemps.
Et peu à peu, la mémoire lui revient.
Elle se dresse soudain.

- Oh non ! Non, non, non ! C'est pas vrai ! Qu'est ce que j'ai fait ! Reg !
Elle se dégage doucement, de l'emprise du corps nu de Régulus,  enchevêtré au sien.
Elle se lève, et se rue à l'étage.
Elle se jette sous la douche.

Mais l'eau chaude ne lui fait aucun bien. La culpabilité la ronge.
Comment a t'elle pu lui faire ça ? Profiter ainsi de sa vulnérabilité ?
- Mais, qu'est ce que t'as dans la tête, espèce de cinglée ? Se morigène t'elle.
Il y a des centaines de sorciers à Londres, si tu as besoin de te faire sauter, et toi...tu sautes sur le seul que tu ne dois pas toucher !

Elle repense aux paroles de Sirius.
"tôt ou tard, vous déraperez !"
- Oh, Sirius, si tu savais à quel point tu avais raison. J'aurais mieux fait de t'écouter.
Elle est furieuse après elle, après sa faiblesse.
Et si elle avait tout brisé ?  cette amitié,  ce lien si précieux, auquel elle tient  plus qu'à sa vie, que deviendra t' elle, si elle l'a détruit ? Elle pousse un gémissement et appuie son front contre les pierres froides de la douche.
Elle ne se pardonnera jamais de   l'avoir trahi.

Regulus ouvre les yeux. Et se demande ce qu'il fait là, entièrement nu, sur le tapis du salon.
Il se redresse et blemit.
- Oh non ! Qu’a t'il fait ?
Il ferme les yeux un instant, et les images de sa nuit torride se bousculent en flash, dans sa tête.

" Comment à t'il pu faire ça à Fleur ? Et avec Mèry, en plus ! Mèry, Oh non !
Elle doit lui en vouloir à mort !
Mais quel genre d'homme est il ? Fleur n'est plus de ce monde que depuis trois mois et voilà qu'il se jette sur sa meilleure amie !
La culpabilité le ronge. Il s'en veut d'avoir trahi Fleur.
Puis c'est à Méredith qu'il pense.

Il se lève, et se demande ou elle est. Et si elle était partie ? L'angoisse le saisit.
Il jette un regard inquiet sur l'étage.
Ce serait terrible, s'il avait brisé leur amitié à cause d'un dérapage.
Non, ils s'aiment depuis trop longtemps pour qu'une simple erreur due à l'alcool, ne vienne tout gâcher.
Il veut y croire  se raccroche à cet espoir.

Il monte les escaliers  et à l'étage, entend l'eau couler. Cela le soulage. Elle est là.
Il soupire et va prendre une douche rapide. Il a peur qu'elle parte, avant d'avoir fini de s'habiller.
Il se dépêche et lorsqu'il redescend, elle est là, debout, prête à partir.

- Mèry...
Elle n'ose pas le regarder.
- Je..
- Je suis désolé ! Disent ils en coeur.
- Non Mèry  tout est de ma faute.
- Je...Non, Reg, c'est de la mienne.
Tu...tu étais vulnérable, et moi...j'aurais dû te repousser.
- Mèry.
Il lui prend les mains. Elle sursaute violemment, il la lâche, honteux.
- Je...pardon, il faut que j'y aille. On se parle ce soir. Dit elle.
- Mèry...tu vas revenir, hein ?
Elle déglutit, puis hoche la tête.
Ét quitte la maison..
Il s'affale dans un fauteuil, prend sa tête dans les mains et gémit.
"Qu'à t'il fait !"

Il a tourné dans la maison, comme un lion en cage, il a tout nettoyé de fond en comble, effacé les traces de cette nuit de débauche, et il rêve d'en faire autant avec sa mémoire.
Il est en colère, contre lui.  Il s'est montré si faible.
Il s'en veut, à un point inimaginable.
D'abord Nathan,puis Aiden  et Fleur  et maintenant....Il a perdu la seule personne susceptible, de l'aider à tenir debout. Pourquoi faut il qu'il prenne toujours les mauvaises décisions, pourquoi doit il toujours détruire  tout ceux qu'il aime ?

Il finit par quitter la maison et transplane dans le cimetière.
Là, debout devant la tombe de Fleur, il tombe à genoux et sanglote...
- Pardon, mon amour, je voulais pas.. Ce qui est arrivé.. Je suis désolé, tellement, si tu savais...tu me manques. C'est trop dur sans toi.

La nuit est tombée. Il est tard.
Il a traîné toute la journée de bar en bar  il est ivre mort quand il rentre chez lui. Elle n'est pas la.
Il prend une potion que lui a donné Lily Potter, et dessoule.
Il vient de reprendre ses esprits, lorsque la porte s'ouvre 
Elle entre, et le regarde.
Pendant quelques secondes leurs regards se rivent l'un à l'autre.

- Mery je.
- Reg je....
Ils ont parlé en même temps 
Elle s'approche, lui prend la main et l'entraîne vers le canapé
- Il faut qu'on parle.
Son ton est si grâve ! Il a peur de ce qu'elle va lui dire.
- J'ai beaucoup réfléchi, toute la journée. Je t'aime Reg, profondément, et je ne veux pas te perdre. Tu es plus qu'un ami, tu es mon petit frère, enfin, c'est comme ça que je te vois, et que je te verrais,toujours.
J'ai besoin de toi de ton amitié,
Et ça, je ne veux pas le perdre.
Alors, si c'est aussi ce que tu ressens, on va mettre ce qui s'est passé hier, sur le compte de l'alcool. On a dérapé, parce qu'on avait trop.bu. Alors on va oublié cette histoire. Faire comme si ça n'avait jamais eu lieu. On va l'effacer de nos mémoires, et faire en sorte que cela ne se reproduise jamais .

Rien ne saurait décrire Le soulagement qu'il ressent. Ainsi  ça, au moins, il ne l'a pas brisé. Elle reste son amie.
Il hoche la tête, et timidement, lentement, comme s'il redoutait qu'elle le repousse, il se blottit contre elle
Elle referme ses bras sur lui, il pose sa tête au creux de son épaule. Il est épuisé, par le torrent de sentiments contradictoires  et d'angoisse, qu'il a affronté toute la journée.

Tendrement, elle carresse ses cheveux,  et dépose un baiser sur le sommet de sa tête.
Il ferme les yeux
- Je t'aime Mèry 
Elle sourit
- Moi aussi petit frère.
Mais, son regard fixe, démontre l'inquiétude que plus rien ne soit jamais plus  vraiment, comme avant 

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