1 le mariage de Regulus et Aiden

Méredith Black s'installe derrière son bureau.
L'aube ne va pas tarder, et elle devrait dormir, mais le sommeil la fuit.

Alors elle donne un coup de baguette magique sur le tiroir et un vieux livret, marron, à la couverture usée, en sort, eť se dépose délicatement sur le bois précieux, devant elle.
Les pages se tournent seules, jusqu'à ine feuille vierge.
Un stylo bille se dresse, pointe sur la feuille, dans l'attente de saisir les pensées de Méredith.
Depuis longtemps, elle a renoncé aux plumes et à l'encre.

" - Voilà, écrit elle, il est parti. reg et Aiden, sont en route pour leur voyage de noce, aux Caraïbes.
Je suis heureuse pour lui, bien sûr.
Aiden est ce qui pouvait lui arriver de mieux. Jamais, que ce soir avec Fleur, ou Eli, je ne l'ai vu aussi heureux, aussi bien dans sa peau.
Et s'il y a quelqu'un qui mérite d'être heureux, c'est bien lui, après tout ce qu'il a traversé.

Le mariage était magnifique. Lily et Andromeda se sont surpassées. Tout était parfait, mais, ça n'a rien d'étonnant. Ces deux là s'y entendent pour organiser de tels événements.
Même si elles se chamaillent sans cesse.

Il y avait bien longtemps que tout le monde n'avait pas été réuni.
Même Elisabeth était présente, et c'était bon de voir qu'il n'y avait aucun ressentiment entre eux.
Mais il est vrai qu'ils se sont séparés d'un commun accord.

Il vient tout juste de partir,et il me manque déjà.
Je sais,que c'est ridicule, et s'il m'entendait, il rirait sûrement, mais je n'y peux rien, il est mon oxygène.
C'est toujours vers lui, que je me tourne, quand ça ne va pas. A lui que je confie mes colères, mes peines et mes joies.
Il est mon confident, mon complice, mon frère.
Et pour reprendre les mots d'un vieux poète, il est l'amant de mon âme, pas de mon corps.

Je sais bien que personne ne comprend vraiment cette relation qui nous lie, tous les deux, je ne suis pas
sûre de très bien la comprendre, moi même.
Il est toujours là quand j'ai besoin de parler à quelqu'un.
Il est mon pillier, l'epaule sur laquelle je m'appuie, et l'oreille attentive dans laquelle je déverse le flot de les émotions.
Reg, c'est la tendresse, et le rire. Avec lui, je suis moi même, je laisse tomber le masque, je m'autorise tout ce que mon austérité m'interdit d'ordinaire.

Et Sirius me direz vous ?
Sirius, je l'aime, et je l'aimerais toujours. Il fait partie de moi. Sans lui, je ne suis rien, un coeur à l'abandon. A lui, je pardonne tout. Sa jalousie, ses écarts de conduite, ses colères.
Je me donne toute entière, ou presque.
Car si mon coeur et mon corps appartiennent à Sirius, mon âme elle ne reconnaît que Regulus, il est mon âme soeur.

Je le répète, ce n'est pas de l'amour, pu plutôt si, c'en est. Tout aussi fort, que celui que je ressens pour Sirius mais différent. De l'amour fraternel mais puissance dix. "

Et tandis qu'elle couche sur le papier son ressenti, et les sentiments qui la lient à Regulus, une foule de souvenirs l'assaillent.
Quarante ans d'amitie avec ses disputes, ses réconciliations, ses doutes, ses joies et ses peines, des douleurs insoutenables, des bonheurs intenses.
Quarante ans, de rire, de larmes et de tendresse.

Et le premier souvenirs, qui lui revient, n'est pas heureux, loin de là.
C'est même sans aucun doute le pire.
Le plus douloureux. Celui qui a bien failli tout briser.

Elle se lève, et va s'asseoir sur je rebord de la fenêtre. Elle regarde le soleil se lever lentement au dessus de la cime des arbres.
Même après toutes ces années, cet événement lui fait mal.
Elle appuie sa tête contre le rebord de la fenêtre, les mains sur son ventre, elle ferme les yeux. Elle voudrait refouler les images terrifiantes qui emplissent sa mémoire, mais rien n'y fait. Alors elle cesse de lutter, et laisse glisser les larmes brûlantes comme l'acide, sur ses joues, tandis que son coeur se serre, et saigne, et son ventre se tord, dans une souffrance qui pourtant n'a rien de physique.

~~~~~~~~~~~~~~~

Qu'ils se taisent ! Mieux, qu'ils partent. Elle ne supporte plus leur paroles vides de sens. Tous ses mots qui se veulent réconfortants, mais mais comment auraient ils pu la réconforter.? Quels mots peuvent être assez puissants, pour apaiser sa souffrance ! Aucun.
Aucun mot, aucun geste, n'a ce pouvoir.

Ils sont sa famille, ses amis, ces gens qu'elle aime, mais dont elle ne supporte plus la présence.
Elle a envie de hurler jusqu'à ce que ces cordes vocales explosent.
Une rage bouillonne en elle, une colère qu'elle n'est pas tout à fait sûre de maîtriser.

- ALLEZ VOUS EN ! PARTEZ TOUS !
Aucun mot ne franchit ses lèvres, mais tout son être se révolte devant leur présence importune.
Ils auraient du le sentir, pourtant sous ses brefs sourires crispés, ce silence obstiné, qu'elle voulait être seule.

Le silence, enfin.
Elle est seule.
Seule avec son insupportable souffrance.
La douleur lui coupe le souffle. Elle a l'impression que son coeur va éclater dans sa poitrine.
Son coeur ? Vraiment ? Comment se fait il qu'il batte encore ? Il aurait du s'éteindre.
Il n'a plus aucune raison de battre.

Elle se roule en boule, mais aucune larme, ne vient soulager sa peine.
Sa douleur est au delà des larmes.
On lui a arraché le coeur à mains nues et on le lui a broyé.
Elle regarde le mur, avec l'envie soudaine de s'y jeter, la tête la première, peut être que si elle se fait assez mal, alors, la douleur physique lui fera oublier un temps au moins celle de son esprit
Peut être même qu'elle pourrait mourir.

Cette idée la submerge. Elle appelle la mort de ses voeux. en finir avec sa souffrance.
Elle ne veux plus rien entendre, plus rien ressentir.
Fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir. S'endormir, enfin, et ne plus jamais, se réveiller. Ne plus sentir ce vide immense en elle, cette perte incommensurable, que rien ne saurait combler ni remplacer.

Sa poitrine gonflée lui fait mal, tout son corps réclame le petit être qui ne se blottira plus contre son sein.
Elle souffre à en mourir, mais, la mort salvatrice ne vient pas.
Alors elle hurle sa douleur, en silence.
Ses doigts se referment sur son oreiller. Elle plante ses dents dans le tissus et mord de toute ses forces, pour étouffer ses cris.
Elle fint par s'endormir, dans l'aube naissante, épuisée.

Des pleurs la réveille en sursaut.
Il lui faut quelques minutes pour réaliser. Elle est un peu perdue, le cerveau embrumé par le sommeil.
Mais les pleurs s'intensifient.
Elle se lève, titube un peu, et sort de la chambre
- J'arrive mon coeur. Maman arrive.
Mais dans le couloir elle s'arrête net.

Il est là ! Ce monstre cruel et avide.
Greyback ! Le loup garou dévoreur d'enfants celui qui hantait ses cauchemars de petite fille, se tient devant la chambre de son fils. Il n'est pas transformé, ce n'est pzs la pleine lune, mais il n'a pas besoin de ça, pour tuer. Il aime le goût du sang, celui des jeunes enfants, de préférence.

Et là , dans ses bras, le petit corps sanguinolent du bébé.
Le sang de son enfant dégouline de la bouche du tueur.
Les yeux exorbités, Méredith tombe à genoux en hurlant.

- Mèry ! Mèry ! Réveille toi, réveille toi, tu fais un cauchemar.
La voix est lointaine, mais peu à peu, sa conscience s'éveille.
Elle ouvre les yeux, surprise de se retrouver dans son lit.
Le jour est lèvé depuis longtemps.
Elle jette un regard hébété autour d'elle.
Et elle le voit.
Ses yeux gris l'examinent l'air inquiet.

Et tout lui revient alors, en une fraction de secondes, elle voit défiler les derniers événements.
Le bébé endormi dans son cosy,
Ses enfants Leo et Aria lui demandant pourquoi ils n'étaient pas restés chez oncle Reg,

Et puis, la vision des mangemorts attaquant sa maison, la poudre de cheminette Leo et Aria qu'elle pousse dans la cheminée et envoie chez leur père, le cosy qu'elle tente d'attraper, la porte qui explose, les mangemorts qui entrent, les échanges de sortilèges, et comme au ralenti, Greyback, sortant le bébé de son cosy
Le sort de Bellatrix, qui la paralyse, l'empêchant de protéger son enfant, et le monstre, enfonçant ses crocs dans la gorge si tendre du bébé.

Elle pousse un cri.
Des mains se referment sur ses bras.
Elle se débat, frappe.
- Calme toi. Mèry c'est moi, c'est Sirius. Calme toi.
- Mon bébé....Il a tué min bébé.
- Je sais Mèry, je sais, je suis désolé.
Il la serre contre lui, et elle se laisse aller, dans ses bras et éclate en sanglots.

Sirius ferme les yeux. La douleur de Méredith lui arrache le coeur.
Il aimerait trouver les mots, qui consolent, mais aucun n'est assez fort.
Alors il se contente de la serrer dans ses bras.

Il est venu aussi vite qu'il a pu.
Dès que sa compagne, Anya la prévenu de la présence des enfants chez lui.
Il a vu la porte défoncée, les meubles renversés, les bibelots brisés.
Le sang, partout, et Mèry inconsciente. Ils ne l'ont pas tué, mais ce qu'il lui ont fait est bien pire.

Il trouve les restes du bébé, et un frisson d'horreur descend le long de son échine.
Il la soulevé et l'emmene à Ste Mangouste.
Il appelle de l'aide, ses collèges Aurors, James, Remus, Lily.

Il essaie de comprendre ce qu'elle fait là, alors qu'elle vivait chez Reg depuis la mort de Fleur, son épouse depuis un an.
Bientôt, le salon est nettoyé, les meubles, les bibelots sont reparés.
Il ne reste plus aucune trace du carnage.
Puis, il se rend chez son frère.

Regulus regarde la bouteille de whisky. Il se mord la lèvre. Il a terriblement envie d'un verre.

Mais à quelques pas de lui, ses deux enfants, Antares, six ans et Jade cinq ans, jouent sur le tapis du salon.
Il ne peut pas,se permettre d'être ivre, pas lorsqu'ils sont là.
Alors il soupire, et range la bouteille tentatrice dans le bar.

Il s'est disputé avec Méredith et il a horreur de ça. D'autant qu'il sait qu'il a eu tort.
Depuis la mort de Fleur, elle est la seule, qui l'ai vraiment compris.
Il s'est entièrement reposé sur elle.
Elle a été une mère de substitution, pour Anta et Jade, une maîtresse de maison, veillant au bien être de tous.
Une confidente, patiente, à l'écoute.
Elle le faisait rire même quand il avait envie de pleurer, le distrayait quand il avait envie de se rouler en boule dans sa chambre.
Elle avait été parfaite pendant trois mois.
Jusqu'à ce que ça dérape.

Il ferme les yeux. Tandis que déferle le souvenir de cette unique nuit.
Il voudrait l'oublier, l'enfouir au plus profond de sa mémoire. Mais comment y échapper lorsqu'elle a les traits d'un nourrisson ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top