#5 [Dylan]
Jeudi 12 novembre :
Pdv Dylan
Un policier me tenait le bras, m'indiquant le chemin à prendre. Une chaîne était reliée à mes deux chevilles, au cas où je m'enfuirais, et mes deux mains étaient également liées par des menottes en fer. J'avais l'impression d'être un animal sauvage en laisse.
Ma tête resta baissée, de peur de croire un regard jugeur à mon égard. Je n'étais clairement pas aussi fort que je pouvais prétendre.
On entrait alors dans un petite salle, habillé seulement d'un bureau et des chaises qui l'accompagnait. Je m'assit sur l'une d'elle, qui n'était clairement pas agréable. Surement une qu'ils ont trouvé dans une brocante à seulement 10 dollars. Le policier me retira les menottes qui emprisonnaient mes poignets, puis sortit de la pièce, me laissant désormais seul.
L'ambiance de cette petite salle me mettait mal à l'aise.
Les murs étaient vieux, la saleté cachait la couleur originelle du mur. À part un bureau et trois chaises, il n'y avait rien. Seule une fenêtre avec des barreaux laissait entrevoir la vie active de l'extérieur, celle que je manquais.
Alors que mon cou se tordit dans tout les senses pour observer cette piteuse salle sans vie, la porte s'ouvrit, laissant une jeune femme essoufflé entrer.
Elle était plutôt jolie, jeune, je dirais au alentours de 23 ans. Elle était habillée d'une jupe moulante qui arrivait au-dessus des genoux. En tout cas, son cul est bien mis en valeur. J'aurais pu la trouver sexy si ses cheveux n'étaient pas en bataille, on aurait dit une sorcière.
- Excusez-moi du retard...- J'ai loupé mon bus.
Dit-elle en lâchant un rire gêné, avant de tousser comme pour se concentrer sur son travail.
Putain de merde. Me dites pas que c'est elle mon avocat ? Elle serait bonne sur une barre de pôle dance à retirer cette jupe sexy, mais pas à me défendre quand je serais à la barre.
Je vais me faire enculer par cette femme, je le sens. J'aurais préféré l'inverse.
- Alors... Dylan Brown... C'est ça ?
Demanda elle s'installant à son bureau, assis juste en face de moi, ajustant la taille de la chaise roulante pour ne pas paraître minuscule. Lorsqu'elle se pencha pour prendre des dossiers dans son sac posé au sol, j'entrevis sa poitrine arrondie, qui aurait pus me faire bander si je n'avais pas relevé mes yeux vers son visage.
-Oui.
Dis-je d'une voix grave, qui se voulait confiante, frottant mes poignets encore douloureux. Ils avaient trop serré les menottes, on voyait encore la trace putain. Elle leva son regard vers moi, et me fit un petit sourire en hochant la tête, me fixant pour essayer de m'analyser. Mais ça me gênait plus qu'autre chose.
- Très bien. Alors enchanté Dylan, moi c'est Sarah. Je serais ton avocat pour ton procès qui aura lieu...
Elle chercha dans ses papiers mal rangés avant de reprendre la parole.
- Demain à 15h30 ! Aujourd'hui c'est une sorte de réunion pour savoir si vous voulez que je dise certaines choses au juge... Mais également réfléchir une réponse à une question, enfin une proposition, qui vous sera demandé.
- Et qu'est ce que vous me proposez ?
Demandais-je, lui coupant la parole.
- Je vais d'abord énoncer les faits. Vous êtes déjà au courant que vous avez une cossions impossible à payer. Mais une source anonyme à donné une certaine somme d'argent au tribunal, ce qui joue en votre faveur. Mais au-
-C'est pas illégal ?
Elle se mordit la lèvre du bas comme un peu gêné, avant de répondre de cette même voix calme et posée.
- Il ne faut juste pas en parler au média, ni à qui que ce soit d'autre.
- C'est mes parents ? Remboursez-les si c'est eux !!
Dis-je en me relevant de ma chaise brusquement, la faisant tomber. C'était hors de question que mes parents se ruinent pour mes conneries, je préfère encore prendre la perpétuité. Au vu de ma réaction, la jeune avocate leva ses mains en l'air comme pour montrer son innocence. Ça se voyait dans son regard qu'elle avait peur. À ses yeux, j'étais un simple meurtier, non menotté, son visage à quelque centimètre du mien. Elle se sentait en danger à mes côtés, mais pour autant, elle n'appellait aucun policier.
Elle me sourit doucement, avant de se racler la gorge, passant une mèche de cheveux en bataille derrière son oreille.
Comme ci ça allait la recoiffer.
- Calmez vous Dylan... Non ce ne sont pas vos parents qui ont donné cette sommes d'argent.
Je lâchais un tchip et me rassis sur ma chaise nonchalamment, rangeant mes mains dans les poches de mon pantalon, les jambes écartées. Elle me fit un petit sourire abaissant sa jupe sur ses cuisses, un peu gêné, et continua alors là où je l'avais coupé.
- Donc, grâce à cet argent, après une grande discussion entre moi, l'avocat de la défense, et le juge, nous avons conclu à un marché. Si vous plaidez volontairement coupable Dylan, et avec sincérité, vous pourrez avoir 15 ans voir 12 ans de prison ferme avec 5 ans de sursis. Faudra impérativement que vous disiez que vous regrettez vos actes passés, soyez convaincants. Dans le cas contraire, vous risquez une peine de 25 ans, où plus, d'emprisonnement. Des questions ?
Je ne dis rien, me contentant d'hocher la tête. Je regrette sincèrement mes actes, Thomas me manque réellement, alors montrer ma sincérité ne sera pas une chose difficile à faire. Voyants alors que j'étais perdu dans mes pensées, et que j'avais complètement ignoré sa question, mon avocate se racla la gorge encore une fois, et continua.
- Bon. Si vous n'avez plus rien à me dire de plus, je vais simplement vous laisser. Au fait, vous avez de la chance, la vidéo qui vous incrimine à été supprimé dû à une erreur de système. Seuls des témoins visuels de l'existence seront appelés à la barre.
Sarah ramassa ses affaires pour les ranger dans son sac bon marché, me laissant dans cette incompréhension totale. Elle se leva, mais avant de partir, Sarah se tourna et me dit.
- Des gens sont venu vous rendre visite, cinq minutes pour ta famille et cinq autres pour tes amis. Ils ont demandé à te voir séparément. Au revoir Dylan, et à demain.
J'hochais simplement la tête, chuchotant un léger "merci". Elle me répondit avec un petit sourire avant d'ouvrir la porte et disparaître derrière celle-ci, me laissant seul assis sur cette chaise miteuse, seul.
*
Après environ dix minutes d'attente, qui me parut interminable, j'entendis des voix que je reconnais, sans grand problème, ma mère.
- Ouvrez la porte ! On a déjà attendu une heure assis sur des putain de chause et je ne veux pas attendre encore une seconde de plus ! Je veux voir mon fils maintenant !
- Oui madame attendez.
La porte grinça puis s'ouvrit, laissant ma mère apparaître derrière celle-ci. Elle courut dans mes bras, un large sourire illuminant son visage, alors que des larmes perlaient aux coin de ses yeux. Mes bras entouraient en retour son corps petite et mince, enfouissant ma tête dans son cou.
- Maman tu m'écrases...
Soufflais-je, un sourire qui grandissait de plus en plus sur mes lèvres. Elle m'avait terriblement manqué. Ma mère était tout pour moi, je ne vivais que pour elle. J'aimerais qu'elle reste pour l'éternité dans mes bras, me protégeant de la réalité et des conséquences de mes actions irréfléchies.
- Tu nous as manqué mon chéri... Tu m'as manqué...
C'est au moment où ma mère me lâcha, à contre cœur, que je vis Andrew et mon père nous regarder dans le coin de la pièce miteuse. Mais Lisa n'était pas là. Ni Emily, Jason, ou encore Ethan.
- Où sont les autres... ?
Demandais-je un peu déçu. Je ne sais pas qu'en est ce que j'aurais des prochaines visites, alors j'aurais aimé les revoir. Ma mère ouvrit la bouche pour répondre, mais mon père la devança.
- Ils sont à l'école. Je ne veux pas que leur scolarité soit perturbée par ta faute. Un attardé dans la famille c'est déjà de trop.
- Eric, stop...
Quel fils de pute.
Mais au fond il n'avait pas tort. J'avais peut-être un problème mental pour avoir voulu autant de mal à un être aussi pur que Thomas.
- Je regrette.
- Dylan on le sait ça ! On te croit, d'accord ? Je ne sais pas si tu le penses, mais tu n'es pas un monstre.
Me dit Andrew. Mon regard restait figé sur lui durant de longues secondes, surpris qu'il ait pris la parole. Et pour me dire quelque chose de gentil, qui se voulait rassurant. Mon frère n'était peut être pas aussi merdique avec moi que je le pensais.
- Dit tout ce que tu penses au juge... enfin que tu regrettes... ou que c'était un accident
- Te voile pas la face, mon fils. Tu vas aller en prison pour un bout de temps.
Je me mordit la lèvre, retenant mes larmes de couler. Il avait raison. Le jour où je sortirais, Emily sera sans doute déjà mariée.
- Mon avocate m'a dit que si je plaidais coupable j'aurais une peine réduite... Entre 12 et 15 ans de prison...
En entendant cette nouvelle, ma mère fondit en larmes, s'accrochant désespérément à mon t-shirt sale.
Putain.
C'était de ma faute si elle pleurait. C'était de ma faute si Thomas est mort. Tout est de ma faute. Pourquoi ai-je autant de mal autour de moi ?
Je ne pouvais même pas accuser les gènes merdique de mon père. Lui au moins, il n'a jamais assassiné personne. C'était juste moi. Depuis tout ce temps, c'était moi cette ombre. Ce monstre.
- Mon bébé va me quitter...
Ce monstre que ma mère pensait être son bébé.
Je n'osais pas lever mon regard vers Andrew, qui n'avait pas dit un mot depuis un moment. Il était juste resté là, observant la scène immobile, dans un coin. Je remercie intérieurement le policier qui ouvrit la porte, stoppant tout l'acte dramatique, peut être même absurde, de la situation.
- Les cinq minutes sont passées. Veuillez sortir, sauf toi Dylan. Enfin ça vous le saviez.
- N-non... Mon chéri.. Maman t'aime, on t'aime tous très fort... On se revoit demain promis.
Dit ma mère essuyant ses larmes violemment, avant d'attraper mes joues pour embrasser mon front. Si mon père ne l'avait pas trainé dehors, elle serait sans doute restée avec moi. Je m'assis sur la chaise, sentant le manque de force dans mes jambes. Une main contre mon cœur douloureux, je ravalais mes larmes qui menaçaient encore une fois de s'échapper. Ma mère a toujours eu le don de me rendre faible.
La porte se ré-ouvrit ce qui me fit sursauter sur ma chaise.
- Vous avez cinq minutes. Pas plus.
Dit ce même policier fermant la porte derrière Matthew et Christopher.
- Vous êtes venu... ?
- Je ne manquerais jamais d'aller voir un beau gosse !
- Bien sûr qu'on est venu, on allait pas te laisser seul quand même !
Dit Matthew suivit de Christopher, qui lâcha un faible rire à cette question plutôt absurde. Habituellement, je n'aimais pas le contact physique. Mais cette fois, je les pris dans mes bras, heureux de les voir à mes côtés dans cette période difficile de ma vie.
- Je suis heureux de vous voir, vraiment ! Vous êtes de vrai frères putain. Mais... Vous n'avez pas eu de problème avec la justice ?
Je les lâchais puis reculant doucement alors qu'ils échangèrent un regard avant de se mettre tous les deux à rire, gêné. Matthew se grattait la nuque, et Chris jouant avec ses doigts cherchant ses mots
- Et bien comment dire...
Commença Chris, donnant un coup de coude à Matthew comme pour lui dire de continuer à sa place.
- Nous on est... "riche", et pas toi- ... On a pu payer notre caution contre cent cinquante heures de travaux d'intérêt général.
Mon regard s'agrandit, alors que j'apprenais leur situation actuelle. Être pauvre c'est vraiment la lose bordel.
- Ça veut dire que... Bordel je suis le seul à aller en prison ???
J'étais jaloux. Jaloux de leur liberté, de leur richesse, de leur chance. Oui tout était de ma faute, mais je ne pouvais pas empêcher ce sentiment de grignoter un peu plus mon cœur déjà bien abîmé.
- Ouais... Mais pour t'aider un minimum Chris et moi on a... on a... payer le juge
Avoua alors Matthew, chuchotant ces trois derniers mots, pour être sûr que seul moi entende. C'était donc eux ? Mes anges gardiens ? Ceux qui pouvaient réduire ma peine grâce à leur fortune ?
L'État était-il si corrompu ? Enfin pas que ça me pose problème.
Mais je ne savais pas trop quoi en penser. D'un côté je trouvais injuste que seul moi paye pour nos actes. Mais d'un autre côté, je suis heureux d'avoir des amis comme eux, en liberté, près à m'aider dans cette putain de grosse galère.
- Je vous aime trop vraiment... Je ferais quoi sans vous franchement ?
Matthew s'assit alors une des deux chaise avant de dire.
- On est quand même bien dans la merde... Au moins on est tout les trois dans cette même merde.
- Parlez pour vous, bâtard. Moi je vais aller en taule et à tout moment je vais ressortir avec un membre en moins.
-Tant que c'est pas ta bite, je vois pas le problème.
Chris pouffa, ne contredisant pas Matthew.
- Ou imaginez je ressors en faisant partie d'un gang criminel ?
- Si c'est pas un gang néonazie ca peut passer. En plus faut bien que tu te fasses des potes, histoire que tu ne deviennes pas la pute d'un pédo comme David Apolskis dans "Prison break".
Je lâchais un petit rire, ne voulant même pas imaginer ça. À tout moment je deviendrais comme lui, un mec qui subira et ne disant rien.
- C'est bon Dydy arrête de stresser !
- Sérieusement Matthew ? Dydy ???
- Ta gueule laisse moi finir. T'es pas faible ok ? Tes muscles font en baver plus d'une, t'a toujours été bon en sport, alors essaie juste de montrer ce que tu peux faire et ce que tu vaut. Montre leur que tu n'es pas faible. Là bas, c'est la loi du plus fort. Et tu peux être ce "plus fort".
J'hochais la tête, ne sachant pas si ce qu'il me disait devait me rassurer. J'ouvris ma bouche pour répondre, hésitant, mais une mains métissée se glissant sous mon haut pour caresser mes abdos, me coupa la parole.
- Je confirme Matthew, il en a des bien dure !
S'exclama Christopher en riant, suivi de près par Matthew. Même dans des moments graves, ces deux-là faisaient les cons. Mais c'est à ce moment-là qu'un policier décida d'ouvrir là porte, la réalité me frappant en pleine face.
J'allais bientôt les quitter. Quitter ma famille, et mes amis.
- Les relations intimes sont interdites. Veillez sortir maintenant.
Christopher retira ses mains de sous mon haut, les joues légèrement rosies, avant de pouffer trouvant cette situation totalement absurde. Matthew, lui, du mettre une main sur sa bouche pour empêcher son rire de sortir.
- Pardon m'sieur, j'ai pas pu me retenir. On se voit demain Dylan
- On viendra te voir un max. D'ailleurs demain tes parents et les miens iront chez ceux de Chris.
- Ah ouais pourquoi ?
- Pour t-
Le policier se racla la gorge pour attirer leur attention et les faire partir le plus vite possible. Faut vraiment lui retirer de ballet du cul, une minute de plus ne va tuer personne.
- Bonne chance mec.
Me dit Christopher un tendre sourire aux lèvres, avant que la porte se ferme. Je me retrouvais encore seul.
Le silence.
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Merci d'avoir lu.
Je ferai aussi un point de vue plus tard de Christopher car j'ai une idée de son histoire. Matthew j'aimerais bien aussi mais je n'ai pas tout de A à Z
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