Quand l'Amour affronte la Haine, personne n'en sort indemne(nouvelle version)

Bonjour à toutes ! Me voici cette fois-ci avec le point de vue de notre Jullian. Je le dédicace à ma chère Serinde :)

Quand l'Amour affronte la Haine ... Personne n'en sort indemne ...

Je rentre de la base militaire, le corps lourd, fatigué de cet entraînement intensif. Mes muscles sont douloureux et le corps en sueur. Je suis éreinté. Poussant la grande porte d'entrée et pénétrant dans la cour intérieure, mes yeux, malgré l'obscurité se posent aussitôt sur la fontaine en pierre trônant fièrement. Elle est là depuis mon enfance. Je me souviens encore de ces moments passés avec Sonia, à regarder l'eau couler. On pouvait passer des heures à regarder ce petit enfant en bronze noir, aux cheveux bouclés et au sourire moqueur, tenir ce plat dont l'eau jaillissait joyeusement. Ça nous amusait bien à une époque aujourd'hui révolue.

Mes pas me dirigent vers la cuisine, passant entre les divers plantes et chaises longues entreposées. L'eau froide me réveille et apaise ce corps qui brûle. Je regarde en direction du grand salon qui est plongé dans le noir le plus complet. Aucun membre de la famille n'est éveillé.

Ressortant de la pièce, j'observe le ciel, appel à la liberté à laquelle je n'ai guère le droit. Une grande couverture sombre recouvre tout le Pakistan, à cette heure tardive. Il n'est pas parsemé d'étoiles bienveillantes ce soir. Je traverse la cour pour rejoindre le grand escalier qui mène à la terrasse de toit. A peine deux pas de fait que je m'arrête aussitôt. Mon corps se retourne et mes yeux se posent d'eux-même sur une petite chambre, se trouvant à la fin du long couloir qui longe la cour. La faible lumière tamisée attire mon attention sur cette pièce de la maison. Sans que j'ai véritablement le temps d'esquiver un quelconque mouvement, mes jambes ont rapidement englouti les mètres qui nous séparaient. Et avec surprise, j'assiste au spectacle : mes doigts se referment sur la poignée et la porte s'ouvre, m'accueillant dans un silence funeste. 

Elle est peinte d'un blanc immaculé, la rendant à la fois fascinante et effrayante. Le sol est d'un marbre rare éclatant et seule la grande armoire acajou apporte de la couleur et un semblant de vie.

Le lit qui orne la pièce est bien trop grand pour le petit corps frêle qui y repose. Une légère couverture beige foncé recouvre la tenante des lieux. Je ne referme pas la porte derrière moi parce que je sais, pertinemment, que je vais rapidement quitter cette chambre. Je me déplace jusqu'à la table de chevet et me mets à l'observer. La voir endormie, inerte, est un réel plaisir. Et un plaisir silencieux mais néanmoins puissant s'empare violemment de moi. Son sommeil pourrait facilement s'apparenter à sa mort et je me délecte de cette scène qui se déroule sous mes yeux. Elle est là, faible et en danger, face au prédateur redoutable que je suis. Éveillée ou endormie, elle ne m'échappe pas. Elle est sous mon joug et je la domine de tout mon être et de toute cette haine qui s'éveille.

Elle ne porte qu'une légère chemise de nuit bleu pâle qui fait ressortir son teint halé. La couverture lui recouvre les jambes et le ventre. Une fine cheville est tout de même à l'air, ainsi que tout le haut de son corps. Sa poitrine se soulève lentement au rythme de sa respiration. Même endormie, elle semble fatiguée. La paix ne l'enveloppe-t-elle jamais ?

La satisfaction atteint des sommets inégalés. Une Séraphine qui dort, une Séraphine vacillant entre la vie et la mort, est une scène tant espérée. Un cadeau du Destin. Je pourrais aisément étouffer cette bouche de ma main, la voir se débattre un moment, puis se figer à tout jamais dans une expression d'horreur. Ou bien tout simplement l'étrangler. Serrer son cou fin entre mes doigts intransigeants. Sentir cette veine battre follement, puis se calmer petit à petit pour finir par abandonner cette tâche qui lui a été confiée. La bouche entrouverte, les yeux écarquillés, une pâleur mortuaire s'emparant d'elle ... L'idée est follement tentante, ma main brûle d'envie de le faire. Toutefois je serre mon poing de peur que mon corps n'agisse tout seul.

L'idée me séduit parce que la seule chose dont je rêve, nuit et jour, est de voir cette femme qui porte mon nom, enterrée six pieds sous terre. Je veux qu'elle disparaisse de ce monde, de mon monde. Et jusqu'à ce fameux jour, je veux que son cœur ne batte plus d'envie, mais seulement par nécessité.

Elle doit se consumer, se détruire et n'être que l'ombre d'elle-même. Devenir un fantôme, une épave effrayant les autres plutôt que cette femme souriante et aimante, rayonnante. Ces caractéristiques ont forgé mon dégoût le plus sincère et depuis, il ne cesse de s'amplifier. Cet éclat qui illumine son visage tous les matins, comme si elle rendait silencieusement gloire à Dieu pour le Soleil qu'il fait lever sur les hommes, jour après jour. Si Lui m'est indifférent, elle, elle m'insupporte. Ce sourire qui ne quitte jamais ses lèvres comme si la vie était à ses yeux un précieux cadeau. Et pour toutes ces contradictions que nous avons ainsi que sa personne en elle-même, je la hais, tout simplement.

Cette haine est là depuis le premier jour et elle perdurera même au-delà de ma mort. J'en suis certain...Elle est si forte, si ardente, qu'elle me donne du courage et me remet d'aplomb quand je sombre. Ce ressentiment est ma bouffée d'air, le remède à mes maux. L'échappatoire de quelques minutes à cette vie qu'on m'a imposé. Cette femme est mon souffre-douleur.

Blesser Séraphine, la voir souffrante et brisée m'insuffle un semblant de vie. J'aime la pousser dans ses derniers retranchements, voir à quel point elle peut montrer de la ténacité. Parce que celle-ci est fausse. Ce n'est qu'un leurre pour tromper les autres, à son plus grand honneur. Au fond, moi je sais parfaitement qu'elle est détruite. Qui résisterait aux paroles que je lui réserve ? Qui résisterait aux coups qu'elle s'est prise pour se retrouver dans le coma ? Je revois encore le plaquage que je lui avais fait contre la colonne en pierre de notre cour. Ses yeux s'étaient écarquillés de stupeur se mélangeant à une douleur insupportable, tandis qu'une trace rouge se formait sur les pierres. Je l'avais relâchée et elle avait vacillé, la vue brouillée et une main recouverte de sang. De son sang...

Elle s'était retenue, tant bien que mal à ce pilier de la maison, avant que Sonia ne l'abatte en lui assénant ce coup qui aurait pu lui être fatale.

Sur le coup, je n'ai rien compris et rien contrôlé. Le nom de cette ennemie avait franchi mes lèvres, sans même que je ne m'en rende compte. Je ne sais pas du tout ce qui m'a pris mais le souvenir est intact dans ma mémoire. Ma voix avait jailli, teintée d'inquiétude inexpliquée.

Mes yeux se ferment d'eux-même, et la scène s'impose à moi de manière brutale. Parce que c'est ce que nous sommes. Deux soldats en pleine guerre, une guerre éternelle. Parce que c'est ainsi que ça s'est passé... Je la revois habillée de son éternelle tunique blanche, trembler de tout son corps, les yeux grand ouverts par le choc du culot des Abraham et la douleur qui l'assaille de manière fulgurante. Elle vacillait et s'avançait vers moi, une main tendue ensanglantée comme si l'entaille se situait au creux de sa paume. Elle attendait une aide, un vulgaire geste qui s'avérerait être un soutien, un rempart. Dans la tourmente de ses pupilles, j'avais cru lire une supplique de lui venir en aide. Je suis resté de marbre, l'ignorant comme si son cas ne m'importait guère. Le visage en sueur, les cheveux la collant et le col se tâchant des couleurs de la vie. Le sang coulait si abondamment qu'il donnait l'impression horrifiante de vouloir la quitter au plus vite, comme si lui-même ne la supportait plus du tout.

Incroyable ...

Elle avait à peine fait deux pas, que son corps avait vacillé une dernière fois avant de violemment s'écraser contre le sol. Toutefois, ivre de douleur, elle avait tout de même esquissé un sourire d'excuses, de pardon face à mon indifférence. Vaine tentative de diminuer la gravité de la situation.

Je n'ai aucun poids sur la conscience, je n'ai été ni triste, ni touché par cet accident. Parce que c'est un accident. Sonia n'est pas mauvaise. Non, ma sœur n'est pas mauvaise.

Mes yeux se rouvrent et je remarque que mon cœur bat fort, à un rythme effréné. Se remémorer cette scène était une idée idiote et je le savais. Mais des pensées de cet après-midi découlent les souvenirs qui m'ébranlent à chaque fois, me rendant enragé. Et cette femme ne doit pas être en mesure de produire quoi que ce soit mis à part les sentiments que j'ai moi-même décidé.

Mon regard glisse sur cette Séraphine qui dort paisiblement, allongée sur le côté, sa main gauche serrant fortement l'oreiller blanc sur lequel repose sa tête. Il s'attarde sur son visage et je me dis une nouvelle fois qu'elle n'a aucune beauté, des traits simples qui la rendent inintéressante.

Et pourtant derrière cette façade de femme-enfant, derrière ces larmes que j'ai parfois eu le plaisir d'apercevoir, cette satanée bonne femme est résistante. D'une robustesse qu'on ne saurait soupçonner sous ce corps frêle. Une flamme de vie brûle en elle la sommant de se relever à chaque coup reçu en l'espoir d'un lendemain meilleur. Et cette Séraphine je la déteste. Lorsque j'aurais éteint cette flamme, mon but sera atteint et je n'aurais plus ce désir de la voir six pieds sous terre.

Mais pour cela je dois la pousser davantage à bout : je veux voir cette souffrance, entrevoir son âme caillassée. Elle doit perdre et surtout s'avouer vaincue. Reconnaître qu'elle a malheureusement perdu. O combien elle espère sortir vivante de cette guerre et enfin pouvoir être en paix, je jure devant vous qu'elle je ne lui permettrais pas de goûter à cette vie et au bonheur auxquels elle aspire.

Tant que je souffre et que mon âme se torture, la tienne me suivra. Je le jure, Séraphine Abraham.

La pièce s'est refroidie avec la porte ouverte. Les vents soufflent fort annonçant une tempête. Les plantes de la cour se balancent dangereusement et les feuilles tombées tournoient follement pour ensuite, retomber mollement sur le sol marbré. Une bourrasque s'engouffre dans la pièce et sous la caresse agressive, la tenant des lieux frissonne. Ses traits se déforment et elle esquisse une grimace de mécontentement.

A travers le sifflement de la tempête, on croit entendre le murmure de voix lointaines. La pluie l'accompagne et martèle le sol, déchaînée. Il est temps que je parte, ma ronde nocturne prend fin à ce signal. Après un dernier regard, je me dirige vers la porte. Vu l'averse qui marque sa présence, je serai trempé à coup sûr en prenant le seul chemin extérieur qui mène à la terrasse de toit. J'atteins la porte et m'apprête à la traverser...

« Jullian »

Un ciment insoupçonné me parcourt soudainement, me transformant en statue tant la honte est puissante. Mon sang ne fait qu'un tour et ce fichu cœur cesse de battre. Je me suis fait prendre comme un idiot, traînant dans sa chambre à une heure aussi avancée dans la nuit. De quoi ai-je l'air, en violant ainsi son intimité ? Ma main serre fortement la poignée dorée, tandis que je réfléchis à une réponse que je pourrais lui offrir... Rien ne vient, mais il faut que j'agisse. Alors je me retourne, un air indifférent et peu concerné plaqué sur le visage. Je m'attends à ce qu'elle me questionne, mais je suis désemparé lorsque je vois qu'elle est toujours allongée, les yeux fermés. Elle dort toujours.

Je me rapproche tout de même pour avoir la certitude. Et je l'obtiens. Son corps est secoué de tremblements, sa main serre encore l'oreiller. Je comprends alors son comportement... Elle est en train de rêver et cela semble lui déplaire. Son visage se déforme en un sanglot, faisant trembler sa lèvre inférieure.

Sans réfléchir, je m'agenouille à son chevet et rapproche mon visage du sien. Son corps dégage une chaleur qui m'atteint et pénètre mon corps comme un rayon de soleil qui parviendrait à atteindre des parcelles de vous, insoupçonnées. Un sentiment inconnu prend possession de moi et je me mets à la fixer comme je ne l'ai jamais fait. Et la regardant telle qu'elle est, mettant mes jugements de côté, une nouvelle Séraphine paraît s'offrir à moi. Ou plutôt une que je découvre.

Un sanglot s'échappe de ses lèvres et elle se met à trembler. Le visage enfoui dans l'oreiller, elle pleure silencieusement. Ce spectacle dont j'ai rêvé tant de fois, me cloue sur place et le bonheur que je voulais ressentir ne se manifeste pas. Il ne répond pas à l'appel ...

Je suis de nouveau figé par ce qui se passe sous mes yeux. Séraphine Tyane est en train de capituler devant moi, dans son sommeil. Ceci ne peut que confirmer sa défaite et ma réussite. Mon premier pas vers cette victoire à laquelle j'aspire, celle de la détruire violemment avant de lui asséner le coup de grâce. Mais malgré toute la haine et l'excitation qui a nourri ce projet, le plaisir recherché ne s'annonce pas. Donnant à cette réussite un goût amer.

Ses yeux se plissent et deux larmes roulent sur ces joues, brûlantes. Elles dévalent rapidement ce chemin qu'elles semblent parfaitement connaître et viennent mourir avec joie sur l'oreiller, en sachant qu'elles seront rejointes par leurs amies. Mon cœur m'échappe une nouvelle fois, et il se met à émettre une plainte. Je ne comprends pas, je ne le comprends pas. Pourquoi de la pitié pour cette femme qu'il déteste par-dessus tout ? Qu'il est censé détester quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne... La sensation est désagréable, et un peu trop forte pour que je puisse l'éradiquer en le voulant tout simplement. Si d'habitude, je tais mes pensées ou les attentes de mon cœur, là, impossible d'ignorer ce qui me remue.

On m'a un jour dit, que la douleur et la volonté du cœur ne pouvaient être ignorées ...

« - Pardon, Jullian ... Pardon ... »

Sa voix est un gémissement douloureux qui me fait trembler. Son chagrin se colle à moi et je me retrouve prisonnier entre celui qui m'attaque de l'extérieur et celui qui me remue de l'intérieur. Mon estomac se noue tandis que mon souffle se fait saccadé.

Bordel !

Mes yeux s'écarquillent face à l'ébranlement que je suis en train de vivre, spectateur et victime de surcroît. Moi qui suis le vainqueur, le militaire rusé et assoiffé, celui que l'on surnomme la Panthère du Pendjab qui est crainte même par les talibans et les mafieux les plus courageux et téméraires. Je me retrouve désemparée face à une situation chérie, espérée. C'est d'un ridicule déplorant et une humiliation cuisante que je viens de vivre. Mais je n'ai pas plus de temps à accorder à ces constations. Mon organe vital se met à tambouriner comme un forcené dans ma cage thoracique, comme s'il souhaitait s'en détacher, en sortir à tout jamais. Face à ces battements et à la douleur qui m'étreint la poitrine, je ne sais plus où donner de la tête et mon mal être en vient à transparaître sur mes traits.

Et en réponse à mon désastre, le sien s'amplifie également. Les yeux versant larmes sur larmes, elle frotte son visage contre l'oreiller.

C'est insensé. La vie se joue de moi et je m'enfonce dans ma propre perdition. Je suis perdu, je ne comprends rien du tout et encore moins l'acte que je m'apprête à faire. Ma main se lève d'elle-même et vient se poser à quelques centimètre de sa joue ruisselante. Je l'arrête dans son élan, le cœur au bout des lèvres. Qu'est-ce qu'il me prend ?! Quelles sont ces étranges émotions qui me traversent ?

Ce désir de la toucher ne vient guère de moi. Ceci est impossible. Intolérable. J'ai toujours été insensible, surtout face à ce que Séraphine pouvait ressentir et endurer. Je me dois de rester aussi froid que le marbre de cette demeure. Inatteignable et inébranlable. Contre toute attente mes fondements volent en éclats lorsque ma main va à leur encontre. Ma raison capitule face à ce cœur, revanchard, qui prend le dessus, l'espace d'une nuit. Elle se pose doucement sur cette joue. Un frisson parcourt mes doigts lorsque le contact s'établit avec ce corps si détesté. Ma peau s'enflamme. Ce sentiment d'insatisfaction et la douleur cuisante semblent s'amoindrir, tandis qu'une autre s'éveille violemment.

Tout n'est que violence et brutalité entre nous...

Un désir insensé me prend et me démange avec l'espoir que je vais l'assouvir. Je reste stupéfait face à tout ce que je subis. Cette nuit a causé ma perte.

Je presse mes paupières en formulant le souhait d'étouffer ces sentiments contradictoires, mais rien n'y fait. Ils redoublent et je me sens submergé, complètement noyé par cette vague qui me frappe de plein fouet.

Ma main entame une caresse prohibée sur ce corps haïssable. Je repousse quelques mèche de cheveux qui lui collent au visage et promène mes doigts sur cette joue, malmenée par les larmes. Elle semble s'apaiser sous le réconfort inespéré offert. En lui apportant de la paix, c'est une tempête que je provoque en moi. Similaire à celle de Séraphine, une chaleur inconnue s'éveille et j'ai l'impression que c'est un véritable brasier. Il me réchauffe entièrement et je suis persuadé qu'elle aussi la sent. Plus les secondes passent et plus elle semble se détendre. De mon côté, l'écoulement du temps provoque l'effet contraire. Tandis que les sentiments corrosifs deviennent cendres, le palpitant est toujours aussi acharné et des désirs insensés naissent.

La promenade continue et ce visage ne suffit plus. Les mains veulent découvrir tout ce corps, ma peau veut recouvrir la sienne... Je deviens fou... Je ferme les yeux, avec l'espérance de mettre fin à cette torture mais une toute autre image me saute aux yeux ... Je me vois en train d'enlacer Séraphine, comme si ma vie en dépendait. Je me surprends à embrasser ses cheveux, son front, puis mes lèvres trouvent d'elles-même le chemin des siennes. Et je l'embrasse. J'embrasse ma femme avec passion comme s'il n'y avait guère de lendemain... La scène me scandalise et mes yeux s'écarquillent, le cœur battant à tout rompre. Je recule et tombe à la renverse. C'est insensé ! Je me sens écrasé, dominé par ce sentiment qui semble se moquer de moi et me narguer de ma faiblesse...

Je me relève aussitôt, avant que je ne commette l'irréparable. Toute ma confiance et ma force me désertent me laissant seul face à ce sentiment qui paraît fort et bien ancré ...

Un dernier regard sur Séraphine dont les pleurs ont cessé. Elle vient de voler mon semblant de paix, pour se l'approprier et me rendre malade.Une colère s'éveille, elle en est la cause et je la suis aussi. Je m'en veux d'être faible, d'être sensible à tout ce qui lui arrive, d'être vulnérable en sa présence.

Dieu Merci, cette femme quitte le pays dans 48 heures, avec la promesse qu'elle ne reviendra pas. Et je sais qu'elle tiendra parole. La porte est atteinte, le cœur cognant douloureusement contre ma poitrine.

J'ai le souffle coupé et la gorge sèche. Tout m'échappe à cause d'elle et pourtant, au pied de la porte, je me surprends à l'observer, une dernière fois. Dès que mes yeux se posent sur son visage, aux traits doux et reposés, ma main me démange et ce désir de toucher cette peau se manifeste de nouveau. Je détourne rapidement la tête, dégoûté, et sors de cette maudite chambre en refermant la porte derrière moi. 

La nuit emportera ce secret et ces désirs avec elle, j'en suis certain.

Jullian Abraham.

Merci à ceux qui auront lu ces deux One Shot. J'espère qu'ils vous auront plu. La véritable histoire de Séraphine et Jullian est dorénavant postée sur Wattpad sous le nom de : Havre de Paix.

Fidèlement vôtre,

Miss-Key.

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