☆ Soixante-septième regard ☆

Aujourd'hui, nous avons eu un cours de sport au collège, comme tous les quinze jours le lundi.

Nous avons fait ce que notre enseignante appelle "circuit training", et nous enchaînions des exercices comme des pompes, des crunchs et autres.

Lors de ces premières, j'ai vraiment eu du mal à tenir vingt secondes. Pour ne pas penser au fait que j'avais simplement envie de m'allonger et de me reposer, je fixais avec obstination le tapis soi-disant confortable destiné aux cours de sports. J'avais besoin de me concentrer sur quelque chose pour, au final, me déconcentrer et me prendre pour un personnage de livre qui lui n'aurait eu aucun mal avec cet exercice. J'ai entendu la professeur me faire une remarque sur le fait que ce n'était pas grave si je n'arrivais pas à descendre trop bas lors des pompes et que le plus important était que, comme les autres, je tienne jusqu'à la fin du temps imparti.

Et je ne sais pas ce qui m'a pris, mais dès qu'elle a prononcé ces mots, je me suis efforcée d'au contraire, descendre encore plus bas de ce que j'aurais normalement dû faire selon elle, même si cela me mettait en difficulté pour remonter.

Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive, d'ailleurs : quand je me suis mis en tête que je suis aussi forte qu'un personnage que j'ai créé, je prends plaisir à le prouver autant que je peux.

C'est un petit peu une défense mutuelle, en fin de compte : je protège l'honneur de mes créations, même si les autres ne le remarquent pas, et en échange, ils défendent les causes que je leur ordonne de défendre à travers mes mots.

Cela pourrait paraître futile ou incompréhensible pour beaucoup, or, pour ma part, j'adore cette sensation ; celle de rendre mes personnages toujours plus vivants dans mon esprit.

22/03/2021

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