☆ Soixante-quatorzième regard ☆

Aujourd'hui, ma seconde professeure d'espagnol était absente. Je me suis donc rendue au CDI de mon collège et me suis installée à un ordinateur, pour passer le temps que j'aurais dû passer en classe.

J'ai tapé quelques mots d'un nouveau projets, une poignée sur un autre ; je n'étais pas motivée. Je me suis donc dit que je pourrais me forcer un peu à corriger le chapitre du second tome de Gayleri - mes lecteurs vont finir par m'oublier, à la longue !

J'ai donc vaguement survolé mes paragraphes du regard, et, d'un coup, j'ai voulu mieux détailler une scène. Je me suis aussitôt plongée dans son écriture.

Et bon sang, cela m'a rappelé pourquoi j'écris.

Je voyais les mots, je voyais le clavier ; rien d'autre, si ce n'était que la scène que je prolongeais. Je n'étais plus Ashley. Je n'étais plus au CDI. J'étais Lucie, et je me battais corps et âme pour défendre mes valeurs.

Les mots que j'enchaînais n'étaient plus qu'une extension de mon esprit, et le combat que je rendais vivant était aussi réel sous mes yeux que la réalité elle-même.

J'ai dû quitter cet état incroyable quand la sonnerie a retenti, mais je suis restée émerveillée de longues heures après. Quand je dis aux gens que je vis littéralement pour l'écriture, que je vis dans et pour les mondes que j'ai créés, ils ne me comprennent souvent pas. Or, malgré leurs regards intrigués, je n'arrêterai jamais.

Oh, c'est tellement puissant, tellement fantastique de donner vie à des personnes, des lieux et des combats par le biais de lettres ! Ceux qui n'écrivent que pour les autres ne le comprendront sûrement jamais, mais... écrire n'est pas une passion, mais une manière, un art de vivre.

29/03/2021

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