☆ Huitième regard ☆
À cause du protocole sanitaire, nous ne pouvons plus faire sport en salle, au collège - alors que nous sommes en hiver. Nous sommes donc allés nous promener dans la ville.
Ça m'a fait étrange de voir tous les autres membres de ma classe réunis en dehors d'une salle, pour être honnête. C'était un peu comme lorsque qu'une amie avait rencontré ma mère : j'avais l'impression que quelque chose clochait, que c'était comme si deux réalités différentes s'entrechoquaient et entraient en collision. Comme si on mettait côte à côte des personnages d'animes créés par des studios différents, ça n'allait pas.
Nous sommes donc allés marcher le long du canal. Premièrement, j'ai vu qu'un élève a voulu faire semblant de sauter dedans après avoir entendu une blague gênante de son ami, mais comme le bord glissait, et à quelques centimètres près il aurait fini sa course dans l'eau. J'avoue que tout le monde a rigolé, et moi aussi. Ce n'est pas parce que je réfléchis différemment des autres que je ne ris jamais avec eux.
Et deuxièmement sur le chemin, dès que je voyais une flaque d'eau, je me sentais obligée de marcher dedans au lieu de gentiment faire le tour. Je suis comme ça, après tout ; je m'amuse en traversant un obstacle que les autres contournent.
Tiens, c'est joli, comme phrase. Pour une fois, je n'y cherchais pas de métaphore, mais on dirait bien qu'elle s'est presque formée d'elle-même. Les mots contrôlent ce que je fais d'eux ; c'est le monde à l'envers !
Mais bon, après, un élève m'a dit de faire attention et de ne pas me noyer. Alors si maintenant on pouvait arrêter de me rappeler que j'ai un an de moins que le reste des élèves de troisième, ce serait sympathique ; sinon, j'aurais été de lui rappeler que malgré cette différence d'âge, je fais la même taille que lui.
22/01/2021
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