☆ Cinquante-deuxième regard ☆
Sur le chemin pour rentrer chez ma mère, comme j'avais passé mon week-end chez mon père, j'ai pu voir le soleil se coucher.
Au bout d'un moment, il se découpait nettement sur le ciel rosé ; cercle parfait et éblouissant que je n'ai pourtant pas pu m'empêcher de fixer.
Quand je l'ai enfin lâché du regard, je me suis rendue compte que je l'avais observé un petit peu trop longtemps et qu'à cause de cela, ma perception des couleurs était temporairement modifiée. C'est-à-dire que pendant quelques minutes, chaque objet blanc ou d'une couleur claire me paraissait légèrement vert, peu importait sa taille ou sa nature.
Cela m'a rappelé que les couleurs sont une chose très subjective. Peut-être que ce que j'appelle bleu, c'est votre rouge, mais qu'on vous a répété qu'elle s'appelait "bleu". Il n'y a aucun moyen de le savoir, puisqu'on ne peut décrire ou montrer une couleur qu'avec le vocabulaire et les exemples limités dont dispose actuellement l'humanité.
Alors parfois, je me surprends à rêvasser d'un monde au ciel "rose", aux nuages "noirs", à l'herbe "rouge" et aux étoiles "vertes" en me disant que c'est peut-être comme cela qu'un autre voit le monde sans jamais se douter que ma vision n'est pas la même.
07/03/2021
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