Chapitre 4 - Maëlle



Je marche le long du trottoir, mes écouteurs dans mes oreilles, évitant les flaques de boue pour ne pas glisser.

De toute manière, même si je glissais, je ne pourrais pas avoir le moral plus bas que maintenant.

Je me demande qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi, car plus rien ne va dans ma vie.

Mon grand frère est gravement malade, ma meilleure amie est très loin de moi, et Liam...

Liam je ne sais même plus quoi en penser.

Est-ce que je l'aime ? Ou c'est son incroyable popularité qui m'attire ?

Je balaie cette idée de mon esprit ; je ne suis pas comme ça, je le sais.

Au fond, je me voile juste la face parce que Liam et Mila vont tellement bien ensemble...

Un camion de pompier débarque à toute vitesse au coin de la rue. Je reste figée.

J'aperçois ma maison au loin. Ma maison et...

Ma vue se brouille, je n'arrive pas à admettre que c'est de ma maison dont sortent de grandes flammes oranges. Que c'est à ma maison que les pompiers vont. Que c'est ma maison qui brûle.

Mon sang ne fait qu'un tour et mon esprit se focalise sur qu'une seule chose ; mon frère.

Mon frère est dedans et je dois le sauver !

Il a une maladie assez grave, qui remets sa vie en question, et des fois, il perd le contrôle de sa tête.

Jamais il ne pourra garder son sang froid maintenant, alors que notre maison brûle !

Les larmes dévalent mes joues aussi vite que je dévale la pente jusqu'à chez moi.

J'arrive à atteindre le portail qui est quasiment entièrement consumé .

- EH ! JEUNE FILLE !

Je me retourne brusquement. Un pompier m'interpelle.

- Où vas-tu comme ça ? Dégage d'ici tu m'entends ?!

- Mon frère est dedans ! je hurla, les yeux toujours plus humides.

- C'est bien trop dangereux d'y retourner ! File !

Il se foutait de ma gueule ? Comme si j'allais repartir tranquillement alors qu'ABSOLUMENT TOUT brûlait !

Je fis la sourde oreille et je me précipita à l'intérieur, sautant au dessus des flammes qui léchèrent ma peau.

Je transpirais tellement qu'on aurait pu penser que je sortais d'une piscine !

Je donnais des énormes coups sur la porte d'entrée pour essayer de la débloquer. Peine perdue. Il ne me restait qu'une solution. Alors je me jeta de toutes mes forces sur la porte, qui céda sous le violent choc.

J'essaya de reprendre mes esprits, mais la fumée m'embrouillais un peu plus l'esprit à chaque inspiration.

Puis je vis le sang qui dégoulinait de mon visage. Mon épaule presque entièrement écorchée. Mes mains plus rouges vifs que les flammes. Mes genoux ensanglanté, des ecchymoses partout sur le corps pour prouver la douleur que je subissais.

Ce fut un vrai miracle quand je me leva. La fumée engourdissait mes sens et ma phobie du sang me paralysait.

J'étais dans un état critique. Je crus m'évanouir quand soudain, je me suis rappelée.

Quelque chose d'important, bien plus important que ma propre vie.

Mon frère était toujours là haut !

J'escalada ce qui restait de l'escalier aussi vite que je pus, puis je me précipita à l'étage.

C'est alors que je le vis, inconscient, sur le sol. Pour me rassurer, je me dis que, c'était la fumée, il avait dû trop en inhaler.

Je me devais de ne pas baisser les bras, malgré mon état, celui de mon frère, et celui de ma maison.

La moitié du premier étage s'écroula, les flammes s'ébranlaient, tandis que moi, je tremblais.

L'évanouissement n'étais pas loin, je le sentais. J'hissa mon frère sur mon dos courbaturé et sauta de ce qu'il restait de l'étage.

A l'atterrissage, je réussis à protéger mon frère des débris, mais il toucha un meuble. Il s'en sortit plutôt bien, et c'est à cet instant qu'il reprit connaissance.

Tout n'était pas encore perdu.

- MAËLLE ? QUE FAIS-TU LA ?

A ce moment précis, un bout de l'escalier s'écroula au dessus de nous.

Nous plongeâmes et roulâmes sur le côté, mais je fus trop lente et le débris heurta mon épaule, qui craqua tellement fort que j'en eu la nausée.

Mon frère me jeta un regard inquiet tandis que j'essayais de ne pas me focaliser sur le sang qui coulait de partout.

- Viens...là-bas...garage...porte...secours...dernière....chance, dis-je en toussant à cause de la fumée.

Il me prit par le bras et nous commencions à courir jusqu'au dernier portail quand un arbre s'écroula juste devant, emmenant le feu avec lui, brûlant la pelouse jadis verdoyante.

Mon frère fit un bond digne d'un kangourou, et sauta par dessus le feu. Puis il me fit signe de faire pareil, alors, je pris de l'élan et sauta.

C'est à cet instant que ma cheville céda, me faisant défaut, je m'écroula sur le sol, aux pieds de mon frère.

Puis, le noir complet.

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