Il y a toujours ce moment où je me  sens vide. Vide de toutes sensations, de toutes motivations, vide de sens, de convictions.

Quand j'arrive à la fin d'une histoire imaginaire, d'un roman de science fiction , d'un film irréaliste et que tout finit bien, alors je me sens vide.

C'est comme si la vie et le corps que j'occupais ne pourraient jamais m'offrir l'optimum des sensations, comme si je devais me contenter d'une vie en demi-teintes, délavée de toute couleur intense. Un pourpre sang, un vert puissant, un bleu brillant comme un carré de Satin.

A ce moment là je n'ai réellement l'impression de vivre qu'un second rôle, comme si je loupais tout ce que le monde pouvait donner.

C'est un sentiment de frustration ultime, de soif d'extraordinaire, de vertige, cette vision désagréable de ma vie qui ne sera que médiocre.

Pourquoi ressentir cela ? La vie dans les films n'est pas possible, elle n'existe pas.

Jamais l'amour ne sera aussi fort, aussi vertigineux et passionnel, jamais il ne pourra détruire tout ce qu'il y a autour, jamais.

J'ai ce sentiment d'impuissance, quand arrive la Happy End qui me ronge l'existence. J'ai l'impression d'être réduite à un simple corps sans ressenti, sans coeur, sans matière grise.

Comme si la vie pouvait être un film.

J'ai besoin d'adrénaline, j'ai besoin de me pencher au dessus du vide, j'ai besoin de vivre des expériences extraordinaires, j'ai besoin de courir vite et loin sans jamais m'arrêter, sentir la nature sur ma peau, l'eau l'air, j'ai besoin de respirer en m'en déchirer les poumons, de pleurer à l'assèchement...

De voler dans l'infini.

Comme si ma vie ne pouvait se vivre qu'à l'extrême, dans les fin fonds du trop, de l'excessif.

Comme si ma vie n'aurait plus de souvenirs que dans l'extraordinaire

J'ai ce ressenti lorsque le film se finit.