Reflection

J'arrive devant ce grand portail qui me tétanise toujours autant depuis ce jour, ce jour où tout a changer, où tout a basculer. Je passe entre les grilles et avance à l'intérieur de ce qu'elles renferment, l'ambiance qui s'y trouve se reflète directement sur moi et des idées me reviennent en tête mais je lutte et essaie de les effacer pour tenir ma promesse envers toi. Je tourne la tête et regarde autour de moi pour observer les autres personnes, elles doivent être trois ou quatre, positionnées debout devant, droites, certaines laisses couler leurs larmes, d'autres lâches quelques cris étouffés. À la fin de mon observation je me rends compte que je suis arrivé devant toi, lorsque je sens l'odeur du lilas m'envahir les narines, j'abaisse la tête et ne vois que le seul vestige restant t'appartenant. Je sens les larmes me monter aux yeux mais décide de me retenir. Je veux commencer à te parler, te dire ce que je ressens, comment tout se passe depuis que tu n'es plus là.. Mais je ne sais pas par où commencer, je prends une grande inspiration et décide de démarrer par le début.

"- Cela fait maintenant 3 ans que tu n'es plus là, que tu es parti, que tu nous a quitté, que tu m'as laissé.

Des souvenirs commencent doucement à me revenir et un doux sourire se dessine sur mes lèvres au fur et à mesure que je les énonce.

Tu te rappelles de ton anniversaire ? On avait bien rit ce jour là, lorsque les lumières se sont rallumées, que tes yeux ont commencés à chercher la raison de cette pénombre et que le gâteau et venu s'écraser sur ton visage. Lorsque Nam te l'a enlevé, tu avais ton fidèle sourire carré placardé sur ta face, il prenait toute la place, avec tes yeux en amande presque entièrement refermés sur eux-mêmes, la joie se lisait tellement sur ton visage qu'elle en avait contaminée tout le monde, même Yoongi hyung ce qui nous avait tous étonnés de le voir éclater de rire franchement.

Je lâche un petit éclat de rire lorsque je raconte ce fait.

Ou encore quand nous sommes allés tout les deux à la patinoire, dès que nous sommes entrés sur la piste, tu t'es agrippé à mon bras tel un oisillon restant près de sa mère alors que cela devrait être l'inverse, j'en ai été très surpris d'ailleurs, puis j'ai commencé à te charrier dessus. Ayant atteint ton égo, tu as décidé de me lâcher et tu as commencé à patiner tout seul comme un grand, je te regardais faire le sourire aux lèvres, j'ai détourné le regard vers la porte ayant cru entendre un bruit et en une fraction de seconde, dès lorsque j'ai redirigé ma tête vers toi, je t'ai vu t'emmêler les jambes et essayer de te rattraper à une rambarde en vain pour finalement tomber et atterrir sur les fesses, je me suis précipité vers toi, inquiet.. Pour au final me retrouver dans la même position que toi, on en avait tellement ri qu'on en avait eu mal au ventre.

Une petite larme roule le long de ma joue après ces souvenirs.

Comment pouvait-on se douter que tout se bonheur allait être réduit en poussière du jour au lendemain ? Personne n'aurait pu le prédire, prédire ce mardi, le vingt-et-un décembre, quatre jours avant Noël.

Le sourire que j'avais jusque là disparu d'un coup.

Je m'étais précipité devant le lieu du crime, j'avais couru un sprint sous la neige, espérant avoir entendu de fausses nouvelles aux informations. Lorsque je fus devant ta maison, les larmes me montèrent aux yeux et dégringolaient le long de mes joues froides et rougit par le temps froid et sec. Mes yeux étaient obnubilés par ces géantes flammes orangées qui sortaient des fenêtres de ton habitation, par la fumée noire et épaisse qui s'en dégageait, j'avais sentis mon corps défaillir sous le poids de l'émotion et mes yeux se fermer.

Je clos mes yeux pour éviter de pleurer devant toi.

Je m'était réveillé dans une chambre d'hôpital, je m'étais levé précipitamment et avais ouvert la porte, derrière celle-ci se trouvait les garçons, Jimin fut le premier à me prendre dans ses bras, je l'entendis pleurer et compris alors que ce n'étais pas irréel, que cela était bien arrivé.

Je renifle mais quelques larmes parviennent quand même à tomber.

Je m'étais écroulé dans ses bras, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps contre l'épaule de ton meilleur ami. Ce jour là, j'étais anéanti, détruit, l'air me manquait, le souffle, j'avais l'impression que mon cœur voulait cesser de battre pour te rejoindre, te retrouver, aller dans tes bras et t'embrasser, ressentir cette chaleur que toi seul possédait, se sentiment de sécurité que j'avais lorsque j'étais avec toi, tu étais le seul à me faire ressentir des émotions que plus jamais je ne connaîtrais.

Les larmes dévalent sur mes joues, je ne cherche pas à les arrêter.

J'ai pensé à y laisser la vie, j'ai essayé de le faire mais les gars ont réussi à m'en empêcher à chaque fois. J'ai songé à tout arrêter avec le groupe, mais encore une fois, les gars étaient là pour m'arrêter. En fait, j'ai juste voulu te retrouver, tu me manquait tellement, ce qui est toujours le cas, toutes tes manies, ton sourire carré qui faisait apparaître toutes tes dents, tes cheveux qui te collaient à la peau après le sport, nos parties de jeux vidéos où l'on faisait tout pour déstabiliser l'autre, tes réveils surprises en me sautant dessus, tes mots, tes "tu me manques.. ", "viens jouer avec moi !", "viens on va embêter les autres.", "kook je m'ennuie.. ", "kook un câlin ?", "kook, je t'aime !"

Je marque une pause après avoir prononcer ces deux derniers mots.

Tae, tu me manques, énormément, tellement plus que tu ne pourrais l'imaginer.. Je te promet de réaliser le rêve dont tu parlais si souvent, celui qui te faisait avoir des étoiles dans les yeux à chaque fois que tu en parlais, le sourire aux lèvres tel un enfant.. Je te promet de fonder une famille.. Tu resteras à jamais dans mon cœur.. Je t'aime."

Après avoir prononcé ces paroles, le vent souffla emportant avec lui mes dires pour Taehyung, lui emmenant sûrement là haut. Je leva alors mes yeux vers le ciel et lui sourit en sachant qu'il me verrait.

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