Robinson
Réécriture de ces premières lignes de « Robinson » tiré de La Jeune Parque et poèmes en prose de Paul Valéry paru en 1950 :
«Robinson.
Solitude.
Création du loisir. Conversation.
Temps vide. Ornement.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Tentation. Soif du pont de Londres.»
.oOo.
Robinson. Il est seul. Perdu.
La solitude. Si pénible. Si lourde. Si présente.
Création du loisir. Conservation. Conservation de soi ou du vide ? Quel loisir ? Quel loisir.
Le temps est vide. Un simple ornement à sa vie. Rien de plus. Ne sert à rien.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Danger toujours présent. Solitude.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Qu'est-ce que tout cela ? Il ne se souvient pas.
Il prie.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Eh ! Salut au loin, comment allez-vous ?
Il ne sait plus.
Tentation.
Il veut retrouver cette mémoire perdue.
Soif du pont de Londres. Du pont ou du fleuve ?
Il ne sait plus.
Solitude.
Temps ornement...Maison foyer...
Il est seul.
Il veut plus. Robinson ou Crusoé ? Pourquoi deux et non un ?
Seul. Pourquoi seul ? Il est deux pourtant. Deux noms. Deux identités? Ou alors tout n'est qu'un...?
Pourquoi ? Londres...loin. Foyer perdu.
Il se languit. Où est la compagnie ?
Pourquoi ?
Seul. Sans ami, sans vie.
Le Temps. Cruel personnage que le Temps. Il le tourmente, narquois et moqueur, lui susurre à l'oreille des mots amères.
Long. Solitude.
Où est la vie ?
Pourquoi lui ? Pourquoi seul....
Loisir infini et inexistant.
La tête...perdue ou retrouvée ?
Qu'est-ce que la tête ?
Solitude.
Qui est la tête ?
Salut, tu veux bien me parler ?
Bien sûr, enchanté je suis Crusoé.
Et moi Robinson.
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