"Alex, 

Je t'en supplie ne t'en veut pas, ce n'est pas de ta faute. C'est moi qu'il l'ai choisi. Je te remercie d'avoir été là, toi qui as vu mes blessures, qui as voulu me protéger et que j'ai refusé. Alex, si tu n'avais pas été là, je ne serai plus de ce monde depuis longtemps. Mais je décide tout de même d'y mettre un terme. Je n'arrive plus à vivre, à être heureuse, je suis constamment en stress, j'ai toujours cette boule au ventre qui me ronge. Notre amitié est unique, et je remercie aussi pour tous ces fous rires. Tu te souviens pendant les grandes vacances quand on a été à la mer ? C'était super et je veux que tu te souviennes de ces moments-là, que tu souris et que tu ne pleures pas. Je veux que tu gardes un bon souvenir de moi, ta nouvelle voisine, et ton amie. Je veux que tu te fasses de nouveaux amis. Et aussi si quelqu'un te dit de changer, s'il te plaît Alex, ne l'écoute pas.
Adieux Alex, tu vas me manquer...
                                                                           Edwina"

     Après avoir écrit ses deux lettres, Edwina descend les escaliers, ils sont en bois clair, elle dépose les deux lettres sur la table basse de son salon, c'est l'une des premières pièces que l'on aperçoit en rentrant avec également la salle à manger. Elle remonte et s'enferme à double tour dans la salle de bain. Son cabinet de toilette est plutôt grand, le sol étant un parquet, elle a une grande baignoire blanche. Elle ouvre la boîte à pharmacie, elle est accrochée au mur blanc de sa salle de bain, elle ouvre le placard pour y prendre toutes sortes de médicaments, elle ne prend pas la peine de lire le nom inscrit dessus. Elle s'en fout, son seul et unique but étant d'en finir avec cette vie, cette vie bien trop compliquée pour elle. 

     Près de la pharmacie il y a un lave-main, en dessous du lavabo se trouve un tiroir, Edwina l'ouvre pour y prendre un gobelet en plastique. Ensuite elle allume le robinet pour le remplir d'eau froide. Avant de prendre ses produits pharmaceutiques elle se regarde devant le miroir, elle se regarde, elle regarde la fille qu'elle est devenue, elle repense à tous ce qu'on lui a fait, ces coups ainsi que ces violences verbales qu'on lui a donnés gratuitement, sans raison apparente. Elle n'a que treize ans, pourtant elle n'en peut déjà plus de ce monde. Elle repense à ses parents, ses parents qui ont toujours été là pour elle, ses parents qui l'ont toujours aimée et chérie de tout leur cœur. Edwina verse une larme,cette larme ruisselle le long de sa joue, pour terminer sa route sur le parquet. Elle repense à l'autre nuit où sa maman est venue embrasser sa joue dans la nuit. À ce moment là, elle savait à quel point sa maman ainsi que son papa l'aimaient et ils l'aiment et l'aimeront toujours.

     Elle pense que ses parents seront assez forts pour surmonter cette épreuve, bien que celle-ci se trompe. Pour des parents, rien n'est plus douloureux que de perdre un enfant, leur enfant, ça détruit leur vie. Elle ouvre les boîtes de médicaments, elle en prend quatre de chaque sortes, puis elle essaye de retrouver la boîte de somnifères pour s'endormir. Elle avale la boîte entière, puis s'assoit à terre contre le mur, il fait froid. Elle commence à s'endormir mais juste avant on peut l'entendre chuchoter "papa, maman je suis désolé". Edwina perd connaissance, son corps s'allonge sur le sol, la chaleur de son corps se transforme en froid glacial, ces yeux sont fermés, elle a l'air si paisible, elle est délivrée, de son mal. Pourtant il y avait tellement d'autres solutions pour s'en sortir, mais celle-ci préfère se donner la mort, elle est si jeune. Ses parents étaient heureux avec leur seule et unique enfant, pourtant ce jour-ci tout change, ils n'auront plus que leurs yeux pour pleurer.