3) Mr. Bang : Les retrouvailles

- Hé ? Hé ?!

Le dirigeant du Palace releva la tête d'un dossier qu'il venait de recevoir dans lequel il y avait une photo détaillé de la jeune femme qu'il avait ramené chez lui la nuit dernière.

- Qu'est que tu veux Felix ?

Son pion posa un pistolet gris salement rayé sur une table de jardin délabrée et le tourna crosse vers son boss. La planque n'était pas aussi luxueuse et velour que le palace. Ici on y venait seulement pour le stock d'armes et de drogues qui allait et venait.

- J'ai besoin d'un nouveau flingue.

- C'est déjà le troisième ce mois-ci, tu te démerdes avec celui-là.

Le dit Felix serra les poings et envoya valser un siège en plastique avec un coup de pied rageur. Ce type était toujours à droite à gauche en train de se battre avec des gangs adverses. Évidemment qu'il utilisait son statut d'homme de main du grand Bang pour voler de l'argent aux plus peureux. Le businessman n'allait pas lâcher prise.

- Tu vas pas me faire ça sérieux... Son interlocuteur commençait déjà à en avoir marre. Il était venu exprès juste pour ça et avait raté le match Irlande-Australie tant attendu. Je t'ai dis que je te rembourserais le dernier, et puis si je peux pas me défendre je fais comment, hein ?!

Quelle petite merde.

Le ton montait, Chris n'était pas du genre à élever la voix. C'était trop d'honneur pour ce morveux qui commençait à lui courir sur les nerfs. Etais-ce trop demander que cinq minutes de répit pour récupérer des infos sur sa voleuse de Louis Vuitton ?

- Tu avais dis ça pour celui d'avant, et l'autre avant, et tout ceux que tu as défoncés sur le crâne des petits de Strake avenue. Il se leva en attrapant le pistolet d'une main qu'il pointa sur le front du gamin qui ne faisait que chialer devant lui. Et avec quel argent tu vas me rembourser ? Celui que tu voles ou le mien que tu dépenses aux jeux... ?

Un silence pesant s'installa quand Felix compris que son patron savait pour les jeux d'argent. Bien sûr qu'il était au courant, il n'y avait pas une seule chose qu'il ne pouvait pas acheter. Que ce soit des informations comme cette putain de veste unique et hors de prix !

Tires-toi avant que je ne change d'avis et que tu finisses au trou. Christopher fit un sourire carnassier comme il en avait le secret. A moins que ce ne soit ta véritable motivation ?

Le gosse déguerpit en deux secondes sans demander son reste. C'était toujours comme ça avec les plus reluctants, un peu de pédagogie et les voilà de retour sur les rails.

Il reprit le dossier et quitta le sous-sol pour rejoindre le rez-de-chaussé du Palace, son paradis pour les besaces bien pleines. En arrivant, il fut accueilli par ses employés officiels qui lui parlèrent des affaires qui marchaient à merveilles ces temps-ci. Du coin de l'œil, il vit Han qui venait de rentrer de mission et congédia le serveur pour retrouver sa tête-chercheuse.

La salle de réception était complètement vide et ils partirent dans un coin près d'une colonne pour éviter les oreilles indiscrètes.

- Des nouvelles du trafic prévu sur le port de Hanggang ? Demanda-t-il sans prendre le temps de savoir si tout allait bien.

De toute façon, il n'en avait rien à foutre, ils n'étaient pas là pour faire ami-ami.

- Tout devrait se passer sans accroc. J'ai quand même pris l'initiative d'envoyer Minho au cas où mais il ne devrait pas avoir de soucis à se faire.

- Très bien.

Le boss prit une seconde pour réfléchir à autre chose.

- J'ai livré le colis. Precisa l'homme aux cheveux bleus. Tout à l'air en place.

- Parfait. Il allait repartir quand Felix revint au galop dans son esprit. Surveilles le petit nouveau aussi, il commence à se rebeller un peu trop à mon goût.

- OK.

Il ne lui en fallait pas plus pour disparaître dans la pénombre et rejoindre le reste de l'équipe dans la planque au sous-sol.

Jisung Han était l'homme parfait, quand ce que vous aviez besoin était faire les filatures de ceux qui pouvaient être un danger pour le groupe. C'était aussi lui qui formait les nouveaux. Christopher lui était reconnaissant pour le travail acharné qu'il fournissait depuis des années. Il était sans aucun doute l'un des meilleurs éléments. Discret, expéditif, pas très bavard et sans aucune once de pitié. Il exécutait les ordres sans réfléchir, peu importe qu'il soit de torturer ou massacrer une famille entière.

Le dirigeant du Palace se dépêcha de rejoindre Changbin qui l'attendait devant l'entrée du bâtiment, un parapluie au-dessus de la tête.

- Vous en avez mis du temps... Ronchonnait-il en lui ouvrant la porte.

- Je te l'ai déjà dit. Avant l'heure c'est pas l'heure. Après l'heure c'est-

- Après l'heure c'est plus l'heure. Oui oui, vous me le répétez tous les jours ! Le coupa-t-il après avoir bruyamment démarré le moteur. Où allons-nous aujourd'hui ?

Christopher ouvrit son téléphone et se connecta sur celui de la voleuse. Une technique vieille comme le monde.

- On va au 12 rue Chongbonkseok. déclara-t-il en s'installant confortablement dans son siège en cuir. Il est temps que je reprenne ce qui m'appartient.

Durant le trajet long d'une vingtaine de minute - la fouineuse vivait dans un quartier cheap et loin du centre - il en profita pour lire le dossier plus en profondeur.

Emily Turner, née le 24 octobre 1995 d'une famille pauvre vivant dans une banlieue imprononçable est journaliste de Five.ent depuis deux ans, une chaîne d'information pourri jusqu'à la moelle et appartenant à un millionnaire étranger. Il y avait un paragraphe sur tout son parcours scolaire banal et les quelques infractions qu'elle avait faites depuis sa majorité. La plus grave étant d'avoir suivit puis forcé un homme qui maltraitait sa femme à se rendre à la police.

Tu parles d'une gangster. Cette nana n'avait probablement jamais écrasé un pigeon de sa vie. Et voilà qu'elle bousculait, salissait et volait un homme comme lui. Elle doit être de celles qui se prennent pour Wonder Woman et finissent par tomber sur plus fort qu'elles.

- Wonder Woman mon cul. Dit-il en observant la maison devant laquelle son chauffeur venait de se garer. Un vrai taudis qui n'avait rien à envier aux salles du sous-sol de la planque.

Christopher alla se présenter devant la porte en ferraille et appuya sur une sonnette dont seuls les pauvres en avaient le secret.

Un "J'arriive !" le fit reculer d'un pas mais il comptait bien foutre un coup de poing à la grognasse qui lui avait dérobé sa veste. Qui a dit qu'un homme ne pouvait pas frapper une femme ? Certainement pas lui.

- Est ce que je peux vous aid- Monsieur Bang !?

Emily referma la porte qui sécurisait sa cour violemment mais n'eut pas le temps de voir venir le coup de pied de Christopher qui l'envoya valser en à peine quelques secondes. Il n'en était pas à sa première intrusion.

- Mais ça va pas ?! Elle venait de hurler en se réfugiant derrière un banc en métal qu'elle essaya de soulever.

- Après le vole, vous ne faites pas dans la dentelle décidément Madame Turner. Vous comptez m'attaquer avec un banc ? Demanda-t-il en la voyant galérer.

La journaliste baissa les bras et les posa sur ses hanches en essayant de paraître à l'aise.

- Effectivement c'est une idée stupide.

Aucun amour propre ce genre de nanas.

Excusez-moi d'être particulièrement surprise de vous voir déchausser ma porte et débarquer un sale type comme vous dans mon jardin !

Christopher reconnu qu'elle était tout de même bien plus femme que lorsqu'il l'avait vu ce soir là, au milieu du Rex. Elle était habillée comme une adulte normale et pas une toxicos prête à s'arracher les cheveux pour trois pauvres grammes de crac. Son postérieur aguicheur était bien caché sous plusieurs couches de jeans, les seins aussi et qui plus ait toujours sous son Louis Vuitton.

- Je viens pour mon Louis Vuitton. Déclara-t-il d'une voix grave et directe.

Il y eut un blanc, un trou si profond que même les corbeaux n'osèrent pas combler. Allait-elle faire semblant de ne pas savoir ?!

- Votre... Louis Vuitton... ? Elle fit une grimace d'incompréhension et le regarda comme si un arbre poussait de son crâne. Est ce qu'on se connaît ? Enfin je veux dire moi... Moi je vous connais évidement je dors, je bouffe Bang. Mais je ne crois pas vous avoir pris quoi que ce soit qui s'appelle Louis ou je-ne-sais-quoi ?

Elle attrapa d'une main sa veste et le regarda puis regarda la veste puis ses cheveux puis la veste.

- Ça y est, vous me remettez. Hier soir, le Rex, votre cirque dans la voiture.

Il énumérait le nombre de folies qu'elle leur avait fait subir et qu'il s'était infligé sans raison. Chose qu'il regrettait bien maintenant qu'il voyait comment elle le lui avait rendu.

- Oh mon dieu ! Cria-t-elle en se déshabillant et en jetant le vêtement au sol comme si il était couvert de puces.

Christopher se pencha pour le récupérer avant qu'elle ne le salisse plus.

J'y crois pas, j'ai couché avec Christopher Bang ! J'ai couché avec ma bête noire ! Elle tournait en rond en essayant de se souvenir de quoi que ce soit. J'ai couché avec, avec, avec mon bouc !

Christopher l'arrêta et lui attrapa violemment le bras. Fini les gamineries.

- Je me fous complètement de savoir avec qui ou quoi vous avez couché. En revanche j'ai horreur que les fouine des infos dans votre genre mettent le nez dans mes affaires. Il sortit une arme dans son dos et la pointa sur son ventre. Si j'entends le moindre ragot, la moindre fausse note de votre bouche, je vous transperce. C'est clair ?

La jeune femme soutenait son regard en posant une main sur le canon du pistolet.

- Très. Dit-elle en le fixant droit dans les yeux.

Il lui remi gentiment son t-shirt en place qu'il avait malencontreusement relever et qui dévoilait son ventre blanc.

- Bien.

Et il repartit en laissant la porte branlante et s'enfonça dans la voiture en balançant la veste dans un coin de la voiture noire. Emily ne prit même pas la peine de les raccompagner et ils firent le chemin inverse. Changbin, qui avait vu toute la scène de loin au cas où quelque chose partirait en cacahuète ne pouvait pas s'empêcher de voir le dédain avec lequel son patron avait jeté la veste qui n'avait jamais habillé les épaules de Christopher Bang une seule fois. Pourquoi tout ce remue ménage pour une pauvre veste factuellement moche.

- Un problème ? Demanda la voix guillerette de Chris.

- Aucun patron. Dit-il en se concentrant de nouveau sur la route.

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