Covid-19


Cela fait maintenant quinze jours que le confinement fut prononcé. Quinze jours que plus personne ne peut sortir de chez lui sans risquer de contracter un virus extrêmement dangereux. Cela fait donc quinze jours que je n'ai pas vue la vraie lueur du jour.

Je ne sais même plus à quoi ressemble un ciel bleu ou gris. Je pense avoir oublié le gout de l'air sans cet arôme mortel qui plane au-dessus de nous et qui semble ne pas vouloir partir. En réalité je ne sais pas encore combien de temps il va falloir rester...mais je sais que nous ne tiendrons pas bien longtemps avant que cette malédiction nous prenne de court.

Depuis que le confinement a commencé, mes journées se résument à très peu... si ce n'est rien du tout. J'erre travers les pièces de la maison à la recherche de quelque chose à faire. En vain. J'ai beau vagabonder dans ma chambre puis dans le salon, je ne trouve rien d'autre à faire. Alors je regarde le monde devenu silencieux par la fenêtre, et j'écoute les cris d'alerte à travers un écran.

Ce virus est un vrai cauchemar, il terrorise les gens, les enferme chez eux. Il nous empêche de vivre notre vie comme nous le souhaitons et nous contraint au pire.

Le matin, lorsque mes yeux décident de s'ouvrirent, je peux sentir la peur et le stress dans toute la maison. Les minutes, les heures, s'écoulent, se succèdent et se ressemble. J'ai de plus en plus de mal à me lever le matin, parce que je sais que cette journée sera encore marquée par de nombreux morts et de nombreux cas supplémentaire. J'ignore s'il se décidera à arrêter un jour. J'ignore si moi et mes proches seront épargné. J'ignore si toutes les précautions que nous prenons n'auront finalement servit à rien.

Je me réveille, je descends avec ma famille, je fais mes devoirs puis je remonte une fois l'heure de dormir. Il nous arrive de plus en plus souvent de rester ainsi assis sur le canapé. Silencieux. Nous n'avons plus rien à nous dire. Les sujets de conversation on tous été épuisés en même temps que les dernières réserves d'enthousiasmes que nous avions... à l'idée de rester chez nous profiter de vacances. Nous ne profitons plus de rien.

Durant ces mêmes journées interminables, il m'arrive souvent de regarder mes parents et de m'imaginer une vie sans eux. Il m'arrive de plus en plus souvent à l'heure du coucher de mettre de la musique à fond dans mes oreilles et d'imaginer que le virus gagne un combat contre ceux qui me permette de vaincre le miens.

Ce virus, bien que minuscules, à envahis l'ensemble de ma maison. Il est là... je le sais. Il attend le meilleur moment pour venir s'insinuer à travers les portes de nos chambres et nous prendre tout ce que l'on a de plus précieux au monde. Lorsque je suis avec mes frères et sœur, je me surprends à plusieurs reprises à regarder autour de moi, derrière les portes et dans les placards de la cuisine. Je vérifie inconsciemment que la faucheuse n'est pas encore chez nous....Et j'ai peur. Peur de voir le reflet de cette maladie s'infiltrer à travers toutes les protections que moi et ma famille nous nous forçons à mette en place.

Alors au fil de mes journées l'endroit que je chérissais le plus semblait comme de plus en plus vide. Elle se vide de notre bonne humeur, elle se vide de notre enthousiasme...et qui sais, peut être s'un jour elle se videra de nos vies à tous...ce n'est plus qu'une carcasse dans laquelle se trouve six personnes attendant la fin de ce qui s'apparente être un cauchemar

Ce virus est un fantôme, un fantôme qui vient et qui nous prends toutes notre vie à la manière de la faucheuse. Il vient et nous rend malade. Puis il part un instant et nous fait crois que tout cela est bien finis avant de venir en force...Il rit bien de notre souffrance. En fait, il aime nous voir souffrir. Il aspire jusqu'à la dernière goutte de nos espoirs tel un vampire et nous traite comme un monstre.

Il nous met en colère, nous effraie puis nous dégoutte. Il nous fait rire puis pleurer puis paniquer.

Lorsque je suis mes cours à distance comme maintenant, j'ai toujours peur de taper les touches du clavier de peur de l'attraper, de peur qu'il se décide à venir me rendre visite. J'ai beau voir tous les jours un grand soleil au-dessus de nous à travers ma fenêtre, ce virus est tel un immense nuage qui nous plonge tous dans une obscurité ainsi qu'un désespoir sans nom.

Je n'ose même plus ouvrir les fenêtres ne serait-ce que deux petites minutes car je sais qu'il est là, je peux sentir sa présence à travers les rideaux en tissues gris de mon salon. Et je ne parle même plus de nos chambres.

Quand je m'isole pour dessiner avec de la musique dans les oreilles je ne peux m'empêcher de regarder à travers la fenêtre afin de m'assurer que cette créature diabolique ne se cache pas quelque pars près de moi. Lorsque l'on emprunte les escaliers pour rejoindre l'étage, les marches sont de plus grinçante. Comme si un poids s'était rajouté sur nous et faisait crier les marcher un peu plus. Ce poids, c'est le poids de la peur et de la tristesse mêlées qui font que je n'arrive presque plus à dormir.

Cette maison nous tient prisonnière, le virus et son gardien extérieur qui nous maintient par la force et la douleur. Nous sommes ceux qui doivent purger leur peine et nous somme effrayés chaque jour qui passe, priant de pouvoir être acquittés...

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