Cave ne cadas... (Partie 1)
Arrivée à la maison j'eus la surprise de découvrir un trio assez spécial dans la salle à manger.
Autour de la table ronde se tenaient Elvire, Nick en train de se goinfrer de crêpes au Nutella ainsi qu'une autre femme que je ne connaissais pas. Je posai lentement mon sac de cours contre le canapé, puis Elvire me fit signe de les rejoindre. Je pris donc place sur une des chaises et observa à la dérobé notre invitée.
Ses vêtements se résumais à un simple tailleur blanc et un jean noir taille haute, mais je ne pouvais pas voir ses chaussures sans paraître indiscrète alors je m'abstins. Elle ne portait ni bijou, ni maquillage, même si, à vrai dire, elle n'en avait pas vraiment besoin. Elle paraissait à la fois jeune et mature... la vingtaine je dirai.
Sa posture droite et assurée lui donnait de l'assurance. En tout cas, cette femme était magnifique et me laissait soudainement à penser qu'elle était plus qu'une simple femme en visite chez nous... Soudain, lorsqu'elle m'aperçue du coin de son œil, j'eus l'impression que toutes la prestance qu'elle affichait jusque là sembla s'effondrer. Son expression se figea et délivra une froideur qui me surpris...surtout après l'avoir vu aussi confiante il y à peine deux seconde.
Ses yeux se mirent à briller d'une lueur impossible pour moi à reconnaître et elle me fixait d'un regard imperceptible, perturbant. Elle me fit un léger sourire comme si elle avait peur de ma réaction, avant de se retourner vers Elvire. Celle-ci dirigea alors son regard vers celui de son mari.
Nick tu viens m'aider avec les factures et la paperasse s'il te plait ?
- Pas de problème !
Il prit sa crêpe et s'en alla en donnant la main à Elvire, puis tous deux partir en direction de leur chambre, à l'étage, en me laissant un dernier regard lourd de sens. Me laissant avec cette dame que je voyais pour la première fois de ma vie. Le silence s'abattit alors que je fixai les escaliers des yeux, incapable de soutenir le regard insistant de cette inconnue. C'est alors qu'elle se décida à enfin briser la glace.
- Bon ...tu te demande sûrement pourquoi je suis dans ta maison ... et... dans qu'elle but.
- En effet, je ne vous aie jamais vue et je ne vous connais pas vraiment à vrai dire.
Cette femme me couvrit alors d'un regard presque attendri en souriant, timidement, pour une raison que j'ignore. Elle soupira légèrement puis continua.
- C'est tout à fait normal que tu ne me connaisses pas, je ne viens pas d'ici. Je m'appelle Aurélie et je suis là pour te parler.
Je tiquai sur ces paroles et je vus dans son regard qu'elle s'en rendu compte. Néanmoins elle n'en montra rien et je le lui en remercie.
- Je vous écoute.
Elle prit une longue inspiration alors que je retenais la mienne, avant de déclarer sombrement.
- Je viens d'un endroit disons... particulier, que tu connais et que tu as connus étant petite. Je vis là- bas à vrai dire. Je suis une personne tout à fait normale, qui est née dans un milieu normal, tu vois ! J'ai grandi avec t...euh...ma famille, je me suis mariée...J'ai eu des enfants. Quoi de plus normale ! Je pense que personne ne t'a prévenue du fait que...
- Je vous demande pardon... mais ou voulez-vous en venir ? la coupais-je perdue.
- Je te pris de m'excuser je suis légèrement nerveuse ...
Elle secoua la tête et manqua de s'évanouir...avant de se ressaisir et de reprendre aussitôt.
- Je ....euh...Je ferais mieux de m'en aller. Désolé pour le dérangement.
Je restai silencieuse complètement abasourdis par ce que venait de me dire cette femme. Nous restâmes sous le silence pesant de la maison pendant ce qui m'apparut comme une éternité, me contentant de regarder la table sans la voir. Je ne savais comment réagir dans ce genre de situation...personne ne le sait d'ailleurs. Je suis perdu et j'avoue que cette rencontre, aussi anodine soit-elle, me trouble.
Soudain, elle sembla agitée et cherchait quelque chose des yeux. Elle prit un bout de papier qui traînait par-là puis griffonna dessus avant de me le tendre.
Son numéro de portable ?
- Si tu veux parler ou simplement si tu as besoin que je t'aide ne quoi que ce soit, n'hésite pas. Je serais toujours disponible pour toi.
- Mais...hm. Merci. Marmonnais-je.
- Mais de rien ma f...petite.
- Excusez mon insistance, mais je ne vois toujours pas pourquoi vous êtes entré chez moi et mes parents, et pourquoi vous semblez si...enfin bref, vous voulez quoi ?
- Rien.
- Mais alors que faîtes-vous ici ?
- ...Rien.
Elle s'exprimait soudain en donnant des réponses brèves et j'en déduis qu'elle n'était pas vraiment enchantée de venir... nous rendre visite ? Elle avait sûrement d'autre chat à fouetter plutôt que de...que de quoi d'ailleurs ? je ne sais même pas ce qu'elle vient faire dans cette maison. Et elle n'a pas l'air de savoir non plus. Le silence se remit face à nous. Mon malaise devait pouvoir se sentir car la femme se mit debout pour pouvoir sortir. Je finis par l'accompagner jusqu'à la porte.
Elle tint mon regard un instant mais finit par soupirer.
- Je suis désolé...je reviendrais un autre jour, promis.
- Ne vous pressez pas ! enfin...je veux dire...prenez votre temps.
- Le temps est la seule chose que je peux encore donner ma f...hm, mademoiselle.
Elle termina cette phrase ne me regardant de nouveau mais cette fois avec un nouveau regard...
Je levais la tête, étonnée. J'aurais juré qu'elle était déstabilisée par ses propres paroles. Elle s'empressa alors de sortir une bonne fois pour toutes dans le silence étouffant de cet après-midi. Une fois partit, je retournais dans le salon et m'assis sur le canapé en remarquant que j'avais serré le bout de papier avec son numéro. Le salon et la maison en générale étaient enveloppés par un silence des plus assourdissants.
06-23-58-44-74
Je serrais le bout de papier un peu plus fort et décidai de m'allonger. la musique des voisins se répercutant sur les murs de notre maison, je me décidais à me concentrer dessus quelques minutes...
...C'est la danses des canards, qui en sortant de la mare, se secouent le bas des reins et font coin coin !...
Ouai...mauvais idée. C'est à ce moment là qu'Elvire et Nick décidèrent de descendre les escaliers.
- Alors ? Fit-elle sceptique. Comment ça s'est passée ? qu'a-t'elle dit ?
- Maman...de quoi tu parles, cette folle ne m'a rien dit du tout, elle n'a même pas osé me parler. Qui c'était d'ailleurs ?
Les deux échangèrent une conversation par un échange de différents regards. Je tiquai et commençais à gigoter sur moi-même, consciente qu'il se tramait quelque chose.
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