Chapitre 7
La jeune femme ne resta pas inerte sur le sol, elle rampa tant bien que mal jusqu'à sa lame, soutenue par le bruit cinglant du métal qui mordait le silence. Ryan avait été blessé à l'abdomen durant son duel victorieux contre Alan et cette plaie le mit rapidement dans l'embarras. Cela n'échappa pas à Marc qui profita de l'état de faiblesse dans lequel se retrouvait son opposant pour le désarmer et s'emparer du sabre finement aiguisé. L'homme aux cheveux blancs essaya d'esquiver les coups, mais son agilité était profondément affectée par sa blessure. Marc réussit donc à le toucher au niveau du biceps, dessinant une entaille superficielle.
Mercy analysa la situation qui était désespérée pour Ryan. Elle réussit enfin à récupérer son épée et se leva difficilement. Le satyre était parvenu à faire choir son rival et le menaçait de son sabre, s'amusant des circonstances.
Ryan était tombé en tentant d'éviter les coups de l'homme et n'avait plus d'autre choix que d'attendre qu'il l'embroche avec sa propre lame. Marc savourait l'instant, à l'instar de Ryan il aimait voir la vie de ses adversaires s'envoler et se délectait des expressions qui passaient au fond de leurs yeux éteints. Mais il ne verrait jamais cela chez Ryan. Ce dernier le dévisageait, impassible, semblant le défier de le tuer.
Marc leva l'arme.
Le métal s'enfonça dans la chair.
Du sang coula jusque sur le sol tandis que la victime crachait de l'hémoglobine qui roulait lentement le long de son menton.
Mercy retira son épée d'un geste vif et Marc tomba sur le côté, lâchant le sabre qui s'échut mollement à terre. Ses yeux fixaient l'immensité et il expira une dernière fois. La princesse essuya sa lame teintée de sang sur le corps du satyre puis la rangea dans son fourreau. Elle se tourna vers Ryan qui respirait douloureusement. Il compressait sa blessure abdominale de ses mains ensanglantées. La princesse avança jusqu'à lui et s'accroupit.
-Peux-tu te lever? lui demanda-t-elle.
Il secoua négativement la tête.
-J'en doute.
Elle passa le bras de son coéquipier autour de ses épaules et le soutint afin de l'aider à se lever ainsi qu'à marcher. Il grogna en se mettant debout et ils firent quelques pas avant que Mercy ne le questionne:
-Où est passée la jeune fille?
Sa réponse fut entrecoupée de respirations difficiles.
-Elle s'est... enfuie.
Mercy acquiesça et se retourna pour regarder le spectacle sanglant. Alan était allongé sur le dos, de sa gorge tranchée s'écoulait une grande quantité d'hémoglobine. Marc quant à lui, reposait sur le côté, baignant dans une mare de sang et le regard fixé sur eux. Jessmina était la seule survivante, évanouie sur le sol, les cheveux poissés du liquide chaud qui avait coulé de sa plaie à la tempe. Ryan remarqua qu'elle respirait toujours et ordonna:
-Tue-la.
Son ton n'était pas si intransigeant qu'il le souhaitait, à cause de son état.
-Non, nous n'avons pas le temps.
Il soupira bruyament.
-Je ne... vois pas le rapport. Le général a... explicitement demandé... que nous..... tuions tous les satyres.
Elle haussa les sourcils.
-Je sais bien que cette perspective te plaît au plus haut point, cependant tu vas devoir choisir. Soit nous nous débarassons d'elle et nous n'arrivons pas assez tôt pour que tu puisses être soigné, soit nous la laissons ici pour la tuer durant le prochain combat qui nous opposera et tu arriveras suffisament tôt pour être pris en charge par les guérisseurs.
Ryan grogna, ce qui poussa Mercy à reprendre:
-Fais ton choix Ryan.
Il réitéra son grognement mais le ponctua cette fois-ci de quelques mots.
-Tu fais...chier princesse. Allons-y avant... avant que je ne change d'avis.
Elle obtempéra et ils s'empressèrent de se rendre à la cellule des Soins, tout du moins aussi rapidement que possible étant donné les blessures de Ryan.
Dès qu'ils arrivèrent, le jeune homme fut pris en charge par les guérisseurs qui s'affairèrent autour de lui sans répis. La princesse fut contrainte de subir un contrôle de routine durant lequel on osculta chacune de ses plaies superficielles. Lorsqu'elle reçut finalement l'autorisation de retourner au palais afin de rejoindre sa chambre pour s'y reposer, elle alla voir son coéquipier. Les médecins venaient de le quitter, le laissant pâle dans ses draps de lin. La seule teinte de couleur perceptible dans cette amas de blanc était le sang qui tâchait son bandage ivoire. La jeune femme crut qu'il ne l'avait pas remarquée, jusqu'à ce que sa voix résonne faiblement dans le silence de la pièce:
-Tu dois être déçue que les satyres n'ait point réussi à me tuer.
Elle haussa les épaules en souriant légèrement.
-Ils t'ont bien amoché en tout cas.
Cette phrase l'amusa et il tourna son visage livide vers elle, ouvrant enfin ses yeux bleux ciel mouchetés de jaune.
-Je te remercie.
Elle fronça les sourcils.
-Tu...
Un silence gênant s'installa quelques instants.
-Je te remercie de m'avoir sauvé la vie, répéta-t-il.
Mercy balaya ses remerciements d'un vague geste de la main.
-Allons, tu aurais fait la même chose pour moi.
Il essaya de bouger son bras droit, mais cela ne fit que lui arracher un gémissement de douleur.
-Je n'en suis pas si sûr, murmura-t-il.
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