Mercy ne mit pas longtemps à le rattraper et le suivit lorsqu'il s'engagea dans l'un des nombreux salons.

-Ryan, l'interpella-t-elle, arrête-toi deux minutes, s'il-te-plaît !

L'intéressé se figea en entendant sa voix. Il posa une main sur le haut du dossier du canapé et le serra si fort que ses phalanges en blanchirent. 

-Que veux-tu ?

Sa voix était froide, cassante. Dépitée de le voir si peu ouvert à la parole, elle retint un soupir las et releva le menton.

-Simplement te parler. Et que tu me regardes, ajouta-t-elle comme il ne bougeait pas.

À contre-coeur, il se retourna pour lui faire face. Il darda son regard glacial dans le sien.

-Je vous écoute, Votre Altesse.

Le sarcasme hérissa le poil de la jeune femme.

-Écoute Ryan, je suis vraiment désolée pour ce qu'il s'est produit hier. Tu... J'ai mal réagi, j'aurais peut-être dû être plus claire. Ne serait-ce pas possible que nous oubliions cet incident ?

Il la dévisagea sans sourciller puis laissa échapper un rire froid.

-Non. Tu vois, pendant ces mois durant lesquels nous nous sommes rapprochés, je m'en suis voulu. Je me disais que je t'avais mal jugée, que je n'aurais pas dû écouter les paroles qui sortaient de la bouche d'Evie. Tu es parvenue à m'éloigner de ma plus ancienne amie. Mais par-dessus tout, tu as réussi à me faire oublier ce que tu avais fait. Et à quel point ça me répugnais. Ose me dire que ce n'est pas à cause de ce satyre abjecte que tu m'as repoussé !

Mercy sentit son sang se figer dans ses veines. Jamais elle n'aurait cru qu'il en vienne à de telles conclusions. Parce qu'il avait tort ! Jay et elle s'étaient battus, ils se haïssaient à nouveau.

-Jay n'a rien à voir avec ça ! 

Elle avait laissé sa colère la dominer et avait crié ces mots. 

-Qui essaie-tu de convaincre ? Je vous ai vus. Ce n'était pas de la haine. Du moins, pas complètement.

-Mais tu délires complètement ! En fait, tu n'as juste pas supporté que je ne te retourne pas ton baiser. Est-ce si difficile pour toi de concevoir que je ne puisse te voir autrement que comme un ami ? Je t'aime, ajouta-t-elle avec plus de douceur, mais pas de cette façon.

La nymphe fit un pas vers son ami qui la détaillait avec un regard mauvais.

-Grand bien te fasse. Je me rappelle à présent toutes les raisons qui m'avaient poussé à te détester. Tu n'es qu'une traîtresse, Mercy. Tu ferais mieux d'essayer d'être digne des tiens plutôt que de fricoter avec tous les satyres que tu croises.

Cette réplique l'atteint avec plus de violence que ne l'aurait fait une gifle.

-Ne me parles pas ainsi ! Tu déverses ta colère sur moi parce que tu n'es pas capable de te remettre en question !

Il se rapprocha d'elle à son tour, sa rage irradiant par tous les pores de sa peau.

-Navré de te décevoir, mais j'ai simplement ouvert les yeux. Je revois en toi la catin que tu étais et que tu es visiblement toujours. Il faut croire que tu ouvres bien trop facilement les cuisses pour ces immondices ! 

La main de la princesse rencontra sa joue avant qu'elle n'eût le temps de retenir son geste. Il avait été beaucoup trop loin et elle n'avait plus la moindre envie de contenir sa fureur. Sans lui laisser le temps de réagir, elle tourna les talons et quitta le salon avec vigueur. Mercy n'accordait pas la moindre attention à ce qui se passait autour d'elle, elle rejoignit sa chambre en quatrième vitesse et se saisit d'une grande cape blanche. Elle avait besoin d'aller prendre l'air et de se calmer. Malheureusement, Regina entra avant qu'elle n'eût le temps de sortir de ses appartements. Tout en elle laissait paraître sa supériorité et son rang. De son chignon bien trop serré à sa posture assurée. Elle avait le menton relevé et son port altier soulignait l'air hautain qu'elle arborait continuellement. La souverain détailla sa fille et croisa les bras sur sa poitrine. Elle demanda :

-Où comptes-tu aller comme ça ?

L'intéressée haussa les épaules, faisant un gros effort sur elle-même pour ne pas laisser paraître l'état émotionnel dans lequel elle se trouvait.

-J'ai besoin de sortir un peu, mère.

-Tu attendras, nous devons discuter.

Mercy haussa un sourcil, perplexe.

-Sur quoi est censée porter cette conversation urgente ?

Regina fit quelques pas dans sa direction.

-Nous devons parler de ton comportement.

Elle dut se retenir de lâcher un rire sarcastique. Sa mère voulait parler de son comportement ? Voilà une conversation qui s'annonçait tumultueuse...

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Et le chapitre 19 ! 

Je sais pas pourquoi mais j'ai vraiment envie d'avancer cette histoire en ce moment, ça me fait plaisir  <3 

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre même s'il était un peu court, on est dans une phase plutôt calme avant que les péripéties ne s'enchaînent alors bientôt ! En tout cas, n'hésitez pas à me donner votre avis sur ce chapitre et à commenter ;)

Que pensez-vous de la réaction de Ryan ?

Croyez-vous que la conversation avec Regina va bien se passer ? 

XOXO

TOY