sujet de reflexion ( 3ème)
La lecture de Jeannot et Colin du grand Voltaire, nous invite à nous interroger : quels sont les points de critique sur lesquels l'auteur veut nous faire réfléchir ? Jeannot et Colin est un conte philosophique, autrement dit une histoire fictive, au travers de laquelle l'écrivain dénonce des aspects de la société, en s'appuyant notamment sur l'ironie. La critique de la société est un élément central de la littérature classique et en particulier au XVIII ème siècle. Pour répondre à la problématique, nous allons aborder, en premier lieu, le pouvoir de l'argent et en second lieu, la vanité des humains, ainsi que son inconditionnel besoin de plaire et de paraitre.
Pour commercer, Voltaire souhaite faire réfléchir ses lecteurs sur le pouvoir de l'argent. En effet, il souligne que l'argent est ce " qui élève et qui classe les hommes à son gré". Jeannot gravit très vite les échelons de la société tant que sa fortune et celle de ses parents prospère, mais dès qu'il est dépossédé de ses biens, la haute société, ainsi que sa fiancée le rejettent. Alors que Colin reste modeste, évolue lentement, et finit par mener une vie confortable par son travail. L'argent est nécessaire au puissant pour asseoir leur souveraineté. Ainsi, Voltaire dénonce la pression fiscale qui accablait le peuple au XVIII ème siècle, par une énumération de multiples impôts : " la taille, le talion, les aides et gabelles, le sou pour livre, la capitation, et les vingtièmes."
En second lieu, le philosophe nous invite à prendre conscience que l'un des grands défauts de l'être humain est la vanité générée par l'orgueil. Le paraitre est l'un des maîtres mots du XVIII ème siècle, Voltaire le dénonce souvent dans ses ouvrages. Dans ce conte, il montre que les titres de noblesse achetés par les bourgeois les plus riches, cherchant à gravir l'échelle sociale, ne servent que de faire valoir pour fréquenter " le beau monde" : l'aristocratie. Le père de Jeannot achète un marquisat, terre qui donne à son possesseur le titre de marquis. Puis il retire Jeannot de l'école, pour le " mettre à Paris dans le beau monde". Il poursuit sa critique en évoquant les compétences que doit maitriser un jeune homme de haut rang. La seule véritablement requise est de connaître " les moyens de plaire". Ces mots sont empruntés par Voltaire à un ouvrage de Moncrif : Essai sur la nécessité et les moyens de plaire, datant de 1738. L'emprunt est hautement ironique. De manière plus large, l'auteur dénonce l'éducation des parents riches qui font de leurs enfants des êtres sans grande valeur morale.
On peut donc conclure que Voltaire dénonce au travers de Jeannot et Colin certains travers de la société et de l'humain pour développer l'esprit critique de ses lecteurs. Si l'on devait retenir seulement les grandes lignes de ses critiques, je retiendrais: le pouvoir de l'argent et la corruption qu'il entraine ainsi que la vanité de l'homme. Au fond, à la lumière de l'actualité, l'œuvre de Voltaire n'est-elle pas intemporelle ?
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