Part 2 : Prologue

La journée avait été longue, la marche ne l'aidait pas à oublier, encore moins, ce tas de corps brûlé devant lui. Ses vies ne lui suffisaient plus. Il observe une dernière fois ce tas avant de se diriger vers son recoin, préférer, dans le noir, cacher, comme s'il ne souhaitait pas être découvert. Quels poids à la douleur d'un homme qui a perdu, foi en la vie ?

Il aurait pu la suivre partout où elle serait allé.
Il aurait pu éliminer le monde entier pour qu'ils ne soient que deux sur cette terre.
Il aurait pu vivre ce rêve, cette chance d'une vie meilleure qu'elle était pour lui.
Ou l'enfer qu'elle lui proposait, l'essentiel étant qu'ils brûlent ensemble.
Il regrette de ne pas l'avoir plus embrassé ce soir-là dans ce bureau.
Il regrette de ne pas avoir caressé chaque courbure de sa peau.
Il se déteste de l'avoir jeté contre ses escaliers.
Il se hait de ne pas avoir vu sa souffrance.
Il voudrait lui enlever cette peine dans son cœur depuis qu'elle est petite.
Il voudrait réparer cette âme qui était autant perdue que lui.

Mais maintenant tout cela n'est plus possible.

Entre les rues sombres de la Russie, le froid qui faisait encore son apparition, à la différence de l'année dernière cette fois-ci, il était plus tenace.
Ce même froid qui emplissait sa poitrine à chaque fois qu'il s'asseyait en face de ses tableaux. Assis en face de ce restaurant une bouteille à la main, noyant son chagrin et sa peine, Kyrell laissait le froid infiltrer chaque partie de son âme.
Les questions emplissant son cerveau. Il ne souhaitait pas revivre cette nuit, mais chaque journée qui passait était un cauchemar pour lui. Un rappel incessant de cette soirée d'horreur à Dublin.

La douleur disparaîtra-t-elle ?
Son chagrin se décimera-t-il ?
La colère disparaîtra-t-elle ?
La souffrance sera-t-elle toujours là ?
L'a-t-il réellement perdue ?

Sa chère Lady Aziza.
Ou devrait-il dire Alexander.

Il observe ce couple assis en face de lui séparait par la vitre du restaurant. La jeune fille était blonde, mais ce n'était pas elle. Son sourire ne ressemblait aucunement au sien. Ses yeux ne me pétillent pas d'humour et de malice comme les siennes. Il boit une nouvelle gorgée, qui lui brûle la gorge, mais satisfait sa soif. Quelle belle soirée pour se saouler et sentir encore plus minable. Son téléphone ne cessait de sonner. Cette fois-ci c'était Mika, Zachery a dû se lasser de lui rappeler qu'il était temps qu'il rentre à la maison.

Même le fait d'avoir éliminé son père ne lui apportait satisfaction. Il aurait dû l'arrêter. Tuer ce porc qui lui servait de porteur. Il méritait de souffrir. Cet homme lui a pris jusqu'à son âme. Se jeter au bord de cette falaise n'était pas la solution. Mais il se demande si lui-même aurait réussi à surmonter tant de peine, et tant de nouvelles en même temps. Se faire abuser, pendant des années, par la même personne, qui a tué tes parents et qui t'a appris à tuer par la suite. Cet homme a fait d'elle un monstre. Il lui a pris tout ce qu'elle avait dans sa vie. Il lui a fait payer une histoire dont elle n'avait jamais été responsable.

Dans cette histoire Cornelia n'est qu'une victime de plus de ce système de carte. Ce même système qui attribue des cartes de façon inéquitable, qui nous pousse à tant d'horreur.

Kyrell était en pleine contemplation, mais alors qu'il ne pensait la voir que dans ses rêves, il revoit son fantôme qui le hante tous les jours et toutes les nuits. Elle s'assied à côté de lui. Il la savait irréelle, mais il voulait tant y croire. Donc à cet instant, il profite, de son visage, de ses yeux, de ses lèvres, de ses mèches rebelles qui tombent sur son visage. Il observe chaque parcelle de son corps, et ferme les yeux pour capturer chaque détail au fond de son cœur.

Il l'entend, la voit, ne peut la toucher. Kyrell a l'impression de devenir plus fou qu'il ne l'était déjà.

- Tu devrais rentrer chez toi, tu sais, cet endroit est dangereux Ky.

Il l'observe et son cœur manque un battement lorsque sa voix s'infiltre dans chaque fibre de son corps.

- Tu n'es pas là, alors tu n'as pas à me dire ce que je devrais ou non faire.

- Kyrell.

- Tu n'es pas réelle, Cornelia. C'est une torture ce que tu me fais endurer. Je ne peux te toucher, je ne peux rien faire.

- Rentre chez toi Kyrell. Reprends ta vie en main. Redeviens-toi même.

Il souffle et caresse ses cheveux une seconde fois avant de l'observer. Il croyait l'avoir pour toujours, mais dans notre monde éternellement ça n'existe pas. Kyrell capitule et accepte finalement.

- Tu me manques. Terriblement. Je voudrais me battre encore avec toi, te faire la guerre, je voudrais que tu me tires à nouveau dessus, je voudrais t'embrasser à nouveau. Je désirerais tant de choses Lia...

- Tu me manques toi aussi Ares.

Elle lui fait son sourire habituel et l'observe à nouveau. Elle n'était pas réelle. Même si son cœur se réchauffait à chaque fois qu'elle l'appelle Ares, il lui fallait comprendre et accepter, sa blondie n'était plus là.

- Tu me manques.

Il ferme les yeux et essaye de la faire disparaître de son subconscient. Lorsqu'il rouvre les yeux, elle avait disparu. Un vide s'installe à nouveau alors que ses deux chiens se lèvent en même temps que lui. Ils appréciaient le froid autant que lui. Ces huskys le suivent pendant qu'il marche en direction de sa voiture. Meriq et Merlia étaient ses chiens depuis trois ans maintenant, ses compagnons fidèles. Il s'engouffre dans sa voiture et les installent à l'arrière.

Les rues étaient libres, sa voiture s'engage sur les routes étroites qui mènent au château. Il était retourné à Moscou, son ancien château ne lui rappelait que ses boucles d'or et ses yeux bleues.

Il se gare dans le parking avec lequel l'attendait Zachary, Mika et Max. Ils étaient en colère, mais il n'en avait que faire. Pour l'instant ceci n'était pas sa priorité. Il lui fallait prendre ses cachets et essayer de trouver le sommeil.
Kyrell descend de la voiture suivit de ses chiens.

Point de vue de Kyrell

- Kyrell, tu te fous de nous ? Bordel ça fait cinq heures que l'on te cherche partout.

- Zack j'avais besoin de prendre l'air, j'avais besoin de respirer, tu vas m'empêcher de faire ça également ?

- Putain, tu m'inquiètes de jours en jours. Kyrell toutes les cartes sont entre tes mains. Chaque groupe attend que tu décides comment faire. BORDEL ÇA FAIT UNE ANNÉE DÉJÀ.

- Calme-toi Zachary, Kyrell demain, nous devons avoir une discussion sérieuse.

- Merci, Max. Je vais rejoindre mes appartements.

- JE SUIS DÉSOLÉ QU'ELLE SOIT MORTE, SI DÉSOLÉ DE T'AVOIR EMPÊCHER DE SAUTER, MAIS TU ES MA SEULE FAMILLE ET JE REFUSE DE TE VOIR MOURIR À PETIT FEU, ELLE N'AURAIT PAS VOULU TE VOIR COMME CELA.

J'observe mon meilleur ami, désespérer et épuisé d'essayer de me ramener depuis plus d'une année. Mais comme il l'a si bien dit, elle est morte. Lia était morte depuis une année maintenant. Les cartes sont dans ma main, et je n'arrive pas à être heureux, j'ai les pleins pouvoirs, mais rien ne satisfait ma peine.

- Demain, nous déciderons que faire.

Je vis le soulagement dans ses yeux. Il me donne une tape sur l'épaule, il ne me le disait pas, mais il souffrait autant que moi, il ne savait pas où était Liz. Malgré toutes ses recherches. Ses deux amies nous ont bousillé dès leurs entrées dans cette boîte de nuit.

- Merci, je préviens les clans ce soir même.

Je hoche la tête et rentre dans l'habitacle. Cette année n'a jamais été aussi longue. Chaque clan avait été divisé, les piques sont toujours à Moscou, les cœurs à Berlin présentement, les trèfles à Londres, et les carreaux, ont été tous déplacés à Rome. Les règles sont claires, chaque clan reprend ses activités, nous ne nous assassinons plus entre nous. Nous éliminions les ennemis extérieurs. Chaque activité était respectée au millimètre près, la drogue, les armes, le trafic des voitures, les mercenaires, tout était organisé. Je suis profondément reconnaissant envers Zachary car sans lui, rien n'aura pu être possible.

Nos mercenaires étaient repartis à travers le monde, plusieurs personnes cherchent à tuer sans se salir eux-mêmes les mains, donc nos hommes s'en chargeaient.
L'argent coulait à flot, chaque groupe en profitaient, Clyde était celui qui s'occupait des trèfles, il me parle souvent des méthodes de travail de Lia. J'avais retrouvé ses photos de lorsqu'elle qu'elle était plus jeune. J'ai réussi a trouvé l'endroit où furent enterré sa famille biologique. L'ancien domaine des Alexander. Cette famille disposait d'une fortune inestimable. J'ai d'ailleurs eu le plaisir de rencontrer son oncle dans un café à Londres, ce cher Zayed. Mais il ne m'a pas adressé un seul mot. À la suite de cela, nous avions essayé de le suivre, mais il nous avait filé entre les doigts.

Zachary m'avait demandé de ne plus le suivre, il avait raison, cet homme n'allait pas me donner de réponses. Réussir à réquisitionner tous les tableaux de Lia furent la chose le plus compliqué que j'ai eu à faire dernièrement. L'argent ne suffisait pas, car une autre femme désirait les avoir également. Elle avait réussi à en garder deux, je n'ai jamais réussi à avoir son nom, mais d'après la gestionnaire de la galerie, elles étaient amies. Peut-être est-ce Liz ? Je n'en savais pas grand-chose.

J'entre dans ma chambre et me couche directement sur le lit, Merlia vient poser sa tête contre mon ventre. J'avais l'impression qu'elle ressentait ma peine. Je n'avais pas réussi à sauvé ma mère, et cela me torturait tous les jours. Mais ne pas avoir sauvé Lia me détruisait plus que je ne l'aurais jamais cru.

Mon téléphone sonne, un numéro italien apparaît et je ne sais pour quelle raison toutes mes pensées se dirigent vers Liz. Je décroche à la troisième sonnerie.

- Bonjour Kyrell.

Ce n'était pas la voix de Liz, cet anglais était parfait, même si le soupçon de l'accent italien était visible.

- Bonsoir, à qui ai-je l'honneur ?

- Tu n'as pas besoin de me connaître. Je voudrais juste que tu dises à Zachary de venir à Milan.

- Pourquoi devrais-je faire cela ?

- Car s'il ne vient pas raisonner cette femme, elle va finir par se pendre.

- Liz ?

- Oui. Depuis la mort de Lia cela fait cinq fois que j'arrive à l'empêcher de se suicider. La seule solution qu'il me reste est qu'elle voit Zachary. Peut-être, malgré sa colère, elle arrivera à lui prêter une oreille attentive.

- Et vous qui êtes-vous ?

- Je suis celle qui n'a pas fait assez jusqu'à ce que son amie perde la vie.

- Et je suis celui qui aura dû la sortir de l'eau.

- Peut-être avons-nous été très lâches. Où peut-être que nous n'avions pas vraiment bien cherché.

- Cela fait une année que je cherche.

- Peut-être n'avez-vous pas bien cherché. Quel nom avez-vous utilisé lors de vos recherches Kyrell ?

- Huda Cornelia Aziza, c'est celui qu'elle a sur tous ses documents administratifs.

- Elle ne s'appelle pas ainsi Kyrell. Vous êtes resté malheureusement pour vous dans le passé. Lady Kate Alexander, c'est son vrai nom. Et une certaine Lady Alexander sera à Monaco dans trois jours, dans l'hôtel Paris de Monte Carlo.

Je me lève d'un bond de mon lit et l'écoute plus attentivement.

- J'ai fait la même erreur, en cherchant avec son ancien prénom, mais lorsqu'on a une famille de militaires et de mafieux comme la mienne disons que les cadavres existent, et les survivants également. Donc, je vous dis à lundi, je serai dans notre domaine secondaire à Monaco, mes hommes vous récupèrent à l'aéroport. Bonne soirée Pique.

- Attendez, putain comment savez-vous tout cela ?

- Vous croyez que vous, vous battiez contre qui pour les tableaux, je suis la confidente de Cornelia. La seule personne en qui elle a jamais eu confiance et si vous pensiez que rien qu'en l'embrassant, vous la connaîtriez, c'est que vous vous êtes réellement fourvoyé. Arrêtez de la considérer comme une Aziza et pensez comme un Alexander.

- Faites-vous partie du système de cartes ?

- Oh non, ce monde n'est pas le mien, disons que nous sommes deux tueuses qui se sont bien retrouvé. Envoyez-moi sur ce numéro les coordonnées de votre vol, et dites à Zachary que je lui enverrai un avion à Moscou.

- Comment savez où nous sommes ?

- Kyrell, vous ne vous cachez pas à ce que je sache, j'ai tout simplement suivi vos meurtres, chaque corps calciné jusqu'à vous retrouver.

- Alors puis-je savoir à qui je parle, votre prénom au moins ?

- Je ferai mieux, je, vous donnerai mon nom en entier, et pas besoin de faire des recherches, demandez-vous juste qui dirige la mafia Italienne. Je suis Bella Kiara Geraldi Bianchi. J'avais hâte de parler à l'homme qui avait donné un peu d'humanité à Lia.

- Un peu d'humanité qu'insinuer vous par là ?

- Oh rien de bien méchant, Cornelia n'était pas qu'une deuxième main, elle était un mercenaire, elle tue, découpe, brûle, noie, la seule chose qu'elle avait besoin de savoir c'était le jour, l'heure, et que désirait son client. En fin de compte, elle t'a rencontré et sa main s'est relâché. Tu étais son talon d'Achille, c'est pour cela qu'à chaque fois que tu fermeras les yeux, soit reconnaissant, car moi la femme que j'ai connue t'aurai tué depuis belles lurettes.

Elle raccroche et me laisse sans voix, j'étais tellement sous le choc, putain, elle est peut-être en vie. Peut-être ne l'aie je pas perdue ? Le choc que je venais d'avoir me coupa toute envie de dormir. De toute façon, je ne n'y arriverai même pas. J'attrape rapidement mon ordinateur et mets son nom, mais aucune information de cette jeune femme ne s'affichait. J'essaye avec tous les nom possible, mais rien n'y fait. J'intègre ma clé et entre sur le système de la police italienne avant de la pirater et là, je la retrouve enfin. Cette jeune femme aux cheveux brun, cette malice dans les yeux alors qu'elle allait en prison. Elle est sortie deux semaines plus tard et la plaine venait de sa mère, Ramira Geraldi, c'est quoi ce foutoir ? Elle est commandant dans l'armée de l'air américaine...

J'appelle mes contacts en Italie qui me font un résumé de la mafia Italienne et de leurs liens avec la mafia Brésilienne. Comme quoi, elle avait raison, pas besoin de chercher, elle était appelé Eagles, pour sa précision et sa rapidité avec les armes. Cette Bella savait des choses sur Lia, des choses qu'il me fallait découvrir. J'appelle Zachery qui entre dans ma chambre trois minutes plus tard.

- Demain soir, tu seras à Milan.

- Pourquoi ?

- Liz, elle ne va pas bien.

- De quoi tu parles ? Nous ne l'avons pas retrouvé elle non plus, tu as oublié ?

- Je sais sauf que là, tu as une chance d'être avec la femme que tu aimes. Un avion passera te récupérer demain.

- Putain Kyrell, ces filles ne sont pas faite pour nous, tu veux bien laisser tomber cette histoire s'il te plaît.

- Zachary, demain, tu seras Milan. Tu vas retrouver cette femme, t'excuser et bordel de merde... Tout ce qui se passera par la suite ne me concerne pas, mais demain prépare-toi à partir.

Le lendemain soir après l'organisation et le bilan entre les différents groupes, Zachery s'envola en direction de Milan. Dans ma situation , si elle est réellement en vie , que vais-je faire ? J'étais complètement paumé. J'entre dans la salle des miroirs et fait face à mon frère. Vous pensiez que je l'aurais tué aussi facilement?

J'arrive face à lui et le vis attaché à sa chaise, ce petit con avait essayé de s'enfuir, mais deux mois plus tard, je l'avais retrouvé, et depuis je me plais à le torturer, d'abord, je lui ai enlevé toute envie de désirer une femme, mais je n'en avais pas fini avec lui. Tous les jours, il se voyait mourir. Il me suppliait de l'achever, mais l'envie de le faire ne me prenait pas encore. Quel plaisir de voir Ismaël souffrir encore et encore.

Monaco,

Lundi, 8 heures.

Deux voitures noires s'arrêtent en face de mon jet, Max me lance un petit sourire alors que le soleil du sud de la France brûlait ma peau.

- Cette fameuse italienne est-elle réellement honnête ?

- Nous le saurons bientôt mon ami.

La voiture démarre dès que nous sommes installés, nous traversons la ville à vive allure, la mer et les montagnes à pertes de vues, Monaco était une si belle ville. Notre voiture s'arrête devant une très grande maison. Quelques instants plus tard les portes s'ouvrent donnant sur une grande allée, où se garent les voitures.

J'observe autour de moi, chaque homme disposait d'une arme, et sur la terrasse principale se tenait une jeune femme, habillé d'un pantalon et d'une chemise, les pieds vêtus d'escarpins, elle s'habille de la même manière que ma Blondie.

Ses cheveux en bataille, j'avais l'impression qu'elle venait de finir de se faire baiser. Sa chemise était mal mise et les boutons n'était pas à leurs places, lune dépassant l'autre. Son rouge à lèvre avait disparu, je regarde Max qui me fait un petit sourire. Il pensait la même chose.

- Notre chère hôte était en pleine partie de jambes a l'air.

- Je crois bien, elle a vraiment dû prendre son pied pour être dans cet état.

Max explose de rire et nous la rejoignons. Je me contenterai de hocher la tête, je refuse de la toucher ne sachant pas où étaient ses mains.

- Bienvenue à Monaco Kyrell.

J'explose de rire sans faire exprès. Putain, j'avais l'impression d'être face à une adolescente de seize ans qui venait de découvrir les dépravations liées au sexe.

- Qu'est-ce qui vous fait rire ?

- Oh rien bonjour Mademoiselle Bianchi. Votre matinée a-t-elle été agréable.

- Fort bien, elle le fut, je viens de m'envoyer en l'air.

Max hoquette de surprise, la franchise italienne, j'adore.

- Oh, vous pensiez que je ne vous ai pas vue me détailler, je sais ce que vous pensez, et je ne m'en cache pas, alors vous allez entrer ?

- Bien sûr. En espérant que vous vous soyez lavé au moins les mains.

- Non, je n'ai pas eu le temps. L'aviez-vous fait après ce qu'il s'était passé dans votre bureau avec mon amie.

- Fort bien oui, disons que la propreté fait partie du savoir-vivre. Dis-je sarcastique.

- Eh bien, je, vous mettrai des bouchons d'oreilles ce soir, car je compte m'y remettre et avec plus d'entrain, et peut-être là aurai-je du savoir-vivre.

- Je ne dors pas ici, mademoiselle Bianchi, je passerai ma nuit à l'hôtel. Donc, vous pouvez vous foutre en l'air avec votre homme tant que vous le souhaitez. Avec une telle vue, je préférai renvoyer les gardes et m'envoyer en l'air dehors, ou dans un bureau avec les baies vitrées qui laisse la lumière pénétrer l'habitation.

- Je comprends, vous avez un faible pour les bureaux.

- Oui une faiblesse assez sauvage, dont votre amie avait fait les frais, et je l'espère si que vous ne m'aviez pas menti au téléphone qu'elle est en vie pour terminer ce que nous avions entamé dans ce bureau. Donc, vous comprendrez que ce n'est pas vos parties de jambes en l'air qui m'intéresse, mais ma jolie blondie.

- Je vous aurai déjà tué si vous n'étiez pas important pour elle.

- Eh bien, essayez, je peux vous assurer que je n'aurai pas mal, car avant même que votre main n'arrive à moi, je vous aurai brisé le cou.

Elle me toise en colère alors que Max posait une main sur mon épaule, sale petite peste.

- Allons dans le salon.

Nous la suivons jusqu'au salon, où je suis surpris par un mur entier de photo, de billet de train, d'avion, de maison, chaque pièce du puzzle menant à une seule personne cette jeune femme vêtue d'une robe rouge, ses cheveux blonds au vent, et un grand sourire sur les lèvres.

Ma Cornelia.
Ma lady.
Ma red card.

- Cela fait une année que nous la cherchons avec Liz, lorsqu'elle s'est jeté à l'eau, Clyde était en bas de la falaise, donc il a vu sa tête cogner contre une pierre avant qu'elle ne se fasse emporter par le courant. Il a essayé de la sortir de là mais son corps n'était plus là. À la suite de cela, il a envoyé un message sur le serveur de Liz, afin de lui annoncer. Les jours suivants, vos recherches et les ratissages avec les bateaux, nous avons tous compris qu'elle n'était plus là. Alors à commencer une longues séries de recherches, mais rien n'y fait. Par la suite mon père m'a conseillé d'essayer son vrai nom il y a un mois et nous avons eu une Lady Kate Alexander qui résidait d'hôtel en hôtel. Elle n'avait pas de maison fixe, elle était entre les avions en permanence, suivit par des gardes surentraînés. À la suite de cela, j'ai découvert qu'elle venait à Monaco. La seule chose qui m'a poussé à y croire c'est cette vidéo.

Elle démarre son ordinateur et on regarde clairement une vidéo de Cornelia ou quelqu'un qui est identique à elle, traversant le hall d'un hôtel, vêtue d'une robe et les cheveux parfaitement coiffés d'un chignon. C'est une blague ?

- C'est elle ? Tu en es sûre, mais nous l'avons vu sauter de cette falaise. Max me regarde sous le choc.

- Nous le saurons bientôt. Je vais me changer et nous allons la retrouver à son petit déjeuner. Une des serveuses m'a assurée que c'était sa deuxième fois dans cet hôtel et qu'elle était accompagnée à chaque fois d'un homme qu'elle appelle son oncle.

Zayed Alexander, ce putain de fumier, imbécile de merde.

- Cette fois-ci, elle était seule. Elle est arrivée hier soir et elle déjeune toujours dans la salle de restaurant, donnant une vue sur tout Monaco.

- Elle aurait simulé sa mort ?

- Ça nous le saurons qu'une fois en face d'elle.

Je cogite et commence à faire les cents pas, j'étais définitivement sous le choc. Quelle histoire ! Waouh ! Elle n'aurait pas osé dissimuler sa mort ? Bordel de merde , elle est tellement intelligente, je sais qu'elle en est capable, mais si tel était le cas pourquoi n'aura-t-elle pas rejoins Liz ? J'étais perdu, me posant mille et une question.
Que s'est-il réellement passée Lia ? Est-ce concrètement toi ?

Une heure plus tard, nous étions installés dans la salle de restaurant, Bella avait les mains qui tremblaient. Qu'elle est stressée cette femme! Ma conscience me rappelle que j'allais bientôt chier dans mon froc, tant la respiration me manquait, et que j'avais l'impression que mon cœur allait quitter ma poitrine.

J'étais assis de dos Max et Bella en face de moi. Une larme coule sur la joue de Bella et je comprends enfin, elle venait de faire son entrée. Max dépose son verre, alors que ses mains tremblaient. Sa respiration se ralentissait, mais je refusais de me retourner. J'entends sa voix derrière moi, exactement la même, le même souffle, je sens son sourire à travers sa voix.

- Ainsi Michael, quand arrivera mon oncle ?

- Dans huit jours lady Kate, vous deviez pouvoir visiter le reste de la France d'ici à la ?

- Des nouvelles des cartes Michael ?

- Aucune dispersion pour le moment, je pense qu'ils ont bien dirigés maintenant.

- Oui, c'est ce que mon oncle m'a fait savoir.

Elle s'installe à table à trois petites marches de ma mienne, je relève les yeux et la fixe enfin. Oh seigneur.
J'avais l'impression que mon âme allait me quitter, elle sent mon regard sur elle et relève les yeux avant de les plantés dans les miens. Engloutissant toutes forces qu'il me restait.

Point de vue de Bella.

Elle était là en face de nous, son sourire et ses yeux pétillants, jamais, je ne l'avais vue aussi heureuse. Nos regards se croisent brièvement, mais aucun mots ne quitte mes lèvres. Elle m'observe comme une inconnue. Ce n'était pas Lia, du moins pas celle que j'ai connue. Cette malice et son air effronté étaient toujours présents, mais où était mon amie dans ces vêtements parfaits.

Elle s'installe et j'observe cet homme impoli qui comme je le voyais était fou amoureux d'elle qui relève les yeux et les plantes dans les siennes. J'observe Max qui me lance un petit regard. À croire qu'il était habitué. Leurs yeux ne se détachaient pas l'un de l'autre, comme s'ils cherchaient à se battre l'un contre l'autre. Leurs regards étaient emplis par différentes choses, mais lorsqu'elle entre ouvre les lèvres légèrement, je comprends assez aisément, putain de merde, ils s'attirent comme des aimants.

Ils s'embrassent en un regard et j'ai l'impression que son connard d'ex beau-frère la déshabille toute nue. Sans même la toucher. Les joues de Lia deviennent toutes roses et elle baisse les yeux, elle avait perdu cette guerre. Kyrell lui n'arrêtait pas, la bataille était terminé, mais il n'en avait pas assez. Il retourne sa chaise et se pose face à elle son verre à la main l'observant plus intensément.

Max s'approche de me moi et me chuchote ceci.

- Ils se désirent depuis si longtemps qu'ils étouffent l'air présent à chaque fois que leurs regards se croisent.

Je relâche mes poumons et essaye de me lever pour aller à sa table. Il me fallait des explications. Il me fallait comprendre. Que s'est-il passer ? Où était passée mon amie, je l'avais tant pleuré, tant aimé, j'étais si en colère.
Mais Kyrell attrape ma main et se relève avec moi. Nous nous approchions de sa table lorsque deux hommes nous arrête en cours de route.

- Laisse-les Michael. Ils se plaisent à me dévisager autant les laisser se joindre à moi.

C'est quoi ces conneries ? Elle ne nous connaît pas ? Elle ne se rappelle pas de nous ? Est-ce une mauvaise blague.

- Bonjour.

- À qui ai-je l'honneur ?

- Lady Kate Alexander, et vous qui êtes-vous ?

- Bella Bianchi.

- Qu'est-ce qui vous amène à Monaco ?

- Une découverte.

- Oh intéressant et cet homme qui me dévisage ainsi est-il votre époux ?

- Non loin de moi cette idée. Quelle horreur, j'ai quelqu'un dans ma vie Lady Kate, et son amour ne peux être égalé. Kyrell quant à lui est un débauché et le seul jour où il n'a pas pris de verre d'alcool au petit déjeuner c'est aujourd'hui. Pouvons-nous rejoindre votre table ?

- Oh oui bien sûr, j'aime votre franchise. Alors Kyrell ?

Point de vue de Kyrell

Mes yeux allaient quitter mes orbites, le choc que je ressentais n'étaient en rien semblables à ce que mon cœur vivait. Putain, elle est magnifique. J'avais envie de renverser la table et la rejoindre. Découvrir à nouveau ses lèvres. Aspirer chaque plaisir que ses lèvres ont à m'offrir. Je ne savais pas à quoi elle jouait, qu'est-ce qui l'animait ? C'est une blague ? Elle nous a oubliés. Et puis je m'en fiche de Bella.

Bordel, elle m'a oublié ? Moi ? C'est une blague ? Pas après tout ce que nous avions vécu ensemble. Pas après tout ce qu'il s'est passé.

– Je suis Kyrell Ares Vasilkova.

- Un anglais ?

- À moitié, je suis Anglo-russe.

Son sourire s'agrandit et me fixe dans les yeux sans me quitter une seule fois du regard. Ma blondie rêvait d'être mon dessert et je la désirais encore plus que je ne le devrais. Ma queue s'enfonçant dans chaque paroi de ce vagin qui m'a fait complètement perdre la tête. Bordel de merde, elle était encore plus belle, si solaire, j'avais l'impression d'être en face d'une nouvelle personne. Elle me tend la main, avec un sourire malicieux attendant que je lui embrasse le dos de la main.

Je prends sa main délicatement dans la mienne faisant en sorte de caresser sa paume avant de fermer les yeux et de poser mes lèvres sur cette main. Je laisse mes lèvres si longtemps que je la sens frémir contre moi. J'ouvre lentement les yeux et l'observe alors que sa respiration se faisait de plus en plus lente. Elle ferme les yeux et se retient contre la table comme si elle avait une violente pulsation.

Elle ouvre les yeux tandis que ce cher Michael s'approchait d'elle à nouveau. Dégage tes pattes sale petit con.

- Tout va bien Lady Kate ?

- Oui, j'ai encore eu des flashbacks Michael. Je vais me rafraîchir, je reviens tout de suite. Vous pouvez commander. Je vous invite à ma table.

Elle se relève et se retourne encore une fois pour m'observer avant de me tourner le dos et de rejoindre les toilettes.

- Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Dis-je encore sur la surprise.

- Lady Kate a subi un grave traumatisme il y a une année, je suis son médecin et protecteur, nous traversons le monde ensemble depuis une année. Elle a perdu l'entièreté de sa mémoire.

Je me retiens à la table. Putain de bordel de merde. Qu'est-ce que cela ? Bella était aussi choquée que moi. Elle ne faisait donc pas exprès.

- Une perte de la mémoire ?

- Oui, il lui arrive d'avoir des flashs, mais c'est tout. Nous lui rappelons sa vie au fil et à mesure du temps, son oncle lui raconte son histoire. Elle sait peindre et jouer du piano comme si elle avait fait ça toute sa vie. Il me désole de ne pouvoir l'aider.

Elle arrive au même moment et me regarde intensément. Les mains qui tremblent légèrement.

- Je... Je... penses que... nous nous... sommes... déjà vue... j'ai eu un flash Michael... et j'étais dans une boîte de nuit... et au deuxième étage de celui-ci... se tenait cet homme... c'était sombre, très sombre, mais....

- Ce n'était pas moi. Lui dis-je.

- Vous en... êtes sûre ?

- Oui. J'en suis sûre et certain.

- Pourquoi m'avoir dévisagée de cette manière alors ?

- Car je désire dîner avec vous ?

- Et pour quelle raison devrais-je dîner avec vous ?

- Par ce que tout comme moi, vous avez envie de partager plus qu'un petit déjeuner avec moi. Alors Lady Kate dînons ensemble et décidons de la suite.

Max et Bella me regardent sous le choc alors que cette dernière me donnait un coup de talon sous ma table. Cette fois-ci, elle n'était pas une deuxième main.
Il n'y avait pas de mensonge. Elle n'était pas cette femme qui cachait sa sournoiserie. Je la voyais elle, certes, elle avait oublié qui elle était. Mais ma décision était prise, elle devait apprendre à me connaître hors de mon horreur et moi hors du sien. Et je me fais une promesse, j'éliminerai son oncle, pour l'avoir caché du monde et caché de moi. Et dans huit jours, je ferai de cette femme mienne.

Car oui, elle l'était : mienne jusqu'à l'os. Habitant chacun de mes rêves et mes cauchemars. Elle est mienne, comme je suis sien. Et putain, j'ai hâte, hâte de la rendre folle de moi. De lui faire perdre la tête autant qu'elle emporte mon cerveau. Putain de la foutre dans mon château, ses mains et ses jambes liés. Cette peau laiteuse, et son sexe recouvert de plaisir, j'entamerai de long va-et-vient en elle. Je la baiserai tellement que plus jamais elle ne perdra la mémoire.

Elle me reviendra. Emplissant chaque paroi de mon cœur, comme au premier jour, alors que nos yeux s'aimaient sans même se connaître. Ainsi là, je lui ferai comprendre, qu'Ares n'est pas qu'un monstre comme elle se plaisait tant à m'appeler. Que je suis un homme fou, au point de vider chaque être de son sang, si c'est ce qu'il faut pour qu'elle comprenne mon désir d'être avec elle.

Ma chère Lady Kate.
Mon obsession.
Ma red card.

Je l'ai retrouvée.

Bonne nuit les filles.

J'attends vos avis avec impatience belle soirée à vous ❤️.

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