Chapitre 3 : Cornelia ♣️

Il ne me reste plus qu'à m'enfuir et à m'enfermer dans une boîte, et ne plus jamais en ressortir.

Après les dix mille questions de Liz auxquels j'ai refusé de répondre. Suite à ce qui s'était passer entre moi et l'homme aux lunettes, ou plus tôt, l'homme aux yeux vert, je m'étais enfermé dans un mutisme sans nom. Trop bouleversé pour en parler et trop frustré pour assumer ce que je venais de faire.

Hier soir, j'ai vécu ce que je n'ai jamais vécu de toute ma vie. Je ne risquais pas de l'oublier. Ses mots, ses claques dont je porte encore les marques, son visage, ses mains, moi qui jouis les jambes écartées en face de lui. J'étais complètement dépassé.

Mon parrain me tuerait s'il savait ce que je faisais de ma vie dernièrement, surtout en cette période où les tensions se sont accentués entre les porteurs de carte.

Mais alors que je croyais ne plus jamais revoir l'homme aux doigts experts. Me voilà nez à nez avec lui, Kyrell c'est son prénom. Et l'homme à qui je voulais me donner hier est le frère de mon futur époux. C'est le pire karma de toute mon existence.

Imaginez il l'informe. Mais que peut-il bien lui dire ? J'ai mis mes doigts entre les cuisses de ta future femme et hier, nous avons failli baiser sauvagement ensemble. Non, j'espère qu'il ne lui dira rien.

J'avais l'impression que ses yeux me mettaient à nu, il avait un regard noir porté sur ma personne et cela m'intriguait encore plus. Kyrell était magnifique et détestable, car je n'avais pas oublié ses mots hier. Je me suis senti blessé. Mais la règle numéro un m'a rattrapé, pas de sentiments.

Assise sur les jambes D'ismael, on lui racontait notre rencontre à la galerie.

- C'est incroyable, j'ai hâte de voir vos toiles. Me dit-t-il en laissant sortir la fumée de ses lèvres. Putain ses lèvres que je n'ai pas eues l'occasion d'embrasser. Jamais un homme ne m'avait rejeté avant lui.

- Tu peux me tutoyer, et toi, tu fais quoi dans la vie ?

– Je suis Data analyste, et aujourd'hui, je m'occupe également d'une boîte de nuit. Vous devriez passer, le deuxième étage est très agréable.

Son regard ne quittait pas le mien. Il veut vraiment me faire regretter.

- Nous essayerons de passer frérot. Huda n'aime pas réellement les boites de nuit.

Huda adore une boîte de nuit. Surtout ceux de kyrell. Même son prénom est sexy.

- Elle aimera la mienne, je te l'assure. Je n'étais pas au courant pour ton mariage frérot sinon je serais rentré plus tôt pour t'aider pour les préparatifs.

- Tu ne me parlais plus vraiment et tu me disais toujours être pris par le boulot. Mais je suis très heureux que tu sois là aujourd'hui, demain enfin, elle sera à moi.

Isma m'avait informé qu'il avait un frère, mais suite à leurs problèmes familiaux, il avait déménagé pendant dix ans en Russie chez leurs tantes. Mais il ne m'avait jamais montré de photo et à chaque fois qu'il me parlait de lui, il l'appelait Ares. Le jour où j'ai fait mes recherches sur mon futur époux, j'ai eu toutes les informations possibles sauf ceux de son frère.

- Tâchez de le rendre heureux belle-sœur.

Belle-sœur... Je t'emmerde avec tes belles-sœurs à la con.

- J'y compte bien, il est l'amour de ma vie.

Il me défie du regard, avec un petit sourire en coin. Je n'aime pas Isma, mais c'est quelqu'un de bien. Mes pensées envers son frère doivent s'arrêter par respect pour lui.

Mon téléphone vibre une nouvelle fois, c'est ainsi depuis ce matin. La mort de Varney n'a pas été bien accueilli par les membres de son groupe. Je devais tuer quelqu'un et j'attendais de recevoir son prénom.

Ma vie est un périple, je suis la deuxième main de mon porteur de carte, sa tueuse... et ceux depuis quatre ans. Les trèfles m'ont recueilli à mes douze ans, après ce que j'avais fait à mes parents. Je tuerai n'importe qui s'il le faut pour que l'on ne s'en prenne pas à mon porteur de carte.
En ce moment, nous avons un plan, récupérer la red card avant la prochaine réunion.

Je continuais à faire mon sourire le plus faux. J'avais beaucoup de questions, son frère n'était pas n'importe qui... Je ne crois pas qu'il ait une carte, mais il fait partie d'une mafia ou quelque chose qui y ressemble. La structure de sa boîte de nuit me semblait davantage être un QG, qu'une boîte lambda.

— Je crois que vous avez du temps à rattraper, bébé, je vais dans la chambre, Liz passera me récupérer plus tard.

Isma m'attire contre lui et me fait un smack, lorsque je quitte ses lèvres, je vois le regard noir de son frère qui me donne froid dans le dos. Je ne suis pas à lui. Ni à son grand frère d'ailleurs.

- Très bien bébé...

- À plus tard belle-sœur...

Je le vis écrire sur son téléphone sans me regarder.

- À plus tard beau-frère...

- Alors Isma, comment va notre cher père ?

- Il est en voyage et ne sera pas présent demain.

- Pour ne pas changer, je ne me porterai que très bien s'il n'est pas là...

Isma m'avait fait savoir que son frère n'était rentré qu'une seule fois en dix ans et ceci était à la mort de leur mère.

Je monte les escaliers à la vitesse de l'éclair et vis un nouveau message de mon parrain.

- Jay Taylor.

Je me décide à l'appeler, je ne pouvais pas tuer tout le monde tous les jours. Il fallait qu'on fasse profil bas, se faire oublier pour mieux attaquer.

- Cornelia.

– Bonjour parrain, je suis préoccupé par les derniers événements.

- Tu veux que je fasse tuer, le connard qui te sert de fiancé ? Il te préoccupe ?

– Non merci, s'il doit mourir, je m'en chargerai moi-même. Pour le moment, je souhaite l'épouser. Deux de nos hommes ont été tué hier soir.

– Je suis au courant Cornelia, fais ce que je te demande de toute façon les dommages collatéraux font partie du travail. Annuler ce mariage serez la meilleure chose que tu pourrais faire.

- Je n'annulerai pas ce mariage.

- Et si je te le demandais ?

J'ai envie de l'insulter ce vieux con. À croire que c'est lui qui décide de qui l'on aime ou d'avec qui l'on est censée se marier.

- Je ne le ferai pas, ma vie personnelle me concerne parrain. Je vais faire le travail demandé pour ce soir. À demain.

- SI TU RACCROCHES NOUS AURONS DE SACRÉ PROBLÈME TRÈFLE.

Ce putain de connard est tellement autoritaire à croire que je n'avais pas le droit au bonheur.

- Je t'écoute parrain.

- ANNULE CE MARIAGE. Tu ne peux pas être marié et faire ce travail.

- Ne m'appelle plus trèfle et ce putain de mariage, je vais le faire. Je vais raccrocher maintenant et faire mon travail quand vous rentrerez, nous aurons cette conversation. On ne peut pas s'attaquer à tout le monde sans qu'il n'y est des représailles et je m'en fiche des autres tant mes hommes ne meurent pas.

– Surveille ta voiture Cornelia...

Je me lève du lit sous le choc, il est en train de me menacer.

- Tu me menaces parrain ?

- Les accidents arrivent très vite, annule ce mariage de merde, tu as vingt-deux ans.

- Tu n'as aucune raison de me faire annuler ce mariage.

- Je ne fais pas confiance à cet homme. D'ailleurs où était tu hier soir ? Tu n'as pas surveillé tes gardiens de cartes.

- Je suis sortie fêter mon enterrement de vie de jeune fille parrain, mais je suppose que tu ne sais pas ce que c'est.

- Il se passe quoi Huda? J'ai l'impression que tu as besoin d'une mise à jour.

- Non, je n'en ai pas besoin, j'ai juste l'impression que tu ne prends pas au sérieux les piques. J'ai l'impression qu'ils s' en fichent de mourir, ils deviennent comme nous. Plus aucune règle n'est respectée. T'imagines que nous ne connaissons même pas son putain de visage.

- Les piques, j'en fais mon affaire personnelle, il y a eu un changement de porteur, je crois. L'autre connard qui y était n'aurait jamais osé tuer un de mes hommes.

- Règle ce problème et ne te mêle pas de ce mariage.

- C'est trop facile, ce connard ne te mérite pas et tu le sais.

- Je pense qu'il est temps que prenne de plus longues vacances parrain, car la Cornelia amoureuse risque de te faire mal au crâne.

- Surveille ta voiture, c'est tout ce que j'ai à te dire.

Je raccroche, s'il croit qu'il me fait peur, il se fourre le doigt là où je pense.

J'ai tué Varney et juste avant de l'achever, il m'a dit : je sais qui tu es, et mon porteur te retrouvera, tu n'auras pas à le chercher, il te retrouvera, et ta mort sera lente et douloureuse.

J'ai gardé ses mots pour moi. Je savais que son porteur répliquerait, mais alors que je me faisais prendre par les doigts de mon beau-frère, Nicolas et Harper se faisaient tuer et ça me fait vraiment chier.
Ils étaient amoureux l'un de l'autre, Harper était une putain de tireuse d'élite, et leur relation était secrète de tous sauf moi.

Les relations intimes chez les trèfles ne doivent être jamais dévoilés, au risque de se faire virer ou tuer. Le parrain n'accepte pas de relations entre gardiens de cartes quel qu'elle soit, chose que je ne comprends pas d'ailleurs.

Dans le cas de Varney, il avait dépassé les bornes en se mettant avec Claudia, notre nouvelle recrue. Il voulait obtenir des informations sur notre association. Claudia avait craqué, elle l'avait informé de ma couleur de cheveux et de mon surnom. J'ai dû me débarrasser des deux, et je ne le regrette absolument pas.

Une demi-heure plus tard, j'envoie un message à Liz afin de l'informer qu'il n'était plus nécessaire de passer me chercher.

Je retourne au salon, et retrouve Isma et Kyrell en pleine discussion.

- Chéri, je vais devoir y aller, Liz a une petite urgence.

- Tu veux prendre mes clés ?

- Oui s'il te plaît.

Il m'attire contre lui et m'embrasse tendrement.

– Je t'aime.

Je n'ai aucune envie d'y répondre.

- Moi aussi Isma. Tu pourrais me prendre un bouquet.

Je prends mon sac en même temps avant de porter mes baskets.

- Les roses blanches ?

- Oui ce sont mes préférées. Je suis désolée de ne pas avoir pu passer plus de temps avec vous. Kyrell, nous vous verrons demain ?

Il me fait un grand sourire avant de répondre :

– Je serai là avec plaisir. D'ailleurs, je vais y aller également. J'ai un rendez-vous important.

Putain... Nous allons être ensemble dans l'ascenseur.

- On a beaucoup de choses à se dire Ares, après ma lune de miel, nous prendrons le temps de discuter.

- Nous verrons le moment venu. Je descends avec toi belle-sœur.

J'entre dans l'ascenseur suivi de Monsieur aux doigts d'expert qui se met derrière moi.

Les portes se ferment devant nous et je me sens tout d'un coup compressé, étouffé.

- Merci, de n'avoir rien dit à ton frère.

Je vis son sourire dans la glace, il se rapproche de moi, assez pour que je sente son souffle contre mon oreille.

– J'aurais su que c'était mon frère plus tôt. À cette heure, tu ne serais même pas ici, mais sur cette table de bureau en train de te demander si tu arriverais à remarcher belle-sœur.

Mes sens se réveillent et mon corps se réchauffe.

- Tu m'aurais fait quoi ? Me baiser ?

Il ricane et me retourne afin qu'on soit face à face.

- Non belle-sœur, je ne t'aurai pas baisé, j'aurai détruit tes fesses contre cette table jusqu'à ce qu'elle ne tienne plus. Tu n'aurais plus pensé au mariage, ni à ce qui s'en rapproche, mais juste aux mouvements de ma queue en toi en train de te faire comprendre que depuis que tu es rentrée dans cette boîte de nuit, tu es à moi. Pas à ce connard d'Ismael.

Je n'avais plus de batterie, mon corps allait s'éteindre tellement j'étais sous le choc.

Est ce mal d'être autant excitée lorsqu'il me parle de cette manière ? D'avoir envie qu'il me fasse cela dans cet ascenseur à trois minutes de mon futur époux. De sentir ses lèvres autour de mes seins, qui souffrent depuis hier soir.

Il observe mes yeux et me refait son plus beau sourire avant de cliquer brusquement sur le bouton stop pour arrêter l'ascenseur. C'est un putain de psychopathe.

- NON MAIS ÇA NE VA PAS ?

Avant même que je n'ai le temps d'en placer une, il entoure sa main autour de mon cou. Puis colle son front au mien.

Je n'arrivais plus à parler sa prise se faisait de plus en plus forte. Je me sentis soulever du sol.

Comment il arrive à faire ça ?
Pourquoi fait, il cela ?

- Hier, je ne sais pas ce que tu es venue foutre dans ma boîte de nuit, ou même à quel jeu tu jouais, c'est mon frère qui t'a envoyé ?

Non, mais il est parano, c'est une putain de blague, j'étais sous le choc. Comment ça c'est son frère qui m'a envoyé ? Il ne connaît pas la moitié de mes activités. Je pose mes mains sur les siennes, il fallait qu'il arrête, j'avais la tête qui tournait et j'allais mourir si ses mains ne cesser pas de m'étrangler.

- Je n'ai rien dit à mon frère, car lui, je m'occuperai de son cas plus tard, mais toi, belle-sœur, si tu fais une seule connerie, je te tuerai dans ta robe de mariée et je peindrai un tableau avec ton sang. C'est clair ?

Je hoche la tête, il me relâche et débloque l'ascenseur.

Il est bipolaire, j'avais l'impression d'avoir deux personne totalement différente en face de moi.
J'avais le visage couvert de larme et mon cœur tambourinait si fort que je l'entendais. Lorsque les portes s'ouvrent, je marche rapidement dans le parking sans me retourner. Je prends la voiture d'Ismaël et m'engage sur la route.

C'est un putain de malade mental, j'avais l'impression d'être dans un film. Le pire, c'est que je ne peux pas me battre contre ce connard.

Je ne pouvais toucher à personne sans en avoir l'autorisation. Une chose est claire, aujourd'hui, j'ai envie de tuer ce putain de con.

Le système des cartes m'empêche de faire beaucoup de choses. C'est un mal pour un bien, car plus j'avance plus, j'ai envie d'éliminer des personnes sur mon chemin.

Je mets rapidement mes écouteurs et appelle Liz.

- Tu as fait quoi au parrain ?

-Je l'emmerde le parrain, j'ai un autre problème, Kyrell est le frère de Isma.

- Qui est Kyrell ?

– Monsieur aux lunettes, putain celui qui m'a fait oublier mon prénom sur la table de son bureau.

- Ta langue se délie enfin, vous avez couché ensemble ?

– Non Liz putain, je ne veux plus parler de ça, il est son frère et je pense qu'il fait partie d'un gang ou d'une mafia. Il n'a pas l'air d'aimer son frère et il vient de m'étrangler dans l'ascenseur.

– Tu l'as tué, j'espère ? Me dit-elle d'une voix froide. Dis-moi qu'il n'est pas vivant Cornelia, sinon je le tue. Comment ça il ose poser la main sur toi ?

- Liz, tu penses que si ce n'était pas à cause du système de carte, je ne l'aurai pas fait ? Putain, je ne peux pas et ils ne doivent pas savoir qui je suis. Je dois me montrer calme et terrifié, tu as oublié ? Kyrell ne fait pas partie du système de carte, je n'ai aucune envie de me faire chier par le parrain avec cela.

– Pourquoi t'en vouloir alors qu'il n'aime pas son frère.

- Il pense que j'ai été envoyé par Ismaël hier dans sa boîte de nuit, afin de le surveiller ou je ne sais plus quoi. Ismaël n'est au courant d'aucune de mes activités.

- N'empêche ton futur mari trempe dans des histoires louche.

Nous avions découvert il y a plusieurs mois que mon futur époux avait fait de la prison, car il a été coincé avec deux kilos de poudre. Je ne lui en ai jamais parlé, et très sincèrement, je m'en fichais,  je n'étais pas mieux que lui.

- Fais des recherches sur ce type Liz, s'il est un vrai danger, nous l'éliminerons.

- J'ai mis son nom et son prénom dans notre base de donnée, c'est un putain de génie en Russie.

- Développe Liz.

Je m'engage sur le pont afin d'arriver plus rapidement à la maison.

- Cet homme achète et revend des maisons, mais c'est également un génie de l'informatique. Je pense qu'il lui faudra moins d'une minute pour pirater ton téléphone Cornelia.

- Il ne trouvera jamais rien sur moi et tu le sais, le parrain a fait en sorte que je sois aussi blanche que neige. Ce serait impossible. Je dois éliminer Jay, je n'ai pas le temps de penser à mon beau-frère, monte un dossier sur lui et nous le lirons demain avant d'aller à la mairie.

Je vois dans mon rétroviseur une voiture en train de me suivre. La phrase de mon parrain me revient en tête. Il ne va pas se venger sur moi ? C'est une blague ?

- Liz s'il te plaît. Il est où Clide ?

- Je ne sais pas vraiment. Pourquoi?

- Je suis sûre d'être suivie.

Je m'engage sur l'autoroute et conduis plus rapidement. La voiture disparaît une fois que je regarde dans mon rétroviseur.

- Putain Huda, j'essaye de te localiser, afin d'envoyer Ayden te récupérer.

- Le parrain commence à me les mettre très honnêtement.

- Huda, c'est une fausse alerte Clide vient d'entrer, la personne qui te suit n'est pas des nôtres.

Je me gare devant un restaurant indien et attend de voir si la voiture allait me dépasser.

- Huda parle-moi, tu m'inquiètes.

- Tu peux demander à Clide si le parrain lui avait demandé de me faire quelque chose ? Dis-je en observant toujours cette foutue voiture.

- Affirmatif, mais il a refusé, il va nous faire vivre l'enfer lorsqu'il reviendra.

- Je me fiche du parrain, putain, Liz, il faut que je sème ce connard, donne-moi un itinéraire. Je t'envoie sa plaque par photo.

Je décale légèrement mon téléphone et prends une photo de la plaque avant de lui envoyer en attendant sa réponse.

- Cette voiture a été achetée il y a deux jours par un certain... oh merde... c'est ton beau-frère qui est en train de te suivre Cornelia.

- Liz le dossier de cet imbécile, on le réglera ce soir. Tu as des nouvelles de Jay ?

- Tu savais que Jay fréquentait Anne. Me dit-t-elle alors que je redémarrais la voiture.

- Notte nettoyeuse ?

- Exactement, occupe-toi de Jay. Je l'enverrai nettoyer son corps et on se débarrassera d'elle en même temps.

- Cela me fera 4 personnes en moins de 72 heures Liz, je suis épuisée. Tu sais que j'ai arrêté de compter.

- Cornelia, si nous devions compter nos meurtres, nous ne serions plus ici. Tu es sa tueuse, nous n'y pouvons rien. Et puis je n'ai aucune envie que le psychopathe qui nous sert de parrain nous fiche à nouveau dans la cave.

Je masse mes tempes et regarde dans le rétroviseur. Kyrell me suivait toujours.

- Je sais ce que tu en as en tête Huda, ne va pas le voir, ne le confronte pas. Tu vaux mieux. Il ne doit pas savoir que tu l'as vu. Il pense qu'il est dangereux. Mais putain, il ne sait pas à quel point tu peux être dangereuse pour lui.

- Très bien. J'arrive à la maison. Je t'aime.

- Je t'aime aussi. Attend Cornelia, il y a une chose anormale qui vient de se produire.

- Il se passe quoi encore Liz ?

- Je suis la seule qui ait accès aux données de ton téléphone, on essaye d'enlever mon cryptage.

- Je m'en fiche, tu te débrouilles comme tu voudras, mais tu me dégages ce type.

- Hier, tu ne disais pas cela. D'ailleurs, je croyais que tu croyais à ce mariage, pourquoi l'avoir trompé ?

- Liz, tu veux vraiment que l'on aille sur ce terrain. Te botter le cul ne m'a jamais posé un problème.

- Ça, c'est lorsque nous avions 16 ans et que j'avais des choses à apprendre. Aujourd'hui, je suis ta gardienne de carte, je peux très bien te rendre tes coups.

- Dégage ce type de mes données tout de suite Liz Chamberlain.

- Dis-moi ce que tu as fait avec ce type ?

- LIZ JE NE RIGOLE PAS.

- Tu penses que j'ai envie de rire, tu es trop stupide parfois. Putain, tu imagines si le vieux con qui nous sert de parrain apprend qu'en plus de te marier avec quelqu'un qui n'est pas de notre monde, tu fricotes avec un mec qui est dangereux.

- Liz, tu es sérieuse là, tu me donnes des leçons de morale ? Je vais finir par te virer de mon appartement.

- Tu m'aimes trop pour faire cela. Je viens de renforcer le cryptage. Casse ton téléphone madame Vasilkova.

- Je te retrouve à la maison, demande à Clide de me chercher ma moto.

- Quand je pense que ce connard d'Ismael t'appelles mon ange.

- Liz, je vais vraiment te tuer.

- La vérité blesse Huda, ce mec et son frère ne vont nous apporter que des problèmes.

- Ça, je m'en charge compris, Lance le plan doublure. Cherche-en une qui à mes yeux aussi.

- Très bien. Huda, excuse-moi, si je t'ai vexée, je me sens responsable de toi, s'il t'arrive quelque chose, je devrais rendre des comptes. Je ne me le pardonnerai jamais s'il t'arrivait du mal alors que je suis ta gardienne.

- Je vais bien Liz. Je tue Jay ce soir et je me marierai demain.

- Bien à tout à l'heure.

Je raccroche et casse mon téléphone avant de me concentrer sur la route.

Il pourra chercher des informations partout où il le souhaite, il ne trouvera jamais rien.

Kyrell Vasilkova ne me faisait pas peur, plus tôt rire. En l'espace de 24 heures, il m'a pris pour un ange et le lendemain pour une diablesse. Je ne sais pas vraiment quoi en penser.

Je suis très instable mentalement, et je traîne beaucoup de bagage derrière mon dos, et je pense que lui aussi.

Ma haine est intérieure, elle coule dans mes veines depuis ma tendre enfance.

Il l'a vu avant tout le monde, il savait ce que je deviendrais avant même que je ne lui dise. Comme cet après-midi du 12 avril. La veille de mon anniversaire, alors que j'étais assise dans ce jardin à dix minutes de chez moi.

Flash-back

Je le vis sortir d'une voiture noire accompagnée de trois monsieur en costume resté à côté de la voiture. Plusieurs choses fusaient dans mon cerveau. J'avais trop réfléchi ou trop sur analyser.

Comment tuer cet homme qui me sert de père?

Je le vis s'arrêter devant moi, lui et son regard que je cherchais à fuir. Je sentais le danger à des kilomètres, mais je ne sais pour quelle raison. J'avais envie de lui faire confiance.

- Bonjour jeune fille.

- Bonjour monsieur.

- Comment t'appelles-tu ?

- Cornelia.

- Quel joli prénom. Que fais-tu ici toute seule.

- Je n'aime pas rester chez moi.

- Pourquoi tu n'as pas de jouet ?

- J'ai douze ans, je n'ai pas besoin de jouets.

- Que te faut-il Cornelia?

- Est-ce que vous savez tuer ?

- Oui.

- Tuer et enterrer ?

- L'un ne va pas sans l'autre, jeune fille. Qui est sur votre liste Cornelia ?

- Mes parents.

- Pourquoi sont-ils sur ta liste ?

- Parce qu'ils me font du mal.

- Tu penses que les tuer serait une bonne chose.

- Je vais le faire, peu importe les conséquences.

- Ils te font du mal de quelle manière ?

- D'une manière que je ne souhaite pas divulguer. Et vous, comment vous appelez vous ?

- Le parrain et je souhaite être le tien.

Un trèfle était dessiné sur sa main et son regard ne me quittait toujours pas.

- Pourquoi moi ?

- Parce que derrière ce visage d'ange ce cache beaucoup de choses. Et j'ai besoin de quelqu'un qui réussisse à tromper tout le monde en un seul regard.

- Et que serai-je pour vous ?

- Ma porteuse de carte.

- Et que vais-je y gagner ?

- Je paierai tes études, je te soutiendrai, je te protégerai, je t'offrirai une famille, je te redonnerai une vie.

- Vous avez vu ce qu'ils ne voyaient pas.

- Parfois, il suffit d'une seule observation. Quand souhaitez-vous le faire?

- Aujourd'hui. Je ne supporterai pas un jour de plus.

- Très bien, venez avec moi trèfle.

Je relève les yeux et lui rends son regard.

- Si vous me faites ce qu'ils m'ont fait je vous tuerai aussi parrain même si ça me prend tout le temps du monde.

Il me fait un grand sourire.

- Qu'est-ce que je disais, un ange à l'extérieur, on va trouver qui tu es réellement à l'intérieur Cornelia.

Fin flash-back.

Il a fini par le découvrir. C'est le seul qui entrevoyait ce que personne ne voyait en moi. Nous nous disputions énormément, car je pense que parmi tous les trèfles, je suis la seule à lui parler comme je le souhaite. À le menacer même si je sais que je l'aime beaucoup trop pour l'appliquer.

Lorsque je désobéissais, j'étais mise à jour. Les mises à jour chez les trèfles n'était semblable à nulle autre.

J'étais tabassée et enfermée dans la cave. Pendant trois jours sans nourriture, juste de l'eau pour me maintenir en vie. Sans aucune lumière ni vie.

J'y suis allée trois fois de suite. Je suis disons pas très friandes de règles. J'aime vivre ma vie comme je le souhaite.

À chaque fois que j'en ressortais. Mon mental se durcissait de plus en plus. On pourrait me torturer autant de fois que possible. Je ne craquerai jamais.

Notre première semaine de formation n'est basée que ce sur nous, nos forces, nos faiblesses et notre capacité à supporter la douleur. De ce fait l'on se préparait mentalement au reste de la formation en ayant un mental de fer.

Après avoir ignoré Liz pendant toute l'après-midi, je me réveille vers 21 heures et prend une très longue douche.

J'enfile ma combinaison de moto. Et attache mes cheveux. Je mets ma cagoule et mon casque.

- Je suis désolé pour tout à l'heure.

- Liz, on en parlera plus tard, je dois vraiment y aller.

Elle se rapproche de moi et me serre contre elle.

- Tâche de ne pas mourir.

- Par le sang, pour les cartes et pour le parrain.

- Par le sang, pour les cartes et pour ce connard de parrain. Je ferai attention. À tout à l'heure.

Je me dirige vers le nord de Londres pour retrouver le bar dans lequel Jay se trouvait. J'envoie un message à nos nettoyeurs avec le téléphone de Liz afin que ça ne prenne pas beaucoup de temps.

Il était censé sortir dans dix minutes. Nous lui avions donné rendez-vous en nous faisant passer pour Anne.

Lorsqu'il sort de la boîte de nuit avec sa démarche de petit con, une main dans la poche et cette foutue clope entre ses lèvres, j'ai beaucoup plus envie de me tuer.

- Bonsoir Jay.

- Comment connaissez-vous mon prénom ?

- Vous savez que vous n'avez pas le droit de fréquenter un membre des trèfles ?

- Oh putain. C'est une fille les gars. Il a toujours pensé que c'était un homme, mais c'est une putain de femme une blondie...

Je venais de lui tirer dessus deux, trois fois, non cinq fois. Je me dirige vers lui et retire son micro pour l'écraser par la suite.

J'envoie un message à Clide afin qu'il récupère toutes les caméras de surveillance sur un rayon de 300 mètres.

Les nettoyeurs arrivent trois minutes plus tard et je vis le visage d'Anne se décomposer devant moi.

- Tout va bien Anne.

- Oui.

- T'en est sûre ? Je ne voudrais pas avoir à te poser la question.

- Tout va bien.

- Regarde-moi s'il te plaît.

Elle se retourne pour me regarder, les yeux terrorisés.

- Je t'aimais vraiment bien, mais tu connais les règles.

Lia l'autre nettoyeuse me regarde totalement perdu.

- Tu y arriveras seule Lia ?

- Oui, dans six minutes, j'aurai fini.

- Bonne nuit Anne.

Je lui tire dessus et m'en vais sans me retourner. Je rejoins le QG pour retrouver Liz et les autres.

Markus m'accueille à l'entrée avec son sourire habituel.

– Il est là.

- Il n'était pas censé être au bout du monde ?

- Il a appelé tout le monde et non, il n'était pas au bout du monde, il était à Bristol, il avait besoin d'un peu de calme.

- Il m'a demandé Markus ?

- Disons qu'il n'est pas très heureux.

- Putain... je vais y aller demain je me marie je n'ai aucune envie de me disputer ce soir.

- Je suis désolé, mais tu dois aller le voir, il n'attend que toi, et je dois récupérer ton arme.

Je lui tends mon arme et rejoins la salle à manger où je le vis assis au bout de table. Les autres étaient à l'extérieur, il n'y avait que moi, Liz, Jacob et Clide.

- Bonsoir trèfle.

- Bonsoir parrain.

Je m'avance vers lui pour lui embrasser la joue, il en profite pour empoigner mes cheveux, je m'y attendais un peu.

- Alors, tu vas me faire répéter ce que tu disais ce matin.

- Je... putain ça fait mal...

- Continue ta phrase Cornelia.

- Je me marierai, que tu le veuilles ou non.

- Très bien.

Il me donne une énorme gifle qui me fait vaciller et tomber par terre. Mon cœur tambourinait si fort que je l'entendais.

C'est la deuxième fois qu'il lève la main sur moi.

- Ça, c'est pour ne pas avoir tué Jay directement, car sale Imbécile, ils savent que ma porteuse est une femme, de surcroît blonde. Je suivais tout ce qui se passait à travers les caméras Huda.

- J'ai fait ce que tu m'as demandé de faire.

- Elle a fat tout ce que vous lui avez demandé.

- Liz ne t'en mêle pas.

- Écoute ta porteuse, gardienne, je ne souhaite pas te mettre dans l'équation, tu as toujours su respecter les règles.

- Elle ne t'a rien fait, j'ai fait le putain de boulot
Demander que veux-tu de plus ?

- Qu'ils ne connaissent pas ton identité.

- Personne ne sait qui je suis. Je pense que tu t'es bien occupé de cela.

- Dix minutes après que tu es montée sur ta moto de merde, Lia a été kidnappée bordel. Et tu sais ce que mon indic m'a dit qu'il l'a abattu dès l'instant où elle a mis les pieds dans leurs hangars. Après avoir tué Jay où es-tu passer Cornelia?

- Je suis allé me balader avant de venir ici.

- Donc pendant que tu te baladais, une de tes gardiennes a été tuée, tu te fous de moi ?

Je me révèle et me mets en face de lui.

- Huda ne fais pas ça. Me dit Clide d'une voix neutre.

- Clide personne ne lui dit la vérité à ce type. Tu sais quoi parrain, j'en ai ras le cul. Je tue qui tu veux, quand tu veux et où tu veux. Je me bats pour toi, je n'ai pas d'amis, car je n'en ai pas le droit, je n'ai fréquenté personne à part Ismaël, parce que selon toi, nos mondes ne concordaient pas. Je ferai toujours tout ce que tu voudras et tu le sais. Je suis loyale et tu sais très bien pourquoi. Mais ce putain de mariage, je vais le faire ; je me fiche des piques, je me fiche de Lia, bordel, elle connait les risques de ce putain de métier, et si d'autres personnes meurent comme tu le dis si bien, ils seront des dommages collatéraux. Je fais de mon mieux pour l'association. Les piques, c'est ton affaire, c'est toi qui veux la Red card, ce qui se passe entre les porteurs de carte, c'est ton putain de problème. Si tu ne sais plus gérer ce monde dépose ta saloperie de retraite et dégage.

Il me redonne une autre gifle. Cette fois-ci plus forte que la précédente. Je ne pleurerai pas devant lui. Je sentais le sang se répandre dans ma bouche, mais je ne lui montrerai jamais.

Je me relève et sort l'arme dans mes bottes.

- Si tu retouches une seule mèche de mes cheveux parrain, nous aurons de sacrés problèmes.

- Clide emmène la au sous-sol.

- Clide si tu fais ne serait ce que la toucher ce sera ton dernier geste. Lui répond Liz en pointant son arme dans sa direction.

- Très bien alors Jacob ramène Liz dans le sous-sol.

- Tu veux quoi ?

- Je te veux brune et mes ordres, tu ne les disputes plus jamais.

- Très bien, Liz, on s'en va.

- Heureux ménage trèfle.

Je le regarde une dernière fois, avant de me relever, aider par mon amie. J'avais la tête qui tournait et des milliers de questions qui fusaient de partout.

J'arrive devant Markus qui observe mon visage sous le choc.

- C'est lui qui t'a fait ça ?

- Je veux les enregistrements de cette nuit s'il te plaît.

- Putain, je suis vraiment désolé Cornelia.

- Je me fiche des coups, il peut me tabasser tant de fois qu'il voudra. Je ne serai jamais celle qu'il veut que je sois. Envoie-moi les enregistrements Markus.

J'entre dans la voiture de Liz et me couche à l'arrière. Liz commence à conduire. Je l'entends renifler, et je comprends assez vite qu'elle était en train de pleurer.

- Je vais bien Liz.

- Putain, il t'a touché et je n'ai pu rien faire. IL A LEVÉ LA MAIN SUR TOI, DEUX FOIS DE SUITE.

- Tu as eu raison de ne rien faire. Il t'aurait tué ou foutu au sous-sol. Je n'ai aucune envie que tu meures Parce que j'ai une grande gueule.

- Le parrain me fout la trouille Huda.

Je savais très bien ce à quoi elle faisait référence. Quelques fois son sadisme me faisait peur également .

- Une chose est sûre, son prénom est noté sur ma liste, s'il me refait un coup pareil, je lui prendrai tout jusqu'à sa carte.

Hello comment allez-vous ?

Vos avis sur le chapitre ?

Bonne journée 💗

Samira...

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