Chapitre 21 : Kyrell et Cornelia♣️♠️

Tout reprendre à Zéro c'est ce que je ne cesse de me répéter depuis deux ans. La dernière fois que ces iris bleus ont croisé les miens, j'ai tout perdu. Ma maison, mes hommes et mes cartes. Je m'étais jurée de ne plus la revoir, de ne plus m'intéresser à sa vie, à ses plaisirs et à ses rêves. Elle me haïssait, et je ne voulais plus interférer dans sa vie d'une quelconque manière.

Ces deux dernières années plusieurs choses se sont déroulées autour de moi. En moi et m'ont permis de réaliser énormément de choses. J'ai fait rebâtir mon empire, soigner mes plaies, apprendre à pardonner et j'ai rencontré une femme. Rebecca, il y a sept mois de cela, cette dernière est infirmière, et pour une raison qui m'est inconnue, je me suis vu l'apprécier. Elle habite la banlieue londonienne, et la première fois que nous nous sommes rencontré, je transportais dans ma voiture des armes. Je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté face à elle que je l'ai invité à dîner. Après Lia je n'avais plus entretenu de relation avec qui que cela soit. Mes relations avec les femmes étaient plus tôt physiques, sans émotions et jamais deux fois avec la mêmes personnes. Boire et baiser, disons que c'étaient mes passe-temps au-delà du travail.

De ce fait, il m'était impossible d'établir un lien, ou une quelconque relation. Au début, il me fallait apprendre à la connaître, mais au bout deux mois, nous finissons par nous mettre ensemble. J'apprécie cette femme, il n'y avait aucune prise de tête, aucun passé toxique, aucune guerre en permanence. Cela me convenait, et m'apportait une certaine paix intérieure.
Rebecca était tout sauf une femme qui cherchait à me tuer en permanence, et certes la paix était là, mais elle n'était pas lady Alexander. Elle n'était pas Cornelia.

Excepté qu'après tout ce qu'il s'était passée pendant ses deux années t, Zachary a eu la bonne idée d'accompagner Liz en Italie pour qu'elle vienne voir Bella, et je les ai suivis. Nous venions pour profiter et nous ressourcer. Pour Liz, il s'agissait plus de préparer son mariage et pour Zachary, il ne voulait tout simplement pas être loin de sa fiancée. J'ai appris à connaître Liz, je l'ai finalement apprécié, mais sans plus, sa présence ne m'aide pas de ne plus penser à Lia. Sa présence intensifie mon envie de savoir où elle est ? Ce qu'elle fait ? Comment elle vit ?

À notre arrivée dans cette boîte de nuit, j'ai vu cette jeune femme, aux cheveux blonds qui lui arrivait jusque dans le bas du dos, en train de danser, j'ai pensé à elle, puis celle-ci est sortie dans les bras d'un homme que je connaissais que trop bien, car il fait partie de mes hommes. Mais à cet instant, je m'en fichais. Jusqu'à ce que cette fameuse jeune femme, aille voir une brune avec une bouteille de vodka à la main, et celle-ci n'était personne d'autre que Bella Bianchi, à côté d'elle, il y avait Clyde et Jacob. Je n'arrivais toujours pas à entrevoir le visage de Cornelia, jusqu'à ce qu'elle se tourne et que je tombe sur son dos recouvert de ce tatouage. L'arbre au neuf vies, sa vie gravait par l'encre sur sa peau. J'ai su qu'il s'agissait d'elle.

Mon cerveau lui était en alerte et mon corps ne me répondait plus. Je n'aurais jamais cru la revoir de toute mon existence. Je me retourne vers Liz qui me regarde sans dire un mot. Elle savait. Elle était au courant que je la trouverais ici.

Quelques heures plus tard , la voilà enveloppée dans mes draps, dans ma chambre d'hôtel, le nez dans l'oreiller et son magnifique visage, apaisée, elle était alcoolisée au point de s'évanouir, son souffle était si court et sa respiration détendue. Je n'ai pu fermer l'œil de la nuit. Je n'arrivais pas à croire qu'elle buvait autant et surtout qu'elle allait coucher avec Jace. Ce putain de Jace qui était d'ailleurs beaucoup plus bourré qu'elle.
Qu'ai-je fais de cette jeune femme ?

Je vide mon verre et me dirige vers la baie vitrée de ma chambre. J'entends une petite voix, me signalant son réveil, elle se parle à elle-même, mais je distingue clairement ce qu'elle se disait.

- Putain, je savais qu'il ne pouvait s'agir que d'un putain de rêve. Se dit elle a elle-même.

Un sourire se dessine sur mes lèvres et attend patiemment qu'elle se retourne. La rencontre de nos Iris était la chose la plus banale et la plus précieuse, je l'espérais, et le voulais infiniment.

- Non mais putain... qui m'a fait autant boire ? Avec qui j'ai couché hier ? Kate, il faut vraiment que tu te disciplines.

J'avais envie de rire, mais je me retiens, et l'observe tenir sa tête entre ses mains. Et souffler de multiples jurons. Avant de se retourner. Elle croise mon regard sous le choc. Nos regards ne se quittent plus à aucun moment, je n'ai imaginé qu'un seul regard pouvait me couper le souffle. Bordel, elle est magnifique. Ses cheveux en bataille, sa lèvre inférieure rosie et si pulpeuse. Chaque courbure de son corps était parfaite. Elle est diablement belle.

- Putain de merde. Ce n'était pas un rêve.

Elle rabat la couverture sur son visage et attend certainement que je disparaisse, mais je m'approche d'elle et lui tend un verre d'eau et du Doliprane pour son mal de crâne. Elle le récupère de sorte à ne pas me toucher une seule fois.
Une fois qu'elle a pris ses médicaments, elle se relève et enroule ses longs cheveux en un chignon, avant de sortir totalement du lit. Elle portait encore ses vêtements de la veille, mais aucun mot ne quittait ses lèvres. Ses mouvements étaient rapides, comme une habitude, une fois qu'elle termine d'enfiler ses talons, elle récupère sa pochette et son téléphone qui n'a cessé de sonner. Elle compose un numéro et commence à parler en italien, à force de traîner avec Bella, elle a fini par parler sa langue.

Ses pas se dirigent vers la porte une fois qu'elle a terminé de récupérer toutes ses affaires. Le loquet de la porte était bloqué, elle croyait partir sans que l'on entretienne une conversation.

- Cornelia, tu veux bien t'asseoir.

- J'ai un avion à prendre dans deux heures, tu aurais la politesse de me laisser rentrer chez moi.

- Pourquoi tu bois autant.

Elle rit jaune et allume une cigarette sans me regarder, après avoir tiré une latte, elle se retourne pour me faire face. L'air plus détendu.

- Tu n'es ni mon père, ni ma mère encore moins un ami pour te permettre ce genre de question. Ouvre cette porte.

- Je pense que tu vas rater ton vol si tu ne t'assieds pas.

- Je crois que toi, tu seras mort, si tu n'ouvres pas cette porte.

- Lia...

- JE T'INTERDIS DE M'APPELER COMME CELA. Ouvre cette porte Kyrell, j'ai vraiment besoin de sortir de cette chambre. Tu n'avais pas le droit de me ramener ici.

- Je veux juste savoir pourquoi tu bois autant ?

- Parce que je le veux, je bois et puis quoi ? Je fais bien pire... Tu n'as pas ton mot à dire, plus maintenant. Ouvre cette porte.

- Non.

Elle souffle et termine sa cigarette.

- Dis-moi, tu crois que nous sommes il y a deux , trois ans ? Ou dès que tu me disais quelque chose, cela me touchait ? Tu crois que tu as le droit de me dire que faire et avec qui ? Je ne suis pas une petite fille qui cherche sa vie, je la vis présentement, je ne me pose pas dix mille questions, je sais ce que je fais, et si tu n'ouvres pas cette porte, je t'enverrai retrouver tes hommes sous terre.

Elle me fixait sans aucune émotion dans les yeux, ni haine, ni colère, ni pitié, ni amour, elle me regardait comme si j'étais un putain d'inconnu au milieu de la route. Son regard était braqué fixement sur moi.

- Laisse-moi sortir d'ici.

Je m'approche d'elle et sens sa respiration se ralentir, je n'arrivais pas à croire à son indifférence et à cette nouvelle femme que j'avais en face de moi.

- Cornelia, tu es encore dans les vapes, et il faut que l'on parle, d'énormément de choses, je ne m'attendais pas à te voir ici, à te voir comme ça, frivole et...

- Fri... quoi ? Tu te fous de ma gueule ? PUTAIN Kyrell ouvre cette putain de porte.

- Non.

- Kyrell, il n'y a plus de nous... plus de nous devons parler... tu as de la chance d'être encore en vie. Alors rend grâce à Dieu et dégage de ma vie. Tu ne veux pas me laisser tranquille ?

- Non, Putain, tu penses que j'avais envie de te revoir, tu crois vraiment que j'ai voulu venir en Italie et t'y trouver ? Putain Lia, j'ai quelqu'un dans ma vie. Je suis engagée avec elle et là, je te revois et cela perturbe tout.

Elle éclate de rire, en me fixant avec le même regard indifférent.

- Kyrell, tu es le dernier à avoir trouvé quelqu'un dans ta vie, tant mieux pour toi, elle viendra à tes funérailles si tu ne m'ouvres pas cette porte de suite.

- Je vais garder un œil sur toi.

- Je m'en fiche de ta protection, Putain, tu crois parler à une petite fille ou quoi ? Bordel va te faire soigner, tu es dingue de croire que toi , Kyrell Ares Vasilkova, tu peux me protéger. Laisse-moi tranquille.

Je continue de m'approcher d'elle jusqu'à ce que l'on ne soit séparer que par le piano au centre du salon. Elle l'observe et je penses qu'elle penses à la même chose que moi. À cette nuit dans son appartement.

- Je veux vraiment que l'on discute Lia.

- PUTAIN ARRÊTE DE M'APPELER COMME CELA, MERDE, KYRELL DONNE-MOI SES FICHUS CLÉS.

- Tu déteste boire, je ne comprends toujours pas pourquoi tu le fais ? Tu cherches à oublier quoi ?

Elle ferme les yeux et masse ses tempes. Avant de s'asseoir dans le canapé.

- On va négocier. Tu sais quoi ? Tu as ta vie, tu es heureux, tu es avec quelqu'un, et moi, aussi, je me sens bien Kyrell, je suis heureuse, te voir ne m'aide pas, te voir ne m'apporte rien de bien. Les retours dans le passé, c'est dans les films de Disney. Nous ne sommes pas dans un film. Laisse-moi partir, et tu ne me reverras plus jamais, chacun pourra reprendre sa vie là où elle s'est arrêté.

- Kate...

- Non ça suffit, ouvre cette porte merde.

- Je veux te récupérer Cornelia.

- Récupérer ? Mais putain qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? JAMAIS AU PLUS GRAND JAMAIS JE NE SERAI AUSSI CONNE POUR ME REMETTRE AVEC TOI. Et puis je n'étais rien n'est-ce pas ce que tu m'as dit ? Je ne suis que la femme à qui il fallait prendre sa carte et la baiser ? C'est ce que tu m'as fait comprendre. Maintenant le message est passé, ouvre cette porte.

Je savais que j'avais été stupide, très con de lui avoir dit cela. Il le fallait, elle ne connaît pas certainement la vérité derrière toutes ses histoires et très honnêtement, j'espérais qu'elle ne le découvre, du moins pas comme cela. Mais jamais, je n'ai pu me défaire d'elle. Aucune femme n'est Cornelia et aucune ne le sera.

- Tu es vraiment dans le déni. Ouvre cette porte Kyrell.

- Cornelia ?

- Non, je ne veux rien savoir, ni de ta vie, ni de toi, ni de ceux qui t'entourent, respecte un minimum la femme qui partage ta vie et laisse-moi vivre. Tu m'étouffes.

Je ne savais pas réellement comment réagir face à elle ? Comment lui expliquer et comment faire en sorte qu'elle me pardonne. Qu'elle m'accepte à nouveau dans sa vie. Je ne méritais pas ce bout de femme, je ne méritais aucune partie d'elle. Mais je continue à croire que si nous nous sommes rencontrés hier soir. Si ces Iris ne cessent de me troubler c'est pour une raison qui nous est tous les deux inconnues.

- Le jour où tu as fait exploser ma maison...

Elle met ses mains sur ses oreilles, pour ne pas m'entendre parler.

- Je ne veux pas savoir. Dis-moi ce que tu veux Kyrell et je m'en irai d'ici.

- Je te veux toi.

- C'est ton dernier mot ? Car si tu as besoin d'argent, de maisons, je ne sais pas moi, de quelque chose de raisonnable ce serait encore négociable, mais tu rêves si tu crois que tu as une seule chance de m'avoir à nouveau dans ta vie.

- Non. Je n'ai pas été honnête avec toi.

- Kyrell stop, ça suffit, s'il te plaît stop. Tu peux avoir qui tu veux sur cette terre, il suffit de voir tes yeux pour craquer, pour toi. Ce sera sans moi.

Une douleur, pénible se lisait sur son visage, j'avais l'impression qu'elle faisait tout pour ne pas me montrer ces émotions, qu'elle camoufle tout, comme sur chacune de ses peintures.

- Cornelia, il ne s'agit pas de cartes, ni de système, il ne s'agit pas de nos hommes, nos amis et nos familles. Lorsque je te parle je ne vois pas ce nom de famille que tout le monde te colle au cul. Je te vois toi, la fille insouciante avec qui je suis sortie faire du cheval, la petite folle qui m'a demandé de lui faire l'amour dans un café, celle qui raconte son histoire sur ses tableaux, je vois une blonde aux yeux bleus que j'ai toujours connus, mais de qui le destin m'a séparé. Je vois une femme forte que j'ai fait souffrir maintes et maintes fois. Je vois l'amour de ma vie, je ne vois que ma blondie, avec ses neuf vies. Ces vies que j'ai envie de vivre avec toi.

Elle fixait un point dans la chambre sans me regarder cette fois-ci son corps était pris de sanglot silencieux. Ces larmes coulaient dans le silence de la chambre. Je me retenais de la serrer contre moi. Je pourrais lui demander pardon toute ma vie s'il le fallait.

- Nous avons passé ces dernières années à nous battre l'un contre l'autre. À se torturer mentalement, à nous battre. À ne cesser de se faire la guerre, de se manipuler. Il ne s'agit plus de cartes ni de groupes, il s'agit de moi, qui t'avoue avoir menti, de moi, à qui il a fallu que je te regarde dormir cette putain de nuit pour me rendre compte d'à quel point je suis fou amoureux de toi. Il s'agit de moi qui te choisi aujourd'hui et pour toujours, je suis si désolée. Donc non, je ne peux te laisser tranquille, tu es l'objet de mes tortures, mes peines , mon obsession, ma hantise, mes angoisses, mes cauchemars. Mais tu es aussi, mon rêve, mon bonheur et l'objet de tous mes désirs. Je t'aime Kate, et cela que tu l'acceptes ou non. Je t'assure d'une chose, je me battrai jusqu'à ce que tu me reviennes.

Elle souffle un moment, puis se retourne et applaudit avant de se relever et de se mettre face à moi. Je sens la tension de son corps face au mien, j'observe chaque expression de son visage afin de déceler la vérité sur son visage. Mais elle est trop forte, trop rusée, aucune émotion ne se lit sur ce joli visage. Par contre, ses lèvres que je meurs d'envie d'embrasser eux, ne cesse de chercher à m'assommer à travers chaque mot qui les traversent.

- Tu pourrais jouer un film. Je t'assure que tu fais plus fort que tous mes acteurs favoris réunis. Je ne crois plus un seul mot qui quitte tes lèvres, alors ne gâche pas ta salive. Je ne te pardonne pas, et je ne croirai jamais en cet amour que tu proclames.

Elle efface ses larmes d'un revers de main avant de poser son regard sur moi à nouveau.

- Tu croyais vraiment que j'étais tombé amoureux de toi ? C'est ce que tu m'as dit avec un grand sourire sur les lèvres. Je n'étais bonne qu'à être sous tes draps et toi à profiter de moi. Je n'y croyais pas, car je me demandais, comment un humain pouvait être aussi tordu. Grâce à toi, j'avais oublié, leurs mains, j'avais oublié cette sensation d'être abusée en permanence, avec toi, je n'y pensais plus, je croyais avoir choisi la bonne personne. Je croyais m'être donné à quelqu'un qui me méritait. Je n'avais jamais eu pour idée de te tuer, ni de faire exploser ta maison. Je ne voulais qu'une seule chose, ses foutues cartes. Tu as dit être amoureux de moi, eh bien continue d'aimer ce que tu as perdu.

Elle fait entrer sa main dans ma poche pour prendre la carte avant d'ouvrir la porte et de sortir en la claquant. J'envoie un message à Maxwell, afin qu'il la suive. Je voulais être au courant de tout ce qu'elle ferait, et surtout dans quel coin du monde, elle était pendant deux ans.

Deux ans plus tôt, j'avais compris que Cornelia avait allié deux de nos clans à sa cause, les trèfles lui sont toujours loyal et les carreaux eux ont compris qu'il ne fallait se fier qu'à elle. Cette fille a une aisance et une façon de convaincre unique. L'on pourrait la croire les yeux fermer.

À cette nouvelle, j'ai établi un plan avec Zachary, qui lui donnerai accès à ma maison sans accro. L'essentiel était qu'elle vienne à moi. Lorsque je l'ai vue et embrassé pour moi cela signifiait bien plus qu'un simple baiser. Je disais à Dieu à notre relation. Elle n'aurait jamais eu ce bonheur qu'elle cherche tant dans mes bras sachant que je n'avais pas envie d'être hors du système. De ce fait lorsqu'elle a fait désarmer nos armes, la seule solution restante était le bunker. Je voulais qu'elle détruise tout pour retrouver sa paix. J'ai installé certains des cœurs à l'entrée j'ai vu mes hommes mourir pour que la femme que j'aime soit heureuse.

Ne pas l'aimer n'est inconcevable, je ferai brûler le monde pour n'aimer que cette femme. Elle comble toutes les fibres de ma vie, et rend mon existence aussi déchue que la sienne. Elle devait croire avoir détruit le système, elle méritait d'y croire, je voulais qu'elle reprenne sa vie en main, sauf qu'en faisant cela, j'ai vu ma Blondie dans les bras d'autres hommes qui ne sont pas moi. La laisser détruire ce système, c'était le seul moyen que j'avais pour enfin avoir une vie normale et elle aussi.

Nous avons lamentablement échoué, en l'éloignant de moi, j'ai perdu la seule femme qui m'a jamais aimé, sans jugement. En l'éloignant de moi, je me suis condamné à ce qu'elle se saoule, pour oublier ses maux.
Mes efforts pour la retrouver pendant ces deux années ont été soldé par un échec. Elle avait disparu de la surface. Sauf que cette fois-ci, j'étais prêt, prêt à me battre pour elle. Prêt à l'aimer d'une meilleure manière.

Point de vue de Cornelia.

Mon cerveau est encore en alerte, je le se pose dix mille questions. Je n'arrivais pas y croire. J'ai fini dans son lit, dans ses draps, avec son odeur. J'ai fini là ou je n'aurai jamais cru être en début de soirée hier. Mon cœur battait encore la chamade, tellement le choc était avilissant. J'inspire profondément et attends impatiemment que la voiture s'arrête dans l'allée de la maison de mon amie.
Lorsque j'arrive chez Bella, je me dirige vers la salle de bain sans mots et m'enfonce dans la baignoire, remplis au préalable. Je me sentais lessivé, un bain m'aiderait peut-être. Je l'espérais. Je priais silencieusement pour cela. Pour que tout ceci ne soit qu'un rêve.

Bella entre dans la salle de bain et s'installe sur le tapis qui recouvrait le sol. Elle m'observe les yeux rouges, je comprends immédiatement.

- Je... crois qu'il est parti. Je... lui ai dit que je... l'aimais et il est... parti...

Elle ferme les yeux et je vois son visage empli de douleur, comme si elle cherchait à la contenir.

- Je l'ai revu.

- Qui as-tu vu ?

- Lui. Je l'ai revu. J'ai passé la nuit dans le lit de Kyrell.

- Oh putain. Kyrell ? Le vrai Kyrell ?

Je roule des yeux et plonge ma tête dans l'eau avant de ressortir quelques secondes plus tard. Ce n'était vraiment pas un rêve.

- Rentre avec moi. Là ba, il n'y aura plus ces russes de merde, plus ces imbéciles, qui n'assume pas leurs sentiments.

- Je dois aller à Rio, sauf si je te rejoins deux jours plus tard.

- Ça me va. D'ailleurs, je dois te parler de quelque chose.

- Qu'est-ce qu'il y a de pires sur nos soirées d'hier soir ?

- Je pars m'installer à New York.

Elle écarquille des yeux et m'observe surprise, mais ce n'était pas tout.

- Je reprends mes études, je me suis arrêté à mon Bachelor, car le parrain ne voulait pas que je continue, mais là, j'en ai l'occasion, et je veux vraiment faire une année en accéléré. Je continue en art, mais je veux avoir le droit de créer ma propre galerie. Boucler ce diplôme et avoir beaucoup plus d'expérience dans mon travail.

- Mais tu peins depuis si longtemps, tu n'as plus rien à apprendre.

- Si il y a toujours quelque chose à apprendre et puis je veux me créer un réseau Bella. Londres ne viendra pas à moi. Et je ne compte pas y retourner. Je ne veux pas être que dans un petit magasine, je désire que le monde soit spectateur de mon travail.

- Tu commences quand ?

- Dans une semaine.

Elle me regarde sous le choc, comme si je lui avais mis un coup de massues

- J'ai un appartement, assez grand, composée de deux chambres, Michael m'a aidé à le trouver. Je continuerai de chercher un autre plus grand, mais pour le moment celui-ci est très bien placé et il est magnifique. Tu es souvent à DC avec ta famille, je ne serai pas loin.

- Et notre maison sur l'île ? Tu fais quoi de ce havre de paix.

- Je la garde bien sûr, c'est l'endroit que j'aime le plus au monde et Miller l'adore, donc nous irons pendant les vacances. Il faut que je change de rythme de vie, car à force de boire, je foutrais en l'air mon foie avant mes trente ans, et puis j'en ai marre de baiser, Jace m'a coupé ma faim. Je n'aurais jamais cru qu'il était un pique.

- Ça je ne me m'y attendais pas non plus. Concernant le mariage de Liz, tu ne viens pas non plus ?

- Non Bella, c'est trop facile les pavées de textes, elle a dû réciter dix millions de fois. Je me rappelle parfaitement chaque mot qu'elle m'a dit ce jour-là. Et puis Zachary et moi, nous ne nous aimons pas beaucoup. Je te souhaite de passer une excellente soirée. Tu feras une demoiselle d'honneur parfaite.

- Je n'aurai jamais cru qu'après deux années de déboire, tu te ressaisirai. Comme quoi tout le monde fini par changer.

- Bella, je ne suis pas parfaite et je ne le serai jamais. Ces deux années furent les plus belles de mon existence et rassure toi, j'avais tout prévu. J'espère tout simplement que Kyrell ne se mêlera plus de ma vie.

- Il est en couple, d'après Liz.

- Eh bien, il est en couple, certes, mais je me suis prise dans la gueule, une soi-disant déclaration d'amour et je t'assure que je n'y crois même pas un instant.

- Je sais ce que tu ressentais pour Lui, et ce que tu as enduré après qu'il t'ait avoué ne pas être réellement amoureux de toi. J'entends encore ton souffle au ralenti. Tu n'y croyais pas, je pense que tu ne voulais pas y croire, car tu t'es mise à nu pour lui. Tu as misé sur votre relation, et cela ne s'est pas produit comme tu le souhaitais. Tes sanglots dans l'avion, après que tu as cru l'avoir tué, m'ont vraiment fait comprendre à quel point tu tenais à lui. Par contre, une question me trotte la tête. S'il t'avait donné les cartes, s'il avait accepté le fait que tu détruises le système, qu'aurait, tu fais ?

- Avant ma tentative de... Lors de la réunion de Dublin, lorsque je lui ai remis les cartes, je croyais que ce serait régie et organisée, lorsque j'ai retrouvé ma mémoire, certes le système était organisé, mais Kyrell priorisait son clan en faveur des autres. Puisque tu deviens la red card, tous les groupes doivent être sûr même pied. Et surtout, tu ne donnes pas envie aux autres porteurs de cartes de te haïr au point de vouloir te trahir. Je le considérais indigne de les avoir. Jusqu'à ce que je finisse par comprendre un peu plus mon lien avec lui, et que j'observe sa méthode de travail. Le jour où j'ai foulé l'allée de sa maison, c'était pour lui reprendre les cartes de l'ancien système, auquel ma famille est liée, et de lui laisser l'occasion de construire la sienne. Sauf qu'il ne l'a jamais compris, en ayant les carreaux et les trèfles de mon côté, j'aurai pu les allier à sa cause. J'ai fait des choses monstrueuses Bella, mais à lui, j'aurai servi le monde sur un plateau. Le système avait détruit ma vie, mais celui-ci l'avait sauvé, et je voulais lui laisser une chance, la tchance d'avoir tout.

Elle me regarde sous le choc et me passe la bouteille de champagne qu'elle avait commencé. J'en bois une gorgée avant de lui repasser.

- Je suis sous le choc, putain quel idiot il fait. Mais s'il avait reconstruit son système à lui, comment vous auriez continué votre relation.

- J'aurai continué de l'aimer, j'aurai toujours fait attention à ses arrières, mais je ne serai plus un membre de ce groupe, ni de ce système. Clyde l'avait compris. Ils savaient tous que je voulais qu'il soit l'unique red card et moi la femme qui le regarderai enfin avoir tout ce qu'il a toujours souhaité. Cette île était censée être notre havre de paix. Mais il m'a fait comprendre qu'il ne voulait qu'une seule chose avec moi. Me baiser, et rien d'autre. À partir de ce moment-là, il n'y avait plus de nous et il n'y aurait plus jamais de nous.

- Votre histoire est si complexe et si triste, putain malgré toute la haine que je lui porte, j'aurais tant souhaité te voir heureuse avec lui. Tu y as tant cru. Le parrain te demandait de le tuer et à chaque fois, tu t'en prenais à une autre personne pour ne jamais avoir à t'en prendre à lui. Il a été vraiment stupide de ne pas se rendre compte d'à quel point tu lui aurais tout donné.
Me dit-t-elle d'un regard triste.

- Bref cessons de parler de cet homme et de ses mensonges. Aucun des deux ne nous méritent, donc n'en parlons plus.

- Oui, je le sais bien, mais j'ai une dernière question. Tu l'aimes encore ?

- Pardon ?

- Non, bien sûre que non.

- Tu en es sûre ?

- Je t'assure que non Bella, c'est fini, depuis deux ans. Il n'y aura plus rien entre nous.

- Je pense qu'il t'a fait suivre. Mika vient de me dire qu'il était suivie.

Elle me montre son oreillette.

- Cela ne m'étonne même pas. Bref, tu reçois quand la nouvelle livraison ?

- Dans une semaine. Je veux changer de système de livraison, mais mon père ne le souhaite pas, mon oncle et mon grand-père ont deux autre système. Il insère la drogue dans les poissons.

- Le parrain le faisait passer à travers les talons, sur le pied du talon, tu avais toujours de la drogue et tout le monde le prenait pour un vendeur de chaussures. C'était drôle.

- Vous receviez votre cam d'où ?

- De Colombie, je me chargeais des négociations, ce connard de Ricardo m'aimait bien donc pour moi, c'était un plus. Maintenant, il ne communique qu'avec Clyde.

- Je vais emprunter à mon oncle sa livraison le temps de recevoir la mienne.

- Il acceptera ?

- Non, je vais essayer. Ma mère me remettra en prison si je ne contrôle pas rapidement mes activités.

- Elle n'en veut pas à ton père d'être dans ce milieu, d'avoir choisi son camp.

- Au début oui , mais après non, j'ai défendu mes choix, elle ne me demande qu'une chose, ne pas fumer à la maison, boire, ni ramener de la drogue, et surtout de ne pas mourir. Sinon, elle a grandi dans le même environnement. Sauf qu'elle a décidé d'intégrer l'armée comme ma mamie et mon oncle lui a repris toute la mafia brésilienne. Mon grand-père dit que l'on naît pour, c'est soit nous tuons pour protéger, soit nous tuons pour sauver notre peau, et braver tous les interdits.

- Le deuxième choix est plus excitant.

- Je te rassure, nous ne nous sommes pas retrouvés pour rien.

Je lui fais un petit sourire, je sors de la baignoire et prends la serviette qu'elle me tend, afin de me couvrir, j'ouvre ma valise pour enfiler une robe blanche, avec des escarpins noirs, les cheveux coiffée en un chignon, je me maquille les lèvres d'un rouge à lèvre rouge avant de rejoindre mes amis.

Il me fallait rentrer chez moi. Après un bon repas en extérieur avec mes amis, j'ai dû reprendre trois avions différents pour arriver chez moi avec Miller. Ce dernier était très heureux de retrouver le sable et la plage, je me sentais coupable de devoir lui retirer tout cela.

Deux semaines plus tard...

Mon aventure en Sicile avait été jeté aux oubliettes. Retrouver mon nouvel appartement et commencer la décoration de celui-ci me prenait tout mon temps. Demain matin, je reprendrai les cours, je n'avais pas besoin de travailler à côté, mon héritage me suffisait pour vivre jusqu'à ma mort.

Miller était couché dans le canapé, je le rejoins et m'installe à côté de lui, il était temps pour nous de dormir, ses derniers jours furent très épuisants. Le lendemain matin, je me réveille en forme après une bonne nuit de sommeil, après avoir fini de me préparer, je remplie ma cafetière et fais à manger à mon chien. J'embrasse Miller et rejoignis le parking dans lequel se garait ma dernière folie du moment. Michael m'assassinerait du regard s'il me voyait. Mais je m'en fichais pas mal.

Je m'étais achetée un SUV, Class G zéro kilomètre en noir, Miller l'adore, j'ai beaucoup plus d'espace pour le mettre à l'arrière. Mon doberman grandissait de plus en plus vite et je ne voulais qu'il se sente à l'aise.
J'entre dans la voiture et prends la direction de mon université. Mes cours se déroulaient à merveille. J'avais l'impression d'être une personne normale au milieu de toutes ses personnes. Nous avions des aspirations différentes, mais un rêve nous liait. J'en profitais pour m'inscrire au cours de piano, j'adore cet instrument de musique, et le maîtriser encore plus me permettait de mettre en place l'idée de mon exposition.

Je termine ma journée aux abords de 18 heures, je me dirige vers l'épicerie en face de mon école, pour m'acheter un paquet de clope et faire des courses pour mon dîner de ce soir.
Je sens une présence dans mon dos lorsque je me dirige vers la caisse, mais je fais comme si de rien était. Je règle l'ensemble de mes achats avant de me diriger vers ma voiture.
J'avais la nette impression d'être suivie, et cela, depuis plusieurs jours, mais je faisais toujours comme si de rien été, croyant que mon cerveau me jouait des tours.

- Tu sais que c'est moi, il serait peut-être temps que tu te retournes.

Sa voix me percute comme un mur, les mots stop, définitif, fin, ne font pas partie de son vocabulaire. Il ne va donc jamais me laisser vivre. Je me retourne pour lui faire face, putain ma mâchoire va se décrocher, il avait rasé ses cheveux, sa barbe était taillé à la perfection et dans son regard, j'avais la nette impression qu'il me mettait à nue. Bordel, il est terriblement sexy.

- Tu vas te décider à me foutre la paix ou je devrais t'y contraindre ?

- Je ne compte pas te laisser me filer entre les doigts.

Je soupire exaspérer au milieu de cette rue mes sacs de courses entre les mains.

- Je ne veux plus de toi, putain, qu'y a-t-il de difficile à comprendre dans ces mots ?

- Je n'ai toujours pas saisi, et je ne souhaite pas comprendre ses mots alors, je vais me faire un plaisir d'être ton nouveau garde du corps.

Je l'observe sous le choc, ne me dites pas qu'il est venu habiter ici ? C'est une blague ?

- Tu ne vas pas t'installer ici rassure-moi ?

Il me fait un grand sourire qui creuse ses fossettes, putain qu'il est beau. Et putain comme je le déteste.

- Bébé, je suis à deux minutes de chez toi, et la seule chose qui m'empêche de prendre, l'appartement au-dessus du tien, c'est pour t'éviter de craquer et de monter chez moi. Je n'ai pas envie de te faire craquer, je n'ai pas envie de te rendre folle, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque, je veux que tu comprennes ici et maintenant, que je serai comme ton souffle, à l'intérieur de toi, en toi, autour de toi et à travers toi.

- Je vais porte plainte contre toi pour harcèlement.

- Eh bien fait donc... je payerai tellement cher qu'aucune police ne se mettra sur mon chemin. Et puis quand tu iras sur place tu leur diras quoi ? Mon ex, terrible, avec qui je ne cesse de m'entretuer, mais qui mouille ma culotte à chaque regard veut me récupérer, car il est amoureux de moi ?

- Attends, tu crois encore avoir une quelconque influence sur moi ? Kyrell... rentre chez toi, il vaut mieux pour toi.

Il rapproche son visage du mien et ses yeux me dévisage de haut en bas, avant qu'il ne se morde la lèvre inférieure, qui devient toute rose. Avant que je ne réalise ce qu'il était en train de faire, il prend mes courses de mes bras et se dirige vers ma voiture. Putain comment il a su ? Depuis combien de temps me suit-il ?

- C'est toi que je veux, et tant que tu ne me reviendras pas, je serai ici. Et s'il faut que je ramène le monde à tes pieds, rassure-toi, je le ferai.

J'ouvre mon coffre sans prêter attention à ses mots. Il installe mes courses de sorte que cela ne se renverse pas dans le coffre, lors de ma conduite.

- Kyrell, tu es en couple. Tu veux bien respecter ta copine et aller te faire foutre hors de ma vie. Tu étouffes mon air.

- Je crois que l'air de New York est respirable pour nous deux, donc non-mec, je n'étouffe pas ton air. J'adore New York.

- Je n'en ai rien à foutre. Je ne veux plus te voir s'il te plaît. Va-t'en, je suis ici pour reprendre ma vie en main. Je ne t'aime plus, tu le comprends ça ?

Je voulus entrer dans ma voiture, mais il agrippe mon bras et me plaque contre lui.

- Je ne t'aime plus Kyrell si c'est ce que tu veux confirmer en me collant à toi, alors oui confirme-le, car putain, je ne suis plus amoureuse de toi. Disparais maintenant. Retourne à ta copine et je me chercherai quelqu'un qui me mérite enfin.

Il me lance un sourire voilé de sous-entendu.

- Lady Alexander, continue de te convaincre que tu ne m'aimes pas. Continue d'y croire. Le rêve est permis. Et rappelle-toi, que chaque homme que tu fréquenteras, finira sous terre. Fais le deuil de ces deux années libertines que tu as eues, car à partir d'aujourd'hui et de tous les jours à venir, je serai le seul homme de ta vie, et même si tu dois me cracher à la figure tous les jours. Je l'accepterai. Je serai celui qui hantera tes pensées et qui te fera perdre l'esprit. Je serai celui qui te déshabillera dans tes rêves, et qui s'enfouira sa queue en toi à chaque cauchemar. Je serai ta hantise comme tu es la mienne, et à chaque souffle sur ta peau rappelle-toi, que cette peau, je l'ai léché de ma langue, embrasser de mes lèvres et baiser encore et encore, j'en connais tous les recoins, comme aucun homme ne le saura jamais. Tu me reviendras blondie, même s'il faut que je rase la terre pour cela, ce sera toujours toi contre moi, ou toi et moi ensemble. Je t'aime Lia, accepte le car je suis ton destin.
Bienvenue à New York ma lady.

Il s'engouffre dans sa voiture me laissant face à la mienne, le corps et le cerveau totalement à la renverse... Les jambes tremblant, je m'installe dans la mienne, n'arrivant toujours pas à y croire. Putain... Est-ce réellement Kyrell qui vient de me parler comme cela ?

Bonne nuit les filles.

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