43 - Prise de conscience
Dans l'entrepôt du Toman, Angry montrait une vidéo à Hakkai sur son téléphone. Tous les deux échangeaient des messes basses.
– Nooon ? Souffla Hakkai.
– Tu vois ? Je te l'avais dit ! Répondit Angry.
Autour d'eux, Peyan, Mucho, Kisaki, Chifuyu et Smiley attendaient l'arrivée de Draken et Mikey. Mitsuya n'avait pu se libérer, Hakkai le remplaçait pour la deuxième division.
Chifuyu se tourna vers Smiley.
– Qu'est-ce qu'ils regardent ?
– La vidéo qui traîne en ce moment sur le net, répondit Smiley. Celle des gars du Moebius qu'on a retrouvés pas loin de la gare ficelés comme des saucisses.
– Hein ? Dit Chifuyu. Mais je croyais que la police l'avait supprimée ?
– Ils en ont fait supprimer une, lui apprit Smiley. Mais il y en a tellement qui tournent qu'ils ne peuvent pas avoir les yeux partout. En plus, dès qu'on en efface une, elle réapparaît ailleurs, c'est sans fin !
– Wow ! Dit Chifuyu. Je suis bien content que Mikey les ait virés du Toman avant que cette histoire arrive !
– C'est sûr, confirma Smiley. La réputation du clan en aurait pris un coup sinon.
Hakkai et Angry continuaient de marmonner en ouvrant des yeux comme des soucoupes.
– Putain de merde... Murmura Hakkai.
Plus loin, Kisaki laissa échapper un reniflement méprisant, son acolyte appuyé contre une caisse à côté de lui. Smiley tourna les yeux vers eux.
– Qu'est-ce qui a Kisaki ? Dit-il. Tu n'aimes pas le sort que les filles ont réservé à tes anciens amis ou bien tu as peur de te retrouver saucissonné à un réverbère toi aussi ?
– Très drôle, répondit Kisaki.
– Moi, je trouve qu'elles ont assuré, dit Peyan. Ils se sont pris une branlée et ils ont payé pour ce qu'ils ont fait. Plus personne n'ignore quel genre de personnes ils sont.
– C'est un peu extrême, reconnut Chifuyu, mais c'est sûrement efficace.
– Ça l'est, lui dit Peyan. Le pote de Pachin m'a dit que sa copine a finalement accepté d'aller porter plainte après avoir vu les images. Avant ça, elle voulait même pas en entendre parler.
– Et il paraît aussi que plusieurs autres filles se sont manifestées, ajouta Smiley. Apparemment ces types n'en étaient pas à leur coup d'essai. Les filles ont reconnu leurs agresseurs sur les vidéos et elles sont allées les dénoncer. À ce rythme-là, ils vont passer un sacré bout de temps en taule.
– C'est bien fait pour eux, conclut Peyan.
– Puisque Mitsuya n'est pas là, dit Smiley en rigolant, j'ai le droit de dire que je trouve sa petite amie un peu flippante quand elle se met en colère ?
Mikey et Draken apparurent et les capitaines du Toman purent commencer à préparer la bataille contre le Valhalla qui devait avoir lieu dans quelques jours.
Allongée au bord du fleuve, les bras derrière la tête, Himeko regardait défiler les nuages.
Même la correction administrée aux complices de Osanai n'avait pas réussi à lui rendre le sourire. Pourtant, en temps normal, cela lui aurait échauffé le sang, elle se serait sentie vivante, utile. Mais là, rien. Elle avait toujours cette impression de vide béant dans la poitrine.
Taka...
La veille, elle s'était réveillée en larmes. Elle avait rêvé qu'elle s'était endormie dans ses bras, le nez contre sa poitrine et la main de Taka jouant dans ses cheveux.
Un rêve idiot, se sermonna-t-elle.
Mais un rêve tellement agréable.
Je l'aime...
Un bruit de pas derrière elle lui fit relever la tête et Himeko vit Arisa et Hôko approcher.
– C'est ici que tu te caches ? Dit Hôko.
Elle s'assit à ses côtés et Arisa prit place de l'autre côté. Hôko poursuivit.
– Tu sais depuis combien de temps on te cherche ? Dit-il. Heureusement, deux filles nous ont dit qu'elles t'avaient vu traîner dans le coin.
Himeko se redressa, elle s'assit dans l'herbe jaunie.
– Barrez-vous, dit-elle. Je veux rester seule.
– Tu comptes te morfondre combien de temps encore ? Lui demanda Arisa.
Himeko la regarda, surprise. Il n'était pas dans les habitudes de Arisa de lui parler de cette façon.
– Si c'est mon poing dans la gueule que tu cherches Ari, lui dit-elle, continue comme ça.
Hôko rigola.
– Pour une fois, c'est pas moi ! Dit-elle.
Elle posa les bras sur ses genoux et reprit.
– Mais Ari a raison, Hime. Tu ferais mieux d'aller le trouver.
– Hein ? Dit Himeko.
– On sait pour toi et Mitsuya, lui apprit Arisa.
Himeko se rallongea dans l'herbe, les bras derrière la tête.
– Ça ne vous regarde pas, dit-elle.
– C'est vrai, dit Hôko, ça nous regarde pas. Mais ce qui est sûr, c'est que, dans la vie, mieux vaut essayer de réparer ses erreurs et échouer, que de rester les bras croisés. Et c'est une spécialiste, qui fait de la merde tout le temps, qui te le dit.
Hôko se leva et elle s'éloigna sans attendre de réponse, laissant Himeko et Arisa seules toutes les deux.
– Pour une fois que Hôko dit un truc sensé, dit Arisa.
Himeko ne répondit pas.
– Va le voir, Hime, reprit Arisa. Tu l'aimes ce mec, ça se voit, t'es en train de crever de douleur juste parce qu'il est plus là. Alors, va le voir et dis-lui que tu veux que vous vous remettiez ensemble.
Himeko éclata d'un rire sans joie.
– Tu imagines ? Ricana-t-elle. Onihime en train de se traîner aux genoux d'un gars pour le supplier de la reprendre ?
Arisa attendit qu'elle se calme.
– Des fois, dit-elle, t'es vraiment conne, tu sais ?
Himeko la regarda, estomaquée, et Arisa reprit.
– C'est pas toi qui me disait que ta vie n'était plus ici ? Que tu voulais pas détruire tout ce que tu avais construit ces derniers mois ? Alors dis-moi Hime, qu'est-ce que tu es en train de faire en ce moment ?
Ces paroles firent à Himeko l'effet d'une gifle. Elle ramena les yeux sur le fleuve, en contrebas, et Arisa se leva à son tour.
– Je rentre, dit-elle. Appelle-moi si t'as besoin d'un truc.
Himeko resta assise dans l'herbe jaunie par la fin de l'automne. Au-dessus d'elle, le ciel commença à s'assombrir et il faisait de plus en plus froid en cette fin octobre.
C'est vrai, se dit-elle, qu'est-ce que je suis en train de faire ?
Depuis leur dispute avec Takashi, elle n'avait pas cessé de penser à lui nuit et jour. Même ses rêves étaient hantés par sa présence.
C'est parce que je l'aime...
Non, c'est même plus que ça, réalisa-t-elle. Je veux être avec lui, je veux passer le restant de ma vie à ses côtés. Quoi qu'il me demande, je suis prête à le lui offrir, mon gang, ma vie, tout... Il n'y a rien que je ne sois prête à sacrifier pour lui.
Cette pensée lui donna le vertige et Himeko se leva.
Tout cela, c'était la vérité, comprit-elle, elle avait dépassé le simple stade de l'amour adolescent pour entrer dans quelque chose de plus profond, de plus réfléchi. De plus adulte.
Quand est-ce que c'est arrivé ? Se demanda-t-elle. Quand est-ce que j'ai cessé d'être juste amoureuse de lui, pour l'Aimer, tout simplement, comme une partie de moi-même ?
Takashi Mitsuya fait partie de ma vie, s'aperçut-elle, que je le veuille ou non, que nous nous remettions ensemble ou non, il fait désormais partie de moi.
Mais moi, se dit-elle, qu'est-ce que je peux lui apporter ? Est-ce que je suis vraiment le genre de femme qu'un homme peut aimer ?
Cette idée lui fit mal et elle ramena les bras autour de sa poitrine.
Et si Taka ne voulait plus de moi ?
NDA : L'image en média est une réalisation faite par une intelligence artificielle à partir des images de Mitsuya, je la trouve incroyable !! (o_O)b
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