29 - Draken
Contrairement aux couloirs du collège, la gare de Shibuya était bondée lorsqu'ils y arrivèrent. Himeko et Takashi se frayèrent un chemin entre les adolescents en vacances et les employés sur le chemin du retour et ils sortirent du côté du Shibuya Mark City, le centre commercial. IIs descendirent l'avenue la main dans la main.
– Qu'est-ce qui lui est arrivé au fait ? Demanda Himeko. Vous avez découvert le coupable ?
– C'est un de nos anciens membres qui a voulu se venger, répondit Taka. Draken et Mikey avaient mis fin à son business de paris sur des combats au nom du Toman. Il n'a pas apprécié.
– Je vois.
– Et puis il y a Peyan... ajouta Taka à contrecœur.
– Hayashi kun ? Dit Himeko. Qu'est-ce qu'il a à voir là-dedans ?
– C'est lui qui a attaqué Draken le premier, dit-il. Il s'est associé aux membres du Moebius pour lui tendre un piège.
Himeko ouvrit des yeux stupéfaits.
– Tu es sérieux ?
Elle était vraiment surprise. Le Moebius était responsable du passage à tabac de leur couple d'amis à Pachin et lui. La petite Chioki était encore à l'hôpital par leur faute et elle mettrait du temps à se remettre de ce qu'elle avait subi. Comment Peyan avait-il pu croire que c'était une bonne idée de s'associer à ces types-là ?
– L'arrestation de Pah lui a fait perdre les pédales, essaya de le justifier Takashi. Il pensait qu'on avait décidé d'abandonner Pachin à son sort et que c'était Draken qui était à l'origine de cette décision.
Himeko ne dit rien. À ses yeux, rien ne justifiait de s'acoquiner avec des violeurs, plus encore pour tendre un piège à l'un de ses amis. Peyan venait de descendre très bas dans son estime.
– Quand il a compris ce qui s'était passé, reprit Takashi, ça lui a fait un choc.
– Je veux bien le croire, répondit Himeko.
L'hôpital apparut au bout de la rue.
– C'est quand même drôlement vicieux, dit-elle, de profiter du piège tendu par un autre pour poignarder quelqu'un.
– J'avoue, reconnut Taka. Je ne pensais pas que Kiyomasa était comme ça, mais je me suis trompé.
Il se demandait surtout pourquoi il avait attendu presque un mois avant de se venger et qui avait écarté Mikey avant l'embuscade ? Si Draken était mort ce soir-là, la moitié des membres du Toman aurait reproché à Mikey de ne pas avoir été là pour aider son second et le clan aurait implosé.
– Tu as déjà entendu parler de Hanma Shuji ? Lui demanda-t-il.
Himeko ramena les yeux vers Takashi.
– De nom seulement, dit-elle. C'est ce type gigantesque avec des tatouages sur les mains ?
Takashi opina et elle reprit.
– Je sais qu'il traîne dans Shibuya, rien de plus.
– C'est le nouveau boss temporaire du Moebius, lui apprit Taka.
– Vraiment ?
Himeko réfléchit.
Elle allait tâcher d'en apprendre plus à son sujet, ça pourrait servir.
Ils arrivèrent sur le parvis de l'hôpital et Takashi lâcha sa main pour passer son bras autour de sa taille et l'amener contre lui.
– Hime, dit-il, je te remercie encore d'être venue me chercher.
Himeko était encore plongée dans ses pensées. Elle releva la tête.
– Il n'y a pas de quoi, dit-elle avec un sourire. J'étais très sérieuse quand je disais que je voulais être là quand ça n'allait pas pour toi.
– D'accord, dit-il. Je suis désolé de t'avoir tenue à l'écart ces derniers jours, ça ne se fait pas, surtout après t'avoir dit que je voulais que l'on soit franc l'un envers l'autre.
– En parlant de franchise, reprit-elle, ne sois pas surpris, mais tu vas trouver un certain nombre de messages sur ton téléphone quand tu le rallumeras et il est possible que j'ai un peu perdu patience vers la fin.
Takashi haussa un sourcil, puis il éclata de rire.
– J'ai hâte d'écouter ça !
Draken était assis dans son lit et il feuilletait un magazine quand ils entrèrent.
– Salut Mitsuya, dit-il en posant la revue à côté de lui.
Il remarqua Himeko et sourit.
– Ah bah enfin ! Dit-il. J'ai cru que tu me la présenterais jamais !
Takashi rigola et Draken se tourna vers Himeko.
– Je ne me lève pas, lui dit-il. Désolé hein ? Je suis pas trop en état.
– Pas de problème, dit-elle en s'avançant.
– Tu dois être Himeko ? Demanda Draken.
– Himeko Oniroku, se présenta-t-elle. Enchantée de faire ta connaissance.
Draken parut surpris.
– Ken Ryûgûji, dit-il, mais tu peux m'appeler Draken comme tout le monde.
– J'ai appris ce qui s'était passé, reprit Himeko. Est-ce que ça va mieux ?
– Évidemment, dit-il. C'est pas un petit coup de couteau qui va me faire caner si facilement !
Himeko sourit. C'était une grande gueule, ouvert et franc, tout à fait le genre de personnes qu'elle appréciait.
– Je suis contente de l'apprendre, dit-elle.
Elle se tourna vers Takashi.
– Je vais vous laisser, dit-elle. Je suis de ménage aujourd'hui et j'ai lâché tout le monde quand j'ai su ce qui était arrivé.
Mitsuya l'attrapa par la main, il l'attira près de lui et ils échangèrent un baiser rapide.
– Merci.
– Pas de quoi, répondit-elle avant de faire un petit signe à Draken. À la prochaine !
Quand elle fut sortie, Draken ramena les yeux sur Mitsuya.
– Quoi ? Lui dit ce dernier en s'approchant du lit, les mains dans les poches.
– T'as un sourire idiot sur le visage mec.
– Ferme ta gueule, rigola Mitsuya.
– Mais je m'attendais pas à ça j'avoue, dit Draken en ramenant les yeux sur la porte. Quand tu m'as dit Onihime, j'ai pensé à une fille avec des tatouages de gang, une batte de baseball à la main et des lames de rasoir planquées dans le soutif, tu vois ?
Mitsuya rigola de plus belle.
– C'est vrai qu'on ne dirait pas quand on la voit, dit-il, moi aussi j'ai été surpris. Mais c'est une fille super. Et il n'y a pas de lames de rasoir dans son soutien-gorge, j'ai vérifié.
– Oh ?
Cette fois, ce fut au tour de Draken d'éclater de rire.
Assis sur ses talons, au milieu des tatamis de sa cellule, Pachin avait les cuisses et les mollets douloureux. S'il avait su que la maison de correction serait aussi difficile, il aurait réfléchi à deux fois avant de se rendre. Interdiction de parler, de bouger, même de marcher dans sa propre cellule. Les seuls instants où il pouvait se dégourdir les jambes, c'était sur le chemin du réfectoire et sur celui des douches. Sans parler de la petite cage grillagée où il allait prendre l'air vingt minutes par jour et qui n'avait de cour que le nom. Il s'y emmerdait tout seul comme un rat mort chaque matin.
Il reprit le magazine qu'il avait laissé devant lui, avant de le reposer à nouveau. Il le connaissait par cœur.
Un bruit dans le couloir lui fit tourner.
– Numéro 304 ! Dit un garde dans le couloir. Tu as du courrier !
Pachin se redressa. Sûrement une lettre de Peyan. Il était content que son bras droit prenne la peine de lui écrire, de cette façon Pachin avait l'impression d'être toujours en contact avec le clan. Et puis ces lettres l'aidaient à passer le temps, même si Pah ne comprenait pas toujours ce qu'il lui racontait, Peyan écrivait comme il parlait.
La trappe de la porte réservée au courrier s'ouvrit et Pachin vit une avalanche de lettres se déverser sur le sol. Stupéfait il s'approcha.
– Mais... Dit-il.
– Tu as un fan club on dirait, dit le garde derrière la porte, avant de s'éloigner.
Pachin examina les lettres. Il y en avait presque une trentaine, toutes avec une écriture de fille. L'une d'entre elle attira son attention et il la porta à son nez. Elle était parfumée !
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