18 - Confrontation
Dans l'entrepôt qui servait de lieu de rencontre au Tokyo Manji Gang, Mikey, Draken et quatre des capitaines de brigades du Toman, accompagnés de vice-capitaines discutaient eux aussi du problème posé par le gang du Moebius.
– On peut pas les laisser s'en tirer ! Dit Peyan. Il faut les fumer !
Pachin était absent. C'était l'un de ses meilleurs potes et sa petite amie qui avaient fini à l'hôpital après avoir été agressés par Osanai et sa bande.
– On n'a pas l'intention de rester les bras croisés Peyan, lui dit Draken. Mais c'est à Pah de décider s'il veut que le Toman intervienne.
– Le Moebius... Dit Mitsuya. Ils sont plus âgés et plus nombreux que nous.
– Alors quoi ? Dit Baji. Tu veux les laisser faire ? T'as la trouille ?
Mitsuya le toisa avec colère.
– C'est pas ce que j'ai dit, répondit-il. Je suis le premier à vouloir que ces bâtards dégagent de nos rues !
– Mais il faut pas se lancer dans ce combat sans y être préparé, dit Mucho, c'est ce que tu veux dire ?
– C'est ça, dit Mitsuya. Si le Toman se fait défoncer par ces enculés, il restera plus personne pour protéger les gens.
– Ils me font pas peur à moi ! S'exclama Peyan. Je les prends tous s'il faut !
Il était furieux. Lui aussi connaissait l'ami de Pachin et sa petite copine. Savoir qu'un gang n'avait pas hésité à s'en prendre à eux de façon aussi vicieuse, ça le mettait hors de lui.
– D'autant, reprit Mucho, qu'on est pas les seuls sur le coup. Les rues sont pleines de sukeban qui cherchent tous les membres du Moebius qu'elles peuvent trouver pour leur faire la peau. La fille faisait partie d'un de leur gang apparemment.
– Ouais, confirma Peyan. C'était un Papillon Rouge. J'ai entendu dire que leur boss est furax. Onihime veut la tête d'Osanai et c'est pas une tendre vue sa réputation.
– Onihime ? S'étonna Smiley assis sur une caisse. Je croyais qu'elle avait quitté la tête de son gang ?
– Pas vraiment, dit Peyan. En fait elle était en maison de correction et elle vient de sortir.
– De toute façon, c'est pas une bande de filles qui va écraser le Moebius, dit Baji. Elles feraient mieux de nous laisser faire et de retourner se vernir les ongles.
– Tu devrais pas sous-estimer les sukeban, dit Mitsuya. Elles sont dangereuses quand tu les cherches. Ces filles sont toutes armées généralement et un coup de batte de baseball dans la gueule ça fait mal, même si c'est une fille qui la tient.
– J'ai entendu dire que certaines planquent des lames de rasoir dans leurs soutifs pour te taillader la gueule si tu les emmerdes, confirma Smiley.
Mikey les interrompit.
– C'est pas notre problème, dit-il. Nous, ceux qu'on veut, c'est Osanai et sa bande d'enfoirés.
– Peyan, dit Draken. Il est où Pah ?
– Il est allé accompagner son pote à l'hôpital voir sa meuf, dit Peyan. Il paraît qu'elle est dans un sale état.
Tous gardèrent le silence.
Mikey reprit.
– On décidera ce qu'on va faire à la réunion de samedi soir. En attendant, si vous tombez sur les gars du Moebius, ne faites pas de quartier. Pas question qu'ils se croient tout permis chez nous.
Himeko avait donné des consignes strictes à ses filles. Pas question de partir seule ou même par deux ou trois à la recherche des membres du Moebius. Toutes les recherches devaient se faire en nombre. Ces types étaient des bâtards de la pire espèce, ils n'hésiteraient pas à faire de nouvelles victimes si l'occasion leur en était donnée.
Installée dans leur planque, aux portes de la ville, des barils enflammés autour d'elles pour éclairer la nuit, Himeko rongeait son frein en attendant des nouvelles des agresseurs de la fille et de son petit copain en compagnie d'une vingtaine de membres de son gang. Ça faisait trois jours maintenant que ses troupes sillonnaient tous les coins de Shibuya où les membres du Moebius avaient déjà été vus, mais sans succès pour le moment. D'après ce que Arisa avait découvert, c'était le Toman que Osanai cherchait à provoquer avec cette agression, le viol collectif de la fille n'était qu'un bonus à leurs yeux.
Je vais t'en donner, moi, du bonus ! grinça-t-elle pour elle-même.
Une fille entra en courant dans l'entrepôt à moitié détruit et elle s'arrêta devant Himeko.
– Hôko pense qu'elle a trouvé une des cachettes du Moebius, sous la bretelle d'autoroute près d'Ohashi ! Dit-elle. Elle et les membres de sa team sont en route pour les choper.
Bien, se dit Himeko, si Hôko leur tombe dessus, ils vont le sentir passer. Elle est nulle quand il s'agit de prendre des décisions, mais en baston il n'y a pas grand monde qui lui arrive à la cheville.
– Tiens-moi au courant de la situation, dit-elle.
La fille s'inclina rapidement et elle repartit.
Himeko reprit.
– Ton avis Arisa ? Hôko a vraiment trouvé une planque du Moebius ?
Arisa réfléchit.
– Ça me paraît dur à croire, dit-elle. Mais c'est possible.
Baji accéléra sur l'autoroute, sa division derrière lui et Chifuyu à ses côtés sur sa moto.
– T'es sûr Baji ? Lui demanda-t-il en criant pour couvrir le bruit du vent. Qui est-ce qui t'a donné l'info ?
– Un ancien du Moebius, dit Baji.
– Et il t'est pas venu à l'idée que c'était peut-être un piège ?
– J'en ai rien à foutre. S'il reste un membre du Moebius là-bas, je le défonce. S'ils sont plus nombreux c'est encore mieux !
Il dépassa une voiture à toute allure et sa division lui emboîta le pas.
Hôko mit un coup de pied dans une caisse vide en jurant. Il n'y avait plus personne ici depuis un moment. Si le coin avait servi de planque au Moebius, c'était il y a longtemps. Un grondement de moteurs de motos monta l'extérieur et Hôko sourit. Finalement, l'info n'était peut-être pas si pourrie que ça.
Baji descendit de sa moto et il s'attacha les cheveux.
– Hé les bâtards ! Cria-t-il. Sortez de là qu'on vous fume vos gueules comme il faut !
Il rigolait et tous les membres de sa division le suivirent.
– Tu veux fumer qui enculé ? répondit une fille en sortant de la planque, une batte de baseball à la main.
Elle devait faire presque la taille de Baji et elle avait des cheveux blonds rasés près du crâne. Derrière elle, une trentaine d'autres filles la suivaient. Certaines étaient munies de barres de fer, d'autres avaient des battes. Une d'entre elles était même armée d'un nunchaku qu'elle balançait avec l'air de savoir s'en servir.
– Et merde... Souffla Chifuyu.
– Putain c'est quoi ici ? Dit Baji. Un institut de beauté pour qu'il y ait autant de gonzesses au mètre carré ? Quoi que, non, vu ta gueule, c'est clairement pas le cas !
Il éclata de rire à sa propre vanne et Chifuyu se retint de se passer la main sur le visage.
– Que quelqu'un le fasse taire par pitié...
– Tu veux que je t'arrange la gueule sailor moon ? Répondit la fille, d'un ton étrangement calme, mais avec une lueur de folie dans le regard.
– Parce que tu t'en crois capable mocheté ?
– Baji arrête, tenta Chifuyu. C'est pas elles qu'on cherche. Viens, on se tire.
– Tu déconnes Chifuyu ? Répondit Baji. Je vais apprendre la vie à cette pétasse avant. Ensuite seulement on décollera.
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