Chapitre 6

Il entendit des pas donc il remit rapidement les lettres sous le lit, sautant sur les couvertures et faisant la seule chose à laquelle il pouvait penser - prétendre être endormi. Il retint son souffle lorsque Louis entra dans la pièce, annonçant, "Oh putain, c'est mieux, ça faisait comme si j'avais des couteaux dans les yeux... Harry ? Harry, tu vas bien ? Harry ?"


Harry se força à rester immobile lorsque la main de Louis vint tendrement caresser ses cheveux avant de descendre sa main pour la déposer sur sa joue et - Harry respira presque à ce moment-là - pressa un doux baiser sur son front.


"Ça fait rien, alors, chéri," dit-il doucement, puis Louis ramena la couverture sur lui, se couchant à côté de lui et le tenant fermement. Il déposa un petit bisou sur l'épaule de Harry, le pouce retraçant ses abdos avant que sa respiration ne commence à se ralentir, et Harry ne se laissa respirer correctement qu'une fois qu'il était sûr que Louis était endormi, ronflant doucement. Il les manœuvra dans une position plus confortable sur leur côté, Harry moulant Louis par derrière, comme toujours - seulement cette fois, il était nu et tout ce que Louis portait était un vieux jogging. Et le truc était - le truc était que sa tête tournait toujours et il était encore assez excité et il aurait probablement laissé Louis le baiser s'il n'avait pas trouvé les lettres. Ça avait été - tout était tellement normal, Harry avait oublié que Louis n'était pas censé être dans cette chambre. Ils ne se seraient probablement pas rencontrés si l'administration n'avait pas merdé. Cette pensée lui fit mal à la poitrine.


"Je t'aime," chuchota-t-il dans l'arrière de la tête de Louis. Il souffla dans son sommeil et Harry serra fermement ses yeux, les bras serrés autour du ventre de Louis. "Je t'aime, ne me quitte pas, je t'aime tellement, je ne peux pas être sans toi, ne me quitte pas, s'il te plaît."


Il était saoul et sa tête lui faisait mal et il pouvait sentir les larmes aux coins de ses yeux, donc il pressa son visage aussi près qu'il le pouvait contre Louis et, à sa surprise, s'endormit presque directement.





Quand il se réveilla, il était écrasé contre le mur avec son bras bizarrement tordu derrière sa tête et le bout de l'oreiller couvrant son visage.


"Mmff," grogna-t-il en clignant des yeux. Louis dormait encore, la tête penchée vers lui, les lèvres sèches entrouvertes, le nez sifflant quand il respirait et ses longs cils faisaient des petites ombres sur ses joues. C'était la chose la plus mignonne et la plus belle qu'il n'ait jamais vue.


Harry le regarda pendant un petit moment, réarrangeant sa tête pour qu'elle soit sur l'oreiller. Sa bouche avait un goût horrible à cause du mélange de l'alcool et du sperme, et puis - oh, les souvenirs de la nuit dernière lui revinrent doucement en tête. Louis. Tout était Louis.


"Bonjour," croassa Louis alors que Harry essayait de passer discrètement au dessus de lui pour atteindre la bouteille d'eau. Il tapota distraitement son torse lorsqu'il se remettait en place, regardant brièvement son portable pour l'heure.


"Désolé, merde - je voulais pas te réveiller-"


"J'étais à peu près réveillé, je crois." Harry but de l'eau, offrant le fond à Louis; il la finit et la déposa quelque part sur le sol, se réinstallant sur l'oreiller afin qu'ils soient face à face à se regarder. Harry n'osait presque pas cligner des yeux lorsque la main de Louis vint caresser sa joue, déplaçant des boucles derrière son oreille.


"Salut," souffla-t-il.


"Salut," répéta Harry. La main de Louis vint se reposer sur son épaule, tombant doucement jusqu'à ce qu'elle atterrisse sur le matelas chaud, les phalanges caressant le sternum de Harry.


"T'as passé une bonne soirée ?" Demanda Louis. Ils chuchotaient par-dessus le son de la chaudière et de quelqu'un de l'appartement qui prenait une douche à l'étage inférieur, mais Harry avait toujours l'impression d'être les seules personnes au monde.


"Oui."


Louis sourit, enfonçant sa tête à moitié dans l'oreiller pour se cacher, les yeux toujours fixés sur Harry. "C'est bizarre ?"


"Non," répondit-il en se battant pour ne pas sourire. "J'ai aimé."


"Oui, moi aussi," chuchota Louis avant de cacher son sourire avec le revers de sa main. Ok, revoyons les pensées de tout à l'heure, c'était la chose la plus mignonne qu'il n'ait jamais vue. Il se sentit pris de vertiges avec de l'envie et du désir et s'avança plus près sur l'oreiller, les phalanges de Louis caressant toujours sa peau dénudée. Il regardait Louis faire le doux sourire qu'il faisait seulement quand ils étaient tous les deux, quand il se rongeait les ongles quand ils regardaient la télé, les cuisses pressées côte à côte. Harry était stupidement amoureux de lui. Tellement, tellement stupidement amoureux.


"Lou," murmura-t-il, et ok, peut-être que son haleine puait et il était sûr que celle de Louis aussi mais merde, merde, il devait le faire maintenant ou sinon il allait sûrement mourir, "Lou, je peux - je peux t'embrasser s'il te plaît ?"


Il s'attendait soit à un Harold, il y a des limites ou à t'as pas à demander, idiot  mais au lieu de ça, tout ce qu'il se passait était Louis qui commençait à rougir, se mordant brièvement la lèvre et hochait la tête.


C'était chaste et sec et parfait; Harry fit passer ses bras sous le corps de Louis, le collant au sien tandis que Louis passait ses bras autour de son cou et ils pressèrent juste leurs lèvres ensemble. Il déposa des bisous sur le visage de Louis avant de descendre dans son cou, notant le petit souffle de plaisir qu'il lâcha lorsqu'il suça doucement sur sa pomme d'Adam, puis un peu plus fort, tirant sur la peau et brisant les vaisseaux.


"Harry," murmura-t-il, les mains dans ses cheveux tandis que Harry léchait ses clavicules, le bout de ses doigts le picotant car oui, il se sentait bien, c'était comme les choses devaient se passer, "tu veux - tu voudrais aller au marchand de glaces en ville plus tard ?"


Harry lâcha sa peau et l'embrassa vers l'oreille. "Le nouveau ? Quelque chose Gelato ?"


"Ouais, celui-là. Je voulais y aller depuis un moment. Enfin... Juste toi et moi," murmura-t-il, le regard doux et honnête. Harry avait l'impression que sa cage thoracique avait explosé, son cœur éclatant hors de sa poitrine à cause de la perfection incroyable du moment.


"Oui. J'adorerais."


"Ok. Génial," souffla-t-il en souriant, mais mit ses doigts sur les lèvres de Harry lorsqu'il les tendit pour l'embrasser. "Uh uh. Brosse-toi les dents. Après il y aura plus de bisous."


"Il va y avoir plus de bisous ?"


Il pouvait voir Louis se débattre pour ne pas lever les yeux au ciel. "Peut-être. Si tu joues correctement tes cartes. C'est pas comme si j'avais jamais eu ta bite dans la bouche, ou des trucs comme ça."


Harry rit, puis grogna dans son épaule. "J'ai cours à 11 heures."


Louis passa une main dans les cheveux de Harry. "N'y va pas alors."


"Je suis obligé, on va avoir les consignes pour notre essai."


Louis l'attira contre son torse, entourant ses bras autour de son cou. "Ok. Je t'attends à la sortie à midi, d'accord ?"


"Oui." Harry sourit dans le torse de Louis, se sentant étourdi et n'étant toujours pas 100% sûr que c'était réel. Louis caressait tendrement son crâne et lui donna un petit coup dans le téton avec son autre main.


"Lève-toi alors, génie. Sois pas en retard."


Pour la première fois depuis qu'il avait commencé l'université, Harry ne voulait rien de plus que de risquer de rater son essai et de rester dans le lit avec Louis, mais il se leva tout de même avec la promesse de la glace et de bisous coincée dans son esprit...





Il s'habilla rapidement, sentant le regard de Louis fixé sur lui lorsqu'il mettait son jean noir préféré et un grand sweat noir avec un bonnet. Il avait un gros bleu à l'intérieur du bras où Louis l'avait mordu, et ça le rendait un peu fou, à chaque fois qu'il croisait les bras il s'assurait que son pouce appuie sur le bleu, lui rappelant la nuit dernière. Il pleuvait lorsqu'il marchait dans le campus - il avait lâché l'affaire avec les bus, car tout ce qu'ils faisaient étaient de passer devant lui, bondés d'étudiants transpirants - et il n'avait même pas été énervé quand il eut l'essai le plus difficile et que le livre dont il avait désespérément besoin n'était pas disponible à la bibliothèque pendant une semaine.


Il s'attendait presque à ce que Louis ne soit pas là quand il sortait de la bibliothèque, et son cœur fit un bond quand il le vit, absorbé par son téléphone, portant un bonnet et un jean marron qui allaient ensemble et une - putain, et une des vieilles vestes de Harry sous son manteau. La vue lui serra la gorge et son pénis tirait dans son pantalon, mais il se contenut. Ne fantasmait pas. Se concentrait seulement sur ce qu'il se passait.


"Booh," murmura-t-il en pinçant le côté de Louis.


"Ah, oh putain," répondit-il en portant une main à sa joue et roulant des yeux. "J'ai eu la peur de ma vie."


"Prêt ?"


"Oui, une seconde." Il finit d'envoyer son message et fourra son portable dans la poche de son jean, croisa les bras et regarda vers le ciel. "C'est couvert, aujourd'hui."


"Oui, je sais." Ils commencèrent à marcher et pour la première fois depuis des mois, Harry sentit l'embarras prendre place: il ne voulait rien de plus que de mettre son bras autour de la taille de Louis et le tenir près de lui, mais et si ce n'était pas ce qu'il pensait ? Et si c'était juste des amis qui allaient manger une glace et/ou des gaufres ensemble ? (Harry voulait vraiment des gaufres.) Il était sûr que non... mais quand même. "T'as froid ?" Demanda-t-il après un moment.


Louis haussa les épaules, les bras serrés contre son torse. "Un peu. J'ai pas de gants."


Et si ça ce n'était pas une invitation... "Viens." Son cœur battant dans sa gorge, Harry attrapa Louis par le coude pour l'arrêter sur le côté de la route. Il décroisa doucement les bras de Louis avant d'attraper ses mains et de les mettre dans les siennes: il avait raison, il était congelé, comme toujours, mais la peur que Harry avait ressentie avant s'était évaporée quand il vit Louis sourire.


"Harold - Tes mains sont comme des pattes de lions, franchement-"


"Elles sont toujours trop chaudes. Je peux bien partager," dit-il alors que Louis s'approchait de lui, les bouts de ses Vans blanches sales avec le smiley dessiné dessus - c'était lui, en tant que revanche une nuit alcoolisée, avec les pieds de Louis sur ses cuisses, et des moustaches de chaton dessinées sur son visage - collés à ses boots marron abîmées.


"T'as les pattes chaudes," dit niaisement Louis, alors que la pluie leur dégoulinait dessus d'un auvent de magasin. Harry était occupé à regarder les mains de Louis dans les siennes donc il ne le vit pas s'avancer, réalisant seulement que Louis demandait un baiser quand il sentit un souffle chaud contre sa joue. Les yeux restant fermés tandis que leurs lèvres se touchaient délicatement sous la pluie qui tombait à côté d'eux, vers l'entrée d'un kebab. Moment pas tellement hollywoodien mais pas très loin, pensa Harry.


"Glace, maintenant ?" Proposa Louis après leur long baiser. Harry hocha la tête, regardant Louis entremêler les doigts de sa main droite à sa main gauche, et ils marchèrent le reste du chemin main dans la main. Harry avait l'impression qu'un ballon avait été gonflé dans sa poitrine, les pieds touchant à peine le sol alors qu'il essayait de retenir un sourire toutes les cinq secondes quand ils croisaient des gens sans qu'ils ne les dévisagent. Il se sentait un peu comme s'il était entré dans la vie gay par l'entrée arrière - sans mauvais jeu de mots - car il s'était juste en quelques sortes réveillé un jour et... il avait réalisé qu'il était amoureux d'un autre garçon. Il avait un peu l'impression de tricher et il se demandait s'il pouvait apprécier pleinement le moment, tenant la main avec un autre garçon en marchant dans les rues de la ville et que tout le monde s'en fichait.


"Harold." Louis le secoua par l'épaule en marchant, ses doigts serrés et chauds et confortablement entremêlés dans les siens. Son autre main était enfoncée dans la manche trop longue de la veste de Harry, sortant de la manche de son manteau. "Je te mets au défi d'aller voir cette personne et de lui demander où est le sex shop le plus près."


"Quoi ? Quelle personne ?"


Louis ralentit, se collant au corps de Harry pour lui pointer un homme en costume qui attendait à l'arrêt de bus. Il lisait un exemplaire du Sun et mâchait un chewing-gum.


"Ahhh..." Harry était tiraillé entre s'humilier ou laisser tomber Louis. Il pesa ses options. S'humilier allait seulement durer quelques minutes, mais laisser tomber Louis voulait dire moins de bisous donc... "Ok. Quoi, je vais juste vers lui ?"


"Yep. Juste en mode normal." Louis lâcha la main de Harry, se mordant la langue et souriant. "Tu vas vraiment le faire ?"


"Oui, vraiment," dit Harry en pensant t'es un putain d'idiot Styles et marcha aussi naturellement que possible vers l'homme à l'arrêt de bus.


"Hey." L'homme releva le regard de son journal, fronçant les sourcils. "Je me demandais, hum - vous connaissez le chemin pour le sex shop le plus près ?"


Le froncement devint déconcerté. "Excusez-moi ?"


"Vous savez. Euh. Un sex shop." Harry pouvait sentir des picotements monter dans son cou ainsi que Louis appuyé contre une barrière à rigoler à 5 mètres de lui.


"Désolé," dit lentement l'homme. "Je ne suis pas très familier avec tout ça."


"Ok, pas de problème. Merci, passez une bonne journée !" Harry essaya de finir correctement, marchant calmement vers Louis, qui avait l'air d'avoir un AVC.


"Oh - mon - dieu," dit-il sans souffle, les mains sur son ventre, "J'arrive pas - J'arrive pas à croire que tu l'as fait, Harry-"


"Je mérite d'avoir un bisou pour ça," murmura Harry, s'avançant pour qu'il puisse tendrement mordre l'oreille de Louis, et à sa surprise, Louis posa ses mains froides sur ses joues et l'embrassa, doucement et tendrement et interrompu par des rires.


"C'est mieux ?" Demanda-t-il, les joues roses à cause du froid. Harry haussa les épaules, faisant une moue.


"Ça va. Il y a de l'amélioration."


"Débile !"


"Faudrait peut-être plus s'entraîner," suggéra-t-il semblant faussement innocent, tandis que Louis lui reprit la main et entrelaça leurs doigts.


Ils rigolèrent pendant le reste du trajet, inventant des histoires bidons sur les gens qu'ils croisaient, et Louis lâcha sa main seulement lorsqu'ils arrivèrent à un grand passage piéton sur l'avenue principale, prenant Harry par la taille et le rapprochant de lui. C'était une expérience assez surréelle, la demie-heure la plus étrange de sa vie, et lorsqu'ils arrivèrent au petit marchand de glaces décoré de toutes les couleurs, il sourit tendrement quand les lunettes de Louis s'embuèrent et qu'il dut les essuyer avec les manches de la veste de Harry.


"Allez, allons jeter un coup d'œil," dit Louis en remettant ses lunettes sur son nez alors qu'il emmenait Harry vers le comptoir et prit un menu. Il y avait environ une douzaine de tables dehors, la moitié occupée: deux mères avec leurs enfants autour d'une table dans un angle, un petit groupe d'étudiants regroupés de l'autre côté. Harry avait sa main posée dans le dos de Louis, par-dessus l'épaisse couche de vêtements tandis qu'il étudiait le menu, le ventre gargouillant d'anticipation.


"Vous allez bien, les garçons ?" Demanda un des serveurs.


"Oui, merci," dit Louis en souriant. Il attrapa tendrement le poignet de Harry pour prendre le menu. "Je suis prêt à commander, t'as choisi ? Non non, attends, je crois que je sais."


"Ah bon ?" S'étonna Harry, amusé. Louis hocha la tête et pointa.


"Ça."


"Oh putain," marmonna Harry tandis que Louis lui souriait. "Ouais, t'as raison."


"Bonjour," dit Louis en s'approchant du comptoir et se penchant par-dessus - Harry ne pouvait s'empêcher de regarder le tableau, il était sur la pointe des pieds, ses fesses parfaites mises en avant dans son jean skinny. Franchement. Louis avait juste le cul parfait. Harry pensait qu'il devait être dans un musée, en exposition devant le monde entier - mais après, hmm, il ne pourrait pas le voir. Pas franchement idéal. Peut-être qu'il pourrait avoir son exposition personnelle plutôt. "On va prendre un crêpe au Nutella et au cookie et une choco-banane, s'il vous plaît."


"D'accord. Ça fera 9 livres 50."


Harry était trop occupé à admirer les fesses de Louis pour se rappeler qu'il devait payer, et au moment où il réalisa que Louis était déjà en train de tendre un billet de 10, il se sentit mal.


"Tu veux aussi un milkshake ?" Demanda Harry alors que Louis mettait le rendu dans sa poche. "Je te dois combien ?"


"Nah, ça va. Et c'est bon, t'inquiète pas pour ça," dit-il en regardant son porte-monnaie.


"T'es sûr ?"


"Complètement. Allez, on va s'asseoir."


"Ça devrait prendre dix minutes," dit le serveur. Et Harry le remercia avant de suivre Louis au fond de la boutique. Ils s'assirent face à face, les jambes de Louis trouvant automatiquement les siennes sous la table et emmêla leurs pieds. Il avait sa main à plat sur la table et regarda Louis rapprocher la sienne, le regarda et lui demanda, "C'est bon ?" Quand il entremêla leurs doigts.


"Oui. Carrément," répondit Harry en souriant.


Ils furent assis comme ça pendant un moment, les mains liées sur la table et le pouce de Louis caressant le dos de la main de Harry pendant qu'ils discutaient tranquillement. Il y avait une télévision au-dessus d'eux diffusant des clips et dans un coin, un bébé riait joyeusement; c'était juste tellement normal et spontané que c'était presque douloureux.


Ils durent se séparer lorsque les gaufres arrivèrent, et bien sûr, Harry finit par goûter celle de Louis car elle avaient l'air délicieuse.


"Dégage de là, voleur," dit Louis en faisant semblant de lui planter la fourchette dans la main, mais Harry sourit et l'ignora car ça arrivait toujours et Louis le laisser lui voler sa nourriture. Il mangeait juste sa dernière bouchée de gaufre recouverte de chocolat lorsque le regard de Louis se déposa quelque part au-dessus de son épaule, le front se fronçant alors qu'il suivait quelqu'un dans la salle. Harry tourna la tête juste lorsque quelqu'un approcha leur table, sourit et dit, "Ça va, Lou ?"


"Oh. Salut. Mark," dit Louis, avec un ton étonnement morose, bougeant sur sa chaise et démêlant immédiatement leurs jambes sous la table. Harry jeta un second regard et fut frappé par un élan de, eh bien, gaytitude. Ce Mark était probablement l'homme le plus beau qu'il n'ait jamais vu, et il vivait avec Louis, Liam et Zayn; il était grand, bien battit avec une peau mate, des cheveux foncés, dégoulinants à cause de la pluie et des yeux sombres et profonds - et il lui était également vaguement familier. Où avait-il entendu cette voix avant ?


"Ça va ?" Répéta-t-il. Harry ne pouvait pas s'empêcher de le regarder. Il était si bien foutu. Jésus Christ. Il était en peut-être-rencard avec son meilleur ami avec qui il était également complètement amoureux et il était aveuglé par l'apparence d'un inconnu qui était un véritable Dieu grec.


"Ça va," dit Louis. "Qu'est-ce que tu fais là ?"


"Oh, je me suis dit que j'allais venir l'essayer, tous mes potes l'adorent. Enfin bref," dit Mark, après une longue et lourde pause, "On se voit ce soir à l'entraînement, ok ?"


Ah, évidemment. Il était dans l'équipe de football. Harry se rappela vaguement avoir vu des photos de lui sur Facebook taguées avec Louis et Niall.


"Ouais," dit Louis, avant que Mark tapote l'épaule de Louis, la pressant avant de partir. Louis regarda Mark pendant tout son chemin jusqu'au comptoir, et Harry se stoppa avec la fourchette à moitié vers sa bouche et demanda, "Tout va bien ?"


"Oui, oui." cassa-t-il en faisant un petit sourire à Harry avant de reprendre sa main. "Allez, mange et on va au parc. J'ai envie de nourrir des canards comme quand j'avais 5 ans."


Harry ne pouvait pas penser à quelque chose de plus parfait.





Ils ne rentrèrent pas avant 18 heures donc Harry fit le repas de Louis pendant qu'il se changeait pour mettre sa tenue d'entraînement, se retrouvant à constamment vouloir sourire et passer ses doigts sur la peau de Louis quand personne ne regardait. Les autres n'avaient rien remarqué, du moins ils ne l'avaient pas dit. Et Harry passa la soirée à parler avec Perrie et Jade dans la chambre de cette dernière avant que Louis ne revienne, transpirant, recouvert d'herbe et souriant, passa la tête par l'encadrement de la porte pour annoncer son retour.


"Harold ? Breaking Bad ?" Fut tout ce qu'il dit, et Harry sauta presque hors du lit et le suivit pour retourner dans sa chambre. Une fois enfermés dans leur chambre, Louis s'avança vers lui et enroula ses bras autour du cou de Harry.


"Bonjour," chuchota-t-il, souriant lorsque leurs nez se touchèrent et lui fit un petit bisou d'eskimo.


"Oh mon dieu," gémit Harry, respirant profondément quand il fourra son visage dans ses cheveux, reniflant juste derrière son oreille et sous sa mâchoire. "Oh, wow, tu sens trop bon."


"Vraiment ?" Rit Louis tandis que Harry enfouissait son visage dans son cou, gémissant encore une fois, car s'il avait une faiblesse à l'école, c'était le football; il avait toujours aimé l'odeur de la transpiration et de l'herbe, depuis qu'il était enfant, et heureusement qu'il n'avait pas pris EPS pour les A-Levels car, comme il l'avait découvert un dimanche pendant une partie de foot avec ses amis l'année passée, c'était devenu quelque chose d'assez sexuel. Avoir à tenter de cacher son érection après que ses amis se soient empilés sur vous après avoir marqué un but n'était pas très drôle. Et le combiner avec Louis rendait les choses dix fois pires.


"Ouais. J'adore. T'es trop - putain." Harry mordit son cou et lécha la jonction avec son épaule, puis frissonna lorsqu'il sentit Louis glisser une main entre eux et la presser contre son érection.


"Putain, Harry," gloussa-t-il, remontant sa tête pour l'embrasser et marmonna entre ses lèvres, "t'es trop - bizarre - c'est trop attachant-"


Après ça il ne dit plus rien, l'embrassant seulement, et Harry était tellement envoûté par Louis qu'il le souleva et le coucha sur le lit, releva son t-shirt puis suçota sa peau salée et transpirante. Les mains de Louis glissèrent dans ses cheveux tandis que Harry descendait son short et son boxer, et putain, il pouvait le faire, il pouvait le faire mieux sobre. Il le prit en main, le pouce caressant le bout, faisant sortir plusieurs gouttes de liquide pré-éjaculatoire avant de le téter. Louis gémit de bien-être, les jambes tombant alors qu'il serrait les poings dans ses cheveux; encouragé, il suça Louis du mieux qu'il pouvait et cette fois-ci, il ne l'ignora pas lorsqu'il tira dans ses boucles et lâcha un gémissement étranglé quand il vint. Harry ne pouvait pas attendre, il ne demandait que ça depuis qu'il avait vu Louis tout transpirant et recouvert d'herbe, donc il glissa une main dans son pantalon et se masturba rapidement jusqu'à ce qu'il vienne, étalant de la substance sur sa main.


"Putain," dit Louis en courbant son dos et glissant ses bras derrière sa tête en souriant. "Oh, wow. C'était incroyable."


"Oui." Harry attrapa un mouchoir sur le côté, se nettoya et s'essuya la bouche avant que Louis ne le ramène à lui et l'embrasse négligemment. Harry voulut retirer complètement le t-shirt de Louis pour qu'il puisse faire un suçon comme le sien à l'intérieur de son bras lorsqu'on toqua à la porte. Ils se figèrent.


"Tournoi FIFA, les gars !" Cria Niall à travers la porte fine.


"Une minute !" Cria Louis en retour, redescendant rapidement son t-shirt. Harry reboutonna son pantalon et se ressuya la bouche par paranoïa lorsque Niall rit et dit, "Vous faites quoi ? Vous vous sucez ? Enfin bref, on est tous dans la chambre de Liam."


Louis attrapa son bas de survêtement sur la chaise de bureau et fourra des chewing-gum dans la main de Harry avant de sortir de la chambre; Harry était sûr qu'ils avaient tous les deux l'air rougis, coupables et suspicieux mais personne ne dit un mot lorsqu'ils entrèrent dans la chambre de Liam. Zayn était assis dans un coin, semblant faussement amusé et fumait un joint, Liam et Niall étaient déjà en train de se faire des passes sur l'écran.


"Oh putain, Lou," dit Niall en les regardant brièvement en fronçant le nez, "tu pues, mec, va te doucher."


"Ta gueule, tu sens pas la rose non plus," répondit Louis, et se vengea en tapant Niall sur la tête et fourra ses pieds sur ses cuisses, ce qui fit Niall sursauter à cause du dégoût. Harry s'assit à côté de Zayn, qui lui sourit juste.


"T'as de l'herbe dans les cheveux, mec," dit-il en tirant sur sa cigarette. Harry devint rouge pivoine et gratta dans ses boucles avant que Zayn ajoute avec un voix lente, "Je déconne. Pas besoin d'être un génie pour savoir ce que vous avez fait, par contre."


"Mec, s'il te plaît," murmura-t-il pendant que le jeu finissait en chaos alors que Louis enlevait ses chaussettes et les envoyait dans le visage de Niall, lui donnant des haut-le-cœur. "Ne - Tu pourrais ne pas le dire ?"


Il lui tapa le nez. "Pas un mot. Faudrait peut-être être un peu plus subtil par contre. Ta braguette est encore ouverte."


Harry mordit incroyablement fort sa langue, les yeux s'écarquillés. Zayn rit juste tandis qu'il remontait furtivement sa braguette, mâchant le chewing-gum un peu plus précautionneusement cette fois.





Louis vint le voir quand il cuisinait, déposant ses mains sur ses hanches. "Salut," dit-il en mettant son nez contre son épaule. "Qu'est-ce qu'on mange ?"


"Qu'est-ce que tu fais à manger ?" Blagua Harry en lui tirant la langue. Jade avait déjà mangé et était assise à la table avec son ordinateur, Niall dévorait son hamburger et une pile géante de frites - "regarde, c'est un crime de laisser cette quantité minuscule dans le sac - tant pis, je les mets toutes" - et Liam était, comme toujours, installé vers la fenêtre, penché sur ses devoirs de maths. Zayn et Perrie avaient disparu tôt dans l'après-midi et personne ne savait où ils étaient partis, ce qui était très excitant et faisait parler. Assez excitant pour que personne ne remarque Louis se coller à Harry pendant qu'il cuisinait.


"Ça a l'air bon," murmura Louis, la joue pressée contre le biceps de Harry alors qu'il remuait l'émincé.


"Je me disais qu'il faudrait faire autre chose que des pâtes. Je suis allé à Waitrose sur le chemin du retour, cet après-midi," dit-il, le bras de Louis replié sur sa taille. Son rythme cardiaque s'accéléra, regardant furtivement en direction de la table, mais Niall était sur son téléphone dans une main et mettait de la sauce dans son hamburger avec l'autre; le front de Liam était plissé alors qu'il cherchait quelque chose dans son agenda, et Jade était absorbée par l'écran de son ordinateur. "Je suis pas sûr de quel goût ça aura parce que je l'ai un peu inventé, mais à la base c'est un émincé d'agneau avec de l'ail et de la sauce tomate et beaucoup de basilic et d'origan." Il hocha la tête en direction du petit tas d'ingrédients sur le côté.


"Je peux t'aider ?"


"Tu peux mettre le riz dans le micro-onde," dit-il en lui souriant. Louis sourit en retour et lâcha sa taille.


"Wow, j'ai presque l'impression d'être un vrai sous-chef. Hum," dit-il en s'arrêtant avant d'aller vers le micro-onde. "Combien je te dois ?"


Harry secoua la tête. "C'est pour moi."


"Harry-"


"Tu m'as acheté la gaufre hier," dit-il en haussant un sourcil. "Sérieusement. Laisse tomber."


Louis lui sourit et Harry dut se retenir de l'embrasser tout de suite; le repas ne prit que quelques minutes de plus avant d'être servi. Une fois assis à table, Louis dit, incroyablement fort, "Oh putain Harry, c'est carrément le meilleur truc que j'aie jamais mangé."


"Ça a l'air bon," valida Niall, toujours avec une petite pile de frites dans son assiette et ayant l'air vaguement nauséeux. "J'aimerais bien goûter mais je crois que mon ventre est sur le point d'exploser."


"Merci, mec," dit Harry avec un sourire de travers pendant que Louis pressait sa cuisse sous la table. Jade les regarda, hocha la tête et sembla impressionnée.


"Hey, les gars," dit-elle tandis que Harry essayait de faire courir discrètement ses doigts sur le haut de la cuisse de Louis sous la table sans que personne ne s'en aperçoive, "vous saviez qu'apparemment on devrait déjà commencer à chercher une maison pour l'année prochaine ?"


"Déjà ?" Dit Liam en faisant taper le bout de son crayon contre son menton. "On est en novembre."


"Ouais, enfin, d'après ce site de conseil pour l'université, tout devrait être fait maintenant ou sinon t'as un truc vraiment merdique. Surtout si on est nombreux. Et on va tous vivre ensemble hein ? Tous les neuf ?"


"Oh," dit doucement Louis à côté de lui, tellement doucement que Harry ne l'entendit presque pas. Il pressa sa cuisse.


"Elle te compte dedans, Lou," dit-il en insistant. Jade hocha la tête, disant évidemment !, mais Louis lui offrit un regard pathétique. "Pas Mistery Dave, on lui a jamais parlé, en fait, je crois qu'il ne vit pas là la plupart du temps-"


"Ouais, c'est son lait qui est en train de créer une odeur de moisi dans le frigo, pas vrai ?" Dit Niall d'un air grave. "Ça s'est transformé en une couleur bizarre."


"Ouais. N'osez pas vous en approcher. Et moins on parle de son fromage, mieux c'est."


"Putain," dit soudainement Jade. "Vous pensez pas - Je veux dire, il va bien, n'est-ce pas ? Vous savez on entend des histoires-"


"Jade, sérieusement," dit Louis en plantant sa fourchette dans sa nourriture, "il va bien, il est sûrement avec des filles-"


"On devrait quand même vérifier, non ? Taper à sa porte ?"


Louis regarda Harry. Il haussa juste les épaules.


Ils abandonnèrent leur repas pour aller dans le couloir, suivant Jade jusqu'au bout et la regardèrent toquer à la porte. Rien. Elle toqua encore. Toujours rien.


"Hum," dit-elle en s'approchant de la porte. "Si tu, euh, es là, tu pourrais juste nous le dire ? On s'inquiète un peu. Même si on s'est jamais parlés. Euh."


"Je crois que je l'ai vu une fois aller chier," dit Liam sereinement. "Il emmenait un livre dans la salle de bain."


"Ça devait être moi," dit Harry sans réfléchir. Tout le monde se retourna pour le regarder. "Quoi ? J'aime lire quand je suis sur le trône."


"Mm, moi aussi," dit Niall en mangeant la dernière frite de l'assiette devant lui.


"Bref," dit Jade en regardant Niall et Harry avec un air de dégoût et se retourna vers la porte. "On promet qu'on fait pas peur ! On veut juste savoir si t'es mort ou pas ! Euh - ça sonnait moins bizarre dans ma tête-"


"Très délicat," dit Louis d'où il se tenait contre le mur. Harry lui pinça la hanche en punition pour avoir été méchant. Il n'y avait toujours pas de réponse de la chambre.


"Bon," dit Jade, s'effaçant dans sa chambre et revenant avec un papier et un stylo. "Je vais lui écrire un mot. Je veux pas avoir un coloc mort-"


"Il est pas mort !" S'exclama Louis, exaspéré.


"-sur la conscience. Bonjour," dicta-t-elle alors qu'elle posait le papier contre le mur et écrivait avec un marqueur noir, "On se demandait juste si tu voulais qu'on jette ton lait moisi. PS, est-ce que tu vas bien. Jade, Niall, Liam, Harry et Louis. Bisou. Voilà." Elle souligna le bisou deux fois avant de plier le papier et de le glisser sous la porte.


"Tu lui as pas demandé s'il voulait vivre avec nous l'année prochaine, du coup ?" Demanda Louis. Harry l'attrapa par la taille avec une main et plaqua l'autre contre sa bouche, ce qui le fit crier. Les sourcils de Jade disparurent sous ses cheveux.


"Assez, vous êtes beaucoup trop bruyant ce soir. Vos gueules."


"Pff bfft !" Protesta Louis, mordant sa main. Harry l'ignora, le malmenant jusqu'à la cuisine et le lâchant seulement pour qu'il puisse s'asseoir. "Harold," dit Louis, visiblement rougi, rabaissant son t-shirt et refixant sa mèche. "Fais pas l'homme des cavernes."


"Ouais," dit doucement Jade, reprenant sa place. "Fais attention ou tu vas lui donner une grosse érection. Il aime les hommes robustes, n'est-ce pas, Lou ?"


"Dégage et va t'asseoir à côté de la porte de Mistery Dave et écoute les battements de son coeur à travers le mur," lâcha Louis alors que Harry attrapait leurs deux assiettes pour passer au micro-onde ce qu'il restait.


"Ooh, j'ai touché un point sensible, pas vrai ?"


Harry n'entendit pas la réponde de Louis car Perrie et Zayn arrivèrent dans la cuisine, les joues rougies par le froid et ayant suspicieusement l'air de s'être juste lâché la main. Jade laissa échapper un petit cri de joie et Louis dit, "Zayn, ta chambre, maintenant," prenant le plat de la main de Harry en y allant. Perrie enleva simplement son manteau et s'assit à côté de Jade, essayant de ne pas sourire.


"Ne dis rien," dit-elle en regardant ses ongles. Harry ne le ferait pas même s'il le voulait - il savait que le regard sur le visage de Perrie était exactement le même qu'il avait quand il était avec Louis, et il ne voulait pas vraiment attirer l'attention par rapport à ça.


(Le matin suivant, Harry était le premier levé car il avait un cours à 9 heures, Louis dormait toujours tranquillement dans son lit, il alla à la cuisine et y découvrit un mot sur la table.


Salut tout le monde,


Je viens juste de jeter mon lait, désolé pour ça, je ne suis pas beaucoup venu et je l'avais oublié. Ne vous inquiétez pas, je suis vivant ! Et je peux vous entendre parler à travers les murs, au fait, vous êtes assez bruyants.


"Mystery Dave" ;)


Harry se frotta les yeux et gloussa.)





"Donc," dit Perrie, trois jours plus tard pendant qu'ils se préparaient pour quitter la radio, en relevant le regard vers Harry, "Toi et Louis."


"Je sais pas ce que-"


"Harry. Epargne-moi ça."


Il grogna. "Zayn t'a dit ?"


"J'ai des yeux," dit-elle avec désinvolture, avant d'ajouter, "Ouais, il me l'a dit, mais c'est pas le problème. Vous pensez que personne vous a vu vous chauffer jeudi soir ? J'étais bourrée mais pas aveugle."


Harry rougit, se souvenant très bien. Il n'était pas si bourré que ça et il était sûr que Louis ne l'était pas vraiment non plus, mais la piste de danse comble était trop pour y résister, surtout avec Louis qui le chauffait, les bras autour de ses épaules et son joli cul mouvant sur son érection; et ils avaient fini par se rouler des pelles dans un coin puis par se faire des fellations dans les toilettes pendant qu'un homme de la sécurité tapait contre leur porte pour qu'ils sortent. Louis ne pouvait pas avoir l'air plus fier de lui lorsqu'il ouvrit la porte en essuyant ses lèvres rouges et brillantes, et même s'ils avaient été forcés à quitter le club, Louis avait attrapé la main de Harry et avaient couru sur la piste de dance jusqu'à perdre la sécurité.


Ils avaient tout de même passé le reste de la soirée à se rouler des pelles, bien évidemment.


"Oh," dit Harry en se grattant la nuque tandis que Perrie enfilait son manteau rose. "Je, hum. Ouais."


"Les choses vont bien, alors ?"


Harry haussa les épaules en fermant sa veste sous son manteau. "Yep."


"Je devrais m'attendre à une annonce officielle à tout l'appartement bientôt, ou-"


"On est juste genre," dit-il en éteignant les lumières. "On essaye juste de déterminer ce qu'on est, en fait."


"Donc tu lui en as pas parlé ?" Le silence de Harry était suffisant comme réponse. Elle le tapa gentiment sur le bras. "Oh, Harry ! Tu sais que c'est que qu'il s'est passé Zayn et moi. Vous devez communiquer ! Imagine il pense pas que vous sortez ensemble ? Imagine il couche avec quelqu'un d'autre ?"


"Je suis sûr qu'il le fait pas," se moqua Harry, mais même en le disant, il doutait. Perrie écarquilla les yeux.


"Chéri. S'il te plait. Je sais - enfin, c'est pas ma place de le dire, mais Louis a eu des choses qui se sont passées à son propos et tu - peut-être que tu devrais être sûr que tout ça est terminé, tu vois ?"


Harry fronça les sourcils, s'arrêtant alors qu'ils sortaient du studio. "Quel genre de 'choses' ?" Demanda-t-il, en faisant les guillemets en l'air avec ses doigts. Elle soupira.


"Ecoute, c'est quelque chose qu'il m'a dit en confidence-"


"Si tu sais, alors Zayn sait sûrement, donc pourquoi tu me le dis pas ?" Demanda-t-il. Elle mit ses cheveux derrière ses oreilles, les pieds traînant sur le sol.


"Je suis désolé. Je peux pas," dit-elle en haussant les épaules en signe de désolation. "Allez, on y va."


Harry ne bougea pas. Au lieu de ça, il dit, "Est-ce que c'est - ce truc à propos de son déménagement ?"


"Le quoi ?" Elle s'arrêta où elle était en fronçant les sourcils. "Qui déménage ?"


"Louis. Tu sais. C'était juste censé être temporaire, je comprends, je l'ai toujours su... J'ai trouvé ses lettres," continua-t-il bien qu'elle semblait perdue. "Je sais qu'il, enfin, qu'il a une offre de logement. Je sais qu'il déménage bientôt."


"Non, c'est pas - il va déménager ? Il l'a jamais dit !"


Harry se mordit la lèvre et se gratta l'arrière de la tête. "Bah, en fait... Il a des lettres à propos de ça. Je lui en ai jamais parlé-"


"Promets-moi," dit Perrie en s'avançant vers lui et en mettant un doigt sur son sternum, "que quand on rentre ce soir, tu parles à Louis. Promets-moi."


"Oui," soupira Harry. "Ouais, peut-être. Je - J'arrive pas à croire que c'est en train de se passer. Lui et moi. Je veux pas y gâcher."


"Si ça se passe vraiment, tu ne vas pas y gâcher. Promis," dit-elle avant de lier leur bras et de le tirer dans le couloir et de le faire prendre le bus avec elle pour rentrer à l'appartement. Il était rempli d'étudiants saouls qui allaient en ville, ce qui n'était pas très plaisant, mais quand ils sortirent, Harry était sûr que quelqu'un avait été malade et qu'il puait le red bull et la bière.


"Bonne chance," lui dit Perrie en lui faisant comprendre d'aller dans sa chambre et qu'elle retournait dans la sienne. Quand il entra, Louis était assis sur son lit les jambes croisées, l'ordinateur sur ses genoux et baigné dans la lumière de l'écran. Il lui sourit en s'avançant.


"Yo," dit-il tandis que Harry enlevait ses boots et son manteau avant de se glisser à côté de lui. La main de Louis se faufila entre ses cuisses, le pressant légèrement.


"Wow, je suis crevé," marmonna Harry en mettant un bras par-dessus ses yeux. Le pouce de Louis glissait sur l'entre-jambe de son jean, ce qui lui donnait des... flashbacks.


"Harold," roucoula-t-il. "C'est que 10 heures et demie."


"Ouais, mais j'ai été occupé toute la journée, et je veux juste me poser et dormir. Mm." Sourit Harry tandis que Louis se laissa glisser à côté de lui, emmêlant leurs jambes et posant sa tête sur son torse puis embrassa la peau dévoilée de son bras qui passait au-dessus de son visage. "Bonjour," murmura-t-il, souriant toujours même s'il ne pouvait pas voir le visage de Louis.


"Salut, bébé," chuchota-t-il en entortillant sa main dans le tissu de son t-shirt. Le surnom lui donna des papillons dans le ventre et son cœur explosa dans sa poitrine, donc il enleva son bras de son visage et l'enroula autour des épaules de Louis. "T'as une bonne voix pour la radio," dit Louis après un long moment.


"Tu écoutes l'émission ?"


"Evidemment. Il y a deux de mes meilleurs amis dedans. J'en rate pas un mot."


Amis. Son estomac se tordit une nouvelle fois. Il croyait qu'il comprenait pourquoi Perrie pensait qu'ils avaient besoin de "la conversation".


"J'aime vraiment cette chanson que tu mets toujours," continua-t-il en se relevant sur son coude pour regarder Harry. "Sex."


"Oh, ah bon ?"


Harry courba un sourcil et Louis le pinça gentiment. "Oui. Pas seulement à cause du sujet. Mais que j'aime évidemment."


Harry lâcha un souffle par le nez. "D'accord."


"J'ai fait des recherches sur eux. The 1975," dit-il doucement, faisant désormais parcourir ses doigts sur le torse de Harry. "Ils jouent dans un pub dans la ville en février. Je pensais qu'on pourrait y aller. Toi et moi, Zayn et Perrie. Juste nous."


"Ah oui ?"


Louis hocha la tête. "Ouais. Ça pourrait être ton cadeau d'anniversaire. Un d'entre eux, évidemment. Crois pas que je vais pas t'acheter tous les trucs que tu as mentionnés pendant ces deux mois."


"Ça a l'air parfait," répondit-il en tremblant légèrement. La pensée remplit ses veines de quelque chose d'agréable qui faisait battre son cœur, allant jusqu'à ses doigts et ses orteils. Harry fit courir sa main dans son cou, puis sa nuque et jusqu'à ses cheveux. Il sentait que c'était le moment, il prit un grand souffle. "Lou. Tu vas déménager ?"


Louis fronça les sourcils, sa main se figea sur le torse de Harry. "Quoi ? Non. Absolument pas. Où t'as - Pourquoi tu penses ça ?"


"J'ai trouvé tes lettres," dit-il tristement. "Quand tu m'as demandé de chercher les préservatifs et le lubrifiant. Elles étaient - Je suis désolé mais elles étaient juste là-"


"Non, non," dit Louis en passant son doigt sur sa clavicule, "Non, Harry, t'inquiète pas, j'y vais pas. Il peuvent pas me forcer. Qu'est-ce qu'ils vont faire si je déménage pas ? Sortir mes affaires de la chambre ?"


Harry prit sa lèvre inférieure entre ses lèvres en réfléchissant. "Ils vont prendre le lit."


"Et alors ? On l'utilise pas de toute façon."


"Si, on dort dans celui-ci plus que dans-"


"Tu sais ce que je veux dire," l'interrompit Louis avant de s'avancer et de presser un petit bisou sur le nez de Harry. "J'aime ça, Harry. J'aime quand c'est juste toi et moi. A part ça, payer la moitié du loyer est bien aussi, ça veut dire que je peux un peu plus m'amuser sans avoir à me soucier de l'argent. Je ne vais pas déménager. C'est pas comme s'ils s'en préoccupaient, n'est-ce pas ?"


Harry n'était pas si sûr de ça - surtout à cause du fait qu'ils restaient à deux dans cette chambre minuscule en dépit des réglementations, et que tous les gens qu'il avait rencontré qui partageaient une chambre avaient a) une vraie double chambre et b) déménagé dans les trois premières semaines.


"Oui, ok," dit lentement Harry, le cœur battant rapidement lorsqu'il ajouta, "Mais, toi et moi... on est quoi, exactement ?"


Louis déposa un baiser sur sa joue, puis à côté de son oreille. "Comme tu l'as dit. C'est juste toi et moi. Juste... nous."


"Mais, enfin-" commença à dire Harry tandis que Louis déposait son pouce sur sa lèvre inférieure.


"T'es mon meilleur ami. Et mon colocataire. Et j'aime t'embrasser. Et te toucher. Et te sucer," souffla-t-il tandis que Harry se mordait le pouce. "C'est ce que c'est."


Harry laissa Louis embrasser le dessous de sa mâchoire et son menton puis finalement ses lèvres, se demandant si cette non-réponse bizarre était une bonne ou une mauvaise chose. Bonne chose, avait-il décidé. Louis voulait toujours l'embrasser. Louis se mit à califourchon sur ses cuisses, ouvra sa bouche et l'embrassa bien. Mm. Vraiment bien.


"Ok ?" Murmura Louis en faisant courir ses pouces sur sa mâchoire. Harry hocha la tête.


"Mm. Oui."


"Je veux essayer," souffla Louis en mordant sa mâchoire avec ses petites dents, "d'être à l'intérieur de toi, bébé ?"


Harry ne put empêcher l'élan de désir qui lui traversa l'échine, mais il y avait - il y avait encore ce petit point d'interrogation, cette petite incertitude, et ce soir, dans l'obscurité, il pensa qu'il ne devrait pas. Qu'il devrait attendre. Il planta ses doigts dans les hanches de Louis et l'embrassa doucement avant de souffle,"Pas encore, Lou. Je ne pense pas-"


"C'est pas grave," répondit-il en embrassant le coin de sa bouche. "Je m'en fiche. Tu pourrais me pénétrer si tu veux. Ou je pourrais te sucer encore un peu plus. Tout ce que tu veux."


Harry pensa qu'il avait sûrement perdu toute coopération avec son pénis pendant un nanoseconde, déjà à moitié dur à cause de la douce pression des fesses de Louis, mais il se contenait.


"Fellations, je pense. Ouais, des fellations," arriva-t-il à articuler avant de céder complètement.





Il marchait dans le campus la semaine suivante lorsque son portable vibra - parce qu'il était un esclave de la technologie, il sortit presque immédiatement son portable de sa poche arrière pour regarder la notification.


Facebook il y a 7s


Stanley Lucas vous a invité à son événement FETE SUPER SECRETE DES 21 ANS DE LOU/JOUR DE L'AN !!!


Il fronça les sourcils, déverrouilla son portable et ouvrit Facebook. Ça prit un moment à charger, comme toujours, avant d'aller sur l'événement.




FETE SUPER SECRETE DES 21 ANS DE LOU/JOUR DE L'AN !!!


Evénement privé • Par Stanley Lucas


Mardi 31 Décembre 2012


Participants (88) Peut-être (25) Invités (93)


Hey les gens,


Comme notre globe trotteur du monde gay va avoir 21 ans pour le réveillon de Noël, j'organise une IMMENSE FETE DU JOUR DE L'AN pour lui !! Il y aura de l'alcool et j'ai des petits trucs à bouffer mais emmener quand même votre propre boisson et des autres trucs à manger mais surtout ramener votre joli cul !! Et pas un mot à Louis, c'est top secret !!!




Harry ne savait vraiment pas pourquoi il avait été invité - il n'était même pas ami avec Stan sur Facebook mais il savait que c'était le meilleur ami de Louis chez lui. Et il avait beau chercher, il ne se rappelait même pas que Louis avait dit avoir 20 ans. Il avait donc 2 ans de plus que Harry. Il savait qu'il avait parlé de son année sabbatique mais bizarrement, il n'avait pas entendu parler de son autre année - Harry ne savait pas exactement pourquoi mais ça le frustrait que ce soit quelque chose qu'il venait juste d'apprendre après tout ce temps où ils avaient parlé, s'étaient embrassés et, plus récemment, se satisfaisaient sexuellement, et qu'ils ne l'avaient jamais abordé.


Il se força à y oublier lorsqu'il entrait dans le pub des étudiants, voyant directement Nick vers le bar.


"Ça va ?" Demanda-t-il en se mettant à côté de lui. Nick sourit et lui tendit un paquet d'amandes grillées.


"Salut, Harry. Pas d'ombre au tableau aujourd'hui ?"


"Quoi ?"


"Ton colocataire qui est toujours là," élabora Nick. Harry rit.


"Oh, Louis. Non, il est à Sheffield pour un match. Juste moi."


"Donc. Tu prends quoi ?"


"Hum, juste un jus de cranberry, merci. Je suis sorti hier soir, je suis encore un peu saoul." Il était sorti avec le club de droit et avait réveillé Louis en vomissant partout dans le lavabo. Le merveilleux, merveilleux Louis l'avait rincé et avait tenu ses cheveux en passant un gant de toilette mouillé sur son visage et lui avait donné deux aspirines avant de venir se coucher avec lui. Il était sûr qu'il pouvait aller pire, mais l'idée de l'alcool maintenant donnait encore envie à son ventre de se vider encore une fois, il pensa donc que c'était une bonne idée de la jouer sûr.


Nick leur prit des boissons - jus de cranberry avec des glaçons pour Harry, Coca Light pour lui - et ils allèrent s'asseoir dans un angle, partageant le sachet d'amandes.


"J'ai des trucs croustillants à te raconter," dit-il en sirotant son Coca. Harry sourit.


"Vraiment ? Et, hum, j'en ai aussi. Ouais."


"Génial. Moi d'abord," dit Nick en mettant une amande dans sa mouche. "Tu sais mon pote, Paddy ?"


"Hum-"


"Le grand Irlandais. Goal dans l'équipe de foot ? Tu l'as rencontré à la fête de la semaine dernière."


"Euh - Ouais je crois," dit Harry en buvant son jus de cranberry, ne se rappelant de personne de la sorte: le seul footballeur irlandais avec qui il avait été toute la nuit était Niall, et la majorité s'était passée dans le jardin de Nick à regarder Niall et Zayn se droguer et lancer des canettes de bières en haut des arbres.


"Eh bah," dit Nick en secouant la main comme si ce n'était pas important, "il me parlait d'un joueur de l'équipe - je sais pas comment les positions sont appelées mais il est défenseur-quelque chose, enfin bref, tu verrais de qui je parle si tu voyais sa tête - il est magnifique, parfaitement sculpté, et je devrais le savoir, je l'ai vu l'année passée à moitié à poil et habillé en romain à l'action caritative-" Il avait tout dit d'un coup; Harry était vaguement impressionnée. "-en-fin-bref, le truc est que, Paddy a dit que malgré le fait que ce mec - il s'appelle Mark-" Harry se rappela de quand il était avec Louis à Sprinkles, et il sentit soudainement un malaise s'installer dans son ventre, "malgré le fait qu'il ait une petite-amie, une fille type mannequin chez Hollister, il se tape personne d'autre que ta machine-qui-embrasse-qu'un-mec-à-la-fois Louis Tomlinson."


Le cœur de Harry tomba dans ses talons et alla s'écraser sur le plancher en dessous.


"Quoi ?" Dit-il, les joues se chauffant à cause de la panique. "Qu'est-ce que tu veux dire par se taper ?"


"Eh bien Harold, qu'est-ce que tu penses que je veux dire ? Je dois te citer Marvin Gaye ? Paddy les a surpris la main dans le pantalon de l'autre après l'entraînement la semaine dernière, apparemment. Gênant pour tous ceux impliqués, comme tu pourrais l'imaginer. Mark est dans le placard parce qu'apparemment son père est turc et ils n'approuvent vraiment pas ce genre de trucs... Harry, ça va ?"


Harry revint à la réalité, se souvenant d'à quel point Louis était étrange quand il avait vu Mark les approcher, la façon dont il avait pressé son épaule, beaucoup trop mielleusement au goût de Harry.


"Oui oui," dit Harry, ailleurs. Les yeux de Nick s'écarquillèrent.


"Oh, évidemment. Tu l'aimais bien, pas vrai ?"


"Aime bien, ouais," corrigea Harry en faisant tourner sa paille dans sa bouche. Il se sentait désormais mal, il aurait aimé rester dans son lit et déplacer le rendez-vous à un moment où Louis aurait été là et pas à Shefflied à transpirer sur un terrain de foot avec Mark.


"Harry, écoute. Je crois que je te l'ai déjà dit avant. Il faut que tu te trouves quelqu'un d'autre. C'est un garçon facile. Il va juste te baiser et te lâcher. C'est comme ça que les garçons comme lui sont."


"On couche ensemble depuis bientôt deux semaines," dit-il doucement. Les sourcils de Nick se sont tellement relevés vers ses cheveux qu'il s'attendait presque à les voir passer par-dessus.


"Wow," dit-il. Harry ne répondit pas. "Je ne - wow, je suis vraiment surpris."


"Je crois que je suis amoureux de lui et je crois - je sais pas, peut-être que je suis naïf, mais je pense - je pensais qu'il pourrait ressentir la même chose pour moi. T'as raison, je l'ai vu avec d'autres garçons, mais il était-" Harry se coupa, sentant ses cordes vocales trembler. "Il avait l'air différent. Je pensais qu'on était différent."


"Peut-être que tu l'es. Les beaux mecs sont toujours des connards à la fin. Peut-être que ce Mark utilisait Louis," suggéra-t-il en prenant sa main par-dessus la table. "Hey. Désolé. Je savais pas-"


"Tu savais que je l'aimais bien," dit-il doucement, ses yeux le brûlaient. Il n'allait pas pleurer, putain, il n'allait pas pleurer, pas ici, pas pour Louis. "T'aurais pu minimiser le truc, Nick."


"Je suis désolé, vraiment - j'avais oublié. Merde. Désolé. Hey, hey, attends une seconde-"


"Je me sens pas bien, je pense que je vais rentrer," marmonna-t-il avant d'aller dans les toilettes et de vomir. Il n'arrivait pas à arrêter de trembler après ça, se passant de l'eau autour de la bouche pour arrêter la brûlure, le goût acide, et sursauta presque lorsque Nick arriva lentement derrière lui.


"Allez. Je vais te raccompagner jusqu'à chez toi. T'as vraiment pas l'air bien."


"Merci," dit Harry. Nick passa un bras autour de ses épaules. "Ça va aller. T'es fort. Tu vas t'en remettre."


"On peut ne pas en parler ?" Demanda-t-il avec un sourire peu convaincant.


"Ouais, bien sûr. Bien sûr. Hey, attends, raconte-moi ton truc alors !" Harry n'eut que besoin de le regarder pour que l'expression de Nick se décompose et soupira. "D'accord. C'était à propos de lui, pas vrai ?"


"Ouais," marmonna-t-il en réponse en se rongeant l'ongle du pouce et essayant de ne plus penser à rien. Il laissa Nick lui parler pendant tout le trajet, les mains fourrées dans les poches et était paranoïaque à l'idée de sentir le vomi. Quand il rentra à l'appartement, il était seul et alla s'affaler sur son lit, se laissant pleurer dans ses mains pendant un moment, maintenant qu'il était seul. Une fois qu'il avait tout laissé sortir, il s'essuya les yeux et envoya un message à Louis - il était seize heures trente, il était sûr que le match était terminé - qui disait hey tu rentres à quelle heure ?


Il eut une réponse presque immédiatement. Hum je suis pas sûr peut-être vers 5h ? Mais je vais au pub avec les garçons directement après donc je rentrerai sûrement tard, tu me gardes du thé stp :) xxxx


Il fixa l'écran pendant un long moment, avant de taper une réponse avec des doigts tremblants je sais pour toi et Mark.


Il ne fut pas vraiment surpris lorsque Louis ne répondit pas.





Il s'enferma dans sa chambre, éteignit son portable et s'enfonça sous sa couverture, la ramenant par-dessus sa tête comme il avait l'habitude de le faire quand il était plus jeune. Son estomac tomba lorsqu'il se rappela des mots de Perrie de la semaine précédente - il avait des choses qui se passaient - et d'à quel point il avait été stupide de ne pas l'avoir réalisé. Louis lui l'avait même lui-même dit qu'il couchait avec un garçon de l'équipe de football. Il lui avait dit qu'il ne voulait pas de petit-ami, oh mon dieu, pourquoi était-il si stupide -


Il pleura encore car il se sentait pathétique, puis il dut s'endormir pendant un moment car fut réveillé par quelqu'un qui toquait à la porte. Il allait l'ignorer jusqu'à ce qu'une voix rauque dit, "Si quelqu'un est là-dedans, vous devriez savoir que j'ai une clé, je vais quand même rentrer !"


Curieux et plutôt confus, Harry sortit du lit pour aller ouvrir la porte: il y découvrit un homme qu'il reconnut vaguement comme le manager de leur résidence ainsi que deux autres personnes.


"Bonjour ?" Dit Harry assez perdu.


"Louis Tomlinson ?" Demanda le manager.


"Hum, non - Je suis Harry."


L'homme regarda brièvement sur la feuille dans sa main et hocha la tête. "Ah, d'accord. C'est votre chambre ?"


"C'est celle de Louis," dit-il doucement, mais l'homme l'ignora.


"On est là pour prendre le lit et récupérer les clés de Monsieur Tomlinson. Vous savez quand il va rentrer ?"


"Non pas vraiment, mais pourquoi-" Harry sentit une nouvelle fois son cœur chuter, "-pourquoi vous prenez le lit ?"


L'homme lui offrit un regard probablement réservé pour les enfants, et dit, "Monsieur Tomlinson a été informé. Nous l'avons alarmé plusieurs fois. C'était prévu pour qu'il quitte cette chambre le 30 Novembre, dernier délai."


Aujourd'hui était le jour J. Harry avala difficilement. "Hum - Je ne pense pas qu'il savait-"


"Si. Du moins, sa mère savait, après nous avoir téléphonés quatre fois en demandant pourquoi il était toujours dans la chambre partagée. Maintenant, puis-je, s'il vous plait, rentrer et prendre le lit ? Je n'ai pas toute la journée."


Tout ce que Harry pouvait faire était de les laisser rentrer: ils enlevèrent les draps et le bazar que Harry avait laissé sur son lit, le déposant sur celui de Louis avant de commencer à le démonter, un des deux autres hommes prit le matelas et l'entreposa dans le couloir. Ça ne prit pas plus de cinq minutes. Une fois qu'ils eurent fini, le manager tendit à Harry les clés de la nouvelle chambre de Louis, souriant sévèrement.


"Désolé de vous avoir dérangé," dit-il avant de partir. Quand Harry regarda la chambre, elle était presque méconnaissable: le bureau avait été remis à sa place officielle, et on aurait dit qu'il y avait trop de place. Les draps de Harry étaient empilés sur le sol, ce qui était assez marrant: ce n'était même pas les affaires de Louis qui avaient été déplacées. C'était celles de Harry.


Il déposa les clés de Louis sur le bureau et mit ses draps dans le sac de linge sale - pas comme s'ils avaient besoin d'être lavés, pour être honnête avec lui-même - et s'assit sur le lit de Louis. Maintenant que son lit n'était plus là, il ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point les ressorts du matelas ressortaient, comment la lumière des lampadaires de la rue pénétrait du mauvais côté de la chambre - ça n'allait pas, rien n'allait. Et il n'eut pas le temps de s'y habituer qu'il entendit le son de clés tourner dans la serrure et son cœur monta dans sa gorge.


Il ne dit rien lorsque Louis rentra, s'arrêtant immédiatement en lâchant son sac. Il fronçait les sourcils, mais pas de la façon adorable que Harry aimait - non, c'était différent. Le Louis sérieusement énervé.


"C'est quoi ce bordel," dit-il en regardant froidement Harry, "que t'as fait ?"


"J'ai rien fait - ils sont juste venus-"


"C'est pour Mark ?" Dit-il toujours furieux. "Parce que - Jesus Christ, Harry, c'était quoi même ça, je sais pour Mark ? Il n'y a rien à savoir, il est juste - c'est juste un beau mec qui a peur de ses propres sentiments, et depuis quand - depuis quand je t'appartiens ? C'était il y a super longtemps, bref, puisque il ne s'est vraiment rien passé et je-" Il prit une profonde inspiration, mettant ses mains sur son visage et pressant la paume de sa main contre ses yeux. "J'arrive pas à croire que t'as fait ça. J'arrive pas à y croire."


"C'est pas moi," répéta désespérément Harry. "Ils sont juste venus - ils ont dit que ta mère les avait appelés, et que tu savais-"


"Je savais pas, et ta gueule sur ma mère," lâcha-t-il beaucoup trop rapidement, et Harry se demanda si c'était une sorte de mécanisme, que Louis savait que ça allait arriver et qu'il avait juste enfoncé sa tête dans le sable au lieu de faire quelque chose.


"Louis, s'il te plait," dit Harry lorsqu'il commençait à prendre ses affaires, sortant sa valise de sous le lit. "S'il te plaît, on peut parler, s'il te plaît, t'as pas à partir-"


"Parler de quoi ? Mark ?" Louis se redressa, les joues rosies de colère. "Vas-y, Harry. Qu'est-ce que t'as à dire ? Que je suis pas assez bien pour toi non plus ? Que-" Il ponctua sa phrase en balançant une pile de vêtements dans sa valise, "Je suis juste un autre bouche-trou ? Juste quelqu'un avec qui baiser quand t'en as besoin ? Juste quelqu'un avec qui expérimenter ? Pour te trouver - Merde !" Cria-t-il en tapant dans sa valise. Harry voulait aller vers lui, le prendre et le tenir mais il ne pouvait pas non plus être tapé, donc il restait juste où il était.


"Lou, c'est pas ça, tu sais que c'est pas ça, j'étais juste - je me demandais juste si tu allais encore le voir quand toi et moi on-"


"Quoi ? Je l'ai jamais fait. Je l'ai jamais fait. Putain t'as - T'as du culot," reprit Louis, continuant de remballer ses affaires violemment, "d'être emmerdé de me voir avec Mark quand tu passes toutes tes journées avec Nick putain de Grimshaw-"


"C'est pas si souvent !"


"- aller à toutes ses fêtes entre potes et rencontrer tous ses putains d'amis hipsters de merde et tu - et t'es énervé contre moi parce que j'ai un putain de cas enfermé dans un placard après moi, même après toutes les fois où je l'ai rejeté et lui ai dit que je - tu sais quoi, peu importe. Tant pis."


Il commença à ouvrir les tiroirs, balançant le reste de ses affaires et referma son premier sac.


"Louis," dit Harry en tremblant. "Louis, s'il te plaît, je comprends pas. C'est pas moi qui ai fait ça, je te le promets, je veux que tu restes - tu peux dormir ici, je m'en fiche, prends le lit, je dormirai dans le hall d'entrée, je - Je voulais pas t'accaparer, je voulais pas que tu m'appartiennes, je le jure-"


"S'il te plait, juste, dégage, Harry," dit-il en s'arrêtant un moment. Harry ne pouvait pas voir son visage."Dégage juste."


"Non. Pas tant que tu me dis pas que tu vas rester."


"Dégage."


"Nope. Dis que tu vas rester."


"Casse-toi juste, Harry," dit-il avec une voix tremblante qui retenait ses émotions.


"Dis que tu vas rester," répondit Harry, aussi têtu qu'une mule quand il voulait l'être.


"Ecoute - Je peux pas." Sa voix s'était calmée, elle était fatiguée et douce. "Ils ont dit dans une des lettres qu'ils nous trouveraient si je restais. Donc je peux pas. C'est techniquement illégal ou contre des réglementations incendie ou un truc du genre."


Harry prit l'opportunité maintenant que Louis était calmé pour s'avancer doucement vers lui, les mains se posant sur ses épaules. Louis se dégagea de son étreinte.


"Lou," dit-il doucement, ne voulant pas encore pleurer, mais c'était en train de se passer, putain, "Lou, je jure. Je ferais tout pour te faire rester ici. J'ai jamais - T'as jamais été juste un bouche-trou pour moi. Jamais. Je veux être avec toi. S'il te plait."


Louis fut silencieux pendant longtemps, avant de se laisser glisser contre le mur, les mains sur les yeux. Il prit une longue inspiration et dit, "Ça n'a plus d'importance, oublie juste. Je suis désolé de t'avoir gueulé dessus."


"Louis," dit Harry, car il avait l'impression qu'une chose importante avait été ignorée. "Louis, tu m'entends ? Je veux être avec toi. Vraiment. Je m'en fous de Nick et des autres. Je veux être avec toi."


Louis renifla, les mains couvrant toujours son visage. Harry voulait le voir, voulait le faire le regarder, mais il n'osa pas l'attraper ou le forcer à faire quoi que ce soit qu'il ne voulait pas.


"Je suis désolé," dit-il en reniflant une nouvelle fois et en s'essuyant les yeux avant de rencontrer le regard de Harry. "J'ai merdé et je suis désolé. Je ne voulais pas m'énerver, enfin, c'était évident que t'allais demander pour Mark, à cause de ce qu'on... Ce truc, entre nous, c'était tellement - trop intense, je ne veux - enfin, je sais même pas ce que je ressens, je suis trop, hum, chiant et mal à l'aise et irritable tout le temps-" Il laissa échapper un sanglot et recouvrit sa bouche avec sa main. "Je sais pas, peut-être que ça serait bien. Pour nous de, enfin, s'éloigner. Réfléchir à tout ça. Je veux dire, regarde-toi." Harry pouvait à peine le voir à travers ses larmes. "Tu dois faire des erreurs, embrasser les mauvais garçons, coucher avec les mauvaises personnes."


"J'ai pas envie," dit Harry, les lèvres tremblantes.


"Harry, tu dois le faire. Sinon comme tu vas - comment tu peux savoir qui sera la bonne personne pour toi ? S'il n'y à rien pour y comparer ?"


"Peut-être que je le sais juste ?" Dit-il en lui offrant un faible sourire. Louis s'essuya les yeux avec sa manche et ne le regardait pas. "S'il te plait, donne-moi une chance, Lou."


"Crois-moi, Harry," dit Louis en se remettant sur ses pieds, "il y a des millions de personnes qui te méritent plus que moi."


"Il va te la faire à l'envers," lâcha Harry tandis que Louis finissait de faire ses valises. Tout ce qui restait était les draps sur le lit, mais il n'avait pas l'air décidé à les prendre. "Mark. Je peux te le dire. Si tu l'attends tu attendras pour toujours. Il t'utilise juste. Tu le sais. Tu me l'as dit toi-même."


"Sans offense," dit froidement Louis, "mais tu sais, on s'en fout de ce qu'il s'est passé avec Mark et moi. C'est pas à propos de lui, de toute façon."


"T'as dit que je devais être avec quelqu'un en qui j'ai confiance, pas vrai ?" Dit-il désespérément, alors que Louis commençait à emmener ses valises vers la porte. Il le suivit comme un chiot qui sentait qu'il allait être laissé tout seul pour la première fois. "S'il te plaît, Lou. Je sais pas comment je peux le dire autrement. T'es mon meilleur ami, et je t'-"


"Ne le dis pas," aboya Louis, les yeux brillants. "Ne le dis pas, ne le pense même pas. Tu le penses peut-être mais tu - tu le penseras plus bientôt, je sais que tu le penseras plus. Et tout ce truc - c'est beaucoup plus simple si tu le fais pas. Donc tais-toi juste. S'il te plaît, tais-toi."


"Je peux venir te voir," dit-il doucement. "Je passerai toutes les nuits avec toi. S'il te plaît, m'abandonne pas."


Louis attrapa ses nouvelles clés, ne le regardant pas. "Il y a plein de mecs hétéros qui m'ont brisé le cœur avant, et même si c'est chiant, je peux m'en remettre. Au début je pensais que ça serait ce qu'il se passerait avec toi mais, enfin." Il cligna des yeux, regardant le sol. "Je crois que récemment j'ai été emporté par le fait que t'avais des sentiments en retour. Que t'étais pas comme eux. Et, hum." Il s'éclaircit la gorge; le cœur de Harry battait mille fois par minute, ou il en avait l'impression. "Je suis horrible en relations. Je prends trop ou donne trop et j'arrive jamais à les faire marcher et ça finit toujours mal. Donc. C'est sûrement pour le mieux. Je suis désolé," dit-il, sa voix l'abandonnant à la dernière syllabe.


"Je suis censé faire quoi ? Tu vas venir ? Tu dois le faire, je te laisserais pas ne pas le faire," dit Harry en serrant la mâchoire. Louis ne le regardait toujours pas. "Pourquoi, Louis ? Pourquoi tu me dis rien ? Pourquoi tu gardes toujours tout ? J'ai dû apprendre par quelqu'un d'autre que t'avais deux ans de plus que nous. Genre, vraiment ?" Harry se sentait un peu audacieux, un peu plus comme s'il avait le droit d'être énervé."Pourquoi tu agis comme si que je sois-"


"Ta gueule," dit Louis.


"- amoureux de toi était la pire chose qui pouvait t'arriver ? Si j'étais toi maintenant, je - je-" Le bras de Harry battait dans les airs pour s'expliquer. "- je sais pas, mais je serais putain de content ! Je ne-"


"Harry," dit-il doucement, le regard fixé sur ses pieds, un muscle se contractant dans sa tempe. "N'ose pas me dire ce que je dois ressentir. N'ose pas me dire ce que je dois ressentir quand tout le monde à part ma mère et mes sœurs m'ont lâché. N'ose pas me dire que je ne devrais pas me méfier des gens quand ils me disent qu'ils - quand ils me disent qu'ils s'inquiètent parce que devine quoi, la plupart des gens ne le font pas, ils changent d'avis parce que je suis pas assez bien, j'ai passé ma vie à être trimbalé d'un parent à l'autre et d'une ville à l'autre et jamais - jamais eu une personne juste pour moi, qui me voulait juste moi, qui n'avait pas une autre vie qu'ils aimeraient oublier, qui n'essayait pas de m'introduire dans sa vie comme une pièce de puzzle avec une forme bizarre et qu'ils ne savaient pas quoi en faire des autres groupes d'amis, des petites-amies, juste gay pour la nuit ou le weekend ou qui voulaient essayer ou-" Son souffle était saccadé, et il essayait furieusement ses yeux avec sa manche humide. "Tu dois sûrement penser que tu ressens ça pour moi, Harry, mais crois-moi, tu vas vite changer d'avis. Tout le monde le fait. Va faire quelques erreurs. Va baiser ces putains d'hipsters. Va baiser Mistery Dave, je sais pas. J'ai besoin de réfléchir. Je suis cinglé, je suis désolé, t'as jamais demandé toute ma - vie-"


"Je m'en fous de tout ça," dit Harry, le cœur gonflé d'amour et d'empathie tandis que Louis ouvrait la porte. Il ne voulait rien de plus que de lui faire un câlin et ne jamais le laisser partir. "Je m'en fiche complètement. Je vais pas changer d'avis. Je t'aime Louis, pour l'amour de dieu. J'aime tout de toi, même les choses que je ne connais pas encore. Je suis stupidement amoureux de toi. S'il te plaît, pars pas."


Il attrapa les larmes qui coulaient sur la joue de Louis avant qu'il ne sorte sa valise dans le couloir et ferme la porte derrière lui.

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