Chapitre 1
Harry a seulement eu sa chambre pour trente-deux minutes avant qu'elle n'arrête d'être la sienne.
Il défaisait ses valises, maman et Gemma étaient dans la cuisine en train de déballer ses couverts, assiettes et casseroles tout en discutant avec les mères des deux autres garçons actuellement dans son appartement - un au cheveux foncés nommé Liam, qui avait presque détruit sa main en lui la serrant et se présentant, et un garçon discret en veste en cuir qui avait murmuré "Zayn, ravi de te rencontrer," avant de disparaître à l'extérieur avec un briquet et un paquet de cigarettes.
Les résidences universitaires n'étaient pas mal. Enfin, elles n'étaient pas terribles. Enfin, elles étaient vivables. Harry avait fait une demande pour la plus cool, la plus populaire de la ville mais n'avait pas été accepté - c'était son second choix. Il y avait une tâche jaunâtre qui ressemblait suspicieusement à de l'humidité sur le plafond mais au moins les sols étaient propres et, lors de la première inspection, le matelas n'avait pas de tâches bizarres, donc ça allait. Et en plus de ça, il était à l'université. Université. Il avait rêvé de ce jour depuis des années et il n'allait pas laisser un immeuble en briques rouges décevant faire obstacle à ça. C'était le premier jour du reste de sa vie, ou quelque chose de philosophique comme ça.
Il venait tout juste de déballer ses enceintes quand un garçon fit éruption dans sa chambre, laissant tomber son sac remplit au sol et cria dans le couloir, "Maman ! Je l'ai trouvée !"
"Um... Bonjour," dit Harry, lorsque le garçon se retourna et rencontra son regard. Son expression était remplie de confusion.
"Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?" Demanda-t-il. Harry s'éclaircit la gorge.
"Eh bien, hum. C'est ma chambre."
"Ah non, c'est la mienne."
"Non..." Dit Harry en fronçant les sourcils, ne comprenant pas comment cela pouvait être en train de se passer. Le garçon le regarda comme s'il était mentalement dérangé - Harry était sûr qu'il avait une expression similaire - avant d'attraper son sac sur le côté et de s'avancer.
"Si, ça l'est. Tu vois, là ?" Le garçon fourra la main dans la poche de son short en jeans - les yeux d'Harry s'arrêtèrent plus longtemps qu'acceptable sur ses jambes dénudées, toniques et légèrement duvetées, ses petites chevilles nettes menant à ses pieds sans chaussettes et ses Vans blanches salies. Harry revint à la réalité quand un bout de papier froissé fut ébranlé devant son visage. Il lisait Louis Tomlinson, Appartement 9, Chambre 494.
"Euh," dit Harry en levant les yeux vers le garçon - Louis, il présuma - et lui tendit sa feuille. Harry Styles, Appartement 9, Chambre 494.
Ils se regardèrent longuement. Puis Louis cria, "Maman ! Viens !"
La dirigeante de la résidence était confuse. Harry se sentit désolé pour elle.
"Je suis - Je ne comprends absolument pas comment cela a pu se produire," dit-elle, lorsque lui, Gemma, sa mère et Louis, la mère de Louis et toutes ses sœurs arrivèrent dans l'entrée bondée de la résidence. La dirigeante - :) Stacey, proclamait son badge - feuilletait désespérément dans les papiers indiquant quel étudiant était dans quelle chambre comme si ça allait lui donner une réponse par magie.
"Je suis extrêmement déçue," dit la mère de Louis, lorsque Smiley Face Stacey semblait être sur le point de pleurer. "On est venus de Doncaster et on nous a dit que Louis avait une chambre. Maintenant vous me dîtes qu'on va peut-être devoir lui trouver une maison ?"
"On peut pas payer ça," dit Louis, le visage fixe, et Harry se mordit les ongles avec une vague de culpabilité se formant dans son intestin. Il s'avérait que c'était vraiment sa chambre, tous les papiers officiels le disaient, c'était juste qu'ils avaient envoyé la mauvaise lettre à Louis. Il aurait dû être dans une de ces maisons privées dans la ville, mais Smiley Face Stacey n'arrivait à contacter personne au téléphone pour régler ça et Louis refusait de partir car c'est ce qu'on nous a dit, c'est pas cher ici, je peux pas payer cent livres par semaine, c'est hors de question.
"Hum." Stacey était rouge écarlate. Elle dégagea ses cheveux de son visage et mit ses mains tremblantes sur le bureau. "Hum. Bon. Je pense - Je pense que peut-être pour ce soir, on pourrait te trouver un autre lit ? Si ça ne te dérange pas de partager. Juste jusqu'à ce que tout soit résolu. Nous allons - hum, bien sûr vous paierez chacun la moitié, c'est le moins que l'on puisse faire -"
"Ça te dérange de partager ?" Lui demanda la mère de Louis. Il haussa les épaules. Elle se tourna vers Harry, qui arrêta de se ronger les ongles et hocha la tête.
"Ouais, hum. Pas de problème. Ne vous inquiétez pas pour ça."
"Bien." Stacey semblait un peu soulagée par cette réponse. "Je veux dire, eh bien, évidement ce n'est pas bien, mais c'était classé. Je vais téléphoner à l'équipe des logements de suite et en finir avec tout ça. Ah, hum. Bienvenue à l'Université de Manchester !" Dit-elle, avec une jovialité tellement fausse que ça en faisait presque mal.
Personne ne dit rien. Harry pensa qu'elle regrettait peut-être le smiley maintenant.
Alors qu'ils montaient péniblement les escaliers jusqu'à l'Appartement 9, les sœurs de Louis se précipitèrent à l'avant avec Gemma leur courant après, sa mère et celle de Louis en pleine conversation - "la coordination est horrible, juste terrible, je vais leur téléphoner et leur toucher deux mots, sans faute," - Harry enfonça ses mains dans les poches de sa veste à capuche et dit, "Donc, hum. Je suis Harry."
"Salut, Harry." Louis lui effleura distraitement le bras, les clés dépassant de ses doigts. "Louis."
"Qu'est-ce que tu étudies ?" Demanda Harry, car ça semblait être la question à poser dans cette situation.
"Anglais et théâtre. Et toi ?"
"Le droit."
Les sourcils de Louis se relevèrent. "Oh putain. Pas d'activités illégales avec toi autour, alors."
Harry ria et se frotta le nez. "J'étudie pas pour être genre un policier. C'est juste... Ça me semblait plutôt utile d'y avoir. Connaître la signification exacte des lois, tu vois ? Enfin, peut-être."
Louis hocha la tête, un petit sourire aux lèvres alors qu'ils atteignaient la porte ouverte de l'appartement. Une nouvelle personne était arrivée dans la chambre la plus proche de l'entrée, une fille avec les cheveux roses et blonds leur sourit et leur fit signe de la main à travers la porte. Ils lui firent un signe en retour en même temps, avant de retourner dans la chambre d'Harry - ou dans leur chambre, supposa désormais Harry.
Louis regarda à travers la pièce, les mains sur les hanches. "Bon, ils sont censés faire rentrer ton lit où ?"
"Mon lit ?" Demanda Harry, alarmé. "Ça, c'est mon lit."
"Nope," dit Louis, se jetant sur le matelas vide et faisant courir sa main sur le tissu élastique. "Celui-là est le mien. Pour être juste, je suis celui pour qui ça a foiré, je prends le vrai lit."
Harry ouvrit la bouche pour rétorquer, mais pensa qu'aujourd'hui n'était peut-être pas le jour pour commencer une dispute, surtout avec celui qui allait loger dans sa chambre pour un temps indéterminé. Il ne pouvait pas s'empêcher de partager le sentiment de Louis, cependant: ce n'était pas une grande chambre, le lit était contre un mur avec une armoire et un lavabo au bout. Il y avait un bureau et une commode de l'autre côté, quatre étagères étroites et un panneau en liège cloué au mur au dessus, et entre le lit et le bureau, il y avait une fenêtre étroite avec un seul rideau tiré par-dessus. Le seul espace libre dans la pièce qui était plus large qu'un mètre carré était derrière la porte.
Harry se demanda brièvement combien ça coûterait de louer une chambre d'hôtel pour la nuit.
"Bon, bah," dit la mère d'Harry en passant sa tête par la porte, un sourire aux lèvres . "Tu t'es installé, chéri ? Tu as besoin de Gems et moi pour quelque chose d'autre ?"
"Non, je pense pas," dit Harry, bien qu'un élan de panique à être laissé seul - ou justement, pas tout seul - dans cette petite chambre avec ses deux valises d'affaires avait vite fait place dans sa poitrine.
"Bien, bien. Bon, on va peut-être partir alors. Ça va aller ?"
Harry hocha la tête, avalant difficilement sa salive, alors que sa mère ouvrit les bras et lui fit un long et gros câlin. Il ferma les yeux et enfonça sa tête dans son cou, comptant un, deux, trois, quatre, cinq avant de renifler et de se dégager.
"Maman," dit-il, riant presque. "Maman, tu peux me lâcher."
"Encore une minute," dit-elle doucement, et elle essuya ses yeux en se reculant et le repoussa lorsqu'il voulut lui refaire un câlin.
"Oh, je suis juste une vieille femme débile. Mon petit garçon a tellement grandi," dit-elle les lèvres tremblantes, mais Gemma arriva et entoura un bras autour de son épaule et la serra.
"Ça va, maman ? Tu es sûre que tu ne veux pas rester dans la chambre d'Harry pour la nuit ?"
"Tais-toi, petite insolente," répondit leur mère en reniflant, puis Gemma sourit doucement devant lui.
"Amuse-toi bien, petit frère. Mais pas trop non plus, fais attention à toi."
"Je parie que je vais plus m'amuser que toi, espèce d'intello."
Elle grimaça. "Peu probable. Viens ici."
Ils se firent rapidement un câlin puis Gemma poussa leur mère vers l'entrée par les épaules. Des gens arrivaient encore avec des sacs. Harry les regarda par la fenêtre de la cuisine pendant que les plus jeunes sœurs de Louis ouvraient leur cahier de coloriage sur la petite table sous la fenêtre, leur faisant signe de la main jusqu'à ce que leur voiture sorte du parking.
Lorsqu'il retourna dans la chambre, il était calme et commença à défaire ses valises un peu à contre-cœur, quand il réalisa que Louis était assis sur le lit, jouant avec les sangles de son sac tout en le regardant.
"Tu vas bien ?" Demanda-t-il. Harry renifla et s'essuya le nez avec le revers de sa main, oh putain, génial, il sentait ses yeux s'humidifier.
"Ouais, je vais bien," marmonna-t-il, reniflant encore, avant que Louis ne saute hors du lit et entoure sa main autour du biceps de Harry, le redressant pour lui faire un câlin. Ils se dirent rien, et Harry fut incroyablement reconnaissant que Louis ne soit pas ce genre de mecs super virils, pour qui les émotions sont une faiblesse et faire un câlin est juste trop gay.
"Ça va ?" Dit Louis en lui tapotant le dos.
"Ouais, merci," répondit Harry, se reculant. Il avait seulement lâché quelques larmes mais il avait l'impression d'en avoir versé beaucoup plus. Louis lui offrit un doux sourire.
"Ne t'inquiète pas. Hey, tu peux avoir le lit si tu veux, tu sais. C'est juste pour une nuit, après tout."
Harry secoua la tête. "Nan, il est à toi. Il y a toutes tes affaires dessus maintenant, n'est-ce pas ?"
Louis lui tapa le bras en grimaçant, la main pliée sur la peau douce au dessus de son coude. Harry grimaça en retour puis, bizarrement, une nouvelle et inattendue partie de son cerveau lui dit, hey, tu sais quoi, ton nouveau genre de colocataire est assez bien foutu. Pour un mec.
Ce qui était - bah, c'était vraiment bizarre.
Il ne dit rien d'autre, aveuglé par la bataille qui se déroulait dans son cerveau, au lieu de se concentrer à défaire ses bagages - ça ne dérangeait pas Louis, disant qu'il n'y en avait seulement pour une nuit. Il quitta Harry pendant un moment, courant après ses sœurs puis alla se présenter aux autres habitants de l'appartement, leur racontant le bordel qui s'était passé avec leur chambre avec ce genre d'entrain qui faisait qu'Harry était sûr qu'il était un étudiant de théâtre, même s'il ne lui avait pas dit. Harry s'avança vers la porte et attrapa Zayn alors qu'il revenait et sourit.
"Ça va, mec ?"
Zayn hocha la tête, accrochant une cigarette derrière son oreille. "Ouais, bien, et toi ? Je ne suis pas sûr de connaître ton nom."
"Harry. Je suis en droit, avant que tu ne demandes."
Ça arracha un sourire à Zayn. "Zayn. Anglais. Si je l'ai pas déjà dit. Il y a encore des nouvelles personnes qui sont arrivées ?"
"Hum, bah, j'ai rencontré Liam, et la fille au bout du couloir. Ça c'est Louis," dit Harry, en pointant là où il parlait avec la fille blonde, une sœur enroulée autour de sa jambe lui tirant sur le genou. "Il y a eu un mélange de chambres donc on se partage ma chambre pour la nuit."
"Putain," dit Zayn, haussant les sourcils. "Ça craint."
Harry haussa les épaules. Zayn croisa les bras et s'appuya contre le mur alors qu'ils regardaient tous les deux Louis.
"Tu veux une bière ?" Demanda Zayn après une petite pause. Il était seulement 13h50 mais Harry était un homme libre, il avait 18 ans et sa mère l'avait laissé par ses propres moyens, donc il hocha juste la tête et dit, "Bien sûr, pourquoi pas ?"
Une heure plus tard, ils avaient tous trouvé leur place dans la chambre de Zayn: Harry, Zayn et Liam sur le lit, avec la blonde - Perrie, de South Shields, étudiante en sociologie - assise sur la commode, l'Irlandais qui venait juste d'arriver se prélassait sur la chaise pivotante pendant que ses parents défaisaient ses valises dans sa chambre - Niall de Mullingar ("Où ?" - avait dit tout le monde), étudiant en musique - puis il y avait trois autres filles écrasées en dessous de la fenêtre, Jade, Jesy et Leigh-Anne, qui avaient deux bouteilles de vin entre elles et étaient déjà assez pompettes. Louis était dans la cuisine avec sa mère et un manager des résidences.
"Bon," dit Harry, les joues légèrement rosies de sa seconde bière, "je passe un bon moment."
"Moi aussi, Harry-de-Holmes-Chapel-étudiant-en-droit," dit Niall, en levant sa bouteille. "Je me rappelle plus de vos noms tous les deux, au fait. Lee et -"
"Liam," corrigea-t-il, en décapsulant sa seconde bière, qui gicla sur ses cuisses et les draps de Zayn. "Oh merde. Désolé, mec. De Wolverhampton. Je fais de l'ingénierie."
"Zayn," dit-il, haussant les épaules pour montrer que ce n'était pas grave. "Bradford. Anglais."
"J'aime bien," dit Niall. "Qui est le gars dans la cuisine ? Sa chambre est celle au bout du couloir ?"
Il y avait une chambre fermée à clé au bout du couloir, à l'opposé de celle de Perrie et à côté de celle d'Harry. Personne ne semblait savoir à qui elle appartienait: Liam, le premier à être arrivé, clamait qu'il avait peut-être vu quelqu'un dedans un peu plus tôt, mais qu'il n'y avait plus de signe de vie depuis.
"Hum, Pas vraiment," dit Harry avant d'expliquer toute l'histoire pour ce qu'il lui semblait être la vingtième fois. Niall ria.
"Oh putain. C'est la merde."
"N'est-ce pas," dit Harry d'un air maussade.
"T'inquiète pas, mec. On va tous devenir potes dès ce soir. Qu'est-ce que vous avez prévu de faire ? Je pensais au Fresher's Pub Crawl..."
Harry resta un peu saoul toute l'après-midi à faire des lasagnes géantes dans la cuisine pour qu'ils puissent se les partager à neuf (toujours pas de signe de vie du mystérieux résident dans la chambre 492). Niall avait apporté sa XBOX pour qu'ils puissent faire quelques parties de FIFA, tout le monde traînait dans les chambres de tout le monde depuis que les parents avaient disparu et ils inspectèrent ce qu'ils avaient: ils étaient tous d'accord sur le fait que Perrie avait la plus belle chambre car elle avait une lucarne, et que celle de Zayn était la pire car un morceau géant de mur avait été défoncé et un air froid passait à travers. La salle de bain commune n'était pas trop mal; il y avait deux douches et trois toilettes, et à la surprise d'Harry, il y avait même une baignoire modestement nichée dans un coin: elle était un peu jaunie et il n'y avait pas de rideau de douche pour se protéger des regards curieux de leurs colocataires, mais c'était décent. Vivable. Perrie et lui inspectaient la température de l'eau quand il y eut un éclat de rire venant de plusieurs personnes de l'autre côté de la pièce et ils sortirent pour retrouver Niall, Jesy et Liam regroupés autour d'un morceau de papier accroché au mur.
"Oh mon Dieu," dit Niall, le visage rouge betterave, alors qu'il prenait une voix de commandant et lut à voix haute, "Chers étudiants, suite à de nombreux problèmes de tuyauterie dans l'immeuble, nous demandons aux étudiants d'arrêter de se masturber dans les douches puisque cela a été la cause de plusieurs problèmes d'évacuation depuis quelques mois. Nous comprenons le désir de vie privée mais lorsque cela touche les autres étudiants, il se doit d'être malheureusement réprimé. Merci de votre compréhension, l'Administration des Résidences Universitaires de l'Université de Manchester."
"Bon, mes plans pour ce soir sont morts," dit Jesy en rigolant, puis Harry rencontra le regard de Zayn et ils éclatèrent de rire.
C'était marrant comme ils s'étaient sentis comme des amis si rapidement - comme ils se coupaient la parole car ils n'avaient pas le choix, avaient les mêmes sujets de conversation, qui étaient principalement l'école, ce qu'ils avaient eu aux A Levels et ce qu'ils avaient fait cet été. Ils apprirent que Liam et Zayn avaient prit une année sabbatique - Liam était parti voyager et Zayn, car, avec ses propres mots, "avait absolument niqué la première fois et avait besoin de reposer sa tête avant d'être près pour le deuxième round." Harry ne pensa même pas à Louis, ce fut seulement lorsqu'il était 16h30, que les lasagnes cuisaient dans le four, qu'il retourna dans sa chambre pour se changer - Niall avait foutu ses mains dans la farine et avait laissé deux grosses empreintes sur sa veste - qu'il se rappela qu'il était là. Il était assis sur le lit, les jambes croisées et naviguait son portable, Harry sursauta presque à sa vue.
"Oh. Désolé. J'ai pas réalisé que t'étais revenu."
"Oh, salut." Sourit Louis, mais ce fut seulement furtif. "J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, mec."
Harry fronça les sourcils en enlevant sa veste et chercha dans ses placards pour en trouver une nouvelle. "Comme quoi ?"
"Ils ont donné ma chambre dans l'autre maison à quelqu'un d'autre comme je ne m'y suis pas présenté," dit-il avec un soupir. "Donc je vais surement devoir être là plus longtemps que prévu."
"Combien de temps ?" Demanda Harry, en faisant passer une veste noire avec des lanières au dessus de sa tête.
"Jusqu'à ce que quelqu'un quitte l'école et que je récupère sa chambre, je pense."
Harry essaya de lire l'expression de Louis; il le regardait, les sourcils relevés, comme s'il s'attendait à ce que Harry le défie, pour lui dire de sortir de sa chambre et de ne jamais revenir. En fait, Harry hocha simplement la tête.
"D'accord. Ça me dérange pas. Quand est-ce qu'ils apportent mon lit ?"
"Dans pas longtemps, je pense. Ils ont dit dans moins d'une heure quand j'ai quitté le bureau."
"T'y étais il y a combien de temps ?"
Louis haussa les épaules. "Dix minutes ?"
"Tu devrais venir dans la cuisine, on est tous là-bas. Bon, à part Mystery Dave."
(C'était tout à cause de Niall: ils avaient toqué à la porte pendant au moins une minute, pas de réponse. Niall avait alors commencé à appeler leur mystérieux colocataire Mistery Dave et c'était resté.)
Harry y réfléchit pendant une minute avant d'aller s'asseoir sur le lit à côté de Louis. Il n'avait pas encore défait ses valises, le matelas était toujours sans draps et les ressorts grinçaient. "Ta mère et tes sœurs sont parties ?" Louis hocha doucement la tête. Harry tendit un bras jusqu'à son épaule, la pressant légèrement."Ça va ?"
"Oui. J'ai déjà été loin d'elles, c'est juste... J'aime pas les au revoir." Sa voix se brisa légèrement, et quand Harry le regarda, il put voir des larmes apparaître. Ne sachant pas quoi faire d'autre, il resserra son étreinte autour des épaules de Louis, et ils reposèrent leur tête sur l'épaule de l'autre jusqu'à ce que Louis se redresse, relâche un soupir profond et fit claquer ses mains sur ses cuisses.
"Ok. Bon. C'était gênant."
"Pas du tout," dit doucement Harry, alors que Louis s'essuyait les yeux et tendait ses mains pour aider Harry à se relever. Il ne pouvait pas effacer ce sourire débile de son visage lorsqu'il suivit Louis jusqu'à la cuisine. Ils étaient tous réunis autour d'une table minuscule, avec des couverts et des assiettes dépareillées, des verres de vin et des bières renversées sur les pâtes. Louis et lui étaient assis à côté, les chaises collées l'une à l'autre, et il charma immédiatement chacun d'eux pendant qu'Harry était juste assis et mangeait, s'arrêtant occasionnellement pour rire ou boire un peu de bière. Vers la fin du dîner, ils étaient déjà en train d'organiser une pré-chauffe, tout le monde donna £5 à Jesy et Leigh-Anne alors qu'elles enfilaient des grandes vestes et des Ugg pour aller au 24-hour Tesco en bas de la rue.
"Qu'est-ce qu'il y a qu'on aime tous ?" Demanda Leigh-Anne en prenant la poignée de pièces de Louis avant de la mettre dans son sac. "Vodka ? Rhum ?"
"Prends juste un pack de bière pour moi, je suis simple," dit Niall en raclant le reste des lasagnes pendant que Liam et Perrie commençaient à faire la vaisselle. Harry regarda Louis, qui passa un bras par-dessus son épaule comme s'ils se connaissaient depuis plus de cinq heures.
"Ramène juste quelque chose pour que je puisse en faire un cocktail sucré, chérie," dit-il, ramenant Harry plus près de lui, ce qui ne le dérangea pas le moins du monde. "Je suis un mélangeur légendaire chez moi."
"Qu'est-ce que tu fais ?" Demanda Harry, intrigué. Louis lui tapa le nez et lui fit un clin d'œil.
"Tu vas le découvrir. Attends et tu verras."
"Je suis pressé," dit Harry en souriant. Puis ils se redirigèrent tous dans leur chambre pour se changer avant de se retrouver plus tard dans la cuisine pour boire.
Le lit de Harry n'était toujours pas arrivé mais il tria un peu ses affaires au cas où ils le feraient - il espérait vraiment qu'ils débarqueraient bientôt. Il se regarda de manière critique dans le miroir pour analyser sa tenue. Louis ouvrit sa valise derrière lui et demanda, "Quel est le problème ?"
"Je sais pas quoi mettre."
"Cette tenue te va bien," dit Louis. Harry se retourna vers lui, un sourire en coin.
"Tu trouves ?"
"Ne le prends pas personnellement, c'est juste que tu es le premier mec que je rencontre qui porte des jeans skinny aussi bien."
"Merci," murmura-t-il à travers un léger sourire, mais il releva ses cheveux encore plus haut et changea quand même de t-shirt. Louis attrapa une pile de vêtements et força Harry à sortir jusqu'à la porte. "Qu-" commença-t-il à dire.
Louis lui donna un regard sérieux. "Pas de nudité dès le premier jour. Maintenant va t'asseoir dans la cuisine ou je sais pas. Je serai pas long."
Il avait menti, la porte resta résolument fermée pendant au moins 50 minutes avant que Harry ne s'ennuie de sa timeline Twitter et frappe à la porte ouverte de Zayn. Il ne s'était pas changé, au lieu de ça, il se tenait à la fenêtre et fumait une clope.
"Je peux renter ? Louis se change."
Zayn se retourna et roula des yeux en signe d'agacement. "S'il faut."
Ils s'assirent et parlèrent pendant un bon moment avant que les filles ne rentrent avec de l'alcool. Une demie heure plus tard, Harry en était à sa seconde vodka/coca, se sentant carrément éméché, puis Louis sortit finalement de la chambre. Il avait coiffé ses cheveux en une frange ébouriffée, portait un t-shirt gris et un jean blanc montrant ses chevilles. Harry rata sa bouche avec son verre et en renversa parce que... oh putain. Il était vraiment beau.
"Oh mon Dieu," dit Perrie. "Tu es magnifique, Louis."
"C'était le but, merci Perrie," dit-il en embrassant le haut de sa tête. Niall fut envahi d'un rire silencieux envers Harry, qui essayait désespérément d'éponger le bazar qu'il avait fait - il portait heureusement du noir donc ça ne se voyait pas énormément. Il voyait un peu flou à cause de l'alcool, donc lorsque Louis donna un coup sur ses hanches avec ses fesses pour le faire bouger sur la chaise, il ne comprit pas le message.
"Oh. Curly. Arrête de te toucher et laisse-moi m'asseoir."
"Mais il y a - des chaises autour..."
"Trop loin. Bouge," demanda Louis, une bouteille à moitié vide de vodka sous un bras, une bouteille pas encore ouverte de Fanta sous l'autre et son portable coincé entre les dents. Harry s'exécuta sans broncher, puis Louis l'obligea à finir sa boisson et lui remplit un verre moitié vodka, moitié Fanta.
"Voilà," dit-il alors que Harry faisait une grimace à la vodka qui lui brûlait la gorge. "Ma spécialité."
"Vodka et Fanta ?" Dit Harry, dubitatif. La table trembla lorsque Zayn et Liam montèrent dessus, une cigarette coincée entre les lèvres de chacun alors qu'ils accrochaient une serviette sur le détecteur de fumée. "C'est pas un vrai cocktail."
Louis lui fit un sourire, se servant son propre verre. "C'est putain de bon par contre, crois-moi."
Et c'était trop bon, tellement bon que Harry ne dit pas non quand Louis demanda, "On va faire un jeu. Quelqu'un a des cartes ?"
"Oui ! Ring of Fire !" Gueula Liam en finissant sa boisson et fit claquer le verre sur la table avant de grimper par-dessus tout le monde pour arriver à sa chambre. C'était un jeu avec lequel Harry n'était pas vraiment ami - il avait toujours le roi - mais c'était la première nuit à l'université et il était là pour se faire des amis donc il ne dit rien.
Louis eut le roi. Harry prit un malin plaisir à verser une grande partie de sa boisson dans le verre positionné au milieu du cercle.
"Cul sec," dit-il avec un clin d'œil lorsque Louis le regarda de travers - il crut pendant une minute qu'il ne le ferait pas mais il attrapa le verre contenant le mélange dégouttant et le descendit en un temps record.
"T'es cruel," murmura Louis dans son oreille alors qu'il était plié de rire sur la table, et il rata presque la façon dont la main de Louis se posa sur sa cuisse et le serra.
Ils durent quitter l'appartement à un moment ou un autre, en titubant et vérifiant bien que tout le monde avait ses clés et son portable. Les filles sautillaient sur un pied en essayant tant bien que mal de rentrer leurs pieds dans leurs escarpins. La cuisine puait la cigarette, ils allaient surement avoir une amende. Et l'asthme de Harry commençait à le picoter. Sur la route pour le premier pub, Louis partagea une cigarette avec Niall et bien que Harry avait décliné leur offre de la partager, Louis lia son bras avec le sien et il eut à marcher de le nuage de sa fumée pendant tout le chemin, essayant de poliment cacher sa toux et de marcher droit.
Le pub était rempli de premières années et Harry rencontra tellement de personnes qu'il en oubliait immédiatement les noms et les visages. Il passa la plupart de la soirée à échanger son numéro avec ceux qui étaient dans son cour de droit, promettant d'aller les voir au premier cours jeudi matin mais oublia leurs noms directement. Louis débarqua avec des boissons. Au moment d'aller enfin au club, la tête de Harry était déjà lourde, sa bouche était sèche et pâteuse de tous les Jagerbombs que Niall et lui avaient pris au troisième pub et Liam, Zayn et Louis n'étaient pas en vue lorsqu'ils partirent en direction du dancefloor avec les filles.
Sa tête tournait autour des trois heures et il était temps de partir: il attrapa Jesy d'une main et Perrie de l'autre, les suivant en faisant une petite chaîne pour arriver à sortir. Ils trouvèrent les garçons rassemblés avec un autre groupe de mecs, ils partageaient ce qui semblait être pour Harry un pétard et riaient: quand Louis aperçut Harry, il lui attrapa le bras et l'écarta de Perrie.
"Salut, coloc," lança-t-il, il était définitivement aussi bourré que Harry, ils souriaient et vacillaient tous les deux.
"Salut, cutie," dit Harry, et il voulait dire coloc, vraiment, mais c'était sorti autrement. Louis rigola d'une voix rauque.
"Huh. Cutie. T'es mignon aussi. Mignon. Mignon mignon mignon."
Il grinça des dents, tellement près que tout ce dont Harry pouvait sentir était la fumée, la weed et un soupçon de parfum, le Red Bull et la laque. Ses lèvres étaient sèches et légèrement gercées mais Harry avait toujours envie de les mordre, voir quel goût elles avaient, car il n'avait jamais embrassé de garçon avant - et franchement, il avait l'impression que tout le monde l'avait fais, c'était pas censé être une chose que l'on faisait ? Une phase par laquelle tout le monde passait ? - et ça semblait être le moment parfait pour le faire.
"Allez les garçons," les appela Perrie, un taxi attendait au bord de la route, ses talons dans la main gauche et sautillant d'un pied à l'autre. "On part maintenant, vite, vite, vite, j'ai envie de pisser !"
Louis attrapa Harry avec une main et Zayn avec l'autre, et Liam trottait derrière eux alors qu'ils s'enfonçaient dans le mini van: personne n'avait l'air de se préoccuper de Louis assit sur les cuisses de Niall comme il n'y avait pas assez de place pour tous les neuf - après tout, Perrie était assise sur Jesy, qu'y avait-il de bizarre à ça ? Harry ne pouvait pas empêcher ce sentiment qui l'envahissait lorsqu'il vit Louis attraper les mains de Niall et les mettre autour de sa taille, même si Niall était clairement trop défoncé pour s'en préoccuper ou même le remarquer.
Le trajet ne dura que quelques minutes et lorsqu'ils descendirent devant leur hall, Perrie et Jesy se précipitèrent vers la porte et Louis était soutenu par Niall et Liam, rigolant niaisement.
"Vous êtes tous fabuleux. Tous géniaux," dit-il avant de rencontrer les yeux d'Harry et de le montrer du doigt. "Hey. Coloc. Viens ici."
Harry remplaça Niall sur le côté gauche alors qu'il se dégagea pour aller vomir derrière un buisson: ils le laissèrent derrière, grimpant lentement les escaliers jusqu'à ce qu'ils atteignent la porte ouverte de leur appartement. La porte de Perrie était ouverte et les lumières allumées dans la cuisine: Jade et Leigh-Anne avaient allumé la radio, rigolant écrasées sur la table, qui était recouverte de verres à moitié vides et de bouteilles vides.
"Bon, je vais me coucher. Bonne nuit les gars," dit Liam en atteignant sa chambre, leur tapotant dans le dos."A demain."
"Bye, Liam," dit Louis, puis Harry fut le seul à le supporter alors qu'il tâtonnait pour trouver la serrure de leur porte. Lorsqu'il l'ouvrit et éclaira la pièce, il vit qu'un lit avait été déposé à l'opposé de l'original: le bureau était fourré derrière la porte donc elle ne s'ouvrait plus entièrement, mais Harry était content de voir que c'était un vrai lit et non un pliant, et que quelqu'un avait eu la gentillesse d'empiler les oreillers et draps qu'il avait laissé sur le sol au bout du lit.
"Merde," siffla Louis en regardant son lit. "J'ai toujours pas fait mon lit. Putain. Oh, la merde."
"Bah le mien n'est pas fait non plus," lança Harry alors qu'ils se glissaient vers les lits. Sa vision n'arrêtait pas de se défocaliser mais il savait qu'il avait à faire son lit, il ne pouvait pas dormir sur un matelas nu, il lâcha donc Louis et commença à déplier les draps.
"Harry. Harry. Aide-moi. J'y arrive pas," dit-il en retombant sur son lit. Harry le regarda en se retournant, le jean horriblement dégueulasse à cause des boissons renversées et du pub et du club en général. Il roula des yeux. "Oh, mes lentilles me niquent les yeux, tuez-moi."
Harry arriva à mettre ses draps et ce fut le maximum qu'il puisse faire: il se déshabilla et ne garda que son boxer sans se préoccuper d'où ses habits traînaient sur le sol et s'échoua sur son lit en enfouissant sa tête dans l'oreiller puis il s'endormit s'en qu'il ne s'en rende compte. Le prochain truc auquel il fut vaguement conscient fut le son de la porte qui s'ouvrait, puis se refermait: les lumières s'éteignirent et des petits doigts vinrent tapoter son dos.
"Harry. Je dors avec toi. J'arrive pas à faire mon lit."
"Nggh," dit-il dans les draps.
"Ça veut dire oui, hein ? Ok. J'arrive."
"Hrrgh," grogna-t-il lorsque Louis lui donna un coup de genou dans le bas du dos et glissa les mains froides et légèrement humides sous son torse pour le retourner.
"Bouge, espèce de géant. Bouge. Bouge. Ça, c'est mieux. Vraiment mieux. Mm."
Harry ne put s'empêcher de sourire un peu quand Louis attrapa son bras et le fit passer par-dessus son ventre - il portait un pyjama, il pouvait sentir le doux tissu chatouiller l'arrière de ses cuisses, et il sentait la menthe et le Jagermeister
"Tu sens mauvais," grogna Harry. Louis lui donna un coup de coude. "C'est un peu bizarre, non ?"
"T'gueule. C'bon. Dors."
Il bougea encore une fois pour leur remonter la couverture donc les pieds de Harry dépassaient au bout. Harry se retourna, son nez était enfoncé dans l'épaule de Louis et sa main était enroulée dans le tissu du haut de son pyjama et il s'endormit enfin pour de bon.
Quand il se réveilla, il avait un gueule de bois et était très confus - il s'étendit pour attraper son portable au sol, plein de notifications l'accueillirent ainsi que la date et l'heure.
11h42 Dimanche 26 Septembre.
Bon. Université. Résidence. Lit.
Louis.
Louis était parti, et quand il ouvrit les yeux il put voir qu'il n'était pas non plus dans son lit: il se sortit du duvet, se frotta le ventre en s'avançant vers la porte et sortit dans le couloir pour aller à la salle de bain. Ça sentait fortement le vomi, bien qu'il ne pouvait en voir, il prit juste le temps d'uriner et de regarder à quoi il ressemblait dans un des miroirs: son visage était recouvert des traces d'oreiller et ses cheveux étaient relevés et brouillon. Il essaya de les dresser un peu, en vain, puis lorsqu'il retourna dans sa chambre, la porte de la cuisine s'ouvrit et Perrie en sortit, portant une robe de chambre rose et une tasse de thé et ne ressemblant à rien.
"Salut, bébé," dit-elle à travers un bâillement. "Tout ceux qui sont réveillés sont dans la cuisine. Louis a fait du thé."
"Du thé," croassa Harry en hochant la tête. "Bien."
Elle le dépassa et se dirigea vers la salle de bain, puis il rentra dans la cuisine: la radio était allumée, elle chuchotait dans un coin, et Jesy, Liam, Leigh-Anne et Louis étaient assis autour de la table, feuilletant des magazines avec du jus d'orange Tesco Basic sur la table et une pile de vaisselle dans l'évier. Ils se retournèrent tous pour le regarder quand il alla prendre une tasse: les filles relevèrent leurs sourcils et sourirent, et Liam dit, "Allez mec, mets des fringues."
"Mm," dit Harry distraitement en prenant la bouilloire. "C'est encore chaud ?"
"Ouais, ça a bouilli il y a juste une minute," dit Louis. Et en mettant son sachet de thé dans sa tasse et le remplissant d'eau de la bouilloire, il remarqua que Louis portait des lunettes, il avait les cheveux ébouriffés et le regardait - ok, intensément était la seule chose à dire. Harry regarda rapidement ailleurs et alla prendre un peu de lait dans le frigo pour son thé.
Il s'assit près de la fenêtre et frotta sa tête en baillant lorsque Leigh-Anne dit, "On va tous au Salon des Premières Années après ?"
"Si tout le monde est réveillé, je pense que oui," répondit Jesy. "J'ai envie de rejoindre le club de danse de salon. Et j'ai entendu dire qu'il y en avait un de pole dance aussi. Je suis sure que ça serait marrant."
"Ouais, moi aussi," dit Louis, les faisant éclater de rire, et Harry était juste en train d'essayer de prendre la première gorgée de thé quand Louis demanda, "Tu as prévu de rejoindre un club, Curly ?"
Harry haussa les épaules. "Je suis pas sûr. J'aime le foot, mais je suis une merde, donc je ne pense pas prendre ça. Peut-être un de musique ou un truc du genre. Photographie."
"Club de hipster, je vois," dit Louis en lui souriant par-dessus sa tasse. Elle est grande et rose et dit SUCK IT BITCH.
"C'est ta tasse ?" Demanda Harry, les sourcils retroussés.
"Celle de Jesy. Mais elle me parle à un niveau spirituel," dit Louis, et Harry jura qu'il lui avait fait un clin d'œil.
Il pensa qu'il allait falloir que Louis trouve une nouvelle chambre très prochainement.
Ils burent leur thé et discutèrent calmement, puis Harry alla essayer la douche - pas trop mal une fois qu'il avait compris quelle poignée allait dans quelle direction. Il revint dans la chambre, pas encore très habitué à cette affaire de partage, pour trouver Louis assit sur son lit avec son ordinateur, son portable collé à son oreille.
"Oui, maman. Non, non, je l'ai pas fait. Je l'ai pas fait ! Je te promets. Non - bah, en fait, quelqu'un a cuisiné pour moi." Il lança un regard à Harry, lui offrant un petit sourire. Harry frotta ses cheveux humide avec la serviette, avant de trouver son portable sur le bureau fourré derrière la porte. J'espère que ta première nuit s'est bien passée <3<3 je t'aime, tu me manques trop xxx Maman <3<3<3 Il sourit en répondant, C'était génial, tout le monde est super sympa, on se skype ce soir ? Je t'aime. xxxx
"Salut, Dais, comment tu vas ?" Dit Louis pendant que lui, jetait sa serviette et commençait à mettre son pantalon. Il se demanda s'il n'était pas en train d'imaginer la voix de Louis devenir plus aiguë. "C'est super. Vraiment super. Et après tu as fais quoi avec ? Uh huh. Génial. Oh, hum - euh, désolé, j'ai un truc coincé dans la gorge." dit-il lorsque Harry se pencha pour mettre son pantalon. Il se glaça un peu, fronçant les sourcils vers le sol, car est-ce que Louis était en train de le reluquer ? Et pourquoi ça l'intriguait-il tant ?
Il mit rapidement son jean et mit le premier pull qu'il trouva, puis lorsqu'il se retourna, Louis semblait s'en être remit et parlait avec ce qui semblait être une de ses nombreuses petites sœurs. Harry alla jusqu'à la porte - leur chambre faisait face à la cuisine - et Louis haussa simplement les épaules.
Il croisa Zayn dans le couloir. Il ressemblait à un zombie.
"Bonjour. Enfin, bonsoir," marmonna Zayn. Il avait une cigarette derrière l'oreille et son portable dans la main. "Tu sors ?"
"Au Salon des Premières Années, oui," dit Harry en croisant les bras autour de ses tétons non-coopératifs. Il sentait encore les yeux de Louis sur lui même s'il était sûr qu'il était hors de sa vue. Zayn fit une expression qui voulait dire qu'il était peut-être intéressé.
"Cool. Donne-moi cinq minutes pour prendre des toasts et du café et je suis là."
Ils eurent à réveiller Niall, qui râla et avait une gueule de bois incroyable - il avait bu plus d'alcool que les autres, apparemment - et une fois que Louis eut fini son appel avec sa famille, ils sortirent tous sous la pluie fine et se dirigèrent vers l'arrêt de bus. Il y avait cinq arrêts jusqu'au campus principal, et bien que Harry soit assis à côté de Liam dans le bus, Louis s'avança vers lui pour taper son épaule et lui murmurer, "Tu es toujours à poil, Harry ?"
Harry ne pu pas empêcher le petit sourire qui se formait sur ses lèvres, "La nudité est la liberté."
"C'est aussi assez distrayant," chuchota Louis, pressé beaucoup trop près de son oreille, et est-ce possible qu'il ait connu ce garçon envoûtant il y a moins d'une journée et qu'il pouvait déjà sentir qu'il pourrait être un de ses meilleurs amis du monde entier ?
La file d'attente pour le Salon serpentait déjà dans le campus, et ils attendirent, blottis sous des parapluies sous la pluie. Harry aurait préféré être resté dans son lit.
"Putain, on va en avoir pour des heures," grogna Niall en enroulant sa veste encore plus serrée autour de lui et haussant sa tête pour voir le début de la file d'attente. "J'ai même pas déjeuné. Attends, c'est un stand de hot-dogs là-bas ?"
"J'ai froid," couina Louis en buttant sa tête contre l'épaule d'Harry. Il ne portait pas de gros pull, juste un petit cardigan, ses cheveux bouclaient à cause de la pluie. On n'aurait pas dit qu'ils venaient juste de se rencontrer quand Harry entoura instinctivement son bras autour de lui, l'autre main encore dans la poche de sa veste. Il se dit à lui-même que c'était car Louis était chaud et qu'il avait froid aussi, pas parce que Louis sentait le parfum épicé et le thé et enfouissait sa tête dans l'épaule de Harry comme s'il était une sorte de couverture portable.
"J'ai froid, je veux un câlin, moi aussi," dit Jesy accompagné d'une moue, et les filles allèrent sur elle comme des chatons, enroulant leurs bras autour de chacune d'elles. Harry aimait ça. Harry pouvait s'habituer aux câlins et aux amitiés instantanées, spécialement avec la voix de Louis qui frémissait contre son torse alors qu'il listait les clubs qu'il allait rejoindre.
"Football, évidement," dit-il, un bras bien resserré sur la hanche de Harry, sa tête sur son épaule, la monture de ses lunettes creusant dans ses clavicules. Niall et Liam fuirent à la recherche de hot-dogs, et Zayn alluma une cigarette derrière eux, portant une veste sous sa veste en jean, il regardait d'un air désapprobateur le ciel nuageux. "Après, théâtre, je pense, ça serait cool de rencontrer d'autres gens de mon cours. J'ai entendu dire qu'il y avait un club de décoration de gâteaux, ça pourrait être marrant... Tant que je n'ai pas à faire les gâteaux, bien sûr."
Harry écoutait les autres parler plus loin, essayant de ne pas trop penser à Louis pressé contre lui lorsqu'ils avançaient dans la file. Un homme leur servit des sorbets - auquel Louis convainc Harry de lui en payer un - ainsi qu'une vodka, ils se tenaient donc dans le froid glacial à manger des glaces lorsque Niall et Liam revinrent avec une odeur délicieuse de hot-dogs chauds, se moquant d'eux.
"Vous êtes bizarres," dit Niall en mettant joyeusement du ketchup en sachet sur sa saucisse.
Ça leur prit encore environ une demie heure pour arriver à l'entrée: à la déception de Harry, cela voulait dire que Louis dut s'enlever de sa veste, regardant dans la vitre pour fixer sa mèche. Harry rabaissa sa veste et remit ses cheveux dans son habituel bordel de boucles, et ce fut comme un instinct qu'il glisse sa main sur la taille de Louis, le ramenant plus proche de lui lorsqu'il avait l'air de s'égarer.
Le bâtiment de l'association des étudiants était rempli de stands pour tous les clubs connus de l'Homme: Harry était vaguement surpassé par tout ça, rigolant quand Niall faillit foncer dans le club sur la viande et la bière, et restant en arrière lorsque les filles s'inscrivirent au club de pole dance et convainquirent presque Louis de se joindre à elles.
Louis haussa les sourcils à Harry, "Ça pourrait être marrant."
"S'il te plaît, ne le fais pas," dit Harry, complètement sincère, car s'il y avait seulement une chose dont Harry n'avait pas besoin était l'image de Louis sur une barre de pole dance le gardant éveillé la nuit.
Liam rejoignit le club d'alpinisme et de boxe et plusieurs autres trucs bien masculins qui faisaient passer les autres garçons pour des mecs très... virils. Harry fut un peu surpris quand ils perdirent Zayn pendant un moment et le retrouvèrent en train de parler au club islamique, mais lorsqu'il essaya de lui demander quelque chose à propos de ça, Zayn hocha juste la tête et c'était tout. Harry s'inscrivit pour le club de droit, de photographie - même s'il n'était pas sûr d'avoir l'équipement ou la fibre artistique pour vraiment en faire partie - et Louis le força à s'inscrire au club de décoration de gâteaux ("Je n'y vais pas tout seul, le moins que tu ne puisses faire en tant que colocataire fidèle est de faire les gâteaux que je décorerai avec amour !")
Il s'ennuyait assez vers la fin, un sentiment qu'il en avait pris beaucoup trop l'embêtait, puis il restait seulement Louis, Perrie et lui, les autres avaient dû être distraits ou déjà rentrés.
"Oh, regarde. La radio de l'université. Fuse FM," dit-elle avec sa meilleure voix d'animatrice radio. Ils étaient persistants sur le côté du stand, mais un grand et mince garçon avec les cheveux en brosse plus hauts que ceux de Harry les aborda.
"Les premières années, venez ici," dit-il remuant la tête alors qu'ils ne faisaient aucun mouvement. "Venez, je ne mords pas. Promis."
"Salut," dit Harry, faisant le premier pas, Perrie et Louis se tenaient encore derrière lui.
"Nick, président du club des médias," dit-il en montrant le badge sur son torse. "Intéressés par la radio ?"
"Hum, en quelques sortes," dit Harry pour être poli, car aucun d'eux n'avait vraiment envie de rejoindre le club mais apparemment il était le seul de trois qui ne pouvait pas ne pas être gentil.
"Bien, inscrivez-vous, on a peut-être quelque chose pour vous," dit Nick avec un large sourire. "Vous êtes tous les trois intéressés ?"
Harry commençait déjà à écrire son nom quand Louis dit, "Aucune chance, mec, l'emploi du temps est bouclé," et Perrie lia son bras à celui de Louis et haussa les épaules. "Bon, peut-être."
Harry leur lança un regard suppliant.
"Non ? Ok. Bien, on se voit au meeting jeudi prochain-" Nick regarda la feuille, "- Harry Styles. Salut."
Louis regarda Nick comme s'il l'avait physiquement blessé, avant qu'ils fassent un dernier tour de stands - club de poésie, non merci - et partirent. Il avait arrêté de pleuvoir, le soleil brillait timidement et Perrie bâilla.
"Putain. Je suis cassée."
"Moi aussi," dit Louis, attrapant Harry avec son bras libre, les liant tous les trois. "On prend le bus et on fait une bonne sieste avant ce soir ?"
"On va où ce soir ?" Demanda Harry. Louis haussa les épaules, un sourire aveuglant sa direction.
"Je sais pas. Peu importe où est la fête. Sois spontané, Harold."
Harry grimaça. "C'est pas mon nom."
"Ça l'est, maintenant."
"D'accord, Lewis."
"Oh, arrêtez de flirter, s'il vous plaît, vous me rendez malade," grogna Perrie alors qu'ils atteignaient l'arrêt de bus. Harry fixait le sol, les joues rougissaient, et Louis ne dit rien, fredonnant sous le soleil fragile, attendant le bus.
"C'est pas du flirt," dit-il. "C'est juste du rapprochement."
Ouais. D'accord, alors.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top