-|8|- « Toujours devoir faire le bien ? »

Cela faisait exactement deux jours que Red était venu annoncer l'éventuelle existence d'une bombe qui pourrait détruire un bâtiment entier.

Depuis la tension ne cessait d'augmenter. La rumeur était parvenu en dehors du commissariat et la population s'agitait, redoutant de voir son quartier exploser pour une histoire de guerre de gang.

Léon leva le regard de son ordinateur tout en frottant ses yeux. Il regarda autour de lui et découvrit que seul encore deux policiers étaient encore présent, dont un qui se maintenait éveillé alors que l'autre était déjà assoupi contre son clavier.

Léon sourit doucement avant de s'étirer, il entendit ses articuler craquer sous ces efforts alors qu'il se releva. Il attrapa son manteau et son téléphone tout en regardant l'heure qui affichait 3 heures du main. Léon soupira, heureux de ne pas travailler demain. En prenant son portable, il vit un message de Rosalya et s'en voulu d'avoir oublier son existence.

« Salut Léon, ça fait plus d'une semaine que tu ne m'as pas rappelé. Si je ne t'intéresse plus, tu peux simplement me le dire, je ne me vexerais pas. Je préfère le savoir plutôt que de me faire de faux espoirs. »

Léon soupira tout en répondant rapidement que ce n'était pas le cas mais lorsqu'il envoya le message, il ne vit pas le doux visage de Rosalya mais celui de Red souriant narquoisement alors qu'elle lui faisait un clin d'œil.

Il se demandait si il y avait vraiment quelque chose ou si elle jouait simplement avec tout le monde comme elle le faisait avec lui. Parce que au fond de lui, Léon espérait que ce jeu ne soit qu'entre lui et Red car l'attirance qu'il ressentait envers elle ne cessait d'augmenter tout comme le mystère entourant la jeune femme.

Léon se rendit compte qu'il ne connaissait rien d'elle, hormis le fait qu'elle était la dirigeante des Silencieux ainsi qu'elle s'appelait Red et lorsque le jeune homme pensa à ce dernier détail, il réalisa que ce n'était même pas vrai. Elle devait bien avoir un nom derrière ce surnom ?

Le policier sortit de ses pensées lorsque son portable se remit à vibrer, il baissa les yeux et remarqua que cela faisait plus de cinq minutes qu'il avait le regard dans le vide, tandis qu'il se tenait debout, une moitié de bras enfilée dans sa manche.

Il observa une réponse de Rosalya, l'invitant à déjeuner le jeudi suivant, souhaitant revoir le jeune homme autour d'un repas. Léon fut étonné de la savoir réveillée à cette heure là. Il tapa rapidement une réponse, disant qu'il serait ravie de manger avec elle. Il éteignit ensuite son téléphone et sortit du commissariat.

L'air frais de la noir tapa contre son visage alors que Léon resserra son écharpe autour de son cou. Il marcha dans les rues, espérant bientôt avoir suffisamment d'argent pour pouvoir s'acheter une voiture.

Il entendit soudainement des cris provenant d'une ruelle, à quelques mètres de lui. L'instinct policier de Léon se réveilla immédiatement et il se mit à courir en direction du bruit.

Lorsqu'il arriva près de la ruelle, il vit seulement quatre hommes se battre et le combat semblait plutôt inéquitable, étant donné que trois de ces hommes se jetaient sur l'autre. Malgré cela, le solitaire resta debout et réussit à faire tomber ses trois adversaires rapidement. Léon accourut alors que les trois hommes à terre se relevèrent avant de détaller comme des lapins.

Léon remarqua enfin une jeune femme, accroupi au sol, alors que ses genoux étaient recroquevillés contre elle, tandis qu'un morceau de son tee-shirt avait été déchiré.

-Madame, vous allez bien ? Qu'est ce qui s'est passé ?

Mais la jeune femme était beaucoup trop sous le choc pour parler alors Léon releva les yeux vers ce qui semblait être le héros de la victime. Un hoquet de surprise sortit de sa bouche lorsqu'il vit le visage de Franck, amoché sous les coups des trois agresseurs.

Franck essuya rageusement sa lèvre qui ne cessait de saigner alors qu'il cracha au sol, un mélange de salive et de sang. Léon le vit attraper son téléphone avant de se retourner pour lui montrer son dos. Pendant ce temps, le policier retira sa veste pour la déposer sur les épaule de la jeune femme qui tremblota sous ce contact. Il devina rapidement que ces trois hommes n'étaient pas seulement pour la dépouiller de ses biens mais pour lui prendre bien plus.

-Salut, c'est Franck. Entendit Léon. J'ai besoin de toi pour retrouver trois salopards, ils ont essayé de violer une femme.

Léon plissa des yeux, se demandant se qu'était en train de faire l'homme d'une dizaine année de plus que lui.

-Ils allaient en direction du quartier rouge, si ils entrent à l'intérieur, préviens Player. Dis lui de les retrouver. Transmet ensuite les infos à Red.

Ce n'était pas juste une rumeur ou une belle histoire pour effrayer les autres. Non, il s'agissait simplement de la réalité. Red était bien la reine de l'information dans cette ville.

-Ok, tu me tiens au courant dès que tu les tiens. Il portait des vêtements noirs mais j'ai reconnu leurs voix. Alors tu me coinces tous les types qui traînent dans le coin et je viendrais les voir demain.

Franck raccrocha après ces dernières paroles et se retourna vers les deux spectateurs de la scène, il ignora Léon et se pencha vers la jeune femme.

-Tout va bien ? Ils ne vous ont rien fait ?

-Grâce à vous, non, ils n'en ont pas eu le temps. Je ne pourrais jamais assez vous remercier.

-C'est rien, je vais vous raccompagnez, venez.

Il l'aida à se lever alors que Léon se sentit soudainement inutile. Il faisait partit de la police et son rôle était d'aider les personnes comme cette femme mais dans ce cas, c'était un criminel qui avait sauvé la victime.

Et alors que Franck et la jeune femme encore sous le choc de l'agression qu'elle venait de subir partirent en direction de l'appartement de cette dernière. Léon se releva doucement et observa autour de lui, étant presque sûr que à cette heure là, des patrouilles de police devait circuler dans ce quartier. Il fronça les sourcils, se demandant comment une agression de ce genre avait pu se passer, à seulement quelques rues du commissariat.

Léon décida finalement de rentrer chez lui, n'ayant pas le courage de retourner au commissariat pour confronter ses collègues.

Une fois dans son appartement, il retira sa lourde veste et souffla de soulagement en sentant le poids sur ses épaules s'enlever. Il déposa son arme dans le tiroir de sa commode. Il retira ses chaussures et commença à avancer dans le noir vers le frigo quand un bruit attira son attention. La main sur la poignée du réfrigérateur, Léon se retourna lentement en entendant des bruits de pas. Il avança sur la pointe des pieds pour récupérer son arme de service et s'avancer vers sa chambre, là d'où venait les bruits. Il aperçu une silhouette dans la pénombre alors que seule la lune éclairait les lieux.

-Ne bougez plus, vous êtes en état d'arrestation pour effraction.

La silhouette se figea immédiatement avant de se retourner vers le policer. Léon fut surprit de la voir s'avancer vers lui alors que la main se leva jusqu'à atteindre l'interrupteur.

-Attention les yeux. L'avertit-t-elle.

Léon plissa alors les yeux lorsque la lumière jaillit dans la chambre, éclairant le couloir ainsi que l'inconnu.

-Red ?

La jeune femme sourit tout en arrangeant ses cheveux pourpre.

-Surprise.

Léon baissa son arme alors que ses sourcils se froncèrent. Il vit la jeune femme, habillée tout de noir alors qu'il comprit que ses bruits de pas venait de ses chaussures que portait la belle criminelle.

Il la vit avec des papiers dans les mains, ainsi qu'avec un pistolet et une lampe torche à sa ceinture.

-Qu'est ce que tu fais ici ?

-Je fais des recherches, je te rappelle que tu m'as demandé de m'informer sur la mort de ton frère, alors c'est ce que je fais.

-En t'introduisant chez moi ?! S'énerva Léon ne comprenant pas cette effraction.

Red hocha la tête.

-Avant que ce ne soit chez toi, c'était l'appartement de Josh. Alors je me suis dit que je trouverais peut être des choses qui ne t'ont pas paru importantes lorsque tu t'es installé ici. Et figures-toi que j'ai trouvé plusieurs choses vraiment intéressantes.

-Des choses qui pourraient expliquer sa mort ?

-Peut être.

Elle accompagna ses paroles d'un hochement d'épaule suivit d'un clin d'œil et d'un sourire flatteur. Léon s'en voulu de la trouver magnifique lorsqu'elle faisait ça et détourna les yeux, faisant sourire un peu plus Red qui remarqua bien l'attraction qu'elle dégageait envers Léon.

-Je vais continuer à faire mes recherches et je te dirais quand j'aurais vraiment quelque chose de solide, pour l'instant, ce sont seulement des pistes.

Léon acquiesça, étant d'accord avec sa suggestion.

-Tu as des nouvelles à propos de la bombe des italiens ?

-Non, mes hommes travaillent dessus toute la journée mais pour l'instant, on sait pas grand chose. Raphaël doit savoir que je suis au courant de ses plans, alors il doit les avoir mis en pause, en espérant que je l'oublie.

Red regarda partout autour d'elle, profitant de pouvoir le faire sans devoir rester sur ses gardes.

-Tu sais, tu aurais simplement pu me demander de t'ouvrir et je l'aurais fait. Avoua Léon.

-Vraiment ? Tu aurais laissé ton appartement à une criminelle ?

-C'est pour une cause juste alors oui.

Red sourit doucement, voyant bien que Josh était quelqu'un de très important pour Léon, autant qu'il l'était pour Cassiopée.

-Demain, je pars me renseigner pour essayer de trouver des témoins du meurtre de ton frère et j'ai besoin de quelqu'un pour m'accompagner. Est ce que ça te tente ?

-C'est vrai, tu me proposes vraiment ça ?

-Je risque ma vie quand je suis dans les rues, et étant donné que tous mes hommes sont prit par l'alerte à la bombe des italiens, je n'ai personne.

-Même Franck n'est pas disponible ?

-Non, il vient de m'appeler, il m'a dit qu'il doit retrouver des gars qui ont agressé une femme, il prend ça très à cœur alors je le laisse faire les choses.

Léon fit rapidement le lien, entre la scène de la ruelle et les révélations de Red.

-Si jamais, tu n'en as pas avis, ce n'est pas grave. Je ne te met pas le couteau sous la gorge. Tu as le droit de refuser.

-Non, je veux venir.

Red sourit.

-Parfait alors. Une voiture viendra te chercher demain matin à 9h.

Léon regarda son téléphone affichant déjà 3 heures 30 du matin, il souffla, comprenant qu'il n'aurait à peine que six heures de sommeil.

-Si tu ne te sens pas en forme alors ne viens pas, j'ai besoin de quelqu'un avec ses capacités aux maximum.

-Je serais au maximum, ne t'en fais pas là dessus.

Red sourit alors qu'elle s'approcha de Léon qui ne bougea pas, attendant de savoir quelle idée tordu avait la jeune femme derrière la tête.

Red finalement à moins d'un mètre du beau policier posa sa main sur son bras, tâtant les muscles saillants de l'homme qui s'était engagé dans l'armée avant de devenir un simple policier départemental. Elle déposa ensuite ses doigts sur son torse où elle sentit le cœur de l'homme battre la chamade. Elle aimait voir ce qu'elle produisait sur lui, le voir résister à ses pulsions tout en se répétant sans cesse ce à quoi il avait toujours cru, à savoir le bien et le mal.

Mais était-ce vrai ? Les méchants sont-ils forcément maléfiques et les gentils sont-ils toujours bienveillants ? Et surtout, est ce que le bien et le mal existaient ?

-J'ai hâte de voir ça, Léon.

Elle laissa son nom rouler sur sa langue quelques instants avant de sourire en coin, laissant apercevoir ses belles canines.

-Dis-moi Léon, ce n'est pas dur de toujours devoir faire le bien ?

-Comment ça ? Demanda l'homme en déglutissant lentement.

Léon se retournait fortement de la plaquer contre le premier mur et de déposer ses mains sur son corps pour pouvoir sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Mais il était un défenseur du bien et elle n'était qu'un attaquant du mal, ils étaient incompatibles, ou en tout cas, c'était ce qu'essayait de se persuader Léon.

-Il n'y a pas des fois où tu ne souhaites pas enfreindre la loi ?

-Non jamais.

-Waouh, quel homme. exagéra-t-elle.

Red tourna autour de lui, comme le ferait une lionne avec une antilope, laissant sa main naviguer à sa guise sur le beau jeune homme. Elle essaya de garder le contact visuel avec lui, voulant le faire craquer et faire ressortir ce qu'il voulait vraiment.

-Je ne sais pas comment tu fais. Moi, j'aime sentir le danger lorsque je passe au dessus des lois. J'aime sentir l'excitation lorsque je grille un feu rouge ou que je roule trop vite, j'aime sentir le sang s'étaler sur mes mains lorsque j'exécute un de mes ennemis.

-Mais les méchants ne gagnent jamais, tu penses que c'est ton cas pour l'instant mais tu perdras la partie un de ces jours.

Red s'arrêta dans son dos et s'approcha de son oreille pour laisser échapper son souffle chaud, faisant augmenter la pression dans l'air. Son parfum parvint aux narines de l'homme qui ferma les yeux en essayant de rester concentrer.

-Alors j'espère que ce jour là, ce sera toi qui me passera les menottes.

Léon passa outre les allusions de la femme dans son dos. Il continua de fermer les yeux, résistant un peu plus à ses pulsions qui ne cessaient d'augmenter tandis que l'adrénaline et la testostérone se rependaient dans ses veines.

Il sentit soudainement l'air frais passer entre ses jambes et se retourna pour découvrir la fenêtre ouverte, il couru vers cette dernière et se pencha en avant, observant Red filer par l'escalier de secours avant de rentrer dans une voiture dont un chauffeur portant une capuche lui ouvrait la portière. Il rentra ensuite côté conducteur et démarra en trombe.

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Vous avez aimé ?

Franck qui sauve une femme ?

Léon qui réalise que les criminels font plus que les policiers ?

Léon qui découvre Red dans son appartement ?

La tension qui augmente entre les deux ?

Léon et Red ? Vous shippez ?

Des théories pour la suite ?

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