-|24|- « La guerre aura bien lieu. »

Cela faisait maintenant plus de trois heures depuis les derniers événements. Léon se retrouvait à l'extérieur du Silence, en pleine conversation avec Karen et Cassiopée.

Quant à Red, elle s'était contentée de rentrer dans son bureau pour ne plus en sortir, sous les interrogations de ses hommes qui ne comprirent pas la situation. Alors ce fut Cassiopée qui prit les rennes pendant ces quelques heures.

-On a vérifié la bombe et elle était bien factice et on a fouillé aux alentours mais rien. Les enfants peuvent retourner à Heaven.

Karen souffla de soulagement alors qu'elle serra l'épaule de Cassiopée en face d'elle. Elle regarda derrière elle et vit les bus remplis d'orphelins, ne comprenant pas pour la plupart ce qu'il se passait.

-Mais même si la bombe était fausse. Intervint Léon. Raphaël et ses hommes payeront pour ça, ça peut aller jusqu'à 5 ans de prison.

-Léon, on sait tous que Raphaël n'ira jamais en prison. Si la police décidait finalement de sanctionner cet acte, alors ce serait un de ses sous-fifres qui passeraient ses années à l'ombre, pas lui..

Léon soupira, malheureusement Cassie avait raison là dessus. Comme tous les chefs de gang de cette ville, ils ne finiraient sûrement jamais en prison.

-Merci pour votre aide, Cassiopée. La remercia Karen. Remercies tous les Silencieux pour moi ainsi que Red.

-Je le ferais. Même si vous n'êtes plus un fantôme, vous êtes toujours une alliée pour nous. Et puis, Red ne voulait pas laisser ses enfants mourir. Elle a tant consacré dans cet orphelinat.

-Oui, c'est certain. Je dois vous laisser, il faut que je ramène les enfants. Ils doivent être inquiets.

Cassie hocha la tête alors que Karen remercia à son tour Léon avant de s'en aller. Le policier se retourna vers celle qui aurait pu être sa belle-sœur.

-Comment va Red ?

-Aucune idée, elle a pas voulu me laisser rentrer. Je ne sais pas ce qu'elle trafique mais j'espère qu'elle sait ce qu'elle fait et qu'elle n'agit pas sur le coup de la colère.

Léon se contenta de baisser les yeux au sol avant de les relever.

-Et pour les Italiens ? Qu'est ce que vous allez faire ?

-Aucune idée, on attend les ordres de Red là dessus mais si tu veux mon avis, les prochains jours seront décisifs pour nous. Je ne peux pas t'en dire plus, je te rappelle que tu es de la police.

-Je sais, mais malgré mon rang, si vous avez besoin d'aide pour arrêter ces salopards, alors je serais là.

Cassiopée sourit et après une once d'hésitation, elle avança vers lui pour l'enlacer rapidement. Léon fut plus que surprit de ce geste et ne sachant pas quoi faire, posa simplement ses mains dans le dos de la belle brune.

Cassie se recula quelques secondes après et remit ses cheveux en arrière.

-Désolé, je sais pas ce qu'il m'a prise.

-C'est rien, enfin c'est pas que c'est pas rien mais c'est pas grave.

Les deux individus se mirent à rire alors que Cassie sourit.

-J'aurais aimé te connaître avant la mort de Josh. Avoua Léon faisant perdre le sourire à la jeune femme. On parlait plus beaucoup ces dernières années lui et moi mais je suis certain qu'il devait t'aimer plus que sa propre vie.

Cassiopée sentit quelques larmes perler au coin de ses yeux mais les retenu, ne voulant pas pleurer en présence de Léon mais aussi d'autres Silencieux.

-C'est réciproque, j'aurais préféré te rencontrer lorsqu'il était encore de ce monde. Je crois que si il avait eu le temps de me demander en mariage, il t'aurait invité et sûrement demandé d'être son témoin.

-Ça aurait été un honneur.

Les deux amis se sourirent finalement alors que Cassiopée se fit appelé par plusieurs hommes, voulant savoir les prochaines démarches à suivre.

-Vas-y, occupes-toi des tiens.

-On se voit bientôt, Léon.

-Avec plaisir.

Cassie lui sourit une dernière fois avant de rejoindre les siens tandis que Léon quitta le Silence.

Plusieurs dizaines d'étages au dessus, Red observa le policier sortir de son club alors qu'elle soupira. Une large veste sur ses épaules, elle fit les cents pas dans son bureau. Se posant encore et toujours la même question. Qui était celui qui lui avait sauvé la vie ?

Elle se retournait le cerveau, essayant de se creuser les méninges mais cela ne lui apportait qu'un mal de tête persistant. Elle sortit de ses pensées en entendant des bruits derrière sa porte.

-Je veux voir personne, allez voir ailleurs. Si vous avez des questions, adressez-vous à Cassiopée.

Mais les bruits persistèrent jusqu'à qu'une voix se fit entendre.

-Red, laisses-moi entrer.

La jeune femme reconnu la voix de Anastasia, elle soupira, sachant que la blonde était capable de rester derrière cette porte pendant des heures sans se fatiguer. Red lui ouvrit donc et fit face à celle qu'elle avait recueilli quelques années plus tôt, après avoir assassiné ses propres parents.

-Tu dois arrêter de marmonner dans ton coin et tu dois te ressaisir.

-Pourquoi ? Tu te préoccupes de ce que je peux ressentir ?

-Bien sûr que non, tu sais comment je suis.

Red se retourna vers elle. Une des raisons de pourquoi elle avait engagé Anastasia malgré ses troubles psychologiques est qu'elle avait besoin d'un conseiller qui n'aurait pas sa langue dans sa poche, qui se ficherait de lui faire mal et d'être trop franc. Et cette personne était Anastasia, son manque d'empathie lui permettait de prendre de très bonne décision et d'en donner à sa supérieur.

-Mais tu es ma patronne, ça veut dire que c'est toi qui gouverne ici. Et même si Cassie te remplace très bien pour le moment, tu dois montrer aux tiens que tu n'es pas faible. Car en restant ici, c'est ce que tu es.

Red esquissa un sourire au coin des lèvres.

-Attention à ce que tu dis, Ana.

-Je fais seulement ce pourquoi je suis là, te parler sans langue de bois.

-Cela ne t'empêche pas de me respecter. Tu l'as dit toi même, je suis ta patronne.

-Alors agis en tant que telle. Raphaël nous a défié et il a montré qu'il était plus malin que nous, on a peut être eu quatre de ses hommes, mais ça ne veut rien dire. On a gagné la bataille mais la guerre vient juste d'être déclarée.

Red savait que la blonde avait raison, qu'elle devait faire quelque chose mais déclarer ouvertement la guerre était ce qu'elle redoutait le plus. Cela annoncerait le début des hostilités. Les Silencieux seraient vulnérables, en danger et la guerre pourrait convaincre d'autre camps de les rejoindre, étendant la zone de combat à la ville entière, mettant les citoyens de cette dernière en danger à leur tour.

-On pourrait demander à And-

-Stop Ana, j'ai comprit. Je vais réfléchir à ta proposition mais en attendant, n'en parles à personne. Je ne veux pas que les autres soient au courant. D'accord ?

-Compris.

Anastasia baissa légèrement la tête en signe de salut et de respect avant de quitter le bureau de Red. Cette dernière se retrouva de nouveau seule. Maintenant hanté par l'éventualité d'une guerre des gangs.

Quelques jours plus tard, au commissariat de la ville. Léon interrogeait un pickpocket qu'il avait surprit en pleine rue.

-Alors vous reconnaissez que vous étiez bien en train de faire les poches à cet homme ?

-Écoutez monsieur l'agent. Dit le voleur en s'avançant sur sa chaise. Les temps sont durs en ce moment, vous savez c'est la crise.

-La crise s'est déroulée il y a des années et l'économie est de nouveau en marche.

Le délinquant soupira, il voulut lever les mains pour contester mais les menottes attachées à la table l'en empêchèrent.

-Je ne parle pas de cette crise là.

-Comment ça ?

-En ce moment, il y a des bruits qui court dans les rues.

Léon fronça les sourcils, s'avançant à son tour dans son siège, ne laissant qu'un mètre de distance avec l'accusé en face de lui. Installés tous les deux dans une salle d'interrogatoire aux murs presque noirs, seulement éclairée par une lampe au dessus de leurs têtes, alors qu'un miroir sans teint reflétait leurs apparences.

-Quel genre de bruits ?

-Et bien, on raconte qu'il va y avoir une guerre, entre les gangs et que ça va être un bain de sang alors, tout le monde essaye de mettre de l'argent de côté, vous savez si jamais on devait quitter la ville précipitamment.

Léon comprit mieux tout cet agitation depuis quelques jours. En effet, ces derniers temps, le taux de criminalité avait explosé. Que ce soit des braquages de banques, des vols à l'arraché ou des trafics en tout genre.

-Vous savez qui concerne cette guerre ?

-Non pas tellement, mais toujours selon les bruits de rue, ce serait tous les gangs qui se battraient pour le pouvoir et les territoires.

Léon voulu dire autre chose mais la porte de la salle d'interrogatoire s'ouvrit soudainement sur Lenny.

-Qu'est ce qui se passe ? Demanda la blond.

-Faut que tu viennes voir ça, maintenant.

Léon plissa les yeux avant de se lever, il vérifia que son voleur était bien menotté et sortit de la salle d'interrogatoire en suivant Lenny dans les couloirs, qui semblait nerveux, ou en tout cas, plus que d'habitude. Ils arrivèrent dans le hall du commissariat où la plupart des policiers étaient réunis autour d'une télévision.

Léon ne dit rien et se contenta de s'approcher, il donna quelques coups d'épaules pour se frayer un passage et réussit à apercevoir ce qui se diffusait sur l'écran.

Un hoquet de surprise sortit de sa bouche alors que les yeux verts et la chevelure bordeaux de Red se firent remarquer sur l'écran. Elle se trouvait dans son club, illuminé seulement par des lumières rouges, donnant une ambiance plus que dangereuse.

-Ça passe en boucle depuis tout à l'heure et c'est diffusé sur tous les écrans de la ville. Elle a réussit à pirater le signal et à envoyer son message. Regardes, la vidéo recommence depuis le début.

Léon fit signe aux autres de se taire, voulant entendre tout ce que la jeune femme avait à dire.

-Habitants de Elysium, je me présente à vous pour ceux qui ne me connaissent pas encore. Mon nom est Red et je suis la leader du groupe des Silencieux. Il y a maintenant quelques jours, un appel à nous battre à été lancé et après plusieurs journées de réflexion. Je vous annonce avec regrets que la guerre aura bien lieu.

Léon fronça les sourcils. Il comprenait à présent que la guerre dont parlait son pickpocket était celle là, et que les habitants étaient au courant depuis déjà quelques temps.

-Ce message s'adresse maintenant aux autres gangs de la ville. Vous voulez mon territoire ? Mon pouvoir ? Vous voulez me tuer, moi et mes Silencieux ? Alors venez nous cherchez. Mais sachez une seule chose, si vous vous attaquez à un des miens alors vous m'attaquez, et inversement. Vous voulez démarrer cette guerre qui ne servira à rien de plus que de tuer des innocents ? Très bien, nous sommes prêt à vous recevoir. Mais rappelez-vous une chose lorsque vous pénétrerez dans mon club pour mourir, nous vous avons laissé le choix, et vous aurez choisit le mauvais.

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Vous avez aimé ?

Red qui veut rester seule ?

Anastasia et Red ?

Une guerre se prépare ?

Léon ?

Des théories pour la suite ?

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