-|20|- « Anderson. »

-Baissez votre arme immédiatement !

Red serra les dents, elle ne voulait blesser pas Léon mais elle ne pouvait pas se laisser embarquer pour cambriolage et effraction. Même si Jim la connaissait depuis toujours, elle savait qu'elle ne pourrait pas échapper à la case « prison ».

Elle continua alors de braquer son arme sur lui, alors qu'il fit de même. Ils restèrent quelques secondes comme ça alors que les policiers descendant les escaliers, commencèrent à se rapprocher dangereusement d'elle.

Elle devait agir et maintenant, sinon, elle serait prise au piège. Et alors qu'elle réfléchissait à une stratégie pour sortir de là sans blesser personne. Le corps de Léon tomba brusquement au sol dans un soupire d'évanouissement. Red recula légèrement avant d'apercevoir une silhouette derrière le flic, tenant une arme à feu dans ses mains. Par réflexe, Red baissa les yeux vers Léon pour vérifier si il respirait encore et ce fut le cas. Elle devina donc qu'il avait été simplement assommé par la crosse du flingue. Elle refit face à son sauveur et plissa les yeux.

-Elijah ?

Son conducteur personnel hocha la tête d'un salut respectueux avant de tendre sa main à Red qui l'attrapa sans hésitation. Elijah se mit à courir dans une direction alors que Red le suivit, ayant complètement confiance en lui.

Il la mena finalement jusqu'à sa voiture alors qu'ils montèrent à l'intérieur. Elijah démarra en trombe, vérifiant que personne ne lui suivait alors que Red déposa les sacs à l'intérieur de la voiture noire.

-Oh mon dieu, merci Elijah. Je sais pas ce que j'aurais fait sans toi.

Red soupira tout en retirant sa capuche, passant une main dans ses cheveux, avant de retirer son élastique pour les rattacher correctement après.

-C'est le moins que je puisse faire, madame Red.

-Comment tu as su que j'étais là ?

-C'est Player qui m'a contacté. Il m'a dit que vous sembliez être dans une situation difficile et que je devais de me tenir présent si quelque chose n'allait pas. Il m'a donnait l'adresse et je me suis rendu sur les lieux. Je comptais seulement vous recueillir et vous ramenez au Silence mais je vous ai vu en difficultés devant ce policier.

Red devait trouver une excuse. Si les siens étaient au courant qu'elle avait hésité à descendre un flic pour sauver sa peau, alors elle passerait faible et ils pourraient penser qu'elle ne soit plus apte à gouverner les Silencieux.

-Si je lui avais tirer dessus, ça aurait avertit tout le monde, donc plus de témoins et on aurait pu me retrouver.

-Je comprends madame Red, vous n'avez pas besoin de vous justifiez avec moi, vous n'en aurait jamais l'utilité.

Red sourit légèrement, heureuse de voir que ces hommes lui étaient loyales et qu'ils ne remettraient jamais en question ses choix.

-Comment c'est passé votre vol ? Était-ce difficile de se remettre dans le bain après tant d'année sans cambriolage ?

-J'imagine que c'est comme le vélo, on oublie jamais comment ça marche mais il faut se remettre en selle.

Elijah sourit avant de jeter un œil vers la banquette arrière où se trouvaient trois sacs semblant être plein de billets.

-J'espère qu'avec ça, nous pourrons nous aussi nous remettre en selle.

-Je l'espère aussi.

Le lendemain matin, au commissariat de la ville. Léon grimaça tout en passant une poche de glace sur son crâne où se trouvait à présent une belle bosse.

-Il t'a pas loupé.

-Sans blague.

En face de lui, Lenny et Marc le regardèrent en souriant, se moquant légèrement de leur ami, mais pourtant heureux qu'il n'ai qu'une bosse et qu'ils ne l'ai pas retrouvé mort en bas de ces fameux escaliers de secours.

Quant à Léon, il se sentait minable de s'être fait prendre si facilement dans le piège. Il était sur le point de coincer ce cambrioleur et de revenir victorieux avec sa première grosse affaire réglée mais cela ne s'était pas passé comme prévu.

-On a au moins une idée de qui ça peut être ? Demanda-t-il.

-Selon Andrew et Carolina Martinez, le cambrioleur serait en réalité une cambrioleuse. Et elle aurait même avoué qu'elle était celle qui s'est introduise chez eux, il y a environ 10 ans.

-Pourquoi elle leur aurait dit ça ? C'est nous donner un indice ?

Le capitaine Jim Smith s'approcha d'eux, ayant entendu leur conversation un peu plus loin.

-Pas tellement, parce qu'on a trouvé aucune preuve lors de l'effraction à cette époque. Avoua leur supérieur. Aucune emprunte ou caméra de surveillance, comme hier soir. Mais hier, elle semblait savoir ce qu'elle faisait.

-Alors qu'est ce qu'on fait ?

-On regarde les caméras de surveillance du quartier et on interroge les voisins. Ils ont peut être vu quelque chose.

Lenny et Marc soufflèrent discrètement dans leurs coins, sachant qu'il y avait de grande chance que cela ne mène à rien et qu'ils perdraient simplement leurs temps, ce qui au bout de quelques jours, se révéla être le cas.

Léon ne cessait de travailler sur cette affaire, voulant savoir qui était celle qui avait hésité à lui tirer dessus alors qu'il la braquait avec son arme de service. N'importe quel criminel l'aurait abattu dans cette rue, alors pourquoi pas celui là ?

Le jeune policier fit tourner sa chaise à roulette en direction du bureau de Lenny qui mangea un repas thaïlandais tout en tapant sur son clavier de ses doigts gras.

-Hey Lenny.

Son ami se tourna vers lui et d'un coup d'œil, il vit le dossier du vol datant de quelques jours en face de Léon.

-Tu devrais faire une pause sur cette affaire, tu vas devenir fou après ça. dit Lenny.

-Je peux pas, ça m'obsède. Mais écoutes, j'ai peut être une piste.

Lenny fronça les sourcils et déposa son plat sur son bureau avant de se tourner vers Léon et de rouler vers lui grâce à sa chaise.

-Tu m'as bien dit que les Fantômes étaient des mercenaires ? Et en particulier de bons voleurs ?

-Euh oui.

-Alors peut être que quelqu'un a payer l'un d'eux pour aller voir les Martinez.

-Ça se tient, mais même si c'est bien un Fantôme qui s'est introduit chez eux, ils ne te diront rien. Les personnes qui engagent des mercenaires payent très cher pour garder l'anonymat. Même si tu parvenais à trouver le bon Fantôme, il ne te révélera jamais l'identité de son client.

-Je peux toujours essayer, c'est pas comme si j'avais autre chose à faire.

Léon se leva et prit sa veste ainsi que son arme et quitta le commissariat. Il prit sa voiture de police et se mit à rouler en direction du quartier général des Fantômes.

Depuis qu'il était là, il s'était renseigné plus profondément sur les différents gangs qui habitaient la ville et il avait trouvé qu'il y avait des dizaines de gangs mais que seuls quatre semblaient faire régner la loi par leur puissance.

Les quatre principaux gangs n'étaient autre que les Russes, dirigés par Kostia. Les Italiens, par Raphaël. Les Fantômes, menés par Anderson. Et sans oublier les Silencieux, sous les ordres de Red.

Ces quatre groupes étaient les plus puissants de la ville et se battaient pour le rester, et décourager les plus petits gangs de prendre le pouvoir.

Léon observa les rues et vit que les bâtiments commencèrent à changer et que les immeubles étaient de plus en plus insalubres. Les Fantômes vivaient dans les Blocs, dans la zone ouvrière de la ville, là où habitaient la plupart des personnes les plus pauvres pour les loyers dépassant toute concurrence. Anderson possédait plusieurs clubs, pour la plupart à la limite des frontières de son territoire, excepté un, situé en plein centre de la zone pauvre, qui accueillaient peu de clients mais qui servait donc parfaitement de repère pour les Fantômes.

Léon s'arrêta devant le club en question et observa la façade, faisant beaucoup contraste avec le reste des lieux aux allures délabraient.

Contrairement au « Silence » de Red qui arborait fièrement la couleur rouge, celui de Anderson, du nom de « Spirit » était sublimé par des lumières bleutées. Il s'agissait comme du Silence d'un club à la façade presque identique, mais Léon pensa que ce n'était pas étonnant car selon Red, le Silence était autrefois un des nombreux clubs des Fantômes.

Le policier descendit de sa voiture et s'approcha de l'entrée qui ne semblaient par gardée, pourtant lorsqu'il arriva près des portes principales, il vit plusieurs caméras le fixer alors que l'un d'entre elle sembla zoomer sur son visage. Léon sortit sa plaque et la tendit vers l'appareil alors que les portes s'ouvrirent dans un bruit électronique.

Le club semblait vide, aucun client et surtout aucun fantôme n'étaient présents. Une musique résonna dans le club à faible puissance, brisant cette atmosphère glaciale. Léon en profita donc pour détailler lieux. Cette fois-ci, le club était différent de celui de Red.

Le bar se trouvait au fond de la pièce, la piste de danse était moins grande et plusieurs banquettes avec des tables se trouvaient au milieu de la pièce. Là aussi le bleu avait une grande importance dans la décoration où des néons diffusaient de la lumière de cette couleur froide.

Léon se retourna finalement en entendant des bruits de pas. Il posa sa main sur son arme, à sa ceinture, ne sachant pas encore à qui il aurait à faire. A vrai dire, les seuls fantômes qu'il connaissait était Karen et Red mais les deux femmes ne faisaient plus partit de ce gang depuis longtemps.

Un homme dans la cinquantaine apparu devant lui, portant des cheveux légèrement grisonnant ainsi qu'une barbe de la même teinte. Il portait des yeux bleus ainsi qu'un sourire plus que narquois.

-Monsieur l'agent, que puis-je faire pour vous ?

-J'aimerais parler au responsable des lieux, Anderson.

-Vous l'avez devant vous.

Léon fut étonné de voir le leader des Fantômes écarter les bras comme pour se laisser admirer. Le jeune policier commençait vraiment à se demander si il fallait vraiment être d'une prétention inégalable pour être chef de gang.

Et surtout, il était surprit de voir Anderson, l'accueillir et pas un de ses fantômes.

En effet, à chaque fois que Léon s'était rendu au Silence, Red ne l'avait jamais directement accueillit mais toujours un de ses hommes de mains.

-J'aimerais vous posez quelques questions.

-Bien sûr, je vous en prie. Asseyez-vous.

Anderson désigna une banquette autour d'une table alors qu'il laissa le policier s'installer en premier avant de se placer en face de lui. Léon était déstabilisé par tant de manière et de ce qui semblait être de la politesse. Il n'avait pas pensé à ce genre de comportement en conduisant vers le Spirit.

-Il y a eu un cambriolage il y a quelques jours, et nous pensons qu'un de vos hommes pourrait être sur le coup.

-C'est une théorie qui se tient en effet, mais j'ai le regret de vous annoncer qu'aucun cambriolage n'a eu lieu la semaine dernière, la dernier remonte au mois dernier. En ce moment, les affaires ne sont plus fleurissantes et les gens préfèrent faire les choses par eux même que d'engager des professionnels.

Léon était perplexe face à cette honnêteté.

-Auriez-vous une idée de qui il pourrait s'agir ?

-Où s'est déroulé le vol ?

-Chez Andrew et Carolina Martinez, dans le quartier dorée.

Le quartier dorée, un surnom que donnait beaucoup de monde aux ruelles chics et aux bâtiments aux belles façades.

-Je vois qui ils sont, ce sont des clients à moi.

Léon fronça les sourcils.

-Des clients, comment ça ?

-Ils viennent souvent me voir pour privatiser un de mes clubs, ils organisent de belles soirées là bas et pour le prix qu'il me donne, croyez-moi que nous n'avons aucunement besoin de les voler.

-Oui je vois.

-Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider un peu plus, mais je ne vois personne qui aurait pu faire ce genre vol. Mais je vais vous dire quelque chose, cette ville est remplie de voleur, elle n'en manque pas. Vous ne retrouverez sûrement jamais les personnes qui ont fait ça.

-Jamais ne dire jamais, n'est ce pas ?

Anderson se mit à rire suite au culot dont utilisait Léon. L'homme dans la cinquantaine jouait la carte de l'homme qui n'avait rien à se reprocher pour essayer d'en apprendre un peu plus sur le jeune policier, qu'il ne connaissait pas encore. Et dans cette ville, pour être puissant, il fallait contrôler la police, ce qu'essayait de faire tous les gangs, à base de chantage ou parfois même de menace.

-En tout cas, monsieur l'agent, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Je ne voudrais pas vous mettre à la porte mais des choses importantes m'attendent.

-Bien sûr, merci de m'avoir accordé quelques minutes.

Léon serra la main que lui offrit Anderson, voyant pourtant très bien à quel jeu il jouait, mais Léon n'était pas comme ça, il était là pour faire respecter la loi, pas pour l'ignorer face à des hommes comme celui en face de lui.

Léon se tourna pour sortir du club et aperçu au fond de ce dernier, une silhouette cachée derrière un mur, les observant de loin. Le policier ne réussit pas à discerner l'individu mais plissa simplement les yeux en continuant son chemin. Il quitta finalement le Spirit et monta dans sa voiture avant de soupirer et de taper dans son volant, appuyant malencontreusement sur le klaxon, attirant l'attention autour de lui.

Il se retrouvait maintenant à la case départ, n'ayant aucune idée de savoir quoi faire maintenant et les mots de Anderson résonnèrent dans sa tête « Vous ne retrouverez sûrement jamais les personnes qui ont fait ça. »

Cela énervait profondément le jeune homme qui ne voulait pas se laisser abattre par un échec, il devait continuer, pour prouver à son frère qu'il était capable de prendre sa relève dans cette ville asservi par les criminels.

Soudain une idée germa dans son esprit et il se décida à l'ignorer pendant de longues minutes jusqu'à la laisser s'étendre dans son cerveau. Il lui fallait des informations et dans cette ville, il n'y avait qu'une personne qui pouvait lui fournir celle qu'il souhaitait.

Léon soupira et démarra sa voiture, jusqu'à prendre la direction du quartier rouge et parler à la leader des Silencieux.

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Vous avez aimé ?

Red et Léon ?

Elijah qui sauve Red ?

Léon qui va voir les Fantômes ?

Le dernier gang enfin découvert ?

Anderson ?

La silhouette ?

Des théories pour la suite ?

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