-|2|- « Libérez la fille. »

Cela faisait à présent plus de quatre jours que Red était au cœur des pensées de Léon qui ne cessait de faire des recherches sur la jeune femme. Après des heures sur internet ou à questionner ses collègues, la nouvelle recrue n'avait trouvé aucune nouvelle trace de la criminelle. Et il commençait vraiment à douter de nouveau de son existence.

-Lâchez-moi bande de pervers !

Léon se retourna vivement en entendant cette voix et observa deux policiers, tenir fermement une jeune femme aux cheveux bruns tirant sur des pointes bleutées.

-Quand Red va entendre parler de ça, elle va vous tuer ! Vous m'entendez ?! Elle va vous tuer !

Le jeune homme tilta, ses doutes venaient de s'évaporer. Cette femme connaissait Red, et Léon était pratiquement sûr qu'elle savait où il pourrait la trouver.

-Mais tu vas la fermer bon sang ? s'écria Lenny. Tu n'as pas arrêté de répéter ça depuis que tu es dans la voiture, si Red tient vraiment à toi, alors elle viendra payer ta caution, point final.

La brune grogna comme le ferait une bête enragée avant de se faire enfermer dans une des cellules collectives.

-Vous allez le regretter ! Je vous le promet !

Léon se tourna vers Marc qui venait de ramener la jeune femme.

-Elle a fait quoi ?

-On l'a chopé en train d'essayer de braquer une supérette.

-Une supérette ? Seule ?

Marc soupira.

-Et le pire, c'est que son arme était même pas chargée.

-Pourquoi elle aurait fait quelque chose d'aussi stupide ?

-Elle est comme ça, c'est pas la première fois qu'on la retrouve à faire des choses qui n'ont pas de sens. Il y en a qui disent que ses parents l'ont bercé trop près du mur ou alors qu'elle s'est prit un coup de jus de trop en mettant ses doigts dans une prise électrique.

Léon jeta un œil vers la détenu, semblant déjà discuter avec d'autre criminel de son genre, comme si ils se connaissaient depuis toujours.

-Mais c'est pas parce qu'elle est cinglée que tu dois la sous-estimer. Elle fait partit des proches de Red, elle est pas avec elle pour rien.

Léon voulu rebondir sur le sujet de la fameuse criminelle mais Marc ne lui en laissa pas le temps que le capitaine l'appela pour parler du cas de la détenu en cellule.

Le jeune policier souffla alors et se re-concentra sur ses dossiers, en espérant avoir prochainement des réponses à ses questions. Mais au bout d'une heure, il souffla et se leva à la machine à café pour y trouver Lenny, ils commencèrent à discuter, quand ils furent soudainement coupés.

-Salutation tout le monde ! Survint une voix.

Léon et Lenny tous deux accoudés à la machine à café se tournèrent et observèrent un homme dans la quarantaine, accompagné de deux femmes à ses côtés. Mais ce que remarqua en premier le jeune policier, fut le sac que trimbalait l'homme alors que les deux femmes à sa gauche et sa droite, tenaient une arme dans chacune de leurs mains, les braquant vers l'ensemble du commissariat.

Tous les policiers présents sortirent leurs armes de service et se mirent à leur tour, à les brandir vers les trois intrus.

-C'est qui eux ? Demanda Léon à Lenny.

-Les toutous de Red. Le mec au milieu, c'est Franck, son bras droit. Et les deux filles, c'est des mercenaires qui font partis du gang des Fantômes.

Léon voulu poser d'autres questions, comme qui était ce gang ? Que faisait-il avec celui des Silencieux ? Et surtout qu'est ce qu'ils faisaient ici ?

-Que tout le monde baisse ses armes ! Immédiatement !

Le capitaine Jim sortit de son bureau en hurlant ces paroles. Il descendit les quelques marches pour arriver vers ses coéquipiers avant de faire face vers les trois criminels.

-Franck, qu'est ce que tu veux ?

Le dénommé Franck sourit avant de lâcher le sac qu'il tenait qui tomba au sol, s'ouvrant sur un tas de billets verts. Les murmures se mirent à fuser alors que Jim se contenta de froncer les sourcils.

-Red veut récupérer Cassiopée. Dans le sac, il y a 10 000 dollars pour payer sa caution.

-Sauf qu'elle est de 20 000 dollars, repassez quand vous aurez le reste.

Jim s'apprêta à se retourner mais Franck l'interpella, alors que les deux femmes à ses côtés commencèrent à charger leurs armes, faisant faire résonner le bruit du métal dans tout le commissariat.

-Elle était sûr que vous diriez ça, alors elle tient à combler l'argent manquant par une information.

Léon fut soudainement intéressé par le tournant de la conversation. Cette Red semblait vendre des informations et celle là semblait importante vu tout l'argent qu'elle représentait.

-Quoi comme information ?

-Rendez-nous d'abord Cassiopée.

-Qu'est ce qui me dit que cette information m'intéressera ?

-Vous connaissez Red depuis plus longtemps que nous, vous savez qu'elle tient toujours ses promesses.

Léon tilta, ce Franck venait de révéler que Jim était loin d'être un inconnu pour la célèbre criminelle ; mais quelle était leur relation exactement ?

-Libérez la fille. Ordonna le capitaine.

Quelques policiers grognèrent avant de finalement avancer vers les cellules où se trouvait la jolie brune, enroulant ses mèches bleus autour de ses doigts tout en souriant narquoisement. Léon la regarda s'avancer entre les bureaux alors que sa démarche et son attitude ne voulaient dire qu'une chose : qu'elle était folle à lier.

Rien qu'à voir la façon dont elle riait tout en balançant ses cheveux en arrière, exagérant chacun de ses gestes pour se faire remarquer un peu plus. Et sa tenue jouait avec ce rôle, son short noir et son haut en résille, laissant apercevoir son soutien gorge rouge.

Elle lança quelques clins d'œil dans la foule, les narguant de sa liberté. Mais elle retomba bien vite sur terre lorsque Franck attrapa brusquement son bras.

-Écoutes bien ce que je vais te dire Cassie. C'est la dernière fois qu'on vient te chercher ici et qu'on débourse une telle somme pour tes beaux yeux.

Cassiopée déglutit quelques secondes avant de relever hautainement la tête pour montrer sa fierté.

-Va te faire foutre, Franck.

-Oh je t'en prie, les femmes d'abord.

Sur ce, Franck tira d'un coup sec sur le bras de la brune avant d'envoyer cette dernière vers les deux jeunes femmes armés derrière eux qui maintenaient Cassie sans bouger. Franck se retourna donc vers le reste du commissariat, ayant observer toute la scène depuis le début.

-Alors, cette information ?

Franck sourit, laissant apercevoir des dents légèrement jaunies par le tabac et les années.

-Vous devez savoir qu'un de vos policiers a arrêté une des ventes aux enchères de Raphaël il y a quelques temps.

Léon lança un regard vers Lenny qui se mit soudainement à suer à grosses gouttes.

-Viens en au fait.

-Raphaël va faire une prise d'otage, ce soir. Et en échange de la vie de toutes les personnes qu'il compte retenir, il veut récupérer sa marchandise.

-Je veux un lieu et une heure. Déclara Jim.

-Selon nos sources, ça se passerait à 18h, à la mairie de la ville.

Et ce fut sur ces mots, que tous les policiers se mirent à courir partout, n'ayant pas besoin d'attendre les ordres pour commencer à réfléchir à comment empêcher cette prise d'otage.

Franck sourit face à cette énorme fourmilière, s'affolant de tous les côtés, dans l'espoir de ne pas décevoir Jim alors que le criminel savait exactement que de son côté, il venait de faire la fierté de sa supérieur.

Léon vit son sourire tandis que tous bougeaient autour de lui et il se demandait vraiment si l'information qui venait d'être lâché comme une bombe était vrai ou si elle était seulement là pour créer l'agitation dans laquelle régnait le commissariat.

Alors Léon se décida à sortir de sa stupeur et à marcher vers le bureau du capitaine. Il toqua rapidement à la porte et rentra sans en attendre l'autorisation. Il découvrit son supérieur, réunit autour du bureau, parlant avec quelque uns de ses hommes.

Jim releva les yeux et invita Léon à parler.

-Vous êtes certains qu'on peut faire confiance à cette Red ?

D'un regard, le capitaine fit signe à tout le monde de sortir de la pièce, ce qu'ils ne tardèrent pas à faire, laissant seulement la nouvelle recrue et le chef des lieux en face à face.

-Je sais que je suis nouveau ici et que je ne connais pas les lieu-

-Vous avez raison, vous êtes nouveau.

-Capitaine, je ne voudrais pas douter de vos décisions, mais nous venons vraiment de relâcher une criminelle pour une moitié de caution et une information dont on ne connait même pas la fiabilité ?

Jim souffla avant de se retourner, il avança vers une petite commode en bois sombre et se baisser pour ouvrir les deux portes qui constituaient le meuble. Il y récupéra une carafe en verre contenant un liquide ambré ainsi que deux verres. Il remplit les deux avant d'en tendre un à Léon qui refusa poliment.

-Je ne bois pas lorsque je suis en service.

-Je reconnais bien là votre frère en vous, à moi que ce ne soit l'inverse.

Jim avala cul sec le liquide alcoolisé en réprimant une légère grimace.

-Léon, vous n'êtes là que depuis peu de temps, mais ici, c'est comme ça que marche. Les criminels règnent sur la ville depuis l'effondrement de l'économie il y a déjà plus d'une vingtaine d'année. Les plus riches restent riches, les pauvres deviennent encore plus pauvres, alors ils se décident à voler pour pouvoir manger mais d'autre vont plus loin. Ça ne changera jamais.

Mais Léon était le genre de policier à vouloir changer ça, il croyait sincèrement en la justice et pensait vraiment qu'elle gagnait toujours.

-Et peut être que intérieurement, vous vous demandez sérieusement comment un homme qui boit pendant son service peut être capitaine d'un si grand commissariat. Tout simplement, parce que à partir du moment où vous vous engagez dans cette ville, vous n'êtes plus un homme mais seulement un représentant de la loi. Il vous arrivera de sortir sans votre arme de service mais le crime règne dans les rues, et lorsque vous espériez passer une soirée tranquille au cinéma, vous vous retrouverez à aider une femme dans les rues qui se fait arracher son sac à main. J'étais aussi comme ça au début, mais au bout de trois femmes qui se font voler leurs sacs, j'ai comprit dans quoi je m'étais fourré. Alors oui, je bois pendant mon service parce que je ne sais jamais lorsque ce sera le dernier verre alors je l'apprécie comme si ça l'était, priant fortement pour que ce ne le soit pas.

Léon ne dit rien, ne sachant pas quoi rajouter à la tirade de son supérieur. Alors il se contenta de garder le menton haut et de s'éclaircir la gorge.

-Et pour cette Red ? Demanda-t-il pour changer de sujet. Vous ne m'avez répondu, vous pensez qu'on peut lui faire confiance ?

-Vous n'avez pas besoin de la croire mais seulement de croire en moi. Je connais cette femme depuis longtemps, je l'ai vu grandir et devenir la personne qu'elle est maintenant. Pour vous tous, elle est peut être une criminelle mais je peux vous assurer qu'elle est bien plus que ça.

La réponse de la question de leur relation resta encore assez flou pour le jeune homme, alors qu'il bouillonnait intérieurement de rencontrer la jeune femme. Plus il entendait son prénom, plus il ne rêvait que de la voir.

-Alors Léon, est ce que vous avez confiance en moi ? Demanda Jim.

-J'imagine que je n'ai pas le choix.

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Vous avez aimé ?

Un nouveau personnage principal qui fait son entrée, Cassiopée ?

Franck qui est aussi un personnage principal ?

Les silencieux ?

La relation entre Jim et Red ?

Léon ?

Des théories pour la suite ?

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