-|15|- « Tout seul, contre nous tous ? »
Léon soupira tout en s'asseyant à son bureau, il déposa son repas qu'il venait d'acheter dans un food-truck. Il sortit son hot-dog de son sac et le déposa sur son bureau, entre plusieurs dossiers.
Contrairement à la semaine dernière, le taux de criminalité avait refait surface, en commençant par le braquage d'une des plus grandes banques de la ville.
Léon avait été chargé de visionner les caméras de surveillance mais ces dernières n'avaient rien donné, elles montraient seulement une dizaine d'individu, portant des cagoules et des tenues entièrement noires, ne laissant aucune marque distinctive ou signe apparent. Ces personnes semblaient être extrêmement bien organisées alors Léon avait cherché dans les bases de données des derniers braquages et vols mais cela n'avait rien donné.
Léon avait alors essayé de joindre les Silencieux mais un silence radio planait sur eux, le policier sourit en pensant au jeu de mot avant qu'il ne se mette à secouer la tête. Habituellement, même la secrétaire de Red, Talia répondait au téléphone mais là, rien, comme si le bâtiment semblait vide, ce qui n'était pas le cas lorsque Léon avait voulu se rendre sur place, les deux vigiles à l'entrée ne l'avaient pas laissé approcher de plus près, sur ordre de Franck. Léon avait donc comprit que Red n'était pas revenu et même si il se détestait pour ça, il s'inquiétait pour elle.
Sa disparition, le retour des crimes en ville, Franck au commande et les Silencieux muets, tout ça semblait beaucoup trop suspect pour lui.
Il avait même essayé de joindre Cassiopée mais même de ce côté là, ça n'avait rien donné. Elle avait refusé ses appels et lui avait seulement envoyé que « ce n'était pas le moment ».
Alors que Léon s'apprêta à croquer dans son déjeuner, Lenny et Marc firent irruption à son bureau. Ils prirent chacun une chaise avant de s'installer en face de leur collègue, levant un sourcil dans leur direction.
-Quoi ? Demanda ce dernier.
-Des nouvelles de Red ?
-Pourquoi est ce que j'aurais des nouvelles d'elle ?
Lenny et Marc se lancèrent des regards.
-On sait qu'il y a un truc entre vous.
-Oui, un mur. Répondit Léon. Rien d'autre.
-Fais pas semblant avec nous, ça se voit qu'elle te laisse pas indifférent.
Léon commençait vraiment à croire que cela se lisait sur son visage ou alors qu'il était marqué sur son front « Je trouve que Red est la plus belle femme que je n'ai jamais rencontré ». Entre Cassie et maintenant ses deux collègues, il avait peur que cette idée se propage. Même si il savait déjà que Red était consciente de l'attraction qu'elle exerçait sur lui, elle aimait d'ailleurs en jouer.
-Elle est belle, je l'avoue et ça en reste là. De toute façon, on est pas compatible, c'est une criminelle et je suis un flic. Je me vois mal la coffrer le jour où elle tuera quelqu'un, en tant que flic et lui apporter le repas en cellule le soir, en tant que copain.
Lenny se mit soudainement à rire, attirant l'attention de Léon qui plissa les yeux une nouvelle fois, soufflant en même temps de ne pas pouvoir manger son déjeuner en paix.
-On dirait que tu y as réfléchit sérieusement, étrange pour quelqu'un qui dit qu'il n'y a rien entre eux.
-Écoutez, j'ai vraiment pas le temps pour ce genre de connerie, j'ai des caméras de surveillance à éplucher et j'aimerais manger seul.
Ses deux collègues le regardèrent un instant avant de se lever d'un même geste, remettant leur chaise à leur place. Ils reprirent la direction de leur bureau, tout en murmurant sur la potentielle relation que Red et Léon entretenaient.
Quand à ce dernier, Léon bouillonnait intérieurement, il n'aimait pas les rumeurs et depuis quelques jours, il avait remarqué des regards insistants sur lui-même et il venait de comprendre de quoi il s'agit. Il n'avait aucune idée de comment ses idées avaient pu infecter tout le commissariat et surtout qui avait pu les amener entre ses quatre murs.
Voulant se changer les idées, Léon décida donc de continuer à regarder les vidéos du braquage encore et encore, les observant en boucle et soudain alors qu'il s'apprêtait à passer à autre chose, un détail frappant mais qu'il n'avait pourtant pas remarquer venait d'apparaître devant ses yeux.
Une des silhouettes du braquage s'avança d'une démarche féline et venait de tirer au plafond, voulant apeurer les employés de la banque, les empêchant d'appeler des renforts ou de se rebeller. Mais après cette action, elle posa sa main sur son épaule, comme si elle souffrait.
Léon réunit le peu d'information qu'il avait et découvrit rapidement les coupables de ce vol de près d'un million de dollars.
Il quitta soudainement son bureau et prit son manteau ainsi que son arme de service dont il vérifia le chargement et le nombre de balles à l'intérieur, il espérait sincèrement se tromper mais son instinct savait qu'il venait de résoudre l'enquête.
Il sortit du commissariat et passa par le garage, récupérant une voiture de police au passage. Il roula ensuite vers le quartier rouge, en direction du Silence. Une fois là bas, il remarqua à nouveau l'absence d'activité autour du club, malgré qu'il ne soit que 13h, Léon savait que la boite était fermée pour une durée indéterminée. Il se dirigea vers l'entrée du bâtiment, dans une petite ruelle, gardée par deux gorilles, mesurant près de 2 mètres pour plus de 100 kilos dont 50 de muscles. Léon déglutit mais laissa son arme visible à la vue de tous.
Les deux gardiens se lancèrent un regard alors que l'un d'eux, sortit un couteau de sa poche, prêt à s'en servir en cas de besoin.
-Je viens parler à votre chef.
-Madame Red n'est pas là.
-Je sais, je veux voir Franck. Je sais que c'est lui qui est en charge de tout votre petit groupe.
Les deux gardes du corps, du nom de Luc et de Sacha, s'observèrent et en un hochement de tête, ils se décalèrent pour laisser rentrer le policier. Car même si l'envie de le tuer le plus rapidement possible les poussait à commettre ce crime, ils se souvenaient de la voix de Red, leur ordonnant de ne pas toucher à un seul de ses cheveux.
Léon fit donc irruption dans le Silence, étonné de ne voir personne dans le hall, même pas une femme de ménage ou Candy, qui passait habituellement tout son temps derrière le bar. Ses interrogations ne durèrent pas longtemps car il entendit des bruits de pas lourds s'approcher de lui. Léon releva les yeux vers les escaliers menant aux étages supérieurs et y vit Franck descendre lentement les marches, jusqu'à s'approcher de lui.
-Agent Davies, que puis-je faire pour vous ?
-Je sais que c'est vous qui avait braqué la banque de la ville.
-Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler.
Léon remarqua l'air sournois sur le visage du silencieux, comme si il savait qu'il était prit en flagrant délit mais qu'il s'en fichait complètement, ce qui était le cas.
-Les caméras de surveillance montrent clairement qu'un des braqueurs avait une blessure à l'épaule, comme Cassiopée.
-Félicitation pour cette fine observation. Alors quoi ? Vous êtes venu pour nous arrêtez ? Tout seul, contre nous tous ?
Léon fronça les sourcils mais lorsqu'il entendit un clic dans son dos, ainsi qu'une pression se faire sentir contre sa colonne vertébrale, il comprit qu'il venait de se jeter dans la gueule du loup.
Il se maudit intérieurement de ne pas en avoir parlé avec ses collègues ou son chef. Mais en réalité, il était venu pour donner une chance à Cassie de partir d'ici avant qu'il n'appelle des renforts. Malheureusement, il était trop tard à ce moment. Car une dizaine d'individu se trouvait autour de lui, pointant une arme dans sa direction. Dans toute cette foule, Léon reconnu Anastasia dans un coin de la pièce, un sourire carnassier sur le bout des lèvres alors que ses doigts manucurés s'enroulèrent avec délicatesse et force autour d'un fil à strangulation.
Léon pu presque sentir le fil en corde de piano se serrer autour de sa gorge alors que l'air se fit plus rare dans ses poumons. Mais il reprit ses esprits en se rappelant qu'il ne devait pas abandonner tout de suite.
-Alors qu'est ce que tu vas faire, maintenant ? hurla un Silencieux. Je crois que tu es en position d'infériorité.
-Vous avez volé la banque, je veux savoir pourquoi.
-Et moi j'aimerais savoir qui sera notre prochain président, malheureusement, on a pas tout ce qu'on veut dans la vie. Souffla Franck. Chopez-le.
Les Silencieux se jetèrent sur Léon, hormis Franck qui resta simplement là, à observer la scène en souriant de fierté.
Léon essaya de se défendre du mieux qu'il le pouvait et réussit à repousser quelques hommes mais alors qu'il se battait, il ne vit pas Anastasia sauter sur son dos avant de placer son fil autour de son cou.
Et en effet, comme avait pu l'imaginer Léon, la sensation était la même. L'air devenant insuffisant, cette sensation de strangulation autour de son larynx alors que Anastasia, souriait dans son dos, contrôlant sa force pour ne pas le tuer tout de suite.
Cette corde comme l'appelait Léon était un lacet étrangleur et était le petit joujou de Anastasia, qui savait parfaitement qu'elle force employer pour tuer quelqu'un ou simplement l'immobiliser.
-Je rêve de ce moment depuis qu'on s'est rencontré, j'espère que tu n'es pas déçu parce que personnellement, je suis aux anges. Murmura la belle femme dans son dos.
Léon essayait cependant de mettre ses doigts entre la corde et sa gorge pour essayer d'inspirer un peu d'air mais cela était sans espoirs. Ana était la seule à avoir le pouvoir de lui donner l'oxygène dont il avait besoin.
-Baisses la pression. Ordonna Franck.
Léon entendit Anastasia grogner avant d'obéir, il sentit la corde se faire plus ample alors qu'il reprit une respiration convenable.
-Je veux parler à Red. Déclara Léon.
Il savait que cela lui laisserait du temps et qu'avec un peu de chance, elle déciderait de lui laisser la vie sauve.
-Mais Red n'est pas là, mon chat. Ria Ana dans son dos. Ce qui veut dire que le patron, c'est Franck.
Plus Léon pensait à Anastasia, et plus il la voyait complètement cinglée, encore plus que Cassie lorsqu'il l'avait rencontré. Ana était en réalité froide et ne semblait en aucun cas avoir de sentiment.
-Et là maintenant, j'avoue que je rêve de te voir disparaître de nos vies.
-Même si Red n'est pas là, c'est quand même votre patronne, vous devez l'informer de tout ce que vous allait faire.
Le sourire de Franck s'agrandit pour le plus grand malheur de Léon, qui comprit qu'il avait trop parlé.
-Sauf si je lui dit que c'était une situation d'urgence, comme imaginons, celle où un policier armé débarque dans notre club pour tous nous arrêtez, nous refusons alors il ouvre le feu, ce qui nous oblige à riposter et à le tuer.
-Stop ! Intervenu une voix.
Les Silencieux et Léon se tournèrent pour faire face à Cassiopée, debout en haut des escaliers, sortant à peine de l'ascenseur, observant la scène en tenant deux pistolets dans ses mains.
-Je ne sais pas ce qui se passe ici mais lâchez-le.
-Pourquoi ? Parce que c'est le frère de ton fiancé crevé. dit Franck.
Cassiopée résista à la tentation de lui coller une balle dans la tête et se contenta de sourire tout en fermant les yeux quelques secondes pour canaliser sa colère. Pendant ce temps là, Ana avait resserré sa prise autour de la gorge du policier.
-Non, parce qu'on me l'a ordonné.
Et soudain, un coup de feu se fit entendre mais venant de l'autre bout de la pièce. Instinctivement, chacun baissèrent la tête pour éviter la balle qui s'était logée dans le plafond. Les têtes se tournèrent alors vers le bruit et Léon découvrit avec surprise une silhouette familière.
-Red ?
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Vous avez aimé ?
Un braquage ?
Léon qui fait le lien avec la blessure de Cassiopée ?
Son idée de se rendre seul au Silence ?
Son idée de protéger Cassie ?
Léon qui se fait avoir ?
Franck ?
Ana ?
Cassie ?
Le retour de Red ?
Des théories pour la suite ?
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