-|12|- « Elle est m-morte. »
Cela faisait maintenant plus de deux semaines que le chaos faisait des ravages en ville. Les commerces étaient dévalisés et n'avaient aucun espoir de se faire ravitailler en raison des blocus aux frontières de la ville.
Les hôpitaux étaient débordés de blessés en tout genre, que ce soit des victimes d'accident de voiture, ou même des gangs, ou des membres de ces derniers, essayant de montrer leur domination sur les autres, un peu plus chaque jour.
Léon marcha dans une ruelle du centre ville alors qu'il se stoppa en observant plusieurs individus au fond de la rue, possédant un air menaçant. En tant normal, Léon n'aurait pas eu peur de ces malfrats et auraient marché près d'eux.
Mais avec les tensions qui régnaient entre les gangs et les habitants de la ville, Léon ne voulait pas tenter sa chance. Il se retourna et fit demi-tour, décidant de prendre une route plus longue pour rentrer chez lui.
Depuis le chaos, le travail de détective privé ne payait plus. Les gens se fichaient de savoir si leur conjoint les trompaient ou non. Ils voulaient seulement être en sécurité. Alors, Léon se retrouvait à essayer de tuer ses journées, les trouvant particulièrement longues.
Après un détour de plusieurs minutes, Léon arriva enfin à son appartement, il rentra à l'intérieur et fut surprit de n'entendre aucun bruit. Il observa l'heure sur le mur, affichant 14 heures. Il s'étonna de penser que Marcus dormait encore.
Il se dirigea vers sa chambre et poussa légèrement la porte. Il découvrit le garçon dans son lit. Et alors que Léon pensait qu'il ne faisait qu'une grande grasse matinée, il fut interloqué par des gémissements provenant de Marcus.
Léon fronça les sourcils et s'approcha, avant de voir les épaules de Marcus se secouer, alors que les gémissements n'étaient en réalité que des sanglots.
-Marcus ?
Léon s'assit sur le bord du lit et posa sa main sur l'épaule du garçon qui sursauta. Il se releva de son lit et fit face à Léon, alors que ce dernier remarqua les yeux rouges et gonflés du jeune homme, tandis qu'une larme coulait le long de sa joue.
-Qu'est ce qui se passe ? Demanda Léon. Tout va bien ?
Marcus secoua la tête de gauche à droite, tout en essayant les larmes sur ses joues.
-La première fois que je suis allais voir ma mère en prison, j'ai donné mon numéro à l'accueil. Ils viennent de m'appeler pour me dire que ma mère s'est faite poignarder par une détenue.
Léon comprit la suite, alors que Marcus explosa en sanglot tout en s'engouffrant dans les bras de l'ancien policier.
-Elle est m-morte.
Léon serra le garçon contre lui.
-Marcus, je suis sincèrement désolé.
-Le pire c'est que je voulais lui rendre visite mais qu'avec ce foutue chaos, j'ai pas pu la voir à cause des consignes de sécurité. Je voulais la voir une dernière fois. J'ai vu ma vraie mère qu'une seule et unique fois dans ma vie.
-Je sais.
-Je venais d'apprendre qu'elle était vivante et maintenant, elle est morte.
Les sanglots de Marcus s'accentuèrent alors qu'il essaya de les calmer pour parler correctement.
-Je suis venue ici en pensant que j'allais retrouver ma famille. Peut être pas entière mais au moins une partie. Mais je me retrouve bloqué dans une ville, asservie par des criminels sans morale. Je me retrouve seul, apprenant en moins d'un mois, que mes parents et mes deux sœurs sont mortes et que je suis seul, orphelin, sans aucune famille.
Léon se contenta de resserrer son étreinte, ne voulant rien dire. Même si au fond de lui, il rêvait de lui hurler qu'il lui restait encore une sœur, qu'il n'était pas complètement seul.
Soudain, il se rappela de ce détail, et se souvenue que si la mère de Marcus était morte, cela voulait dire que Red l'avait aussi perdu. Il se demanda si elle était au courant de la situation, et comme aurait-elle réagit face à cette tragédie.
Léon se recula de Marcus et posa ses mains dans son cou, pour l'empêcher de baisser la tête vers le parquet.
-J'ai perdu mon unique frère, il y a quelques mois. Je sais ce que tu ressens. Mais je ne sais pas ce que c'est, de perdre quelqu'un que tu as à peine connue.
-C'est perturbant et triste. Parce que j'aurais aimé la connaître, ainsi que de connaître le reste de ma famille, à travers ce qu'elle me raconterait. Ma seule visite à duré 20 minutes. Je ne l'ai vu que 20 minutes, en pensant que ce serait le début de belles retrouvailles, mais en fait, c'était déjà le commencement de nos adieux.
Marcus se mit à renifler tout en passant ses mains sous ses yeux larmoyants.
-Ça te dérangerait de me laisser seul ? J'ai besoin de me reposer.
Léon hésita quelques secondes mais hocha finalement la tête. Marcus avait besoin de temps pour lui, c'était tout à fait normal.
-Bien sûr, je dois ressortir mais appelles-moi si tu as besoin.
-Merci Léon.
L'ancien policier sortit de la chambre, alors qu'il soupira. Il prit son téléphone dans sa poche et appela Red, mais cette dernière ne répondit pas à son téléphone. Alors Léon décida d'aller la voir.
Plusieurs minutes plus tard, Léon entra dans le Silence, où le bruit des mouches qui volaient se faisant entendre. Léon observa plusieurs Silencieux assit dans la pièce principal, servant de piste de danse. Ces derniers ne parlaient pas, comme étant soudainement devenu muet.
Léon fronça les sourcils, cherchant un visage familier. Il reconnu Franck au loin et s'approcha de lui. Il trouva l'homme, assis sur une banquette, dégustant un verre de whisky. Léon s'assit en face de lui alors que Franck le regarda quelques secondes avant de l'ignorer.
-Qu'est ce qui se passe ici ? Pourquoi est ce qu'on dirait que quelqu'un est mort.
-C'est Red.
Le cœur de Léon manqua un battement.
-Red est.... ?
Franck soupira.
-Non, heureusement que non. Mais depuis ce matin, elle est dans un état second. Elle a viré tout le monde de son bureau et s'est mise à hurler. On essaye de comprendre ce qu'il se passe mais impossible.
Léon pinça ses lèvres, ayant une idée ce qui peut la mettre dans cet état.
-Je crois que je sais ce qu'elle a. Je peux monter la voir ?
-Si tu te sens de monter 20 étages, alors je t'en prie.
-Quoi ?
-Elle a ordonné à Player de désactiver l'ascenseur, pour que personne ne monte la voir. Cassie est partit il y a 10 minutes. Avec les pauses pour reprendre son souffle, elle doit bientôt être arrivée en haut.
Léon se releva et soupira, déjà épuisé par son escalade. Franck lui indiqua la cage d'escalier alors que Léon pénétra à l'intérieur, il regarda au dessus de lui, et eu l'impression de ne pas voir la fin des marches, se demandant même, si ils ne montaient pas jusqu'aux cieux.
Il prit une grande inspiration et commença à monter les escaliers, pendant de longs instants, s'arrêtant tous les trois paliers.
Arrivant, au 15ème étage, il entendit des pas s'approcher de lui. Il s'arrêta pour apercevoir Cassiopée s'approcher de lui.
La jeune femme le vit et fronça les sourcils avant de le rejoindre sur le palier.
-Léon ? Qu'est ce que tu fais là ?
-Je viens voir Red. On m'a dit qu'elle allait pas bien.
-C'est le cas de le dire.
-Qu'est ce qu'elle a ?
Cassie haussa les épaules.
-Aucune idée. Elle refuse de voir quelqu'un depuis ce matin et on l'a entendu hurler. Je suis retourné la voir au bout d'une heure mais elle refuse toujours de me voir, alors je suis redescendu et tu connais la suite.
Léon hocha la tête alors qu'il vu l'inquiétude sur le visage de la brune en face de lui.
-Elle n'a rien dit ?
-Non, je l'ai jamais vu comme ça. J'espère seulement que ce n'est qu'une passe et que tout va rentrer dans l'ordre.
Cassiopée soupira.
-Je vais essayer si ça te gêne pas. Proposa Léon.
Cassie leva un sourcil dans sa direction.
-Je crois que je sais ce qu'elle a.
-Quoi ? Qu'est ce que c'est ?
-Je crois qu'elle aimerait que le moins de gens possible soit au courant. Mais je crois que je peux faire quelque chose pour elle.
Cassiopée secoua la tête de haut en bas.
-Alors vas-y.
Léon lui sourit doucement avant de s'avancer vers l'étage suivant mais Cassiopée l'interpella, le faisant retourner vers elle.
-Merci. Beaucoup de gens n'auraient pas fait le quart de ce que tu fais pour elle.
-Tu parles de monter 20 étages pour lui parler ?
Cassie sourit légèrement alors qu'elle reprit rapidement son sérieux.
-Je parle du fait que tu es passé au delà de sa façade glaciale, et que même après qu'elle t'ai dit des choses horribles, tu continues d'être là pour elle. Merci pour ça.
-Si je le fais, c'est parce qu'elle le mérite. Elle mérite qu'on se batte pour elle.
Cassiopée esquissa un sourire, pensant que Red avait trouvé la bonne personne.
-Bonne chance pour les derniers étages. Dit la jeune femme.
Cette dernière continua de descendre les escaliers alors que Léon poursuivit sa conquête du bâtiment à pied. Sa discussion avec Cassiopée lui avait permit de faire une pause et de reprendre son souffle, alors qu'il gravit les étages restants sans plus de difficultés.
Il arriva enfin au vingtième étage et poussa la porte de la cage d'escalier pour atterrir dans un couloir qu'il connaissait bien. Il reconnu le bureau de Talia, alors que cette dernière était absente. Léon s'avança prudemment vers la porte donnant sur la pièce de travail de Red et toqua.
Aucune réponse, il recommença son geste plusieurs fois, jusqu'à qu'une voix le stoppe.
-J'ai dit que je voulais voir personne. Partez !
Léon reconnu la voix de Red et insista sur ses toquements. Il entendit la jeune femme s'énerver, jusqu'à que des bruits de pas se dirigent vers lui.
-Je vais te faire passer l'envie d-
Red ouvrit la porte et découvrit Léon devant elle. Un hoquet de surprise sortit de sa bouche alors que Léon resta sans voix face à elle.
Léon observa ses yeux rouges, gonflés, alors que le reste de son mascara, avait coulé le long de ses joues, laissant des traces noires sous ses prunelles.
-J'ai dit que je voulais voir personne, et ça vaut pour toi aussi.
Red referma la porte mais quelque chose l'empêcha. Elle baissa les yeux et remarqua le pied de Léon entre la porte et l'encadrement de cette dernière.
L'homme posa sa main sur la porte et la poussa, forçant Red à reculer. Cette dernière soupira et le laissa rentrer, n'ayant pas la force de le repousser. Léon pénétra dans la pièce et observa la pièce sans dessus-dessous.
Ce qui était supposé être sur le bureau, se retrouvait au sol, alors que des morceaux de verre étaient éparpillé.
-Qu'est ce que tu fais là ?
Léon leva les yeux vers Red qui avait attrapé un verre qu'elle avait rempli d'un liquide ambré.
-Je suis là pour voir comment tu allais.
La jeune femme se mit à rire, tout en se retournant vers lui. Elle bu le verre d'une traître.
-Je vais parfaitement bien. Tu peux rentrer chez toi.
Léon ne bougea cependant pas. Il se contenta de rester là à l'observer, ce qui perturba Red. Elle serra son verre entre sa main, alors que ses phalanges devinrent blanches. Red essaya de garder le contrôle, ou du moins, jusqu'à que Léon parte. Mais il n'était pas prêt de la quitter.
La pression autour de verre se fit de plus en plus grande alors qu'il éclata soudainement dans sa main. Un gémissement sortit de sa bouche alors qu'elle grimaça. Léon prit sa main et observa la blessure, ainsi que les différents débris de verre logés dans sa peau.
-Faut retirer les morceaux.
-Je peux le faire toute seule, rentres chez toi.
-Hors de question. Je partirais pas. Alors maintenant, assis-toi, et dis-moi où je peux trouver une pince à épiler, des pansements, du coton et de l'alcool.
Red croisa le regard de Léon et comprit qu'il disait vrai, qu'il ne partirait pas.
-Il y a une salle de bain dans la pièce à côté, tu devrais tout trouver dans le placard à pharmacie.
Léon partit donc chercher le matériel nécessaire alors que Red observa sa main avec une grimace. Elle se dirigea vers le canapé et s'assit sur ce dernier.
Léon revint avec tout le nécessaire et s'assit à côté de la jeune femme. Il posa la main de Red sur sa jambe et attrapa la pince à épiler, retirant les morceaux de verre avec précision.
Red le regarda simplement faire sans rien dire, alors que quelques gémissements sortirent de sa bouche lorsque Léon se trouvait indélicat avec sa main.
-Désolé. Il faut que je retire tous les morceaux de verre, même les plus petits.
-Je sais.
Léon leva les yeux vers Red et vit ses yeux rougies alors que la jeune femme regardait devant elle, perdu dans ses pensées, alors que ses yeux étaient scintillants de larmes.
-Comment va Marcus ? Demanda Red.
Léon haussa un sourcil en sa direction.
-J'imagine que c'est lui qui t'a apprit la nouvelle, tu ne serais pas là sinon.
-Et bien contrairement à toi, il n'a vu sa mère que 20 minutes. C'est triste à dire, mais il est plus triste de ne pas l'avoir connu que de sa mort.
Léon attrapa le dernier morceau de verre et le déposa dans le cendrier sur la table basse. Il laissa cependant ses doigts sur la peau de Red en croisant le regard de cette dernière.
-Et toi ? Comment est ce que tu vas ?
-Et bien, ma mère m'a maltraité toute ma vie, elle a laissé mon père tuer ma sœur. Elle m'utilisait pour vendre de la drogue et n'hésitait pas à me rabaisser chaque seconde de ma vie. Malgré toutes les horribles choses qu'elle a fait dans ma vie. Je suis triste.
-Elle restait ta mère, c'est normal que tu sois triste. Ce serait inquiétant que ce ne soit pas le cas.
Red haussa les épaules tout en baissant la tête vers le tapis au sol.
-Je suis supposé être la leader des Silencieux, faire passer les miens avec moi. Et je me retrouve à pleurer dans mon propre bureau alors qu'on a du boulot.
-Hey, regardes-moi.
Red releva les yeux vers Léon.
-Oui, tu es Red. Tu es une des personnalités les plus respectées de cette ville, tu es la leader des Silencieux et tu gères un gang entier. Mais malgré tout ça, tu restes humaine. Tu as le droit d'être triste.
Red resta muette face aux paroles touchantes que venait de lui dire Léon. Elle n'avait qu'une envie, plonger dans ses bras pour y trouver du réconfort après la nouvelle de la mort de sa mère.
Ses yeux descendirent sur les lèvres de l'homme, qui le remarqua. Red s'approcha lentement, jusqu'à que Léon puisse sentir l'odeur de l'alcool, émaner de l'haleine de jeune femme.
Il rêvait de l'embrasser, d'enfin la retrouver après ces semaines sans elle à ses côtés. Mais elle n'était pas dans son état normal. Elle était alcoolisée, triste et surtout, endeuillé. Elle n'avait plus le contrôle sur ses émotions et ses actes. Tout ce qu'elle voulait, était mettre ses sentiments de côté pendant quelques heures.
Malheureusement Léon l'avait bien comprit. Ce fut donc avec regret qu'il se recula d'elle, jusqu'à se relever du canapé. Laissant la jeune femme, tomber sur ce dernier alors qu'elle fronça les sourcils vers l'homme. Elle se redressa tout en plissant les yeux.
-Je croyais que tu voulais encore de moi. Murmura-t-elle.
Léon s'accroupit pour se mettre à son niveau.
-Je le veux, mais pas aujourd'hui. Pas comme ça. Si je dois t'embrasser une nouvelle fois, je voudrais que ce soit parce que tu le veux vraiment, pas parce que tu veux penser à autre chose.
Red se sentit comme mise à nue devant lui. Elle se replia sur le canapé, ramenant ses jambes contre elle. Léon s'approcha et prit une fine couverture qu'il déposa sur ses genoux.
-Tu vas partir ? Demanda la jeune femme.
-Non. Je vais rester.
Red sourit doucement avant de plisser ses lèvres.
-Je me déteste de demander ça mais est ce que tu peux me prendre dans tes bras ?
Léon sourit à son tour.
-Bien sûr.
Il la rejoignit sur le canapé et plaça un bras autour de son épaule. La rapprochant de lui, alors qu'elle déposa sa tête sur le torse de Léon. Elle pu entendre le cœur de l'homme, s'emballer suite à ce contact. Elle retenu un léger sourire alors que Léon frotta doucement son bras contre l'épaule de Red, la réchauffant au passage.
Red lui donna un peu de couverture alors qu'elle se mit à fermer les yeux. Sa crise de larme l'avait fatigué, comme si elle avait été vidé de toute son énergie. Elle recroquevilla ses genoux vers elle, tout en plongeant dans un soleil réparateur.
Au bout de 10 minutes, sa tête était descendu jusqu'aux jambes de Léon qui l'avait laisser faire. Il se retrouvait à passer ses doigts dans les cheveux bordeaux de la jeune femme. Alors qu'il sourit doucement en observant des racines brunes de seulement quelques millimètres.
Il était coincé avec elle, ne pouvant pas partir sans la réveiller. Mais il ne souhaitait pas partir, il se sentait bien.
Léon n'aurait jamais pensé qu'à son arrivé en ville, qu'il tomberait amoureux de Red.
_______________________________
Vous avez aimé ?
Marcus qui apprend la mort de sa mère ?
Léon qui vient voir comment va Red ?
La crise de colère de Red ?
Red qui tente d'embrasser Léon ?
Léon qui la repousse ?
Des théories pour la suite ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top