Essai numéro 1
Ce texte est assez récent contrairement à d'autres que je publierai (Enfin si je les trouve pas trop nuls XD)
Je regarde une dernière fois mon reflet dans le miroir de ma chambre. Mes boucles brunes sont bien attachés dans un chignon plutôt sophistiqué, mon acné et mes autres imperfections sont cachées par un voile de fond de teint et mon mascara arrive à mettre en valeur mes yeux noisettes. Pour une fois, je trouve que je suis jolie ainsi. La robe vert d'eau que je porte arrive à cacher mes rondeurs, tout en mettant en valeur ma poitrine assez importante. J'aime beaucoup cette robe, elle entoure ma taille d'un ruban blanc et la jupe de cette robe m'arrive à la moitié des mollets. Comme la jupe n'est pas moulante, mes cuisses rondes sont facilement cachés. J'ai assorti ma tenue avec une paire d'escarpins blancs et vernis ainsi qu'une rivière d'améthyste que m'a prêté ma grande sœur.
Je n'ai pas l'habitude de porter des robes ou des chaussures à talons ; généralement, je porte des gros pulls et des jeans capables de cacher mes formes que j'ai du mal à accepter. Et lorsque je suis au lycée, je regarde ces autres filles au corps parfait, avec des formes là où il faut et je complexe encore plus. Je les envies, elles qui ont toujours l'air resplendissantes peu importe la situation ou la tenue qu'elles portent. Alors ce soir, j'ai envie que les gens me voient, j'ai envie de sortir de mon image de fille complexée et solitaire. Lorsque j'ai fini de me regarder, j'ouvre la porte de ma chambre et je sors. Depuis le premier étage, je peux entendre les rires des autres et la musique. Lorsque je descend les escaliers, je vois une vingtaine de personnes dans mon salon à danser, parler, jouer sous le fond de la playlist sélectionnée par les soins de mon frère jumeau.
Une fois descendue des escaliers, je cherche du regard une personne avec qui je pourrais parler. Personne ne semble m'avoir remarqué pour l'instant, ils semblent plus concentrée sur mon frère, comme si ils avaient oublié que c'était mon anniversaire aussi. Après tout, pourquoi s'intéresser à Sonia Scott, ce n'est qu'une gamine associable, grosse et qui échoues tout ce qu'elle entreprend. C'est vrai que mon frère est parfait lui, il est beau, attentif aux autres, surdoué et à chaque fois qu'il essaye quelque chose, il réussit. Je sens mes ongles s'enfoncer dans la paume de ma main, il faut que je me calme. Je respire un grand coup avant de me diriger du groupe de personne le plus proche. C'est un groupe de quatre personne dont trois garçons. L'un des garçons est dans ma classe, j'espère qu'il se souviens au moins de mon nom. Je m'approche d'eux et je fais mon plus beau sourire, l'un des garçon, un blond vêtu d'une chemise noire, me remarque et se tourne vers moi.
-Salut, dis-je assez fort pour être entendue malgré tout ce bruit.
Les trois autres personnes se tournent vers moi. Je reconnais Myriam, une ancienne petite amie de mon frère. Elle a un teint très mat, de longs cheveux frisés formant des boucles régulières et elle porte une magnifique robe azur. le garçon de ma classe se nomme Adrien, il est plutôt petit et très fin avec de courts cheveux très sombres. Et le dernier à se tourner vers moi est un garçon dont j'ignore le prénom, il semble plutôt joli malgré une grande présence de boutons sur son visage.
-Euh... Salut, répond Myriam l'air gênée. Désolé mais tu peux me rappeler ton nom s'il te plaît.
Le peu d'ego que j'ai vient de quitter mon corps. Je dois quand même rester naturelle, tout le monde peut oublier le nom de quelqu'un, c'est normal.
-Je m'appelle Sonia, je suis la sœur de Eric.
-Ah oui c'est vrai, se rappelle la fille. Du coup c'est ton anniversaire aussi ?
Je n'ose même pas répondre tellement la question est stupide, j'hoche simplement la tête en signe d'affirmation. Sans même me souhaiter un joyeux anniversaire, le quatuor reprend sa conversation, sans plus se soucier de moi. Vexée, je pars vers quelqu'un d'autre. Je cherche mon frère du regard jusqu'à le trouver. Il est à côté du buffet sur lequel il a posé l'ordinateur pour changer la musique. Il semble parler avec deux autres garçons. Je traverse alors la pièce jusqu'à lui. Il semble à l'aise et plutôt heureux, je vois plusieurs personnes s'approcher de lui, sûrement pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Je les vois aussi lui tendre des paquets cadeaux ou des petits sacs en papier qu'il dépose sur une pile à côté du buffet. Finalement, voyant le groupe de personne autour de lui s'agrandir je n'ose pas aller l'embêter. Je me pose finalement sur le canapé en similicuir installé au centre de la pièce et je regarde les autres.
Moi qui voulait briller ce soir, je me retrouve de nouveau enveloppée de cette même obscurité qui m'enveloppe à chaque fois. De toute façon, je m'y suis habituée. Maintenant, j'ai l'habitude à être cachée par ce que fais mon frère. Que ce soit au lycée, à la maison ou même en famille. Je vois ma famille être fière de Eric alors que lorsque je les vois poser leurs regards sur moi, je peux voir à travers leurs yeux un mélange de mépris et déshonneur. J'ai sans arrêt le droit à des remarques de ma grand-mère comme "Tu devrais prendre exemple sur ton frère." ou encore "Comment tu peux être la sœur d'un garçon si bien élevé alors que tu ne viens même pas nous voir aussi souvent.". Face à cela, j'ai l'habitude de mettre un casque sur mes oreilles et de me concentrer sur les morceaux de rock plutôt que sur ces paroles décourageantes. La seule qui me comprend, c'est ma grande sœur Jeanne. Elle est la seule qui me défend et qui fait réellement attention à moi.
D'un coup, la musique s'arrête, les lumières s'éteignent et Les gens se mettent sur le côté. Je vois deux personnes traverser la pièce avec un gâteau recouvert de seize bougies. Mon frère s'est installé à côté de moi sur le canapé et il regarde son gâteau arrivé pendant que tout le monde chante "Joyeux anniversaire". Lorsqu'il arrive enfin en face de lui et que la chanson s'arrête, Eric souffle toute les bougies. Tout le monde applaudit. Eric ne me propose même pas de souffler les bougies avec lui, pourtant, d'habitude, nous les soufflons toujours chacun notre tour. Pourquoi ne me remarque-t-il pas alors que je suis juste à côté de lui ? Pourquoi préfère-t-il ses amis alors que nos parents nous ont toujours appris que la famille est la chose la plus importante ? Est-ce-qu'il me considère au moins comme sa sœur ? Chaque question m'arrache le cœur peu à peu, pourtant, je suis toujours là, condamnée à restée dans son ombre. Ce sera moi qui rangera le salon pendant qu'il se repose. Ce sera moi qui jettera les emballages pendant qu'il profite de ses nouveaux cadeaux. Ce sera moi qui pleurera dans sa chambre, seule pendant que lui rigolera avec ses amis.
"Pourquoi tu n'arrête pas ce système alors ?"
Lorsque cette voix qui me dit cela résonne dans ma tête, je sens mon cœur s'arrêter un moment avant de se reprendre. Lorsque je regarde autour de moi, je n'arrive pas à savoir qui m'a parlé. Après tout, ils ne m'ont même pas remarqué. J'ai peut être halluciné.
"Tu sais très bien que tout cela est injuste. Alors il faut que tu y mette un terme."
Je sens une étrange sensation monter en moi. Un mélange et haine et de jalousie qui vient crisper tout les muscles de mon corps. Je commence à avoir des difficultés a respirer et je tente de me concentrer sur ma respiration. J'arrive à ressentir la pulsation de mon cœur jusqu'au bout de mes doigts. Mes yeux ne font que regarder Eric. Plus je le regarde, plus ma haine augmente avec cette étrange envie de le tuer. Je serre mes poings aussi fort que je le peux afin d'éviter cela, sauf que je n'arrive plus à me contrôler.
"Ne te retiens pas, tu dois le faire. Fais-le pour ton bien."
Les secondes me paraissent de plus en plus interminables. La musique, les gens qui parlent, j'entend cela comme un immense bourdonnement désagréable. J'ai beau me boucher les oreilles, ce bruit persiste. Je ne peux pas attaquer mon propre frère. Si je le fais, Plus jamais je ne pourrais me regarder dans un miroir.
"Bon, tu ne sembles pas décidée à le faire alors je vais le faire à ta place !"
Au moment où cette voix qui résonne dans ma tête finit sa phrase, mes mains se retirent des mes oreilles. J'essaye de les remettre dessus, mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression que mes mains sont reliés à des fils que quelqu'un s'amuse à tirer. Pour faire simple, je ne suis plus qu'un pantin. Je vois mes bras s'avancer peu à peu de la table et prendre le couteau au centre du gâteau. Puis, mon regard se tourne à nouveau vers Eric. D'un coup, un immense fléau de haine me submerge de nouveau et emporte mes mains jusqu'à ce qu'elles plantent le couteau au centre du cœur de mon frère. Tout le monde me regarde tétanisés. Je ressent que je reprend le contrôle de mon corps. Sauf que au lieu de m'enfuir, m'excuser ou encore d'essayer de le sauver, je continue à planter cette arme au centre de son organe vital... encore une fois... deux fois... trois fois et ainsi de suite jusqu'au dixième coup.
Pourquoi est-ce-que je ne me suis pas arrêtée ? J'ai vraiment aimé faire cela ? Qui suis-je devenue ? J'entends les autres pousser des cris de terreur, appeler la police ou encore s'enfuir tandis que je regarde le corps inanimé de mon jumeau. Ses yeux noisettes comme les miens fixent un point derrière moi. Je le regard encore quelques instants avant d'entendre encore quelque chose résonner dans ma tête.
"Que fais-tu Sonia ? La police va bientôt arriver. Alors dépêche-toi de partir !"
Je vois à travers la fenêtre près de l'entrée des sirènes de police. Je décide donc de sortir par la fenêtre de la cuisine. J'entre dans la pièce encore vide et je monte sur le plan de travail pour ouvrir la fenêtre. Avant de sortir, j'ôte mes escarpins et je saute à travers la fenêtre. J'atterris sur le côté de la maison. Je longe discrètement le mur jusqu'à voir ce qui se passe au niveau de l'entrée. Deux voitures sont garés en plein milieu de la rue et je peux voir quatre policiers en train d'interroger les amis de mon frère. Soudain, l'un des adolescent se tourne vers moi et me montre du doigt à l'un des policiers. Avant que l'homme ne puisse venir me voir et m'arrêter, je m'enfuis sous le coup de l'impulsivité. Le goudron sur lequel je cours pieds nus est légèrement humide et froid. Mon chignon commence à se desserrer et la jupe de ma robe s'envole légèrement derrière moi. Mais je n'arrive pas à m'arrêter. Ma vitesse est beaucoup plus importante que d'habitude et je ne suis pas épuisée alors que je dois sûrement dépasser les 25km/h depuis près de cinq minutes.
Sauf que lorsque j'arrive au bout de la rue, deux voitures de police se trouvent face à moi. Leurs sirènes éclairent encore plus que les lampadaires posés sur les côtés de la rue. Lorsque je veux faire demi-tour, je vois que de l'autre côté de la rue sont présent cinq agents armés. Je sens mon cœur s'accélérer sous le coup de la panique. Mon cerveau cherche une issue jusqu'à ce que cette voix résonne de nouveau dans mon crâne.
"Laisse-moi faire."
D'un coup, je sens une étrange énergie envahir mon corps. Je sens que j'ai beaucoup plus de force en moi et mon cœur reprend un rythme normal. Cependant, ma vue se trouble légèrement et le son redevient un bourdonnement désagréable. Je sens une grande puissance dans mes jambes. Ce n'est plus moi qui contrôle mon corps. Je ne peux que subir cela, espérant que cette voix va me sauver. D'un coup, mon corps fait un saut tellement haut que j'arrive à passer le barrage de voitures. J'atterris une dizaine de mètres plus loin, totalement terrifiée. Mais je ne contrôle toujours pas mon corps, alors lorsque mon saut est fini, je reprends aussitôt ma course, ne sachant pas où je vais. Finalement, après un quart-d'heure, j'arrive dans une forêt de sapins. La terre humide m'enfonce à chacun de mes pas dans le sol et mes cheveux qui sont maintenant défaits s'accrochent sans arrêt aux branches les plus basses de ces arbres. Lorsque je n'arrive plus à distinguer les lumières de la ville, je sens mon corps redevenir libre. D'un coup, toute la fatigue de cette course m'assomme. Pour une fille comme moi qui déteste le sport, ce que je viens de faire est une véritable prouesse.
"Personne ne nous embêtera ici..."
-Qui es-tu ? Demande-je tout en essayant de reprendre mon souffle.
"Je m'appelle Mike. Je viens simplement t'aider."
-C'est en me demandant de tuer mon frère que tu veux m'aider ?
"Sonia... Ton frère est le pire des poisons."
-Je te permets pas ! Même si Eric m'empêche de me faire remarquer positivement, ce n'est pas un montre !
"Tu comprendras plus tard que cette action n'a pas été vaine. Pour l'instant, tu es trop jeune et ignorante."
Je n'ai pas envie de répondre. Mon frère est décédé par ma faute. Je suis un monstre. Je sens les larmes monter jusqu'à mes yeux avant de dévaler mes joues jusqu'à tomber sur le sol boueux, laissant une trace de mascara sur mes joues rouges à cause du froid.
-J-Je suis u-un monstre, dis-je en sanglots.
"Ce n'est pas de ta faute. Sonia, il ne devait pas naître à la base. Tu n'a fait que remettre les choses à la normale."
-Fermes la Mike parce que tout est de ta faute ! Crie-je en sanglots.
Je porte mes mains glacés à mes oreilles. Je sais que cela ne va rien arranger, mais j'espère ne pas pouvoir l'entendre. Que faire maintenant ? Je ne peux pas rester ici toute la nuit et je ne peux pas non plus retourner en ville. Je décide donc de continuer à m'enfoncer dans la forêt pour éviter qu'on me retrouve. Mais j'ai à peine fait un pas que je sens toute mon énergie quitter mon corps. Mes jambes tremblent de plus en plus et je perds finalement l'équilibre, jusqu'à heurter le sol tête la première. Je n'ai même plus assez de force pour garder les paupières ouvertes et je m'endors.
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