Jouet

       

-ˏˋ 𝔖𝔭𝔢𝔠𝔦𝔞𝔩 ℌ𝔞𝔩𝔩𝔬𝔴𝔢𝔢𝔫 ˊˎ-

▹ 𝖒𝖎𝖑𝖉 ◃

      

⚠ Contenu pouvant heurter la sensibilité ⚠

❗ Gore ❗

       

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C'est quoi ce boucan, bon sang ?

Je n'arrive pas à me concentrer tellement le bruit est assourdissant.

C'est une réunion qu'ils sont en train de faire, ou une fête ?

Quand je pense que je pourrais être dehors à l'heure qu'il est.

Heureusement que j'aime ce métier et que ma vie m'ennuie à mourir.

Bon ! Je vais monter et voir ce qui se passe, sinon je vais réellement m'énerver et ça n'annoncera rien de bon pour personne.

À peine ai-je appuyé sur le bouton de l'ascenseur, que quelque chose d'étrange m'interpelle.

Cette odeur...

Arrivé à l'étage concerné, j'observe ce qu'il est advenu de cet endroit d'habitude si banal.

Les lumières ne fonctionnent pas partout et celles qui résistent encore, ne travaillent que partiellement.

Il fait sombre, mais pas assez pour rater le nouveau décor de cet étage.

Mon sang ne fait qu'un tour face à ce spectacle et inconsciemment, sous la surprise, je m'immobilise complètement.

La porte de l'ascenseur se refermant sur moi me réveille cependant et, interrogatif, je m'avance de quelques pas.

— Oh, Kihyun ? susurre mon boss, d'un calme olympien, un dossier ouvert à la main.

Sa chemise blanche est tâchée d'un rouge sombre, tout comme son visage, le verre de ses lunettes et certainement toutes les pièces composant cet étage.

Pétrifié, je reste sur place, alors que lui, d'un sourire en coin déstabilisant, s'avance lentement vers moi.

Il y a du sang absolument partout dans ce couloir, ainsi que dans les pièces environnantes.

Des corps jonchent le sol, d'autres sont accrochés au plafond ou lampadaires et les meubles habillant ces pièces, sont déplacés et saccagés, pour rendre le tout un peu plus réaliste.

— Tu ne devrais pas faire autant d'heures supplémentaires, le sommeil est important, place d'une nonchalance effrayante, cet homme à l'allure si charismatique.

Si en temps normal, son élégance me rend envieux, voire quelque peu désireux – même sans véritablement me l'avouer – ce soir, son aura ne m'inspire que de l'effroi.

— Ne devriez-vous pas encourager votre personnel à travailler plus dur, plutôt que le contraire ? marmonné-je, les yeux vagabondant de droite à gauche.

Les boyaux de ce cadavre sans peau, accrochés à la lampe, sont incroyablement impressionnants. J'en aurais presque des frissons.

Le soufflement de nez amusé de mon patron me ramène inconsciemment à lui.

Nos regards sont à présent aimantés l'un à l'autre et même si des centaines de questions me brûlent les lèvres, je ne suis capable de rien, hormis me noyer en lui.

Ses jambes fines et élégantes le rapprochent un peu plus de moi et désormais, seule une petite cinquantaine de centimètres nous séparent.

Son sourire narquois me désarçonne de plus en plus. Il ne m'inspire pas confiance, pas du tout.

Pourtant, les frissons dans mon dos ne s'amusent pas à chatouiller ma peau rien que par cette émotion désagréable. Il y a autre chose. Une chose que je ne saurais décrire avec des mots.

Tout ce que je sais, c'est que c'est agréable.

Oui, bien trop agréable.

— Tu travailles déjà très dur, Kihyun, souffle-t-il, de cette voix toujours aussi sombre et intense.

— Où sont les employés qui étaient en réunion ? posé-je enfin, l'estomac se tordant sous un sentiment nouveau.

Il s'approche encore. Pourquoi s'approche-t-il encore ?

Et putain, pourquoi est-ce que je ne bouge pas ?

Il fait si sombre, et pourtant, même si la lumière venant de son dos lui cache à moitié le visage, je perçois cette lueur dans son regard.

De l'inconscience, de la perversité, de la folie.

Perdu dans mes pensées anesthésiées par l'incompréhension, je ne comprends que bien plus tard que l'espace qui nous séparait, est désormais totalement effacé.

Estomaqué, je m'immobilise à nouveau, alors que son souffle se répercute contre mon oreille.

— Ne reconnais-tu pas Hyunwoo ? murmure-t-il, au creux de celle-ci, m'envoyant une bien trop violente chair de poule.

Tournant la tête du côté opposé au corps de cet homme que je qualifierais à présent de dangereux, je me concentre sur le corps allongé, complètement vider de son sang à ma droite.

Son Hyunwoo.

Son Hyunwoo est là, allongé sur le dos, la gorge tranchée et une mare de sang l'entourant tel un cadre rougeoyant glauque et poétique à la fois.

Fais chier.

Je l'aimais bien...

Voilà donc, entre autres, d'où provient tout ce sang.

Cette odeur... Je n'aurais pu confondre.

C'est si fort, si hypnotisant, si envoûtant.

— Pourquoi fallait-il que tu sois si curieux ? gronde-t-il, toujours au creux de mon oreille, avant de mordiller le lobe de celle-ci.

Le bas-ventre fourmillant, je ne bouge toujours pas, la mâchoire contractée et les yeux clos.

Obnubilé par l'odeur de rouille couvrant le corps de la personne collant son torse au mien, les narines frétillantes, je me laisse totalement porter par ses gestes.

Le dossier qu'il fait vulgairement tomber au sol me fait sursauter, mais avant même que je ne tente un quelconque mouvement, l'une de ses mains agrippe ma tignasse.

Brusquement, il tire sur cette dernière et ma tête se penche alors vers l'arrière, me surprenant et m'excitant sans même que je ne le veuille réellement.

Sa langue chaude et humide prend plaisir à découvrir la peau de mon cou. Je frissonne bien trop violemment, ça n'annonce rien de bon.

Les doigts maintenant toujours avec force mes cheveux, alors que ses dents titillent ma pomme d'Adam, je pouffe un cri de stupeur, lorsque je sens quelque chose s'insérer dans mon abdomen.

Instinctivement, sous la puissance du choc et de la douleur, mon corps fait un bon en arrière et, hoquetant sous la surprise, je m'accroche à ses épaules.

La lame entrée jusqu'à la base à quelques centimètres de mon nombril, j'empêche mes jambes de me lâcher, en me tenant avec fermeté à ce corps fort et solide planté devant moi.

Je l'observe alors, les yeux grands ouverts, tandis qu'il fait vulgairement passer sa langue à l'extérieur de sa bouche, pour lécher ses doigts recouverts de mon sang.

Son sourire satisfait et apaisé est impressionnant.

Je n'avais jamais vu de véritables psychopathes de mes propres yeux.

La folie se lit si facilement dans ses iris.

Il est fascinant. Si fascinant.

Ses bras me soutiennent, alors que je hoquette encore et encore.

— Je t'aimais bien, Kihyunnie, sourit-il avec douceur, tout en me caressant les cheveux. J'aurais vraiment apprécié que tu restes à ton bureau, chuchote-t-il, le nez collé au mien.

Sans savoir quoi répondre, je finis par tomber à genoux devant lui, les fesses posées contre mes mollets et la respiration coupée.

Les doigts agrippés au manche du couteau planté dans mon ventre, je fixe le sol quelques instants, avant de croiser les orbes malicieux du psychopathe accroupi devant moi.

Son pouce se frotte tendrement à ma joue et plus les secondes passent, plus mes idées s'éclaircissent.

Je n'ai jamais rien vu venir.

Je me déçois beaucoup.

— Tu te vides de plus en plus de ton sang. Ce sang si délicieux, souffle-t-il, en goûtant à nouveau à celui-ci. Tu vas bientôt rejoindre tes collègues. Dis-moi, trésor. Où veux-tu que je te place ?

Silencieux, zieutant de droite à gauche, j'observe quelques longues minutes le décor horrifiant de cet endroit, alors que le meurtrier face à moi me caresse toujours les cheveux, le regard me brûlant la peau.

Finalement, lassé de faire durer l'instant, je plante mes iris dans les siens, entoure sa nuque de mes bras et souris timidement en lui caressant la joue d'un même mouvement.

Il continue de me fixer, étonné, les mains posées sur ma taille et se tétanise lorsque je m'approche de son visage, pour lécher sa joue salie par l'hémoglobine des victimes étalées partout autour de nous.

Les doigts crispés contre mes hanches, il me regarde, les yeux grands ouverts, alors que l'extrémité du couteau enfoncé dans mon corps appuie contre son propre abdomen.

Après avoir léché timidement son autre pommette, je me recule et souris à mon tour, de cette malice qui le caractérisait lui, il y a de cela quelques petites minutes.

— Oh, mon coeur, murmuré-je. Rassure-toi, je ne vais pas te quitter de si tôt.

L'incompréhension se lit dans ses prunelles à présent plus raisonnable.

Je m'amuse réellement de ce revirement de situation.

Il est adorable. Et si fascinant.

— Comment est-ce possible ? marmonne-t-il, en observant la lame invisible enfouie entre mes chairs.

Suivant la trajectoire de son regard, je m'écarte légèrement et enlève d'un geste lent et calme cet objet encombrant, dans un petit bruit montrant mon inconfort et, ensuite, replace mes bras autour de sa nuque, le sourire tatoué aux lèvres.

— Vous cachez bien votre jeu, boss, ricané-je. Je n'aurais jamais cru que derrière ce costume élégant et ce charisme inégalable, se cachait un personnage si fascinant.

— Qui es-tu ? Comment peux-tu être encore en vie ? soupire-t-il, fasciné.

— Je ne suis pas en vie, éludé-je, d'un fin sourire en coin, alors qu'il me caresse la joue, avec calme. Tu dois être si frustré, soufflé-je du nez, avant de frotter mon muscle rose et humide contre son cou, pour y nettoyer encore quelques traces d'un rouge séché. Tu ne pourras pas m'ajouter à ta liste de décorations pour Halloween.

La prise qu'il avait sur mon bassin se resserre encore et, d'un mouvement habile, ses bras enlacent totalement mon torse, faisant entrechoquer nos corps durement.

Tout ça est bien trop grisant.

Ça fait tellement d'années que je n'ai plus ressenti ce désir si puissant.

— Ça ne m'importe que très peu. Je viens de trouver un jouet bien plus intéressant que des poupées désarticulées et inertes, confie-t-il, le regard fou et sincère bloqué dans le mien.

Ses doigts sales remontent lentement en une caresse jusqu'à mes omoplates, pour ensuite redescendre. Il effectue cette action un nombre incalculable de fois, tandis que je tire délicatement les cheveux perdus dans sa nuque.

Pris d'un fou rire pour une fois sincère, je lèche ses lèvres d'un coup rapide et brusque et le pousse sans douceur.

D'un hoquet de surprise, il se retrouve allongé sur le dos, le corps baignant dans ce délicieux liquide chaud et rougeoyant, mon corps fin et léger couché sur lui.

Ses poignets sont posés de part et d'autre de sa tête, bloqués par la poigne ferme de mes mains et, la respiration saccadée, il me fixe, peureux et excité à la fois.

— Tu es adorable, souris-je, attendri.

Alors qu'il se retrouve muet, totalement perdu, je m'approche de son corps frissonnant, la langue jouant déjà avec son lobe d'oreille et, après un merveilleux moment où je prenais plaisir à mordiller celui-ci, je rectifie ses mignons petits propos.

— Dorénavant, trésor, c'est toi, mon nouveau jouet, placé-je, en caressant de ma langue, la peau fragile et sensible de son cou, avant d'y planter avec une délicatesse sans nom, mes canines assoiffées.

            

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𝐄𝐧𝐝

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© 𝕭𝖎𝖈𝖍𝖐𝖞𝖚𝖓 (𝕿𝖜𝖎𝖙𝖙𝖊𝖗 - 𝕴𝖓𝖘𝖙𝖆𝖌𝖗𝖆𝖒)

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