Forêt ⁴
🍃
Tout est clair.
Tout l'a toujours été.
J'ai été si bête, si entêté.
Comment j'ai pu ne pas m'en rendre compte ?
Le fait qu'il me comprenne si bien, qu'il réagisse si distinctement à certains sujets, qu'il s'exprime si facilement à l'aide de son regard.
Il y a tellement de choses qui auraient pu me faire comprendre un si gros secret.
Et puis, ce sentiment, cet instinct que j'ai eu.
Cet instinct qui ne s'est présenté qu'à deux reprises uniquement.
J'ai fait l'aveugle.
Tout ça est tellement insensé que mon cerveau l'a inconsciemment intercepté.
Ça n'existe que dans les films ce genre de connerie, bon sang !
Je suis en train de délirer, rien ne va plus.
_ Peut-on réellement te faire confiance ? pose-t-il après une éternité, d'un regard doux et empli d'espoir.
_ Où sont les quatre autres ? demandé-je, perdu et curieux.
_ Cachés, à l'abri. Je n'étais pas au courant de sa décision, murmure-t-il, d'une voix calme et basse, en jetant un oeil à son ami. Ils nous a tous mis en danger en restant avec toi. Et surtout en venant ici. Mais il semble te faire confiance. Il ne t'aurait jamais emmené ici si ce n'était pas le cas. Mais alors pourquoi te cacher la moitié de ce qu'il est ? Il t'emmène ici ? Te fait confiance ? Alors qu'il assume en totalité, balance-t-il d'une traite.
Sa voix est dominante et douce à la fois. Il n'est pas méchant, il a simplement peur pour les siens.
Il est adorable.
_ J'espère vraiment qu'on peut te faire confiance, conclut-il, en un souffle d'espoir.
Je vais vraiment vomir. Tout ça est bien trop insensé.
Pourtant, même si cette révélation est énorme et difficile à digérer, je suis content.
Content de connaître toute l'histoire, de connaître leur secret, leur plus grand secret.
D'être peut-être le seul à le connaître.
C'est important pour moi.
Ce secret est grand, très grand.
Mais même s'il est grand à avaler, un petit quelque chose à l'intérieur de moi semblait déjà l'avoir deviné.
Je suis choqué sans l'être réellement.
Ma propre réaction me choque à vrai dire.
_ J'ai les cheveux rouges, je suis ouvert d'esprit, n'ayez crainte, soufflé-je, d'un petit sourire en coin amusé, en haussant les épaules, nonchalamment.
Il pouffe à son tour, semblant plus détendu, et avant même qu'il ne dise ou fasse quelque chose de plus, je me retourne vers mon ami.
Mon loup préféré est assis, la tête baissée.
Son regard est fuyant et il semble si stressé.
Comment lui en vouloir, comment le rejeter ou même lui donner tort, alors qu'il semble à la fois si imposant et fragile.
Il avait peur pour lui, peur pour ses frères, peur pour sa vie tranquille.
Il était terrorisé, mais voulait à tout prix apprendre à me connaître.
Je me revois encore devant lui pour la première fois.
Cette grosse peluche blanche était à la fois peureuse et curieuse.
Adorable.
Il a dû avoir si peur.
Il a pris du temps, mais a fini par comprendre qu'il pouvait réellement me faire confiance et ne plus rien me cacher de sa vie.
Sans son frère, m'aurait-il montré le deuxième côté de sa nature ?
Il l'aurait sans doute fait.
Après tout, il m'a quand même emmené ici, ce n'est pas rien.
Il a été si courageux d'aller contre ses frères, et contre toutes les règles qu'ils se sont fixés.
Et tout ça pour moi, le petit Kihyun insignifiant.
Comment lui en vouloir.
Je me sens chanceux, important, aimé.
Son frère a faux.
Il m'a déjà montré les deux côtés de sa nature.
C'était juste subtil.
Une chose après l'autre.
Comment lui en vouloir, alors que j'aurais fait la même chose ?
Il est patient et intelligent. Il avance par étapes, et me laisse du temps pour m'adapter aux changements importants.
Je n'ai jamais douté de sa prévenance et délicatesse.
Grâce à lui, à sa manière de faire, j'ai réussi à apprécier les deux côtés de sa vie, et sans même le savoir.
J'aime Wonho.
Et j'aime Hoseok.
J'aime ses deux lui, et il aime la personne que je suis.
Sans le savoir, j'ai toujours été attiré instinctivement par lui.
Comme si on avait toujours été relié par un lien spécial.
Il a dû être tellement stressé de s'approcher de moi, autant par sa nature humaine qu'animal.
Tous les moments qu'on a passés ensemble me reviennent sans le vouloir.
Wonho est Hoseok, et Hoseok est Wonho.
C'est tellement évident.
Un gémissement coupable me ramène à la réalité.
Wonho approche sa tête, les oreilles couchées sur son crâne, l'air apitoyé.
Comment empêcher ma main de se poser sur celui-ci ?
Comment empêcher mes doigts de grattouiller l'arrière de ses oreilles ?
D'un sourire faible, je lui caresse la joue, et plonge mes iris dans les siens.
Il semble plus confiant, mais coupable malgré tout.
Mon petit ange.
Un petit coup d'oeil vers la droite et il me regarde à nouveau, plus inquiet que les secondes précédentes.
Curieux, je me place à ses côtés, et regarde dans la même direction, tout en lui caressant l'échine, de la tête au début de sa queue.
Cinq loups nous observent alors, assis les uns à côtés des autres.
Ils sont si beaux.
Bouche bée, je ne réagis pas durant de très longues minutes.
Mais qu'est-ce qui est en train de se passer au juste ?
Où suis-je réellement ?
Que fais-je réellement ?
Bon sang.
Un loup noir.
Un brun clair.
Un blanc aux pattes, au museau et à la queue noir.
Un roux.
Et un gris.
Ils me fixent tous de leurs regards tantôt sérieux, tantôt curieux et amusés.
Ils sont sublimes, parfaits, incroyables.
Irréels.
Ce moment est invraisemblable.
Bien trop impressionnant.
Le souffle court, un peu léthargique, je tourne la tête vers mon ami et lui sourit tendrement.
_ Tu veux bien me ramener ? soufflé-je. Je suis vraiment fatigué, avoué-je, le cerveau en compote.
Il faut que je dorme.
Peu importe l'heure, peu importe le jour, il faut que mon cerveau se repose, et emmagasine doucement les minutes qui viennent de s'écouler.
Si je ne fais pas ça, je ne sais pas comment je pourrais réagir dans les heures qui suivent.
J'ai envie de pleurer, envie de crier, de m'évanouir.
Oui, j'ai vraiment besoin de repos.
Il souffle en se redressant et me tourne le dos, pour que je puisse grimper sur celui-ci.
Une fois accroché à son cou, la tête et le torse confortablement couché sur son pelage, j'observe ses frères, qui n'ont pas bougé d'un poil.
Épuisé et la gorge nouée, je leur offre un petit signe de main tout en closant les paupières.
Rien de tout ce qui se passe n'est possible.
Moi qui suis de nature cartésienne, tous mes repères s'effondrent.
J'ai envie de me gifler, de me pincer, de me mordre.
Arrête de réfléchir Kihyun, ta tête va exploser.
Wonho s'est enfin mis en route.
Le vent me fouette à nouveau le visage, mais cette fois-ci, ça me fait un bien fou.
J'ai l'impression d'enfin me réveiller.
Ça me prouve que tout ça n'est pas que dans mes songes.
Je n'aurais finalement pas besoin de me mordre.
J'ai vraiment besoin de dormir.
Je ne tiendrai pas plus longtemps.
J'ai besoin de mon lit, je vais devenir fou sinon.
Une fois à l'arrêt, j'ouvre difficilement les yeux et tombe nez à nez avec Groot.
Les paupières à moitié ouvertes, je marmonne dans ma barbe inexistante.
_ Tu ne veux pas me déposer un peu plus près ?
Hésitant, il finit néanmoins par s'exécuter.
Arrêté pour la seconde fois, je descends tout en marmonnant des choses incompréhensibles, les yeux toujours fermés.
En un coup d'œil, j'aperçois la rangée de bâtiment entre les derniers arbres restants.
Me frottant les yeux, j'avance doucement puis me retourne une fois devant lui.
Il est assis et toujours aussi hésitant.
Les oreilles baissées, il attend que je lui dise au revoir.
Mon Dieu, comme je l'aime.
_ Tu n'as plus d'excuse maintenant, tu viens avec moi ? souris-je, les yeux à moitié clos.
Étonné, ses oreilles se redressent, ainsi que sa queue.
Debout sur ses quatre pattes, l'air perdu, il penche la tête et me fixe.
_ Quoi ? Tu croyais sincèrement que j'allais abandonner l'idée ? pouffé-je, l'esprit ankylosé. À chaque fois, j'étais si triste de te laisser ici. J'avais envie de t'adopter et de t'avoir toujours près de moi. Maintenant que tu m'as offert l'occasion parfaite, tu n'as aucun moyen de te défiler.
Ses orbes sombres me transpercent délicatement et alors qu'il penche la tête pour regarder ses pattes, je me rappelle d'un détail essentiel.
_ Ah ! Attends, bouge pas, je reviens ! lui intimé-je, en trottinant vers mon immeuble.
Le souffle erratique et les jambes bien trop fragiles, je ne traîne pas à faire l'aller-retour.
Une fois à nouveau devant lui, heureux de voir qu'il n'a pas bougé, je pose un jogging et sweat large sur une branche, et me retourne, après un sourire compatissant.
Je ne sais pas si je suis prêt à le voir, là tout de suite.
À me confronter à la réalité.
Je ne vais plus voir Wonho, mais Hoseok.
Je n'arrive pas encore à réellement digérer tout ça.
Pour moi, ils sont deux êtres totalement distincts.
J'ai peur, peur de mal réagir, de le blesser, de lui faire de la peine. Peur pour mon coeur et mon esprit encore embrumés.
J'ai si peur, mais mon envie de l'avoir à mes côtés dépasse toutes mes angoisses et questions.
J'ai rêvé tant de fois de l'avoir à mes côtés, même après avoir quitté cette forêt.
Je ne peux me résoudre à le laisser s'échapper.
Surtout si c'est pour qu'il cogite dans son coin et se fasse du mal inutilement.
Il faut qu'il comprenne que je ne lui en veux pas.
Même si j'ai encore beaucoup de mal à comprendre et réaliser cette situation, je sais avant tout combien on tient l'un à l'autre. Peu importe ce qu'on est, peu importe combien nos différences nous séparent, on s'aime, et vraiment, c'est tout ce qui compte.
_ C'est bon ? tenté-je, rassemblant ainsi tout mon courage.
_ Oui, marmonne-t-on dans mon dos.
Mon Dieu.
Cette voix si douce, si tendre, si angélique.
J'avais oublié à quel point j'adorais Hoseok autant que Wonho, même si nous nous sommes moins rencontrés.
Il n'y a aucun doute, jamais je ne pourrai lui en vouloir, pour quoi que ce soit.
Le coeur tambourinant bien trop violemment ma poitrine, je soupire une gigantesque goulée d'air, et me retourne.
Une fois face à lui, après une infinité de secondes, je pose enfin mon regard sur l'homme devant moi.
Je suis épuisé.
Épuisé, mais heureux.
Il est si beau. Si angélique, si parfait.
Tout comme Wonho.
Comment ai-je pu ne pas comprendre tout de suite ?
C'était d'une évidence pourtant.
À l'instant où j'ai posé les yeux sur Hoseok, j'ai su que c'était lui.
Ses yeux coupables me torturent.
Arrête ça, par pitié.
_ On y va ? dis-je alors, d'un sourire que j'espère confiant.
Il hoche faiblement la tête et s'avance, alors que je me mets en marche moi-même.
Nous ne marchons pas l'un à côté de l'autre, mais je ne lui en tiens pas rigueur. Il est encore si stressé, et se sent encore si coupable. Ça se comprend tout à fait.
_ Je ne te fais pas visiter, tu connais déjà les lieux, soufflé-je, amusé.
Il sourit, timide, et reste planté debout dans le séjour.
_ Je vais vite me changer, je reviens. Installe-toi, fais comme chez-toi.
Habillé en quatrième vitesse, je rejoins vite le salon, et le vois assis sur le canapé, son téléphone en main.
Est-ce qu'il parle de moi à ses frères ?
Est-ce qu'il leur avait déjà parlé de moi auparavant ?
C'est encore plus compréhensible qu'il n'ait pas suivi sa famille lors du déménagement.
Assis à ses côtés, je l'observe en train de pianoter sur son téléphone. Il le repose un peu après, et trifouille ses doigts, mal à l'aise.
_ Tu semblais plus confiant la dernière fois, soufflé-je, en posant mes doigts sur sa joue.
Il redresse la tête et me fixe, toujours aussi timide et presque effrayé.
_ Tu n'as pas à avoir peur, je t'ai menti la dernière fois, je ne suis pas un vampire, tenté-je.
Son petit soufflement de nez me réchauffe le coeur, et plus sereinement, je lui caresse la pommette du dos de mes doigts.
Ses paupières se closent ensuite, et je me surprends à l'observer, plus intensément encore qu'il y a quelques secondes.
C'est mon Hoho qui se trouve là, devant moi.
Celui que j'ai caressé chaque jour depuis des mois. Celui que j'ai serré dans mes bras, celui pour qui j'ai chanté, celui à qui j'ai confié toutes mes peurs, mes inquiétudes, mes joies, mes souvenirs, mon passé, et mon présent.
C'est fou comme il ressemble à la bête poilue qu'il peut être, même sous cette forme.
_ Je sais qu'il est très tôt, avoué-je, mais j'ai vraiment besoin de repos. Mon crâne et mon esprit vont exploser sinon. Ça te dit une petite sieste ?
Il sourit, tantôt d'un sourire triste, tantôt d'un sourire heureux.
Ses yeux s'ouvrent et il hoche à nouveau la tête.
_ Tu as l'air d'avoir pris l'habitude de communiquer avec moi par les gestes, pouffé-je, en me levant.
Il sourit, déstabilisé et gêné, et se lève à son tour.
_ Suis-moi, dis-je alors, en avançant.
Une fois debout devant mon lit, je me tourne et regarde l'homme face à moi, avant de m'allonger sur le côté, la couette jusqu'au menton.
Hésitant, je lève cette dernière pour l'inviter à me rejoindre.
Pour mon plus grand bonheur, il s'active enfin, et glisse sous les draps.
L'esprit déjà un peu plus apaisé, je lui souris.
Allongé tous les deux sur le côté, je l'observe, tandis qu'il fixe mon menton, l'air peiné.
_ Arrête de te sentir coupable Hoseok, je ne t'en veux pas, soufflé-je, pour le détendre et calmer son esprit.
Ses prunelles tristes plongent dans les miennes, et il n'ose toujours pas parler.
Dit quelque chose, ta voix est si douce et apaisante.
Je veux t'entendre à nouveau rire.
Ce son mélodieux est le plus beau de tous.
_ J'avais raison de te faire confiance, avoué-je, en lui caressant à nouveau la joue. À l'instant même où je t'ai aperçu dans ce café, je savais. Au fond, je l'ai toujours su, souris-je, heureux.
Ses yeux humides me regardent, maladroits, la respiration lourde.
_ Je me sentais autant en sécurité avec toi qu'avec lui, soufflé-je, perdu dans mes pensées. Tu as toujours été mon Wonho. Je l'ai toujours su, répété-je, la tête dans un état lamentable.
_ Ton Wonho ? pose-t-il, d'une toute petite voix.
_ Mon Wonho, soupiré-je, mélancolique, les doigts frottant toujours la peau de son visage. Tu es un peu comme mon animal de compagnie. Un gigantesque animal de compagnie. Un très grand chien, mignon, doux et gentil.
_ Tu veux toujours bien de moi dans ta vie ? demande-t-il, incertain.
_ Tu m'es si précieux, murmuré-je, les paupières de plus en plus lourdes, un sourire fatigué aux lèvres. Je tiens bien trop à toi pour envisager m'éloigner.
_ Tu tiens à Wonho, souffle-t-il ensuite, la tête baissée.
_ Tu m'as fait aimer les deux, réponds-je, sûr de moi. J'ai rencontré Hoseok et Wonho séparément, et mon amour pour ces deux êtres que je pensais différent, c'est avéré identique. Je vous aime de manière égale, et ça tombe bien, parce que vous êtes une seule et même personne, tenté-je de le rassurer. Et même si je n'avais rencontré que ton côté animal. Tu as donné vie humaine à l'être que je chéris le plus au monde. Peu importe la partie que tu m'aurais montrée de toi, je t'aurais aimé, quoi que tu décides. Parce que tu aurais été simplement toi. Merci d'être ces deux personnes à la fois, conclus-je, quelques larmes s'échappant de mes paupières inconsciemment.
En larmes lui aussi, je tente, encore et encore, de lui essuyer les joues à l'aide des manches de mon sweat.
Comment ne pas vouloir le protéger ?
Qui pourrait ne pas accepter cet être angélique et innocent ?
_ Tu m'acceptes tel que je suis alors ? souffle-t-il, la voix tremblante et les larmes coulant inlassablement sur ses joues moelleuses et douces.
_ C'est vraiment une question à poser ? Idiot. Arrête de douter de moi, et sers-moi dans tes bras, souris-je, le visage trempé.
_ Tu as un caractère si fort, je ne pensais pas que tu accepterais aussi facilement la proximité avec un autre homme, avoue-t-il, en un chuchotement à peine audible. C'est ce qui m'effrayait le plus lorsque je me suis présenté à toi.
_ Tu avais peur que je te repousse ? pouffé-je, attendri. Tu es si adorable et attentionné. Je déteste paraître fragile ou faible. Je ne suis pas une poupée qu'on peut briser d'un simple mouvement. Je protège au lieu d'être protégé. Mais avec toi, murmuré-je, en caressant délicatement son visage, passant par ses pommettes, l'arête de son nez, à ses lèvres pulpeuses et rougeoyantes. Avec toi c'est différent. J'aime être collé à toi, posé contre ton pelage doux, confortable et bouillant. J'aime me sentir tout petit face à toi. Tu es à la fois imposant, et fragile. Je veux que tu me protèges autant que je veux te protéger, soufflé-je, en me rapprochant de lui.
Mes bras enlacent ses hanches, mon visage se niche dans son cou, et le sourire aux lèvres, je hume son parfum enivrant, tout en profitant de sa chaleur.
_ Tu es si confortable, sers-moi fort Hoseok, marmonné-je, les lèvres collées à son cou, le laissant frissonner contre moi.
Silencieux, calme et semblant apaisé, il s'exécute, et entoure mes épaules de ses grands bras.
Le menton posé contre mon crâne, il me caresse les cheveux et le dos, et je souris devant ce moment simple et merveilleux.
Ce moment que j'ai toujours voulu vivre avec Wonho, et que je vis enfin.
_ Tu m'as rendu si envieux d'attention, continus-je, la fatigue de plus en plus présente. Tu es bien trop imposant pour que j'envisage paraître plus fort que toi. Laisse-moi me reposer sur toi sans gêne ni honte.
Sa prise se resserre autour de moi, et alors que j'allais m'effondrer pour de bon, il m'embrasse le front, et chuchote à nouveau.
_ Merci. Merci de m'accepter tel que je suis, et merci de ne pas m'en vouloir.
Le coeur battant irrégulièrement, et le sourire jusqu'aux oreilles, je me redresse légèrement, pose les doigts sur sa joue, et plante mon regard dans le sien.
_ Tu as dû avoir si peur, soupiré-je, attristé. Ne t'inquiète plus de rien, je suis là maintenant, le réconforté-je. Je te protégerai aussi, ai confiance en moi. Reposons-nous maintenant Hoseokkie, d'accord ? posé-je, ensommeillé.
Son sourire me dévore l'estomac.
Un bras glissé sous ma tête, la main de l'autre s'approche de mon visage, et maintient ensuite mon menton de deux de ses doigts.
Perturbé par ses actes, je le laisse s'approcher, centimètre par centimètre, l'esprit toujours embrumé.
Son souffle finit par se répercuter contre ma bouche, et après une éternité, ses lèvres se posent sur les miennes.
Son odeur fruitée m'enveloppe totalement, et perdu entièrement dans cette bulle de bonheur, je ne pense plus à rien.
Ce moment est irréel et ô combien délectable.
Sa bouche remue timidement contre la mienne, et par instinct, mes bras entourent sa nuque.
Collant mon corps un peu plus à lui, je soupire d'aise, et me détache ensuite à contrecœur, pour reprendre mon souffle.
Le sourire me contaminant entièrement le visage, je pouffe, amusé de ce bonheur si soudain, et retire l'un de mes bras de sa nuque, pour venir entrelacer nos doigts ensemble.
Après un baiser sur le dos de sa main, je place nos mains scellées entre nos torses, et love à nouveau la tête dans son cou.
_ Merci, souffle-t-il à nouveau, la joue posée contre le dessus de ma tête.
_ Merci pour quoi ? marmonné-je, au bord du sommeil.
_ Pour tout, conclut-il, en glissant son bras contre mon flanc, rapprochant ainsi nos corps un peu plus, comme si cela était possible.
Le baume au coeur, mes lèvres se posent sur sa peau fragile et frissonnante à mon contact, et amusé, je lui réponds.
_ Et dire que tu as douté de mon instinct. Merci à toi Seokkie.
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𝓔𝓷𝓭
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